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Journaux et magazines français et internationaux

  • PREMIERE MAI-JUIN 2023 NUMERO SPECIAL

     

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    Ce matin j'ai reçu PREMIERE, numéro consacré aux 100 ans de WARNER BROS. Intéressant pour celles et ceux qui sont passionnés de films.

    J'y ai découvert cette page consacrée au SURVIVANT avec Charlton Heston bien sûr. Un film que j'aime toujours autant et j'ai tenu à partager cet article avec vous. 

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  • CHARLTON HESTON : UN ACTEUR HORS SERIE (CHEZ NOUS N° 17 de mai 1967)

    J'ai reçu ce matin le magazine "CHEZ NOUS" N° 17 de mai 1967 et je m'empresse de publier ici les pages qui sont consacrées à Charlton Heston. 

    A l'époque, les journalistes et reporters n'étaient pas avares de superlatifs pour parler du grand homme qu'était Chuck.

    J'espère que vous aurez autant de plaisir que moi à lire cet article. Nous n'y apprenons rien de plus que ce que nous savons déjà.

     

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  • La vie de Charlton Heston : "Women's magazine" de mai 1986

    froJe remercie Clarisse qui une fois encore a déniché un article et qu'elle m'a chargée de traduire.

    Etant donné que cet article date de 1986, nous connaissons bien sûr la majeure partie du contenu qui, soit dit au passage, comporte quelques petites erreurs que j'ai corrigées en cours de

    traduction et que je justifie à la fin de la publication.

     

    ...À l’écran, il est toujours le héros plus grand que nature, mais comment est-il dans la vraie vie? Voici la vérité surprenante par Vernon Scott 

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    Traduction de la légende : 1 - La future star à six mois. "Ma première scène dans la baignoire", dit Heston. 2 - À l'âge de deux ans. "N'était-ce pas adorable ?", plaisante-t-il. 3 - Heston écrit : "Portrait de l'artiste à 17 ans - avec les oreilles décollées; " - 4 - Portrait de Mercutio dans une production de l'Université ; " Romeo et Juliette" -  5- Dans l'armée de l'air pendant la Seconde Guerre mondiale.

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    6 - Chuck et Lydia emménagent dans leur premier appartement new-yorkais. Légende de Heston : "Non, non chérie, je peux dormir ici, sur le sol."  7 - Dark City, son premier film, avec Lizabeth Scott et Don DeFore. 8 - Avec Betty Hutton dans The Greatest Show on Earth. 9 - Heston dans le rôle du jeune Moïse, l'esclave, avec Cedric Hardwicke dans Les Dix Commandements. 10 - La célèbre course de chars dans l'épopée primée Ben Hur. 11 - Trois cow-boys - Fraser, Chuck et Holly - sur une photo prise par Lydia Clarke Heston. 12 - Il examine le personnage de cire qui le représente dans le rôle du général Gordon à Khartoum. 13 - "Des barrages pour la Screen Actor's Guild".

     

    Lorsque Charlton Heston était un petit garçon qui grandissait dans les bois du nord du Michigan, il n'avait jamais imaginé qu'il deviendrait un jour acteur, et encore moins une superstar. Même s'il avait eu un aperçu de son avenir, il n'aurait jamais imaginé qu'il incarnerait Moïse ou Michel-Ange — ses deux rôles les plus célèbres au cinéma. Non, si le jeune Heston s'était imaginé en quelqu'un, il aurait été Davy Crockett, parcourant les bois tout seul, chassant les écureuils et les lapins. Heston était un garçon timide, un garçon solitaire, et à bien des égards, ce garçon existe toujours dans l'homme raffiné d'aujourd'hui....

    Heston est né le 4 octobre 1923(¹) à Evanston, dans l'Illinois, mais alors qu'il n'était qu'un nourrisson, ses parents ont déménagé à St. Helen. C'est là, se souvient-il, alors qu'il n'était qu'un bambin, il écoutait ses parents lui lire Shakespeare à haute voix. Lorsqu'il a été en âge d'être scolarisé, il a fréquenté une école à classe unique qui ne comptait que 13 élèves, dont trois étaient ses cousins. Un garçon de son âge, son ami le plus proche, vivait à plus d'un kilomètre de Charlton ; il aurait été impensable d'avoir une petite fille comme camarade de jeu. C'était une vie lointaine et isolée pour un jeune garçon, mais une vie qui, selon lui, l'a finalement conduit à devenir acteur. 

