Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Renaud Vallon : Le grain de sel de Renaud

  • " LA PLUS GRANDE HISTOIRE JAMAIS CONTÉE" de George STEVENS ( 1964)

    Peut être une image de ‎3 personnes et ‎texte qui dit ’‎sst Blu-rayDise DVD LIVRET VIDEO PLUS GRANDE HISTOIRE JAMAIS CONTÉE LA 158 DVD פ‎’‎‎
    " Le plus grand fiasco jamais tourné", formule facile de l'historien Jean Tulard, ne mérite certainement pas le dédain critique et le relatif échec public qui ont accompagné la sortie du film de George STEVENS, un des pionniers d'Hollywood, peu connu pour son conformisme quand il mettait en scène" Une place au soleil" ou" L'homme des vallées perdues", mais qui devint à l'occasion de cette superproduction biblique la cible de plumitifs européens notamment, qui moquèrent son académisme et sa raideur..
     
     
    Sans dire que sa" plus grande histoire" est une relecture d'avant garde de la Passion du Christ, ce qui est plutôt le registre d'un PASOLINI ou d'un très extrémiste SCORCESE dans leurs versions respectives, son film se situe néanmoins à l'opposé de la vision sanguinolente de Mel GIBSON, et se rapproche de ce que WYLER a pu faire avec sobriété et tact dans" Ben-Hur", mais là ou WYLER avait caché le visage du Christ, STEVENS fait de Jésus le protagoniste essentiel, et bien évidemment le choix du comédien à qui revient cette ( lourde) tâche est forcément crucial.
     
    Max Von SYDOW, fantastique interprète bergmanien mais également à l'aise dans tous les genres, impose ici non seulement un regard saisissant de pureté et de détermination, mais aussi un calme, une sobriété, une apparence de détachement mêlés parfois à une presque fébrilité dans les moments forts, qui humanisent son personnage sans le désacraliser pour autant, et ce sans jamais faire de l'ombre à ses nombreux partenaires.
     
    Un tour de force qui disons-le, porte l'ouvrage à bout de bras, et permet de rendre acceptables les cassures de rythme et longueurs un peu contemplatives qui auraient profité d'un montage plus rigoureux.
     
    Pourquoi autant de temps consacré à l'épisode de la résurrection de Lazare, bien longuet et sauvé certes par un magnifique travelling final, pourquoi si peu d'émotion sur la montée au Golgotha, platement filmée et surtout gâchée par la surréaliste présence d'un John WAYNE totalement à côté de ses caligae ?
     
    On peut s'interroger, car à côté de ces erreurs, STEVENS fait preuve d'une belle maîtrise dans la plupart des scènes de nuit, et met parfaitement en scène le duel rhétorique entre Jean Baptiste et Hérode junior, aidé il est vrai par deux comédiens formidables.
     
    On s'est beaucoup gaussé de la distribution internationale choisie par l'auteur, mais là on a eu tort, car non seulement il parvient à placer avec une certaine discrétion dans les différents passages du film des comédiens connus mais pas forcément stars ( Van HEFLIN Caroll BAKER Roddy Mac DOWALL l'excellent Gary RAYMOND en Pierre, David Mac CALLUM en Judas) mais quand il doit les utiliser plus longuement, cela fonctionne très bien également.
     
    Parfaitement à l'aise en Baptiste, Charlton HESTON l'interprète avec une présence et une rage passionnée vraiment remarquables, et l'excellent José FERRER qui lui fait face n'est pas en reste, subtil et tourmenté pour camper un Hérode finalement marqué par le doute devant la puissance de la foi du Baptiste.
     
    Le point fort du film se situe à mon sens autour de ces trois comédiens essentiels, mais aussi dans le magnifique travail photographique de Leon SHAMROY" le caméraman le plus lent de l'histoire du cinéma"( selon HESTON toujours charitable..) mais qui réussit des prodiges dans les séquences nocturnes et les moments forts que constituent le baptême du Christ et la capture du Baptiste ensuite, c'est du grand art.
     
    Pas suffisant sans doute, pour que l'oeuvre, souvent trop lente, puisse accéder au statut de classique, mais bien assez pour que George STEVENS mérite le respect et une pointe d'admiration pour avoir tenté cette" vulgarisation grand public" de la naissance du Christianisme, car il aura essayé d'éviter les pièges de l'imagerie biblique bon marché, et surtout fait preuve d'une sincérité et d'une honnêteté profondes et indiscutables.
     

    proxy.gif

     
     
    Peut être une image de 2 personnes

    PDVD_008_modifié.JPG 2048 X 762.JPG

  • HESTON et DE MILLE, histoire d’un conte d’Hollywood ( 3ème partie & fin)

    ⇒SUITE

    L’expérience égyptienne du tournage va trouver son point culminant lorsque De MILLE, sublimé par l’objectif malgré de graves problèmes de santé, va emmener toute l’équipe près du CAIRE, dans le décor de la Cité des Pharaons recréé pour l’occasion,  tour de force à couper le souffle mais qui n’est rien en comparaison de la séquence de l’Exode qu’il s’apprête à tourner ! Environ 10 000 figurants vont être employés, et 15 000 animaux de toutes sortes, chameaux( bien sûr !) mais aussi chevaux, ânes, pigeons, chiens, canards , chèvres, bref une ménagerie imposante que De MILLE, à son sommet dans les scènes de ce genre, va prendre tellement plaisir à contrôler dans ses moindres détails qu’HESTON se demandera sérieusement si la séquence va finir par être réalisée ! 


