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Marc Eliot : Hollywood's last icon

  • HOLLYWOOD’S LAST ICON : " MAJOR DUNDEE "TRADUCTION du chapître 23 du livre de Marc ELIOT

    ...SUITE & FIN

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    Concernant son histoire de retour de salaire, HESTON rentra dans les détails avec la presse pour expliquer en quoi les choses étaient devenues compliquées, et pourquoi il n’avait pu que soutenir son metteur en scène. «  plus vous mettez de péripéties dans un film, plus les personnages deviennent plats ; ce fut le génie de WYLER dans BEN-HUR de faire accéder ses personnages au premier plan de l’histoire ; Chris FRY qui écrivit le scénario me dit que si on avait enlevé l’histoire d’amour, le film aurait été meilleur, car tout ce qui importe au spectateur dans le film, c’est la relation entre Judah et Messala. J’ai appris pendant les amères premières années de ma carrière à quel point il faut un bon script, avant tout ; quand Sam m’a apporté le premier jet de DUNDEE, nous savions tout de suite qu’il fallait le réécrire. Qui le fera ? ai-je dis… «  moi » a répondu Sam. Cela voulait dire retarder le film de quatre mois. Je n’avais pas autorité sur le scénario, ni un pourcentage, juste un salaire classique. ON a fait le film au Mexique , qui a dépassé de six jours la date de fin de tournage. Ils ont voulu couper des scènes, j’ai soutenu Sam, j’ai voulu donner toutes ses chances à cet homme de talent, j’ai dit aux patrons : «  écoutez les gars, je suis prêt à vous rendre mon salaire si vous conservez les scènes que nous trouvons importantes » J’ai considéré comme un devoir moral de faire ce geste parce que j’avais cassé une règle éthique ! je ne pensais pas qu’ils me prendraient au mot, mais ils l’ont fait, je n’allais pas leur dire «  hey, rendez-moi mon argent ! »

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    Plus tard, éternel rationnel, il dit : « au moins, on m’aura payé mes repas » et, il exprima un point de vue sur DUNDEE qui est sans doute plus près de la vérité : «  le film a échoué car le studio, Sam et moi-même avions chacun une vision différente de ce qu’il devait être ; le studio voulait un film de cavalerie et de méchants peaux rouges, je voulais un film sur la guerre civile et Sam voulait faire THE WILD BUNCH , qu’il filma plus tard….

    TROP de cuisiniers talentueux pour se retrouver avec deux hots-dogs bouillis.»

    Fin avril, ayant fini le tournage au Mexique, HESTON retourna à Los Angeles pour apprécier les plaisirs simples de se lever tôt, déposer FRASER à l’école, s’arrêter un peu au studio, prendre un bain vers midi et s’allonger près de la piscine à lire de nouveaux scripts ; cette routine était reposante, mais HESTON ne pouvait s’empêcher de ressentir une grande frustration et une grande colère concernant DUNDEE et l’occasion manquée d’en faire un bon film, ajoutée à la dépense d’argent inutile de sa part ; il commença à exprimer sa frustration devant tous ceux qui lui étaient proches, y compris Lydia, avec laquelle il commença à se disputer sur des questions sans intérêt, ce qui finissait en général par des excuses de sa part, il résuma plus tard le secret de la longévité de son mariage avec Lydia de cette manière : « d’abord, il faut trouver la bonne personne, et surtout, ne pas oublier l’importance cruciale de cette phrase : «  j’avais tort », ça vous mènera beaucoup plus loin qu’un simple «  je t’aime » 

    La première semaine de mai, HESTON partit avec sa famille pour ROME, pour commencer un film dont il espérait qu’il redresserait un peu sa balance financière, et marquerait un retour de forme ; il avait accepté une offre de la FOX pour jouer Michelangelo dans une adaptation à 7 millions de dollars du roman d’Irving STONE «  L’extase et l’agonie », qu’on tournerait en deux versions, TODD-AO et Cinémascope. FOX avait acquis les droits du roman en 61 et commissionné Phil DUNE pour le scénario, avec l’idée de mettre ZINNEMANN à la mise en scène et LANCASTER dans le rôle de l’artiste .Quand celui-ci changea d’avis, en désaccord avec l’approche fausse selon lui de l’homosexualité du sculpteur, on offrit le rôle du pape à Spencer TRACY qui refusa aussi, finalement, ce fut Carol REED qui succéda à ZINNEMANN, et Rex HARRISON accepta le rôle du pape Jules. HESTON était un admirateur du style classique de REED et notamment du «  THIRD MAN » dans lequel jouait aussi Orson WELLES .