    "En tant que garçon, j'ai dû me débrouiller tout seul", explique-t-il. "Il n'y avait pas assez d'élèves à l'école pour créer des groupes pour les sports d'équipe. Mes activités sportives étaient la chasse, la pêche et le piégeage du castor, domaines dans lesquels j'ai connu un échec spectaculaire. Lorsque vous avez 10 ans, que vous êtes à la chasse, qu'il fait froid, qu'il commence à faire nuit, que votre nez coule et que vous avez enlevé vos moufles au cas où vous verriez un castor, vous vous imaginez probablement en Davy Crockett pieds nus en train de chasser ", dit-il en souriant. 

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    Avec Ronald Reagan. Commentaire de Heston : "Merci, mais je ne veux pas être secrétaire d'Etat". - Légende de Heston pour cette photo : "Désolé, je t'ai mordu le bras, chérie... mais la lune se lève...".  - Sur le plateau de tournage de The Colbys, sa série télévisée pour ABC, avec Barbara Stanwyck et John James. 

     

     

    Sa jeunesse solitaire lui a également permis de lire tous les livres qui se présentaient à lui, y compris des classiques de l'enfance tels que Kidnapped, L'île au trésor, Tom Sawyer et Huckleberry Finn. Aujourd'hui encore, il reste un rat de bibliothèque. "Je lis tout, y compris les boîtes de céréales", dit-il. 

    Ses années en milieu rural se terminent à l'âge de 12 ans, lorsque sa mère divorce de son père biologique, Russel Carter, et quitte avec Charlton l'isolement des bois pour s'installer à Wilmette, dans la banlieue de Chicago. C'est là, pendant la Grande Dépression, qu'elle épouse Chester Heston. 

    Pour Charlton, le changement a été profond. D'une école à classe unique, il se retrouve bientôt inscrit à la New Trier High School, l'une des meilleures et des plus prestigieuses écoles du pays. 

    " C'était un monde totalement différent pour moi", se souvient Charlton. "Et je n'étais pas du tout préparé pour cela : Je ne savais pas conduire une voiture, je savais à peine me servir d'un téléphone. Je n'avais jamais pratiqué de sports d'équipe et j'ai essayé de jouer au foot, ce qui était une erreur. Mais cela m'a valu une fracture du nez, qui plus tard m'a valu de nombreux rôles. La seule équipe que j'ai pu intégrer était l'équipe de tir à la carabine, ce qui n'a pas fait de moi un grand champion  à New Trier. Oh, oui, j'ai aussi rejoint le club d'échecs".

    Le marginal des bois du nord n'a jamais eu de petite amie au lycée. "J'étais un enfant timide", raconte Heston. "Je ne souffrais pas seulement d'un choc culturel, mais je traversais les bouleversements habituels de l'adolescence. Tous les adolescents sont malheureux. Mais, comme la plupart des adolescents, je pensais que j'étais le seul à être malheureux. Je me souviens que les parents de nombreux étudiants organisaient des fêtes de Noël très élégantes dans les grands hôtels de Chicago et qu'ils engageaient Glenn Miller et d'autres grands orchestres pour les animer. Je n'étais pas invité. Même si je l'avais été, je n'avais pas de smoking, je ne savais pas danser et je n'avais pas d'argent. 

    "Lorsque j'ai obtenu mon diplôme de fin d'études secondaires, j'ai assisté au bal de fin d'études, qui se tenait à l'école, et j'ai résolu le problème de ne pas avoir de cavalière et de ne pas savoir danser en marchant sur la plage jusqu'à trois heures du matin. De cette façon, j'avais l'impression d'être sorti pendant une durée appropriée. C'était un moment de solitude, mais on survit à ce genre de choses. 

    " Le fait de ne pas être à la hauteur de mes camarades m'a probablement aidé à me lancer dans la seule activité qui semblait fonctionner —le programme de théâtre de l'école, qui était bien plus élaboré que dans la plupart des lycées."

    Heston n'est pas en mesure de se souvenir d'un moment précis où il a su qu'il voulait devenir acteur. Mais après sa première pièce de théâtre, il s'est rendu compte que le théâtre était une activité qu'il pouvait apprécier sans révéler ses propres inquiétudes. 