     Après cinq heures de préparation sous un soleil brûlant, De MILLE, assisté de son co-producteur WILCOXON et de 65 assistants mêlés à la foule et munis de talkie-walkies pour écouter les instructions du maitre, finira ( quand même)  par siffler le départ de l’action, non sans avoir corrigé tous les détails qui ont pu heurter son incroyable sens visuel, mais qui auraient échappé à tout futur spectateur normalement constitué !

    img22062021_682.jpg

     


    Car il ne faut pas manquer de le (re) souligner, pour ce fils de pasteur qui approche la fin de son expérience terrestre, « THE TEN COMMANDEMENTS » est plus qu’un film, c’est un devoir, une mission  qu’il s’est donnée, celle de porter à l’écran le plus fidèlement possible :


    «  le plus grand drame de l’Histoire, la relation entre l’Homme et Dieu ; je veux que les gens qui voient ce film soient touchés par la beauté du spectacle, mais que le film leur apporte une meilleure compréhension de la vraie signification de ce schéma de vie que Dieu nous a donné à suivre ; car si nous ne respectons pas les Commandements, ce sont eux qui nous brisent »


    Cette louable ambition aura un coût, et pas seulement financier, car le cinéaste va souffrir d’une grave attaque cardiaque peu après l’ascension d’une échelle le menant à un poste de tournage situé au plus haut du décor ; emmené d’urgence au Caire, obligé par les docteurs de passer deux semaines sous une tente à oxygène avec interdiction absolue de faire le moindre effort, il va bien sûr passer outre ces recommandations et revenir sur le plateau trois jours après, comme galvanisé par quelque intervention divine, pour finir la mise en scène de l’Exode et commencer à réfléchir sur la suite du projet, car on n’a même pas tourné le tiers de l’ouvrage !

     

    img22062021_684.jpg


    En tout cas, on en a fini avec la partie égyptienne du plan de travail, ce qui va chez HESTON provoquer un relâchement compréhensible, d’autant que son épouse Lydia  est enceinte de six mois du futur Fraser, un bonheur que la maisonnée HESTON attend avec impatience ; les décors de studio choisis pour poursuivre le tournage n’ont certes pas la magie de lieux authentiques, mais comme c’est du De MILLE, ils ne vont pas manquer de grandeur pour autant, notamment l’inénarrable orgie autour de la célébration du «  Veau d’Or »  qui prendra une semaine à tourner .


    Elle épuisera  d’ailleurs tellement les nombreux figurants irrités par les exigences du metteur en scène revenu en pleine forme, que l’une des jolies filles engagées pour cette gigantesque séquence de beuverie et  disons-le, de partouze inavouable, déclarera à un assistant :


    «  Bon dieu, Eddie, avec qui  dois-je coucher pour pouvoir sortir de ce film ? »


    Scène particulièrement réussie ceci dit, si on s’en tient aux canons de l’époque, même si bien sûr certaines poses de figurants ne manqueront pas de prêter à rire aujourd’hui, et finalement, osera t’on dire, peut-être supérieure à la séquence pourtant tellement vantée de «  la Mer Rouge » dont l’ouverture des eaux fera subir à l’armée égyptienne le poids de la toute- puissance de Dieu ! On a souvent comparé ce passage clé de l’ouvrage à la fameuse course de chars de BEN-HUR, et les deux occupent une place de choix dans l’imaginaire hestonien, mais force est de constater que le temps n’a pas  été clément avec la première des deux séquences ; la conception en est superbe et la présence d’HESTON  ainsi que son inimitable phrasé sont fascinants, mais  la réalisation technique des transparences ainsi que le découpage des figurants  dans le cadre de l’action principale paraissent aujourd’hui maladroits, grossiers, et nuisent beaucoup à l’efficacité émotionnelle du passage, ce que HESTON, beau joueur, ne manquera pas de souligner plus tard :


    « la scène de la Mer Rouge n’est pas aussi bonne que l’Exode, structurellement ou en résultat global ; en mettant de côté les considérations techniques qui rendent la séquence difficile, il faut qu’il y ait de la conviction, il faut y croire, et je suppose que maintenant, on pourrait la faire mieux ; il n’y a pas vraiment de performance dans cette scène, ma contribution  est «  purement chimique »( a chemical contribution)


    La foi de De MILLE dans son projet étant restée intacte pendant toute cette longue période,  il lui parut finalement facile d’en arriver à ce quasi –final symbolique, encore une fois totalement créé en studio, qui voit MOISE punir  son peuple pour s’être égaré loin des Commandements de Dieu, selon les propres mots du cinéaste : « les Hébreux n’étaient plus que démence et folie, devenus serviteurs du péché, soumis aux faiblesses de la chair, idolâtres, adultères, remplis d’iniquité et  de vanité, indignes de l’Amour de Dieu »