    Le scénario de DUNNE se concentrait sur la bataille de quatre années qui opposa Michelangelo et le pape au sujet de la peinture du plafond de la chapelle Sixtine à ROME ; HESTON considéra le script comme «  le meilleur qu’il ait jamais lu » ; il avait plutôt réussi sur THE PRESIDENT’S LADY , un autre film adapté de STONE, et signa donc pour un » pourcentage sur le brut » qui commençait avec le premier dollar gagné sur le film, ce qui signifiait que même si le film s’avérait trop cher ou que la FOX ne rentrait pas dans ses frais, il serait le premier à être payé, un deal qui ne présentait aucun inconvénient !

    Il passa des semaines à faire des recherches concernant l’artiste, chemin qu’il empruntait régulièrement pour trouver son personnage, notamment 600 lettres écrites par lui ; «  les lettres sont souvent le moyen le plus sûr de découvrir une personnalité, et celles-ci m’ont permis de connaitre sa profonde misanthropie, sa nature paranoïaque et quasiment asociale »

    Il fut surpris de constater que l’artiste se considérait avant tout comme un sculpteur plutôt qu’un peintre, et n’avait fait en tout et pour tout que deux œuvres majeures, le plafond de la Sixtine et le mur derrière la chapelle appelé « le jugement dernier », ce qui l’amena à considérer Michelangelo comme un marginal au talent immense, forcé de se plier à un contrat contre sa volonté ; il trouva quelque part dans cette révélation un parallèle avec sa propre place à HOLLYWOOD, le pape étant un amalgame des patrons de studio ou metteurs en scène qui l’avaient mal utilisé ou mal traité, qui le considéraient comme une commodité pour faire de l’argent plutôt que comme l’artiste qu’il pensait être.

    Cependant, son plus grand défi consistait à comprendre Michelangelo dans son intensité ; il dit à un reporter : « je n’ai joué qu’un génie dans ma vie, Thomas JEFFERSON, mais là je joue un génie qui était un grand artiste » pour essayer de saisir la technique ainsi que l’émotion, il étudia le travail des sculpteurs sur marbre, et passa de longues heures à étudier leur travail, sinon pour les comprendre, du moins pour essayer d’être plausible dans cet exercice ; il augmenta donc son temps de travail considérablement, et si le travail s’avéra moins difficile que de traverser le Sinaï ou conduire un attelage de chars, il lui fut requis de rester quatre heures par jour allongé sur un échafaudage, sans oublier la peinture fraiche qui inévitablement allait couler sur son visage, ses cheveux et sa barbe pendant cet exercice !

    Laissé de côté totalement dans ses recherches, fut l’aspect pourtant bien documenté de l’homosexualité du personnage, ce que HESTON ne croyait pas. «  rien n’indique qu’il ait été gay » déclara t’il, en dépit d’évidentes preuves du contraire, notamment la poésie de l’artiste ; «  mais s’il l'avait été, dans ce cas, je n’en aurais pas fait un hétéro » ; par ailleurs, le vrai Michelangelo était de taille moyenne, pas le style beau gosse en vedette, une disparité que HESTON mit à profit pour déclarer : «  il était deux fois plus grand que n’importe quel homme »

    Comme MGM l’avait fait pour BEN, la FOX mit tous ses atouts dans la réalisation de AGONY. Le studio avait souffert grandement de son investissement déraisonnable et quasi-fatal dans CLEOPATRE qui l’avait mis au bord de la banqueroute ; le cachet de miss TAYLOR était de 2 millions, et la FOX avait dépensé 31 millions pour l’achever, ce qui en fit le film le plus cher de l’histoire d’HOLLYWOOD ; le studio était désireux de remettre de l’argent dans les caisses avec l’apport d’une superstar connue et populaire pour ses rôles historiques.

    Le tournage commença à ROME le 8 juin, pour une durée attendue de 3 mois ; HESTON amena donc sa famille, il aimait tourner l’été car cela lui permettait de faire venir FRASER pendant ses vacances, et ils arrivèrent juste à temps pour célébrer le 9ème anniversaire de FRASER. Dès le matin suivant, HESTON s’en tint à une routine précise, lever matinal, nage et exercices, suivis par un petit déjeuner copieux avec la famille, et encore d’autres exercices sportifs. Pour le déjeuner, un verre de jus de tomate et une boisson riche en protéines faisaient l’affaire, et après le tournage, son dÏner consistait en un bon steak ou un poisson entier, le tout accompagné d’une ou deux bières fraiches.

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    Avant qu’on puisse filmer quoi que ce soit, la production fut retardée par des négociations avec le Vatican pour filmer dans la chapelle, et qui échouèrent au dernier moment ! il fallut que ZANUCK se rabatte sur une réplique parfaite du plafond, qu’il installa dans les studios de DE LAURENTIS non loin, la chapelle ayant été parfaitement photographiée, et les couleurs passées ayant ensuite été restaurées pour créer une réplique d’un réalisme stupéfiant. Pendant ce travail minutieux, HESTON emmenait sa famille dans de longues promenades Via Appia, il trouva même le moyen d’emmener Lydia loin de ROME pour une soirée romantique, sans les enfants confiés à Mabel.