    Pendant les vacances d'été du lycée, Heston travaille pour 65 cents de l'heure comme ouvrier dans une usine de distillation du sud de Chicago. L'été de sa première année, il quitte l'usine pour jouer dans son premier film, une version muette en 16 mm de Peer Gynt d'Ibsen pour le producteur indépendant David Bradley, qui avait trois ou quatre ans de plus que Heston. 

    "Ce film existe toujours". Heston a ajouté "et, des années plus tard, il a été l'un des films présentés au (producteur) Hal Wallis qui l'a incité à me faire signer un contrat de cinéma".

    Pendant ses années de collège et de lycée, Heston a joué des rôles secondaires au Winnetka Community Theater. Il a obtenu une bourse parrainée par le théâtre qui lui a permis de s'inscrire à l'université Northwestern après avoir obtenu son diplôme à New Trier. "Je n'aurais pas pu aller à Northwestern sans cette bourse", a-t-il déclaré. 

    À l'université, Heston continue à tourner en rond. Cependant, peu de temps après son arrivée sur le campus, il rencontre une belle brune nommée Lydia Clarke, qui va changer sa vie.

    "J'ai eu un coup de foudre immédiat", dit-il en affichant un large sourire. "Je n'avais eu que deux ou trois rendez-vous avant de rencontrer Lydia et je n'étais pas habitué à la conversation et aux autres raffinements des rendez-vous. 

    "Notre premier rendez-vous a été mémorable. Nous jouions la même pièce en un acte et, pendant les répétitions, elle m'a demandé conseil pour son entrée en scène : "Minnie, ma grenouille est morte". Raisonnablement, elle a trouvé cette ligne un peu difficile à gérer. Je ne me souviens pas si mes conseils étaient particulièrement bons, mais Lydia les a trouvés bons et le soir où la pièce a été jouée, elle m'a complimenté sur ma performance. Je pensais que je ne m'étais pas très bien débrouillé, alors je lui ai tiré la langue pour exprimer mon mécontentement. Lorsqu'elle est partie, je me suis rendu compte que ce n'était pas la meilleure approche. Après sa pièce, je lui ai donc demandé si elle voulait bien prendre un café avec moi. Je n'avais pas d'argent, mais je pensais que si je l'emmenais dans l'un des lieux de rencontre du campus, j'aurais de bonnes chances de tomber sur quelqu'un que je connaissais et à qui je pourrais emprunter cinquante cents, ce qui, à l'époque, était amplement suffisant pour un rendez-vous autour d'un café. Heureusement, j'ai trouvé un ami, Bill Sweeney, qui possède aujourd'hui une librairie à San Francisco. Il m'a prêté les 50 cents et Lydia et moi avons parlé pendant une heure et demie.  Ensuite, je l'ai raccompagnée jusqu'à son dortoir et je suis rentré chez moi, à environ cinq kilomètres".

     

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    Lydia a été la seule relation de Heston à l'université et, en fait, la seule femme qu'il ait jamais fréquentée par la suite. En 1943, au milieu de sa deuxième année, il s'est engagé dans l'armée de l'air. Il ne se souvient pas de sa demande en mariage à Lydia, ni de l'acceptation de celle-ci, mais ils se sont mariés en 1944(¹) avant qu'il ne soit envoyé à l'étranger pour servir dans les Aléoutiennes au sein de la 11e armée de l'air.

    En 1946, lorsqu'il retourne à la vie civile, Lydia est diplômée de Northwestern et travaille comme mannequin à Chicago. "Lorsque je suis revenu, nous avons immédiatement déménagé à New York", se souvient Heston. "Nous avons pris un appartement avec eau froide dans le quartier connu sous le nom de Hell's Kitchen. Je recevais la prime d'ancien combattant de quarante dollars par semaine pendant cinquante-quatre semaines, ce qui représentait l'essentiel de nos finances. Ensuite, Lydia a trouvé du travail comme mannequin et j'ai fait du mannequinat nu à l'Art Student's League, qui payait un dollar de l'heure. 

    "C'était un travail assez ennuyeux. Il faisait également froid. Les mannequins masculins portaient des strings et Lydia m'a fait un petit modèle de couleur grise. Mais ces premiers jours à New York ont été une période heureuse pour nous, même si nous n'avions pas d'argent. Personne dans notre entourage n'avait d'argent non plus. À l'époque, New York était une ville où il faisait bon être fauché. En tant que membres de l'Equity (le syndicat des acteurs), nous obtenions des billets gratuits pour les pièces qui ne marchaient pas bien, et nous pouvions nous promener partout dans la ville en toute sécurité".