    Commentaire qui, parmi d’autres, comptait beaucoup pour De MILLE, et qu’il considérait comme indispensable  pour exprimer son point de vue sur la Foi et la destinée de l’Homme ; on peut d’ailleurs trouver ses propos pompeux et ronflants aujourd’hui, mais THE TEN COMMANDEMENTS a le mérite, au-delà du produit commercial qu’il a pu être également, d’être l’expression d’une totale sincérité de la part d’un Artiste qui sentait sa fin approcher,  et considérait l’ouvrage comme une nécessité absolue,  dans l’idée d’une transmission  de valeurs morales aux générations futures, peut-être naïve mais sûrement pas infondée ; De MILLE reste une personnalité complexe à tous points de vue, et il est parfois difficile de comprendre que c’est le même homme, qui ne s’est pas illustré lors de la fameuse «  chasse aux sorcières » des années 47 /50, faisant preuve d’une intolérance inacceptable, qui tint également ces propos  peu avant la sortie du film :


    « les centaines de milliers de personnes qui verront ce film feront un pèlerinage sur les lieux mêmes ou vécut MOISE, depuis les déserts de Shur et de Zin jusqu’aux pentes majestueuses et nues du Mont SINAI, jusqu’aux lieux saints où il reçut les Tables de la Loi ; est- ce trop  d’espérer que notre production aidera à faire ce que des siècles de tuerie et de conflit n’ont pas réussi à obtenir : rappeler aux millions de personnes de confession Chrétienne, Musulmane ou Juive qu’ils proviennent tous d’une source commune, que MOISE est le lien qui les unit et le Décalogue une loi de fraternité universelle ? »

    img22062021_686.jpg


    Charlton HESTON, qui a toujours été un humaniste en dépit de ce qui a pu être écrit parfois à son sujet, a certainement été ému, poussé à donner le meilleur de lui-même par la conviction qui anima de bout en bout son metteur en scène, il n’y a aucun doute là-dessus, et il n’est pas étonnant que son interprétation de MOISE ait joué plus tard un rôle déterminant dans son image, un effet positif pour lui quant à l’obtention d’un statut de décideur, peut-être en partie négatif car il a contribué à lui donner une image de «  héros biblico-épique » qu’il n’était pas vraiment, ce que Burt LANCASTER ne manqua pas de souligner un peu durement un jour :


    «  Chuck est excellent, mais s’il s’est retrouvé coincé dans un personnage en toge ou en babouches aux yeux du public, c’est quand même un peu de sa faute »


    Quoiqu’il en soit, après quatre ans de préparation et de tournages titanesques,  le film se dirige une fois monté et présenté à grands renforts de publicité par De MILLE himself dans la capitale mormone de Salt Lake City, vers un triomphe également sans précédent ; le public va répondre présent dès cette première, les critiques vont, comme à l’accoutumée, plus ou moins le snober, les leaders religieux amis du cinéaste vont l’encenser,  mais surtout, la réussite au box-office sera totale, dépassant à elle seule tous les gains des précédents films de l’auteur !  pour son quinzième métrage, un HESTON encore jeune obtient là une reconnaissance qui lui permettra très vite  ( mais c’est bien lui …) de s’attaquer avec WELLES à un film d’auteur qui en comparaison ne sera vu par personne, et De MILLE  quant à lui, aura obtenu pour sa dernière réalisation, non pas la consécration, qui l’intéressait peu, mais, chose bien plus importante, le sentiment que sa foi et ses convictions se trouvaient partagées par des millions d’autres.


    Alors, soixante ans et quelques poussières après sa sortie en salles, que penser de cette œuvre, de ce monument, de cette «  pièce montée gigantesque » comme l’écrivait Pauline KAEL ? Qu’on y retrouve les excès, les gros effets, les grands sentiments, l’ »over-acting » et le Technicolor parfois dégoulinant du grand cinéma de l’époque ? oui, bien sûr, mais pour être objectif, disons aussi que l’émotion, le goût du Beau , la Passion  et la Démesure, le grand frisson lié aux grands projets  sont plus qu’au rendez-vous également, comme l’expression d’un « Age d’Or d’Hollywood » disparu, mais dont on n’a pas fini de  vanter les mérites.

    img22062021_683_001 - Copie (2).jpg

     

    signature_2 rv.gif

  • HESTON et DE MILLE, histoire d’un conte d’Hollywood ( 2ème partie)

     

    PDVD_205.JPG

    Cecil Blount De MILLE n’était pas du genre à se reposer sur ses lauriers, même après un triomphe aussi  probant que son «  GREATEST SHOW ON EARTH » , c’est pourquoi quelques mois à peine après que son film ait battu tous les records de recette de l’année 1952, il se lança dans un projet qui lui tenait bien plus à cœur : réaliser le remake de «  THE TEN COMMANDMENTS » qu’il avait  mis en scène en 1923, estimant sans doute qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même !


    De multiples raisons ont pu être à l’origine de ce choix : économiques pour commencer, puisque le cinéma américain traversait la plus grande crise de son histoire, et se trouvant concurrencé par la télévision, devait à tout prix ramener les spectateurs dans les salles au moyen de grands spectacles «familiaux» ; philosophiques ensuite, puisque De MILLE , homme de grande foi religieuse, considérait ce projet comme une «  mission spirituelle » ; personnels pour conclure, car le metteur en scène, âgé de 76 ans, savait très bien que ce nouveau  projet serait vraisemblablement son dernier…


    C’est donc armé de ses convictions  et de l’assurance que le studio le suivrait dans son vœu de « réaliser  le plus grand film épique de l’Histoire du cinéma »  que De MILLE commença par prendre la décision capitale  de filmer la saga de MOISE   sur les lieux mêmes de son déroulement, c’est-à-dire en EGYPTE ! la première version avait été réalisée à moindres frais sur les dunes californiennes de GUADALUPE, près de LOS ANGELES, mais là, comme saisi d’un élan mystique, l’artiste  voulait «  the real thing », et chose étonnante quand on connait les difficultés financières des studios à l’époque, il obtint ce qu’il désirait !