    La semaine suivante, pendant les quelques heures de repos qui lui étaient octroyées pour visiter la vraie chapelle Sixtine, il en profita pour aller voir les décors encore existants de BEN –HUR, et fut attristé de voir que l’herbe avait envahi l’ancienne piste de la course de chars, et que les écuries avaient disparu ; sa visite de la chapelle lui fit réaliser l’extase de la réalisation d’une telle œuvre, ainsi que l’agonie que représentait un tel travail ; dans son journal ce soir-là, il compara la souffrance de l’artiste, cloué pendant quatre ans à son plafond, à celle de Jésus sur la croix.

    Une fois le tournage commencé, Lydia avec son appareil photo en main, fit la chronique de ses progrès dans le rôle, pendant que les enfants trouvaient un coin à eux pour assister à tout ce qui touchait au tournage d’un film de leur papa. Fraser : « Je crois avoir grandi sur les plateaux de cinéma, c’est l’essentiel de mes souvenirs d’enfant ; mon père trouvait toujours un coin ou HOLLY et moi pouvions nous installer, mais pas dans le sillage de l’acteur, loin de la caméra ; pendant les pauses, il emmenait ma mère ou nous visiter le plateau, parfois je partais visiter, ou je restais assis pendant des heures à regarder ce qui se passait ; entre les pauses, mon père venait me voir pour me dire : «  ça va, Tiger ? est –ce que tu t’ennuies ? est- ce que tu préfères dessiner, ou regarder la télé dans ma loge ? et je répondais : «  non ; papa, je veux juste rester ici et regarder »

    En septembre, quand HESTON eut mis ses derniers coups de pinceau sur le plafond, il lui sembla que ces quatre mois à réinventer Michelangelo lui avaient paru aussi longs que les quatre ans qu’il avait fallu à l’artiste. Le grand sculpteur était dix ans plus jeune quand il avait peint la Sixtine que HESTON quand il l’avait joué, et il avait trouvé ce rôle très exigeant, peut-être le plus difficile de sa carrière. Quand le tournage fut achevé, il considéra qu’il avait tenu là son meilleur rôle.

    La famille s’envola de ROME et fit un bref arrêt à PARIS avant de partir pour New York. Dans la limousine qui l’emmenait de l’aéroport à leur appartement Tudor city, HESTON regarda la cité dans le lointain baignant dans la lumière du soleil, et écrivit dans son journal : « comme nous conduisions dans Manhattan, les immeubles me parurent incroyablement magnifiques. Je vins ici pour la première fois il y a 18 ans et 2 semaines. 18 ans ! »

    Il pouvait ressentir un peu de ces douleurs et de ces brûlures qui viennent avec l’âge et l’expérience….comme un sportif qui gagne en connaissance du jeu ce qu’il perd en enthousiasme juvénile. HESTON se demandait si ce film qu’il venait de finir le ramènerait au haut niveau de réussite commerciale et artistique qu’il avait pu connaître deux fois auparavant, avec THE TEN COMMANDMENTS et BEN-HUR ; si, en un sens, il allait pouvoir vraiment rentrer à la maison.

     

    traduction par :

     

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    A ma chère Cécile, qui j’en suis sûr veille sur moi.

  •   HOLLYWOOD’S LAST ICON : " MAJOR DUNDEE "TRADUCTION du chapître 23 du livre de Marc ELIOT 

    Publié le 1er septembre 2018

    MAJ le 7 septembre 2018

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    LE sujet principal de ce chapître est MAJOR DUNDEE, de la conception du film à sa réalisation, ainsi que les diverses embûches rencontrées sur le chemin…

    On peut constater dans ce chapître la façon précise et documentée avec laquelle Marc ELIOT développe son propos, ainsi que la distance qu'il conserve à l'égard de l'oeuvre et du personnage Heston lui-même…

    Le chapître commence au lendemain de l'assassinat du Président Kennedy ...

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    photo des pages 244-245 du livre de Marc Eliot "HOLLYWOOD'S LAST ICON"

    Cette nuit-là , HESTON s’envola dans un avion privé pour NEW YORK, que CBS lui avait fourni pour qu’il puisse lire l’éloge funèbre pour l’hommage qui allait être diffusé au niveau national dimanche après-midi. Le matin de la diffusion, il se réveilla et alluma la télé pour regarder, en même temps que le reste du pays, les reportages continuels autour de l’assassinat du président. Comme il avalait son café, il vit Jack RUBY enfoncer son révolver dans la poitrine de OSWALD, appuyer sur la détente et l’abattre. Il accomplit sa performance comme prévu, après quoi il prit l’avion du retour pour Los Angeles.