    Heston cherche à travailler dans le théâtre, mais le premier emploi qu'on lui propose l'éloigne de Manhattan. Lydia et lui se voient proposer un poste de co-directeurs au Thomas Wolfe Memorial Theater d'Asheville, en Caroline du Nord, avec un salaire de 100 dollars par semaine — une somme phénoménale pour de jeunes artistes affamés. 

    J'ai dit à Lydia : "Nous ferons deux ou trois pièces, nous mettrons de l'argent de côté et nous reviendrons riches à New York". se souvient Heston. "Nous avons finalement joué six pièces, mais je me suis rendu compte que nous étions piégés par la situation  et nous sommes retournés à New York. C'est alors que j'ai obtenu mon premier rôle à Broadway, en jouant avec Katharine Cornell dans Antony and Cleopatra. Je n'ai pas souvenir de beaucoup de moments plus heureux que de remonter la Sixième Avenue un après-midi d'automne pour aller répéter ma première pièce à Broadway. Elle a duré huit mois.

    À cette époque, Lydia travaille également dans une pièce de théâtre et Heston commence à jouer en direct à la télévision, pour la première fois en 1947 dans Le Procès de Mary Surrat avec Lillian Gish. "La chance que j'ai eue, c'est de faire partie de la génération qui a ouvert la voie à la télévision", a-t-il déclaré. "Les acteurs de théâtre, quelle que soit leur réputation, ne voulaient pas travailler à la télévision parce que c'était considéré comme un peu déplacé. Les cinéastes n'étaient pas autorisés à y travailler parce qu'ils étaient sous contrat avec les studios. 

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    "Cela a laissé ce nouveau média ouvert à une bande de jeunes chômeurs — moi-même, George C. Scott, Walter Matthau, Jimmy Dean, Jack Lemmon, Joan Woodward, et les réalisateurs Frank Shaffner, George Roy Hill, et Arthur Penn".

    Heston apparaît dans une série de drames télévisés pour Studio One et G.E. Theater. Il a la chance de perfectionner son art tout en étant payé plus qu'il ne l'avait jamais rêvé.

    Le producteur hollywoodien Hal Wallis ne tarde pas à lui faire signer un contrat. "Je suis venu à Hollywood en 1950 pour jouer dans Dark City, un film tout à fait oubliable", raconte Heston. "On m'a accueilli à l'aéroport et on m'a emmené déjeuner chez Romanoff (un célèbre restaurant de l'époque). Et dans la cabine voisine, Spencer Tracy mangeait des fraises. Je ne l'ai jamais rencontré et je n'ai jamais joué avec lui. C'est la seule fois où j'ai vu Tracy". Le deuxième film de Heston pour Wallis (²) fut The Greatest Show on Earth, primé aux Oscars, dans lequel il jouait le directeur du cirque. Le film a été réalisé par Cecil B. deMille. 


    "J'ai reçu la meilleure critique de ma carrière pour ce film", a déclaré Heston.  'C'était dans une lettre que DeMille m'a lue et qui émanait d'une femme qui écrivait que c'était un film merveilleux et que Jimmy Stewart, Betty Hutton et Cornel Wilde n'avaient jamais été aussi bons, ajoutant : 'Et je pense que le directeur du cirque a également fait un très bon travail avec les acteurs'. On ne peut pas obtenir un meilleur avis que celui-là". 

    DeMille a beaucoup impressionné Heston et, à certains égards, il est devenu le mentor du jeune acteur. "J'ai obtenu le rôle dans Greatest Show après avoir été présenté à DeMille lorsque je suis venu ici pour tourner Dark City", a déclaré Heston. "Quelques semaines après notre rencontre, je l'ai vu parler à des gens sur le terrain de la Paramount alors que je passais en décapotable Packard. Je l'ai salué, il m'a répondu par un signe de tête. Henry Wilcoxon (un assistant de DeMille) m'a raconté plus tard que DeMille avait demandé à sa secrétaire qui j'étais. Lorsqu'elle lui a répondu, DeMille a dit à Wilcoxon : "J'aime la façon dont il m'a salué. Faisons-le venir pour parler du film sur le cirque'. Et voilà."

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    The Greatest Show on Earth a été suivi d'une série de succès, dont The Ten Commandments. Plus que tout autre de ses 58 films, ce film, dans lequel Heston incarne Moïse, a fait de lui une superstar du cinéma. C'est le rôle pour lequel on se souvient le mieux de lui.