    Capture d’écran 2021-06-10 084353.png

    (De Mille dirigeant le film "the ten commandments" en Egypte)


    Il faut dire que, fort de son passé de réalisateur de films historico-bibliques à succès, De MILLE  ne pouvait que convaincre les décideurs, d’autant que sa «  formule de persuasion » était globalement la même, celle qu’il asséna un beau jour à Adolphe ZUKOR qui se plaignait de ses dépassements de budget pharaoniques( c’est le cas de le dire…)
    « Monsieur ZUKOR, mes films vous coûtent beaucoup d’argent, mais dites -vous bien qu’à chaque dollar supplémentaire dépensé par moi pour améliorer notre film, c’est un spectateur de plus dans la salle ! »


    Logique de raisonnement impitoyable et indiscutable, qui lui permit donc d’obtenir le feu vert du studio pour ce qui serait au bout du compte, le budget  le plus élevé de l’Histoire d’Hollywood, plus de 13 millions de dollars, sans compter le « petit détail »de 9 mois de tournage !


    Pendant que l’artiste  se lançait dans une préparation méticuleuse de son projet tout au long de l’année 1953, le comédien qui nous intéresse ici se trouvait plus ou moins « dans le creux de la vague », obligé de jouer dans des séries B  certes plaisantes, mais qui ne lui offraient aucune perspective de sortir du rang ; n’oublions pas qu’à l’époque, Charlton HESTON a plus ou moins  renoncé à sa carrière théâtrale pour se lancer au cinéma, mais n’a obtenu pour le moment que des rôles d’aventurier ou de «  westerner » ou son réel talent de comédien n’est ni mis en valeur, ni  poussé vers ses limites, et pour un homme aussi ambitieux et passionné par son art que lui, la frustration à ce moment est immense.

    PDVD_044.JPG

    Et comme De MILLE lui aura tendu la main pour faire décoller modestement sa carrière en 1951, c’est le même homme, comme dans un conte de fées moderne, qui va lui offrir le rôle de MOISE, et  cette fois lui permettre de faire prendre à sa carrière un tournant décisif !


    A vrai dire, il est tout à fait clair aujourd’hui que De MILLE n’eut aucun  doute profond quant à l’attribution du rôle du prophète, tant sa précédente collaboration avec HESTON avait été fructueuse ;  dès les premiers jours de tournage de « THE GREATEST SHOW ON EARTH », il a été impressionné par le professionnalisme du jeune homme, son enthousiasme et son charme naturel, et le fait qu’il ait trouvé, lors d’un voyage à ROME, une ressemblance frappante entre  le MOISE sculpté par Michel-Ange et les traits de l’acteur a certainement compté dans sa décision ; homme de spectacle avant tout plus que directeur d’acteurs, il considère la présence physique et l’aura d’un comédien comme essentielles, bien avant la diction ou l’expressivité !On sait que ce système de pensée comporte ses limites, comme on peut le constater en revoyant ( au hasard) un Victor MATURE par exemple dans son SAMSON AND DELILAH, mais force est de constater que dans son choix crucial, il aura fait mouche !

    hqdefault.jpg


    EST-CE  aussi  le cas en ce qui concerne le reste de l’imposant casting qu’il va mettre en place pendant toute l’année préparatoire au tournage ?   Il est évidemment facile de juger «  a postériori » des décisions qui correspondaient aux critères en vogue il y a plus de 60 ans, mais on ne peut manquer de le trouver cohérent : on y trouve des  comédiens de stature, comme Edward G ROBINSON  dans le rôle de l’infâme Dathan, Vincent PRICE , Sir Cedric HARDWICKE en Pharaon Sethi, une actrice de talent «  mais-qui-n’en-fait-qu’à-sa-tête »Ann BAXTER en Nefertari , plusieurs «  non-acteurs » c’est-à-dire davantage gravures de mode que vrais interprètes, comme John DEREK, Debra PAGET, et (moindrement) Yvonne De CARLO …
    ET … Yul BRYNNER !

                PDVD_387.JPG                PDVD_014.JPG

                                      Vincent Price                                                                                 Sir Cedric HARDWICKE

                PDVD_405.JPG                 PDVD_041.JPG

                             Edward G. Robinson                                                                                                        Anne Baxter

               

                PDVD_084.JPG                   PDVD_168.JPG

                                     John Dereck et Debra Paget                                                                                          Yul Brynner 