    Il ne travailla pas le reste de l’année, préférant passer les vacances sur sa colline avec sa famille…après la tragédie qui venait de se produire, la vie lui parut soudain plus précieuse. Des choses ordinaires, comme dÏner à la maison, aller nager, emmener Fray faire du cheval, changer les couches de Holly, ou s’asseoir près du feu le soir en partageant une bouteille de vin avec Lydia le rendaient encore plus reconnaissant que jamais pour la vie qu’il menait, et pour celle qu’il avait eue. La mort du président avait refermé les murs de CAMELOT, et HESTON mieux que quiconque savait que derrière ces murs, l’Amérique depuis Novembre, n’était plus protégée du monde extérieur….la nouvelle année devait lui apporter beaucoup d’activité, car CITRON avait conclu un deal de 750 000 dollars, sans pourcentage, avec COLUMBIA pour HESTON dans MAJOR DUNDEE, et le studio voulait ce film le plus tôt possible. C’était une bonne nouvelle pour SELTZER, qui voulait que l’équipe WAR LORD ait plus de temps pour développer le projet.

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    COLUMBIA engagea Jerry BRESLER comme producteur, lui qui avait travaillé sur DIAMOND HEAD et il engagea à son tour Sam PECKINPAH pour le mettre en scène, après que John FORD ait décliné le job. Le film serait le 3ème de PECKINPAH, après le très peu vu THE DEADLY COMPANIONS et surtout RIDE THE HIGH COUNTRY, que BRESLER avait aussi produit. On disait dans le milieu que ce PECKINPAH pourrait bien devenir le prochain FORD .

    Les problèmes commencèrent avant même qu’on tourne le moindre plan, à cause du manque de clarté du scénario, quant au point de vue à adopter. COLUMBIA voulait un film de cavalerie d’environ 2 heures, mais après avoir lu le script de FINK, HESTON trouva qu’il s’agissait plus d’un film sur la guerre civile, et ne savait pas trop comment approcher son rôle. PECKINPAH, lui, souhaitait faire de ce film une expérience sur le thème d’une «  violence stylisée » qui anticiperait son futur chef-d’œuvre, THE WILD BUNCH .

    Le scénario de FINK concernait un dur et trop zélé officier de cavalerie nordiste, survivant de la bataille de GETTYSBURG, qu’on envoie sur un avant-poste du Nouveau Mexique pour diriger un camp de prisonniers. Peu après son arrivée, une troupe de raiders apaches attaque l’avant-poste et s’enfuit au Mexique. DUNDEE part à leur recherche avec une troupe de son choix comprenant un vieil ennemi à lui, le rebelle Ben TYREEN, joué par nul autre que Dick HARRIS, co-star caractérielle de HESTON dans THE WRECK OF THE MARY DEARE. HARRIS venait d’obtenir la reconnaissance internationale pour sa performance dans THIS SPORTING LIFE de Lindsay ANDERSON, qui lui avait donné une nomination aux Oscars 63 ; HESTON avait ses doutes sur HARRIS, mais lui trouvait du talent et approuva son choix, pour le bien du film.

    Comme le travail sur la production avançait, il devint très clair pour HESTON que PECKINPAH contrôlait fort mal le tournage, qu’il était incapable de déterminer si ce film était un western ou un drame historique, et qu’il était surtout préoccupé par son style personnel. Pire encore, ses nombreux démons ( alcool, drogues, prostituées) provoquaient du retard et faisaient grimper le budget. Quand les cadres de COLUMBIA demandèrent à voir un montage grossier de ce qui avait été tourné, ils furent si déçus qu’ils annulèrent toute demande de fonds supplémentaires. Un groupe fut même envoyé pour superviser PECKINPAH et accélérer le reste du temps de tournage en extérieurs.

    Les choses tournèrent au cauchemar quand le film étant terminé, PECKINPAH et HESTON décidèrent qu’il fallait tourner deux scènes supplémentaires pour mieux mettre en valeur le personnage DUNDEE. Ce à quoi les cadres de COLUMBIA répondirent par l’ordre formel de finir le tournage en extérieurs et de filmer ce qui restait en studio à HOLLYWOOD ; HESTON et PECKINPAH campèrent sur leurs positions, et comme COLUMBIA ne voulait pas fléchir, HESTON offrit de leur rendre une portion de son salaire (estimée entre 100 000 et 300 000 dollars) si on leur permettait de tourner au Mexique les deux scènes litigieuses. L’offre fut mal prise par les cadres du studio, qui pensèrent non sans fondement, que HESTON cherchait à les embarrasser ; à ce moment précis, COLUMBIA était au bord de la faillite, et après la mort du fondateur Harry COHN en 58, une série de manipulations boursières ajoutée à un leadership manquant d’autorité avait épuisé les profits antérieurs de la société. Le studio considéra l’offre d’HESTON comme un bluff, celui-ci reçut un appel furieux de CITRON ,qui considérait l’offre d’HESTON de financer les scènes comme le mauvais choix, ajoutant que l’acteur devrait se plier aux exigences de COLUMBIA .