    "L'une des raisons pour lesquelles j'ai obtenu le rôle de Moïse était mon nez cassé", a déclaré Heston. "Lorsque DeMille a fait le casting, quelqu'un a fait remarquer que je ressemblais beaucoup à la statue du Moïse de Michel-Ange dans la chapelle de Saint Pierre à Rome - ce qui est vrai. Les pommettes et le nez cassé sont les mêmes. DeMille n'a pas pu oublier cela, je suppose".

    La deuxième étape la plus importante dans la carrière de Heston est le rôle principal dans Ben Hur, pour lequel il a remporté l'Oscar du meilleur acteur en 1959 (¹). Il enchaîne ensuite avec des succès tels que Big Country, El Cid, The Wreck of the Mary Deare, The Greatest Story Ever Told, Planet of the Apes, et ce qu'il considère comme ses meilleurs films, Will Penny et Khartoum. 

    EN 1959, Heston a construit sa spacieuse maison californienne sur une crête entourée de profonds canyons remplis de mesquite (sorte d'acacia), de bois de santal, de chaparral (maquis rempli de buissons et de broussailles) et de yucca, ainsi que de cerfs, de coyotes et d'autres animaux sauvages. La maison, avec ses vues spectaculaires depuis la piscine, est devenue un refuge pour les Heston. Enfin, au milieu des années 1960, Heston quitte New York pour s'installer à plein temps en Californie. 

    Sa carrière a été brillante, mais Heston est plus fier de sa famille que de tous ses exploits à l'écran. Les Heston sont les parents aimants et indulgents de leur fils, Fraser, né en 1955, et de leur fille, Holly, née en 1963 (¹).

    Le dévouement de Heston envers ses enfants a commencé avant même la naissance de Fraser, lorsque Chuck s'est joint à Lydia pour assister aux cours de la Croix-Rouge de Beverly Hills destinés aux futurs parents. Lors de ces cours, une infirmière donnait des instructions aux pères et aux mères sur les soins, l'alimentation et comment changer les couches des nouveau-nés. Au grand étonnement des autres futurs parents, Heston, qui était à l'époque une star reconnue et occupée à jouer Moïse dans les Dix Commandements, était tout à fait à l'aise pour changer les couches et donner de l'eau au biberon à la poupée en caoutchouc grandeur nature utilisée dans la classe. À la fin du cours, la classe a reconnu que l'acteur était le plus adroit du groupe. D'ailleurs, Heston a initié Fraser aux caméras de cinéma alors qu'il n'avait que quelques semaines. Cecil B. DeMille a autorisé Fraser à jouer le rôle du petit Moïse trouvé dans les joncs, faisant de Fraser le plus jeune acteur de l'histoire de Paramount Pictures. 

    Lorsque les enfants ont grandi, Charlton a initié Fraser à la chasse, à la plongée sous-marine, à la pêche, à l'équitation et à la recherche de cailloux. Ils jouent toujours au tennis ensemble. Aujourd'hui, Fraser est scénariste, et parmi ses scénarios, il y en a deux pour son père, The Mountain Man et Mother Lode. Holly, "la prunelle des yeux" de son père, est conservatrice de musée à Londres pour  Christie's Gallery. Et Heston est fier de la carrière de photographe de Lydia. 

    Avec une pointe d'humour, Charlton a donné sa définition d'un mariage réussi :  "Il se compose de plusieurs éléments différents : tolérance et compréhension mutuelles, engagement de base significatif, et un parfait mari, ce que je suis en l'occurrence. La modestie est également utile.

    C'est un homme d'une extraordinaire autodiscipline, qui se lève tous les matins à six heures pour s'entraîner dans sa petite salle de sport. Il lit plusieurs journaux pendant le petit-déjeuner, puis se rend au studio. 

    Heston est réputé pour son humeur égale sur les plateaux de tournage, quel que soit le tempérament du réalisateur ou de ses partenaires. La seule exception fut le tournage au Mexique, en 1964, du film Major Dundee, réalisé par un Sam Peckinpah à bout de souffle.