    PDVD_032.JPG

    PDVD_065.JPG


    Un homme à part que  ce Yul,  ni mannequin-potiche ni comédien à part entière, mais très grosse personnalité, qui vient de triompher au théâtre puis à l’écran dans THE KING AND I, et qui sait à peu près tout faire : d’origine russe, ancien technicien de cirque à Paris , danseur, chanteur, guitariste, photographe, polyglotte, il fait de son charme et de sa force physique son atout premier car, homme d’une grande intelligence, il connait ses limites dans la diction et les joutes verbales ; dès qu’il se voit assigné le rôle essentiel de RAMSES, principal adversaire de MOISE, il va vivre son personnage à fond, et considérer HESTON comme son rival, à l’écran comme à la ville ; ce (relatif) antagonisme sera d’ailleurs bien exploité par De MILLE, qui obtiendra d’eux une alchimie réelle dans leurs nombreuses scènes communes, mais BRYNNER, qui s’est battu toute sa vie pour « devenir quelqu’un » et est prêt à tout pour arriver au sommet, conservera pendant tout le tournage une certaine distance avec ses collègues,  comportement qui deviendra un vaste sujet de moquerie  pendant la suite de sa carrière ! Georges SANDERS, sardonique comédien britannique, dressera d’ailleurs de lui un portrait pendant le tournage de «  SALOMON AND SHEBA » qui reste, surtout avec le recul, à mourir de rire :

    PDVD_010.JPG


    « Quand Monsieur BRYNNER arriva sur le tournage de SALOMON pour remplacer mon regretté ami Tyrone POWER, il ne fit aucun doute pour toute l’équipe du film que nous allions assister à un évènement considérable : BRYNNER ne se déplaçait sur le plateau  qu’accompagné d’une troupe de secrétaires, chacun d’entre eux étant assigné à une tâche particulière : l’un d’entre eux avait pour vocation de lui allumer  puis éteindre ses cigarettes,  un autre avait pour rôle de veiller à ce que son noble crâne  restât immanquablement  vierge de toute souillure ou particule qui puisse porter ombrage à sa noble tête ; il avait également un troisième secrétaire dont la fonction ne me parut jamais vraiment définie, mais nul doute qu’elle devait être également essentielle » («  mémoires d’une fripouille »)


    Quoi que l’on puisse penser des frasques de BRYNNER, qui il faut bien l’admettre étaient fréquentes chez bien d’autres stars de l’époque, on saura reconnaitre qu’il a su faire de son Pharaon UN VRAI personnage, et non une « statue qui parle » comme on en a souvent vues chez De MILLE ,  lequel nous ne le savons faisait du spectacle sa priorité.


    ET spectacle il y aura, car toute l’équipe du film va se déplacer dans un premier temps en EGYPTE,  pour commencer en octobre 54 les prises de vues, sur les pentes du fameux Mont SINAI, lequel d’ailleurs n’existe pas sur les cartes de la  vaste Péninsule  ; c’est donc aux pieds de «  Gebel MUSA » ( la montagne de MOISE) que  va débuter le tournage, De MILLE ayant été persuadé par les religieux de l’ancien monastère de Sainte Catherine que cette montagne fut celle ou Dieu parla à MOISE !


    C’est donc un HESTON pieds nus qui va pratiquer cette ascension en marchant sur les pentes rocailleuses, expérience douloureuse mais sans commune mesure avec sa confrontation avec le chameau, animal indispensable pour faire voyager l’équipe technique et son matériel ,mais pour lequel il va assez vite éprouver une certaine répugnance ; ce sera le début d’une relation bien particulière entre Chuck et ce mammifère , poursuivie avec un succès comparable dix ans plus tard sur « KHARTOUM » : «  Dieu a créé toutes sortes d’animaux sur cette terre, mais il aurait franchement pu se passer d’inventer celui-ci ! »


    Difficultés certes secondaires par rapport à la tâche beaucoup plus difficile de  donner au Prophète l’épaisseur et l’humanité voulues, car sans une incarnation parfaite, dont il se sent à l’époque incapable, le film tombe à l’eau ! fidèle à sa méthode consistant à s’informer le plus possible sur le personnage qu’il doit jouer, HESTON  va totalement s’immerger dans l’étude de l’Ancien Testament, choisissant  de s’éloigner des acteurs et figurants pour mieux se pénétrer du rôle, passant de longs moments à marcher seul dans le désert, mais se défendant plus tard d’en avoir fait une «  expérience religieuse » :
    « C’est facile de dire «  j’ai marché sur le mont SINAI et j’ai rencontré Dieu » , je déteste ce genre de commentaire ! mais d’un autre côté, je ne peux pas dire que l’expérience ne m’a pas marqué non plus. Je dois dire que les premiers plans que j’ai tourné consistaient  à marcher pieds nus en bas du Mont SINAI, et on ne peut pas se sentir tout à fait le même après ça ! »

    PDVD_087.JPG


    Le façonnement son personnage prendra  donc sa source dans les recherches de documents, dans le choix de costumes et  les différents maquillages qu’imposera fatalement son vieillissement progressif , mais bien sûr aussi dans la volonté délibérée du comédien de faire de MOISE un être humain, certes exceptionnel de par sa destinée, mais sans chercher à le statufier comme la tradition biblique chère à De MILLE l’exige ; il va en faire un être humble, un homme bon qui  devient un serviteur de Dieu et ne cherche aucune gloire, aucune récompense, anticipant son personnage dans EL CID et bien d’autres films.