    Dans son journal, HESTON rationnalisa son offre de cette manière : «  franchement, les acteurs tendent à être considérés comme des individus irresponsables, et en tant qu’acteur je suis sensible au sujet ; je me trouvais dans une position qui ne m’offrait qu’une porte de sortie » ; sans tenir compte de l’opinion de CITRON il pensait qu’il était en train de sauver le film. Bientôt, cela devint le «  buzz » d’HOLLYWOOD .

    VARIETY écrivit à propos du deal : «  une star responsable d’un dépassement de budget a rendu son salaire à la compagnie, ce geste de grande conscience morale est le fait de Charlton HESTON, parce qu’il a pris le parti de son metteur en scène à propos de certaines séquences qui ont par conséquent provoqué des coûts supplémentaires ! le retour de salaire d’HESTON est évalué à 300 000 dollars, et COLUMBIA n’a pas fait la fine bouche pour accepter ce geste fort noble. DUNDEE a été tourné au Mexique »

    Le studio accepta finalement l’offre, et les scènes furent donc tournées au Mexique, d’ailleurs à cause de dépassement du budget, HESTON dut faire ses cascades lui-même et se blessa le bras. Mais le problème ne s’arrêta pas là, car HESTON fut tellement mis en colère par COLUMBIA qu’il décida de parler à tous les journaux possibles, afin que tout le monde sache que COLUMBIA avait bien repris son salaire. Cela le fit entrer dans la case «  activiste de l’industrie du film », comme un fauteur de troubles pour la nouvelle génération de cadres de l’ère de l’après grands studios, et ces gens n’aimaient pas qu’on expose les problèmes en public. Pour la communauté des créatifs, il passa par contre pour un héros, parce qu’il avait mis ses actions en accord avec sa pensée, et gagné un peu de «  contrôle créatif » sur les choses sans céder aux desiderata d’un studio. Son geste passa donc pour une action particulièrement noble, aux yeux de tous, sauf Richard HARRIS .

    L’acteur, très en vue après sa nomination, n’était pas habitué aux rigueurs d’un tournage en extérieurs, et n’apprécia pas du tout le temps de tournage rallongé considérablement au Mexique. Etant un britannique au milieu d’un groupe d’américains machos, il se sentit dès le début comme un intrus dans la troupe, considérant que HESTON, plus encore que les autres, le considérait d’un point de vue de «  pasteur condescendant » et « qu’il n’était qu’un «  connard pontifiant », un sentiment qui ne fut qu’accentué par l’esprit moqueur bon enfant qui régnait sur le plateau dés qu’ HESTON y mettait les pieds. HARRIS fut la victime d’un « gâteau explosif » et se sentit humilié quand tout le monde se moqua de lui et de son visage enfariné ; l’incident l’amena à s’enfuir et se cacher dans DURANGO, selon les dires de FRASER qui était sur le tournage avec Lydia et fut témoin de la scène.

    HARRIS déclara à propos d’HESTON : «  il est le seul homme que je connaisse qui puisse arriver à sortir d’un cube, tellement il est «  carré » ! on ne s’est jamais entendus ; le problème avec lui c’est qu’il ne pense pas être un acteur qu’on engage comme tous les autres, il pense qu’il est la troupe à lui tout seul ! il était là assis tous les matins, à enregistrer nos arrivées sur le plateau avec un chronomètre, alors j’en ai eu tellement assez que je me suis pointé un matin avec un vieux réveil que j’ai fait sonner à fond au moment où il arrivait, il n’a pas trouvé ça drôle, et je lui ai dit : «  tu vois jusqu’où on peut aller, pas vrai ? » HARRIS essaya même à plusieurs reprises de mettre un peu de LSD dans son café, «  pour le détendre » mais ne trouva jamais l’occasion. Un des membres de l’équipe, qui détestait aussi HARRIS, lui mit un jour un pétard dans sa botte. Quand le film fut terminé, COLUMBIA enleva le film à PECKINPAH et enleva la plupart des scènes que HESTON avait payées pour qu’on les finisse…Dans son journal, il nota qu’il voulait vraiment arriver à faire un vrai film sur la guerre civile, vu que celui-ci n’en était pas un. Il éprouva aussi des remords quant à la manière dont lui et d’autres avaient traité HARRIS :

    «  Il semble que j’aie déchargé beaucoup de mes frustrations sur le dos du pauvre Richard HARRIS, et avec le recul, j’ai été injuste ; il s’agissait d’un tournage épuisant, et Dick n’était pas habitué aux chevaux ou aux armes ; s’il était un fouteur de merde, j’étais un sacré fils de p… »

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    (Richard Harris dans THE WRECK OF THE MARY DEARE)

     

    A  SUIVRE ...

    traduction par :

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    A ma chère Cécile, qui j’en suis sûr veille sur moi.

     

     

  • MARC ELIOT BIENTÔT EN FRANCE ??????