    "À la fin d'une longue journée, nous étions en train de perdre la lumière", se souvient Heston. "Il y avait un magnifique coucher de soleil derrière une chaîne de montagnes et Sam m'a demandé de descendre à cheval le long d'une crête avec le coucher de soleil derrière moi. Sam était dans un camion avec la caméra au bout d'une perche motorisée de 15 mètres pour obtenir l'effet qu'il voulait. Lorsque j'ai atteint le sommet de la montagne, j'ai crié : "Voulez-vous que je fasse descendre le cheval au pas ou au galop ? "

    Peckinpah répond en criant : "Pas trop vite. C'est une promenade."
    Heston fit marcher son cheval et fut heureux de constater que tout semblait bien se passer. Il arriva à une vingtaine de mètres de Peckinpah, qui était maintenant à terre.
    "Comment ça s'est passé ? "demanda Heston.
    "Trop lent. Tu as tout gâché. Je t'avais dit de galoper".
    Heston insista poliment sur le fait que le réalisateur avait demandé une promenade. 
    "Espèce de menteur", a juré Peckinpah, Heston a vu rouge. 

    "C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase", a déclaré Heston. "Je portais un sabre pour mon rôle et je l'ai sorti de son fourreau, j'ai éperonné mon cheval et j'ai chargé Sam."

    Peckinpah, terrifié, hurle au perchman : "En haut ! En haut ! Pour l'amour de Dieu, faites-moi monter !"

    Heston fonce sur Peckinpah, son sabre pointé sur la poitrine du réalisateur, mais juste au moment où il atteint le siège du réalisateur au bout de la perche, celle-ci se lève et Heston passe en dessous. 

    "Au fond de moi, je ne sais pas si je l'aurais transpercé", dit aujourd'hui Heston en riant. "Mais j'aurais détesté être mis à l'épreuve".

    Les jours où Heston n'est pas attendu sur le plateau, il travaille dans son bureau tapissé de livres, entouré de photographies, de souvenirs et de récompenses rassemblés au fil des ans. Il lit des scénarios, s'occupe de la correspondance et répond à diverses invitations à prendre la parole ou à participer à des activités civiques, politiques et sociales. Depuis 30 ans, son passe-temps favori est le tennis, qu'il pratique bien et souvent, malgré des genoux douloureux qui l'ont quelque peu ralenti ces dernières années. Cette blessure est l'héritage d'un accident survenu lorsqu'un cheval lui est tombé dessus pendant le tournage de Major Dundee

    Outre le tennis, le cinéma, la télévision et sa famille, Heston adore le beurre de cacahuètes et doit constamment veiller à ne pas en faire une overdose. Bien que Lydia et lui ne fassent pas partie des mondains d'Hollywood, ils reçoivent souvent lors de petits dîners et organisent un grand barbecue pour le feu d'artifice du 4 juillet ainsi qu'une fête de Noël. 

    Heston est intéressé par toutes les facettes de son travail, examinant et soulignant  les scénarios au crayon bleu, apportant des changements et des suggestions aux réalisateurs et aux producteurs. Il veille à être ponctuel et parfaitement préparé lorsqu'il se présente sur le plateau, et il attend de ses partenaires qu'ils fassent preuve du même sens des responsabilités.

    Aujourd'hui, il joue dans The Colbys sur ABC. Il loue le professionnalisme de tous ses partenaires et se montre particulièrement admiratif de Barbara Stanwyck, qu'il appelle "Missy", comme tous les autres acteurs.

    Charlton Heston n'est pas un homme facile à connaître. Au premier abord, il semble distant. Malgré les bonnes manières  qu'il a acquises au fil des ans, il reste essentiellement un homme timide et réservé, qui protège sa vie privée et s'adonne à des activités intellectuelles. Son humour n'apparaît qu'entre amis.

    C'est un homme sérieux et tempéré qui agit en fonction de ses convictions, s'exprimant souvent à voix haute, même si cela ne lui vaut pas que des amis.  Bien qu'il soit un indépendant déclaré, qui a travaillé pour plus de démocrates que de républicains, Heston est un grand partisan du président Reagan et il a fait de nombreuses apparitions en sa faveur au cours de ses deux campagnes présidentielles. 

    Il a été pendant six ans président de la Screen Actors Guild et est président du conseil d'administration de l'American Film Institute. Il a également été membre de la Presidential Task Force for the Arts et du National Council on the Arts


    Selon certaines rumeurs, Heston envisagerait de se présenter au Sénat des États-Unis pour représenter la Californie. Bien qu'il ait été approché plus d'une fois par les deux partis politiques, il déclare sans ambages : "Je ne chercherai pas à occuper une fonction publique."
    D'autres ont dit cela sans le penser. Mais Moïse mentirait-il ?