     Et c’est en cela que son interprétation, y compris de nos jours, parait étonnamment moderne, et ce dans toutes les phases de l’ouvrage, en contraste avec le jeu outré et appuyé, bourré d’effets, de presque tous ses partenaires, notamment Ann BAXTER ; on a là la naissance d’un vrai comédien à l’écran, qui a compris que «  trop essayer ne fait qu’appuyer vos défauts » ( trying too hard only adds up to one’s deficiencies) .
    Réussite évidente à l’écran, mais qui n’empêchera pas le comédien, qui restera toute sa vie son meilleur critique, de considérer avec  objectivité que «  c’était un rôle énorme, comme de jouer le Christ, et donc presque injouable ; il se situait bien au-dessus de mes capacités à l’époque, et le serait encore aujourd’hui , j’oserais même dire qu’il était peut-être au-dessus des capacités de Laurence OLIVIER .Je pourrais le jouer mieux  maintenant, mais n’importe quel acteur pourrait dire cela de n’importe quel rôle ! »

    signature_2 rv.gif

    A SUIVRE ⇒

  • HESTON et De Mille, du chapiteau à la flibuste, histoire d’un conte d’HOLLYWOOD

     

    PREMIERE PARTIE

    Cecil B. DeMille Filmographie, - Réalisateur - Producteur - Monteur


    « J’aime bien la manière dont il m’a salué »…


    Apparemment, c’est ainsi que le grand Cecil B .De Mille répondit à sa secrétaire quand elle lui souligna qu’il n’avait pas aimé le film «  DARK CITY » dans lequel jouait pour la première fois à l’écran, un jeune inconnu du nom de Charlton HESTON,  dont il venait d’ apprécier le sourire et l’allure.


    Effectivement, «  DARK CITY » ne l’avait pas particulièrement ému, et il l’avait considéré comme un passable film noir comme HOLLYWOOD en produisait régulièrement à l’époque, mais le célèbre metteur en scène avait suffisamment d’expérience pour ne pas juger trop durement un comédien, surtout débutant, n’ayant pour lui que l’expérience du théâtre et de la télévision sur la côte Est, loin des  splendeurs de «  Tinseltown » …


    ET comme il faut bien qu’un conte de fées commence par un heureux hasard, c’est ce salut de la main du jeune acteur à son intention, passant en voiture devant les studios de la Paramount, qui va rester dans la mémoire du réalisateur et l’amener à réfléchir à l’éventualité de l’engager pour son futur grand projet «  THE GREATEST SHOW ON EARTH »

    SOUS LE PLUS GRAND CHAPITEAU DU MONDE - cineparade thierry 13
    Sans pour autant que le jeune comédien soit particulièrement en attente d’être choisi par le Maître, car n’ayant pas non plus été spécialement convaincu par ce film, il ne se sent pas encore à l’aise dans le circuit hollywoodien, et se verrait bien continuer sa carrière au théâtre, sa passion première, tout en décrochant des emplois à la télévision , laquelle lui a permis de jouer de nombreux rôles, de SHAKESPEARE à MAUGHAN ou STEVENSON ; il ne s’agit pas là d’un manque d’ambition,  mais comme son plus grand désir est de jouer tout en gagnant sa vie, l’attrait financier que représente un film  n’a pas forcément pour le moment, un poids déterminant dans ses décisions.


    Voici donc le jeune homme de retour sur la côte Est, pendant que le grand Cecil est très occupé sur la côte Ouest à préparer « le film le plus spectaculaire jamais fait sur le monde du cirque » ! et quand il s’agit de mettre en route un de ses »épics », rien n’arrête cet homme, aucune difficulté dans le montage financier ou le choix des comédiens ne vient tempérer son enthousiasme et son ardeur à toucher le public le plus vaste ; il faut dire  que le patriarche de la PARAMOUNT, qui a commencé sa carrière sous le règne d’Adolphe ZUKOR dès 1914 , en connait un rayon sur les goûts des spectateurs américains, puisqu’il n’a quasiment jamais connu l’échec, depuis sa première version des «  TEN COMMANDMENTS » jusqu’à son dernier succès «  SAMSON AND DELILAH » ; son obsession essentielle étant de «  faire du spectacle » mais avec des connotations religieuses et spirituelles très marquées, car ce fils de pasteur se veut également moraliste et éducateur. Il n’est donc pas surprenant qu’il puisse attacher beaucoup plus d’importance au «  box-office » de ses films qu’au jugement souvent très sévère des critiques ! 

    Capture d’écran 2021-03-08 134227.jpg

    (Cecil B de Mille consultant la Bible)


    Interrogé d’ailleurs un jour sur sa méfiance légendaire pour cette profession, il dira non sans humour : «  la plupart des critiques descendent mes films sans avoir eu à payer leur place, la plupart des spectateurs les aiment et  par contre , payent leur place, vous comprendrez donc à qui j’accorde plus volontiers ma sympathie »


    Ayant réussi à engager pour la durée du tournage le fameux «  RINGLING BROTHERS CIRCUS » pour la coquette somme de 250 000 dollars, De MILLE peut très vite, rassuré quant à la logistique considérable imposée par le projet, se consacrer à un aspect essentiel, le casting ; on a souvent médit, parfois avec raisons, sur les capacités de De MILLE à diriger ses comédiens, mais on ne peut nier qu’il ait mis dans ses choix de distribution autant d’énergie et de réflexion que pour diriger ses foules de figurants ou les placer dans un décor ; c’est plutôt dans sa conception même de « l’acting » qu’il faut parfois voir une forme de naïveté, car De MILLE venait du muet et était encore marqué par une certaine emphase dans l’expression propre à cette époque ; peut-être préférait-il accentuer le charisme visuel d’un comédien ou d’une comédienne plutôt que de se consacrer à leur faire travailler leur diction et garder une forme de «  naturel » ; quoiqu’il en soit, et jusqu’à la fin de sa carrière, ses films porteront sa marque, et la manière de jouer de certains de ses acteurs, souvent datée quand on voit ses films maintenant, provient davantage de son parti-pris esthétique que des qualités intrinsèques des  comédiens impliqués.