    Marc Eliot nous a annoncé récemment, que son livre consacré à Charlton Heston, serait prochainement distribué au format LIVRE DE POCHE. Une bonne nouvelle pour lui... 

    Cependant, hier, il a publié sur sa page FB quelques photos de lui, réalisées pendant le tournage de l'enregistrement d'une émission française, dans laquelle nous devrions le voir très prochainement.

    Il s'agit de la célèbre émission "50 MINUTES INSIDE" sur TF1, diffusée tous les samedis dans la soirée, vers 18h. 

    Il me tarde de regarder cette émission, car bien que parlant un peu français,  Marc est doublé par un interprète, ce qui nous permettra de savoir exactement quels sont ses projets bien que Marc déclare par ailleurs, qu'il n'est pas question de Charlton Heston dans cette interview. Dommage !

     

    Marc Eliot a ajouté 4 photos.
    14 h · 
     

    Friday morning I was interviewed by French TV - First National TV in France, or TF1 - for "50 min Inside." The show is seen every Saturday in France by 6 million people. The producer of the piece, seen below, was the very capable Marion Gay. Here are a few studio shots and a photo with Ms. Gay. (My French is good but not that good! My comments will be dubbed in. C'est la vie).

    Vendredi matin, j'ai été interviewé par la télévision française - Première télévision nationale en France, ou TF1 - pour "50 min Inside". Le spectacle est vu tous les samedis en France par 6 millions de personnes. Le producteur de la pièce, vu ci-dessous, était la très compétente Marion Gay. Voici quelques photos de studio et une photo avec Mme Gay. (Mon français est bon mais pas si bon! Mes commentaires seront doublés. C'est la vie).

     

    Voici les photos de Marc en interview. 

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    (avec Marion Gay)

    PETITE INFORMATION DE MARC 

    Marc Eliot
    Marc Eliot Hi France - I didn't solicit the show, they came to me, for another book I wrote. I try to do everything, even if it is not about Heston. I hope you will watch the show and tell me what you think. Today, this show, tomorrow, perhaps, one about Heston! Merci.

    TRADUCTION

    Bonjour France - Je n'ai pas sollicité cette émission, ils sont venus me voir, pour un autre livre que j'ai écrit. J'essaye de tout faire, même s'il ne s'agit pas de Heston. J'espère que vous regarderez le spectacle et que vous me direz ce que vous en pensez. Aujourd'hui, cette émission, demain, peut-être, une sur Heston! Merci. 

  • " HOLLYWOOD'S LAST ICON " - EXTRAIT DU CHAPITRE 40 (pages 466 à 471)

    Publié le 17 avril 2017 

    MAJ le 11 mars 2018

    J'AI TRADUIT LES PAGES 466 A 471 DU LIVRE DE MARC ELIOT " CHARLTON HESTON, HOLLYWOOD'S LAST ICON"

    Même si nous croyons savoir, ou si nous nous demandons pourquoi Charlton Heston est tombé injustement en "disgrâce" durant les dernières années de sa vie, il m'a semblé intéressant de traduire ces pages extraites du livre de Marc Eliot, car nous y trouvons quelques éléments de réponse directement donnés par Fraser et Holly et nous pouvons constater une fois de plus, que Charlton Heston fut un GRAND MONSIEUR. Mais cela nous le savions déjà.

    Personnellement, j'intitule cet extrait : "Greylist ou disgrâce ?"

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    .../...

    En octobre, Heston a fait son avant-dernière apparition pour la NRA, lors d'un rassemblement à Manchester (New Hampshire). Après qu'il ait parlé, Wayne Lapierre est venu sur scène, s'est tenu à côté de lui et a dit dans le micro : " Je veux vous dire combien a signifié pour moi, tout ce que vous avez fait, pas seulement ici ce soir, mais au cours des années ", puis il ajouta: " C.H., nous voulons avoir de vous les cinq mots qui sont devenus votre signature ". Heston tenant fermement un long fusil au-dessus de sa tête répéta la déclaration "de mes mains froides et mortes", cette fois comme un adieu, même si ses paroles étaient noyées par la foule enthousiaste.

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    Tony Makris alors secoué,  a dit des Heston : «Ce sont des gens très forts, ils salueront cela de la même manière qu'ils saluent tout le reste - la main dans la main et la tête haute».

    Après une dernière apparition en avril 2003 lors de la convention annuelle NRA tenue à Orlando, où Heston était trop fragile pour se tenir debout et faire un discours d'adieu, il a été rarement vu de nouveau en public, préférant rester dans les limites de sa maison bien-aimée sur la crête.

    5745c2784f861.image.jpgHolly : "ce n'était pas triste, c'était paisible. Nous avons passé de nombreuses soirées amusantes avec des amis proches jouant du piano, chantant à haute voix et regardant des films anciens et nouveaux. Mon père a eu des moments de lucidité remarquables. Il pouvait parfaitement se rappeler des passages de Shakespeare ou de vieilles chansons. Il était incroyable.."