     

     

     5 erreurs corrigées en cours d'article

    (¹): Date de naissance de Charlton Heston 5 octobre 1923 (et non 1924 comme souvent vu dans différentes revues)

    - L'année de mariage de Charlton et Lydia est 1944 et non 1943.

    - Oscar du meilleur acteur pour BEN HUR le 4 avril 1960 non en 1959.

    - Holly Heston est née le 2 août 1961 non en 1963.

     

    (²) Hal Wallis n'a produit que DARK CITY.  Cecil B. deMille a été le réalisateur et producteur de "THE GREATEST SHOW ON EARTH".

     

  • TELESTAR N° 342 du 19 avril 1983 : CHARLTON HESTON SUPERSTAR DEPUIS 30 ANS

    MAJ le 8 avril 2023

    Publié le 13 septembre 2017

     

    J'avais publié et mis hors-ligne par la suite, ce numéro de Télé-star datant de 1983. La raison en est simple, c'est que je n'étais pas satisfaite de la qualité des scans et d'autre part parce que l'on relève quelques erreurs dans cette publication. 

    Je n'ai pas corrigé les erreurs, en bons hestoniens que nous sommes, nous savons les corriger sans problème.

    Une publication sans autre intérêt que d'avoir un magazine de plus sur le blog,  pour notre plaisir. 

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    Ci-dessous quelques petits articles figurant dans le même numéro de TELE-STAR du 19 avril 1983 semaine du 23 au 29 avril. Cela nous laisse à penser qu'à l'époque, les films de Charlton étaient souvent diffusés sur les chaînes TV existantes. 

     

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    LA VIDEOTHEQUE IDEALE selon TELESTAR

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  • CRITIQUE DE NUMBER ONE 1969

    (Vidéo que j'ai faite à partir de quelques captures sur mon écran de télévision. )
     
     
     
    Les abonnés à PRIME-VIDEO d'Outre-Atlantique ont la chance de pouvoir voir ce film en location ou en achat. Malheureusement j'ai essayé de l'avoir mais pas moyen ! Ca m'énerve. Heureusement que je l'ai en DVD.
     
     
     
     
    on June 5, 2016
    One of the most famous sports photographs of all time was a picture of veteran New York Giants quarterback Y.A. Tittle from 1964, just after he was hit hard while throwing an interception that was returned for a touchdown. In the shot, Tittle is on his knees, bleeding from the head, totally dazed. He went on to retire after that what wound up as a dismal season. After watching Charlton Heston as a similarly aging star quarterback in "Number One," my mind went back to the Tittle photo. Ironically, there's more genuine drama and pathos in that single black and white photo than in the entire 100 minutes of "Number One."

    Heston plays "Cat" Catlan, a 40-year-old quarterback for the New Orleans Saints. He's just suffered through a horrible preseason and is being pressed hard by a younger quarterback. Although his coach (John Randolph) insists he has two or three good seasons left, Catlan is seriously considering retirement. He's got two job offers on the table, a management job with an IBM-like computer company and a sales job working for a former teammate (Bruce Dern), who walked away from the game a couple of years earlier and cashed in on his fame to build the largest dealership in the state. Catlan also has a shaky marriage to a successful fashion designer (Jessica Walter) and a very friendly acquaintance (Diana Muldaur) who wants to have a fling with him.

    "Number One" may have been the first sports movie to take a serious look at aging and retirement, and, although the Saints and other NFL teams cooperated in making the movie, it doesn't sugarcoat the world of professional sports. The film acknowledges the limited careers of even the best players and how ownership views it as a business, not a game. Despite the fact that his teammates know they are being used, they still want to hold onto as much of the glory as they can. It's the conflict between the cynicism that's occasionally expressed, especially by Dern, and the "good old college try" that the players still want to give that is the best part of "Number One."

    "Number One" has some redeeming features though. As you'd expect from a movie set in New Orleans, it's got a very good jazz score, bolstered by an appearance by Al Hirt and his band. And the acting by the principals is first rate. Heston was 45 when the film was made (right after "Planet of the Apes") and he was in great shape. This isn't one of his showier performances, but there's a good bit of nonverbal acting involved, and Heston is quite effective. Walter, Muldaur, and Dern also deliver good performances as well. And it's always fun to see the 1969 version of state-of-the-art computer technology, a massive machine that occupies an entire room.