    collage_2021-02-02_15-45-27.jpg


    Menant très habilement sa barque, le rusé De MILLE va passer une bonne partie de l’année 1951 à faire «  mousser » son projet, annoncé à grand renforts de publicité, d’abord pour faire connaitre ses intentions, mais surtout pour inciter quasiment tous les acteurs et toutes les actrices en vogue à s’intéresser au film, car de toute évidence, un rôle dans une production aussi prestigieuse ne se refuse pas ; même Paulette GODDARD, qui déteste cordialement De MILLE pour son acharnement d’ordre politique contre Charlie CHAPLIN, va faire des pieds et des mains pour obtenir le rôle de la montreuse d’éléphants, lequel ira à Gloria GRAHAME, que l’auteur-producteur trouve plus sympa et surtout moins chère ! En effet, sans que l’heure soit encore aux restrictions de budget, De MILLE préfère largement choisir une distribution sans grandes stars coûteuses, à part bien sûr James STEWART, et il va donc s’orienter vers des visages connus mais sans plus, ou des visages totalement inconnus ou presque, et c’est là que le jeune HESTON va entrer en scène….


    Auparavant, De MILLE  va opter pour Cornel WILDE, qui sera ravi de pouvoir relancer sa carrière,  pour le rôle du « grand Sebastian » , acrobate malheureux dans le scénario , après avoir longtemps hésité à engager Burt LANCASTER, trapéziste de renom et comédien bien supérieur à WILDE, mais qu’il va finalement refuser en raison de son mauvais caractère et de ses opinions politiques à l’opposé des siennes ! James STEWART, seule grande star au générique, apportera sa touche d’humanité pour incarner un docteur accusé de meurtre et qui s’est réfugié dans le cirque sous les traits de l’Auguste de service. Quant à Betty HUTTON , qui disparaitra des écrans dés le début des années 60, elle  sera quant à elle le «  love interest » de Brad ,  le têtu et passionné  directeur du cirque…

    PDVD_105.JPG


    Justement, quid du directeur du cirque ?


    Rôle effectivement capital, puisque ce personnage autour duquel se cristallisent toutes les passions et les jalousies, doit être selon De MILLE un dur, un autoritaire, et en même temps un type de bon sens auquel le public peut s’identifier, bref une sorte d’archétype de l’Américain parfait tel qu’il l’a rêvé et façonné depuis ses débuts dans la mise en scène ..


    Et un archétype pas trop cher si possible, ce qui réduit considérablement le champ d’action du metteur en scène, qui va pouvoir oublier les PECK, DOUGLAS et MITCHUM qui sont hors de prix, et réfléchir une deuxième fois à ce jeune qui l’avait si plaisamment salué un an plus tôt.


    Et ça tombe plutôt bien, car le jeune en question, contacté par son agent Herman CITRON, est justement disponible car encore sous contrat avec Hal WALLIS et PARAMOUNT, et sent quand même, qu’une proposition d’un homme de la stature artistique de De MILLE, c’est bien simple, ça ne se refuse pas !


    Le voilà donc embarqué dans le plus grand spectacle du monde, à jouer un de ces «  characters » qui vont un peu lui coller à la peau pendant les premières années de sa carrière : un type dur qui ne fait pas de concessions, pas toujours adroit avec les femmes ou parfois carrément macho, droit dans ses bottes mais un chouia rigide quand même, bref « a tough nut » que De MILLE va trouver parfaitement facile à diriger, puisqu’il s’adapte facilement à ses désirs ! en même temps, ce n’est pas très difficile, car HESTON va constater très vite que le «  metteur » donne très peu d’indications, ne cherche pas à améliorer le script ultra- écrit par 4( !) scénaristes, et se contente de rechercher une « chimie » visuelle pour donner de l’intensité et du relief à des répliques qui n’en ont pas toujours ; d’abord un peu désemparé par cette méthode ou absence de, le «  Chuck » va donc très vite s’adapter et tenir le moins compte possible d’une intrigue relativement mince, ou les antagonismes entre les personnages sont des plus téléphonés, parce qu’il a bien compris que le vrai sujet, ce ne sont pas les marionnettes qui s’agitent sur l’écran, mais bien sûr le Cirque lui-même !


    Il va d’ailleurs découvrir en De MILLE un personnage des plus complexes : très aimable et prévenant avec lui, il pourra se montrer très dur et cassant avec l’équipe technique, virant carrément quelques «  incapables » sur le plateau, ne tolérant aucune erreur dans le placement des figurants, mais s’arrangeant aussi pour faire travailler les «  extras » deux fois plus sur les grosses scènes de mouvement et de préférence avant NOEL, pour leur permettre de toucher un cachet supplémentaire ! «  He was the good cop and bad cop altogether » dira t’il plus tard pour «  résumer » la personnalité difficile de son mentor.

    img09032021_665.jpg


    Ce tournage sera très physique pour Cornel WILDE et surtout Betty HUTTON en trapéziste, moins pour HESTON qui sera surtout concerné  par la scène très spectaculaire du déraillement du train, laquelle sera filmée sur le « soundstage » de PARAMOUNT, à tel point qu’avec le recul, Chuck jugera l’expérience amusante et excitante, sans qu’il ait vraiment eu conscience des difficultés liées au tournage ; «  c’était comme un jeu pour moi, j’avais l’impression  de travailler pour le plaisir, sans connaitre la pression » !