    La plupart de la communauté hollywoodienne a continué à traiter Heston avec un juste degré de respect, sinon révérence, mais il y avait des exceptions notables et parfois cruelles.

    Un tel incident s'est produit en 2003, lorsque l'acteur George Clooney* a reçu un prix du National Board of Review et a plaisanté : "Charlton Heston a annoncé aujourd'hui qu'il souffrait de la maladie d'Alzheimer". Quand un journaliste lui a demandé le lendemain s'il pensait qu'il avait pu aller trop loin, Clooney a dit: « Je m'en fous. Charlton Heston est le chef de la National Rifle Association, il mérite tout ce que l'on dit de lui ».

    La réaction à la réflexion de Clooney fut immédiate et universellement réprobatrice. Personne ne pensait que c'était drôle ou intelligent, c'était juste méchant et insensible. Se souvenant de la dernière tante de l'acteur, la chanteuse-actrice Rosemary Clooney, Heston  a répondu à Clooney de façon typique : " Il suffit de montrer que parfois la classe saute une génération ". Lorsque le polémiste  Bill O'Reilly, animateur de Fox News,  a entendu parler des remarques de Clooney, il a déclaré dans son émission télévisée : « Je crois que la plupart des Américains trouveront que ces remarques sont lâches ". O'Reilly a également été agacé  par le courant dominant (lui-même, libéral) et par le manque évident de déclarations de la presse sur les commentaires de Clooney.

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    Bill O'Reilly

     

    Kimberley A. Strassel, écrivant dans le Wall Street Journal, n'était pas d'accord : " Personne ne porte attention à ce que dit George Clooney. Lorsque M. Heston a parlé, l'Amérique a écouté ".

    *Clooney a envoyé une lettre manuscrite d'excuses aux Heston, qui lui ont pardonné.

    Si la plaisanterie de l'acteur, apparemment spontanée et de mauvais goût n'a pas eu autant d'attention que O'Reilly et d'autres l'ont cru, " l'embuscade" inqualifiable tendue à Heston par Michael Moore dans " Bowling for Columbine ", sorti à la fin de 2002, a indigné beaucoup de ceux qui pensaient que son « entretien » avec un Heston évidemment fragile, était un journalisme injuste, faible et médiocre (bien que certains medias comme le magazine Esquire l'aient inexplicablement qualifié de superbe cinéma).

    Dans le film, Moore - qui avait récemment rejoint la NRA avec l'intention, a-t-il dit, d'en  prendre le contrôle et de la démanteler - est allé sans préavis à la porte d'entrée de Heston à la crête, et il a été accueilli dans la cour par l'acteur aimable qui a accepté de lui accorder un entretien sans vérifier avec Carol, quelles étaient les relations publiques de Moore. Au cours de l'entretien hostile, des questions anti-armes lui ont été lancées, le caméraman de Moore a pris la confusion de Heston en gros plan, et l'a suivi pendant qu'il se tenait debout et marchait avec dignité vers l'intérieur.

    Le collaborateur de l'Esquire, Tom Carson, a noté : " Le dandinement de Heston vous rappelle soudainement son âge, et j'aurais mieux aimé si Moore avait remarqué que cette sortie était très belle, ou apprécié que ce soit probablement un adieu ". Selon Carol Lanning, « M. Moore n'aurait pas eu autant l'avantage et n'aurait pas été si cruel, si M. Heston n'avait pas été déjà dans ses premiers stades de la maladie d'Alzheimer. Ce fut injuste et manipulateur ».

    Cela a marqué l'avant-dernier film de Charlton Heston *

    * Heston est apparu brièvement sous le nom de Dr. Mengele dans l'Italien-Allemand-Portugais-Hongrois de Egidio Eronico  : "Rua Algueim 5555: Mon Père ". Le rôle de Heston en tant que Dr Mengele est un peu plus qu'un cameo, filmé au cours des douze années où le film était en production (il est répertorié sur IMDB avec une date de sortie de 2003). Il n'a jamais été commercialisé aux États-Unis.

    Comme en réponse à Moore et pour limiter les nombreuses demandes qu'il recevait de la presse pour parler de son état, Heston a invité Peter Jennings d'ABC News à venir à Coldwater avec son équipe pour faire un dernier entretien, promettant de ne rien taire . Cela a eu lieu en décembre. Heston, qui avait l'air raide et inexpressif, resta aimable, et Lydia sourit, bien que la tension sur son visage n'ait pu être dissimulée.