    "Number One" isn't always a believable movie, but it is an interesting one, and it takes a serious look at aging and the nature of professional sports, subjects most sports movies of that era avoided like the plague. Its treatment of these subjects, and, indeed, most of the drama, wind up being too shallow, but "Number One" is well acted and provides a good period look at the game of football. It's not a Super Bowl contender by any means, but, on balance, it finishes above .500.
     
     

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    L'une des photographies sportives les plus célèbres de tous les temps est celle du quarterback vétéran des New York Giants, Y.A. Tittle, prise en 1964, juste après qu'il a été frappé violemment en lançant une interception qui a été retournée pour un touchdown. Sur la photo, Tittle est à genoux, saignant de la tête, totalement hébété. Il a pris sa retraite après cette saison qui s'est avérée lamentable. Après avoir vu Charlton Heston dans le rôle d'un quarterback star vieillissant dans "Number One", j'ai repensé à la photo de Tittle. Ironiquement, il y a plus de drame authentique et de pathos dans cette simple photo en noir et blanc que dans les 100 minutes de "Number One".
     
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    Tittle s’agenouille dans la endzone au Pitt Stadium après avoir été blessé lors d’un match de 1964, lui et les Giants ont perdu 27-24. Il a pris sa retraite du football professionnel l’année suivante. Morris Berman/Pittsburgh Post-Gazette
    Ci-dessus, photo de Y.A. Tittle qui a inspiré le sujet du film "NUMBER ONE".
     
    Heston joue le rôle de "Cat" Catlan, un quart-arrière de 40 ans qui joue pour les Saints de la Nouvelle-Orléans. Il vient de subir une horrible pré-saison et est mis à rude épreuve par un quart-arrière plus jeune. Bien que son entraîneur (John Randolph) insiste sur le fait qu'il lui reste deux ou trois bonnes saisons, Catlan envisage sérieusement de prendre sa retraite. Il a deux offres d'emploi sur la table, un poste de direction dans une entreprise informatique de type IBM et un poste de vendeur auprès d'un ancien coéquipier (Bruce Dern), qui a quitté le jeu quelques années plus tôt et a profité de sa célébrité pour construire le plus grand concessionnaire de l'État. Catlan a également un mariage fragile avec une créatrice de mode à succès (Jessica Walter) et une connaissance très amicale (Diana Muldaur) qui veut avoir une aventure avec lui.

    "Number One" est peut-être le premier film sportif à aborder sérieusement la question du vieillissement et de la retraite et, bien que les Saints et d'autres équipes de la NFL aient coopéré à la réalisation du film, celui-ci n'enjolive pas le monde du sport professionnel. Le film reconnaît que même les meilleurs joueurs ont une carrière limitée et que les dirigeants considèrent le sport comme une activité commerciale et non comme un jeu. Bien que ses coéquipiers sachent qu'ils sont utilisés, ils veulent conserver le plus de gloire possible. C'est le conflit entre le cynisme qui est parfois exprimé, en particulier par Dern, et le "good old college try" que les joueurs veulent encore donner qui est la meilleure partie de "Number One".

    "Number One" a tout de même quelques points positifs. Comme on peut s'y attendre d'un film se déroulant à la Nouvelle-Orléans, il contient une très bonne musique de jazz, renforcée par l'apparition d'Al Hirt et de son orchestre. Le jeu des acteurs principaux est de premier ordre. Heston avait 45 ans lorsque le film a été tourné (juste après "La Planète des singes") et il était en pleine forme. Ce n'est pas l'une de ses performances les plus spectaculaires, mais il y a une bonne part d'action non verbale et Heston est très efficace. Walter, Muldaur et Dern livrent également de bonnes performances. Et il est toujours amusant de voir la version 1969 de la technologie informatique de pointe, une machine massive qui occupe une pièce entière.


    "Number One" n'est pas toujours un film crédible, mais il est intéressant et il jette un regard sérieux sur le vieillissement et la nature du sport professionnel, des sujets que la plupart des films sportifs de l'époque évitaient comme la peste. Son traitement de ces sujets et, en fait, la plupart des drames, finissent par être trop superficiels, mais "Number One" est bien interprété et offre un bon regard d'époque sur le jeu de football. Ce n'est pas un candidat au Super Bowl, loin s'en faut, mais, tout compte fait, il termine au-dessus de la moyenne (0,500).