    La pression, ce sera plutôt pour l’auteur-producteur, car il a dû utiliser un budget considérable pour réaliser un film sur un sujet certes populaire, mais pas aussi familier pour le public que ses précédents péplums ou westerns dont il était quasiment certain qu’ils connaitraient toujours le succès ; « j’avais foi dans un projet qui célébrait une vision optimiste d’une forme de rêve américain, mais  j’ignorais si les Américains partageaient encore les mêmes rêves que moi »  dira t’il à un journaliste du New York Times après la sortie du film…


    Une sortie triomphale, qui mettra rapidement fin aux doutes du producer : très gros succès à sa sortie, le film se place comme la 2ème meilleure recette de l’année 1952 au box-office américain ; sabré comme il se doit par la plupart des critiques, il va néanmoins, ultime camouflet pour la presse bien-pensante, obtenir l’Oscar du meilleur film de l’année !  Comme souvent, Cecil B . De MILLE aura vu juste, en suivant jusqu’au bout sa ligne de conduite, sachant user de ses points forts et de son sens dramatique inné tout en ayant l’habileté de ne pas donner à l’intrigue trop d’importance du fait de sa relative faiblesse ; c’est d’ailleurs ce que, au moment de la ressortie de l’œuvre en Blu-ray près de 70 ans après sa sortie, on sera tenté de retenir au moment de «  juger » ce monumental exemple de la démesure et de la passion de l’ « âge d’or » hollywoodien..


    On peut donc considérer que, pour ses grands débuts dans l’univers de De MILLE, le jeune HESTON aura réussi au- delà de ses espérances :ayant choisi de jouer dans ce film sans stress particulier vu qu’en cas d’échec, il pouvait toujours retrouver le théâtre, il aura abordé cette énorme production sans complexe, et avec même finalement une( relative) insouciance, qu’il ne retrouvera pas dans certains de ses films ultérieurs, sans doute parce qu’il y aura pris davantage conscience de ses responsabilités ; et sans être exceptionnelle, sa prestation est globalement celle d’un «  naturel », à tel point  qu’une dame écrira peu après la sortie du film à De MILLE pour le féliciter d’avoir si bien compris le milieu et la culture du monde du cirque,  en ajoutant pour finir cette phrase que chacun pourra interpréter à sa façon :


    « J’ai  été épatée de voir à quel point le manager du cirque collait vraiment bien avec les vrais acteurs » ..

    PDVD_235.jpgPDVD_257.png


    Mais s’il peut s’estimer comblé par cette rencontre importante avec l’un des géants d’HOLLYWOOD, le jeune Charlton qui n’est pas encore une star mais vient de faire montre de son potentiel, est loin d’imaginer ce que sa prochaine rencontre avec Cecil B . De MILLE va lui apporter…

     

    signature_2 rv.gif

     

    A SUIVRE⇒

     

  • UN GRAND PROJET ...

    Photolab-258427839.jpeg

    Mes chères Amies et Chers Amis,

    Ce petit message pour vous informer que je me mets en congé du blog et de notre groupe, pour au moins une quinzaine de jours.

    Surtout pas d'inquiétude, je reviendrai.....

    La raison est très claire. Renaud, Adrien et moi avons un grand projet que nous pensons concrétiser d'ici quelques mois (certainement avant l'été. )

    Seulement, pour arriver à mener jusqu'au bout ce beau projet, il me reste pas mal de travail à faire et je crois qu'il en est de même pour Renaud.

    Quelques mots sur ce projet. Nous avons contacté une maison d'édition pour faire imprimer, éditer et distribuer la traduction par Adrien de la biographie de Chuck par Michael Munn, les Grains de sel de Renaud et ma traduction du livre de Charlton Heston : "Beijing Diary", le tout en un seul volume. Nous avons l'accord de la maison d'édition.

    Vous pouvez vous imaginer le travail de relecture, corrections éventuelles, mise en page, illustration avant de déposer notre "Oeuvre", sans compter que je n'ai pas fini la traduction du livre, mais j'approche de la fin.

    Je crois que Renaud a encore un beau Grain à nous offrir. Ensuite, je pense que nous serons fin prêts pour l'édition sans vouloir mettre la charrue avant les boeufs !

    Demain, Adrien vient travailler avec moi sur la mise en page.

    D'ores et déjà, nous aimerions savoir si vous serez intéressés par cette future édition et pour l'acheter.

    Enfin un livre en français concernant Charlton !!!!

    Si le projet aboutit, les livres seront distribués sur les sites marchands habituels (AMAZON - FNAC etc...)

    Je compte sur vous pour que le groupe continue sans moi pendant quelques temps, ce qui ne m'empêchera pas de venir vous faire un petit coucou....

    Votre avis nous intéresse..... Merci et bisous à tout le monde