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    Peter Jennings

    Pendant toute l'interview (réduite à six minutes pour la télévision), Heston et Lydia se sont  assis sur le canapé et se sont tenus par la main. Voilà ce que Lydia a répondu  à la question de Jennings au sujet de l'état dans lequel elle se sentait,  quand elle a découvert que son mari avait la maladie d'Alzheimer: «J'ai été consternée, j'ai été stupéfaite. Il ne m'était jamais arrivé de soupçonner quoi que ce soit ". En ce qui concerne le soir de l'apparition infâme à la NRA, elle a dit : "Je suis entrée dans la chambre, j'avais la radio et j'ai entendu :" Charlton Heston ". Je n'ai rien entendu d'autre,  je pensais :  " je sais ... ainsi va ma vie ". Lorsque Jennings l'a interrogé pour savoir s'il avait peur, Heston a dit: «J'aurai probablement peur, quand cela se rapprochera, mais je ne ressens pas ces choses. "Je dois savoir" combien de temps et à quel point je peux supporter mon état tel qu'il est maintenant. Quand cela cessera d'être, ma vie changera. Au-delà d'un certain point, ma vie sera terminée ".

    En juillet 2003, le président George W. Bush a annoncé que Heston recevrait le plus haut honneur civil de la nation, la Médaille Présidentielle de la Liberté. Fraser se souvient que la nouvelle a fait pleurer son père.

    Cette année-là, les autres bénéficiaires étaient John R. Wooden, le légendaire entraîneur de basketball de l'UCLA; Le savant Jacques Barzin, la chef-cuisinier Julia Child ;  le dernier joueur de base-ball Roberto Clemente ; le Pianiste Van Cliburn ; Vaclav Havel, dramaturge et ancien président de la République tchèque ; Le physicien Edward Teller ; Le fondateur de Wendy, Dave Thomas ; L'ancien Juge de la Cour suprême, Byron Raymond White ; et le savant James Q. Wilson.

    En septembre, l'AFI a créé le prix Charlton Heston en l'honneur de tout ce qu'il avait fait pour l'institution et pour honorer les futurs individus qui se seront distingués en apportant leurs contributions à l'industrie du cinéma et de la télévision. Il lui a été remis lors d'une cérémonie privée à Coldwater par Jean Firstenberg. " Chuck a vraiment été une remarquable figure dans l'histoire de l'AFI  tant  par sa présidence que Président de l'organisation ", a déclaré Firstenberg au Hollywood Reporter. "Nous avons estimé que sa contribution méritait une reconnaissance de longue date. Il était très heureux et a été très fier de la façon dont l'AFI a évolué".

    La famille de Heston et ses amis proches  n'étaient pas satisfaits de ce qu'ils estimaient être un effort trop petit et trop tardif de la part de l'AFI, qu'ils croyaient avoir injustement refusé de l'honorer avec un prix de réalisation à vie parce qu'il était tombé en désaccord avec la classe dirigeante libérale d'Hollywood sur son soutien continu à  la NRA. Une personne proche de la famille a comparé ce qui est arrivé à Heston avec ce qui est arrivé à Dalton Trumbo**pendant les années de liste noire, seulement à l'envers ; Cette fois, c'était l'acteur de la droite qui avait été exclu pour avoir été politiquement incorrect.

    Holly : " Le prix Charlton Heston a été un prix de consolation, une fois qu'ils ont réalisé que mon père était malade et qu'ils ne l'avaient pas reconnu pour tout le soutien qu'il avait apporté à cette organisation, pour la maintenir en vie ... Ils l'ont fait en privé, à la maison, un après-midi, avec une petite fanfare, pas d'émission de télévision comme ils l'ont fait avec tant d'autres gagnants. Ils auraient dû faire la bonne chose. Mon père n'a jamais parlé de ça, mais il était évident qu'il était très blessé. Il voulait être reconnu pour Tout ce qu'il avait fait pour cette organisation. Ils existaient grâce à lui. Ceux dont les emplois ont été rendus possibles par mon père vivront avec des consciences coupables pour le reste de leur vie ".*

    *Jean Firstenberg a joué un rôle déterminant dans l'apparition de Heston sur un timbre-poste américain en 2014, le 11 avril de cette année-là, Heston est devenu le dix-huitième membre de la série " Legends of Hollywoood Stamp ".

    **Dalto Trumbo : voir l'article :

    https://www.lexpress.fr/culture/cinema/dalton-trumbo-dans-les-griffes-du-maccarthysme_1782875.html

    heston_motherson3.jpg

    MV5BMTU3NTkzMTExNF5BMl5BanBnXkFtZTYwMDE0MTAz._V1_UY317_CR3,0,214,317_AL_.jpgFraser " L'AFI a fait la même chose à mon père que SAG avait fait à Ronald Reagan quand ils ont annulé ce prix, ce n'est pas qu'ils l'aient donné à mon père et l'aient repris - ils ne lui en ont jamais donné un vrai, mais encore une fois, c'était  pour des raisons autres qu'il l'ait mérité ou non. Le prix de Reagan était lié aux syndicats, celui de mon père était  politique. À tort ou à raison, je pense qu'ils ont compris  qu'ils ne voulaient pas être associés à lui en raison de la NRA. Le prix pour l'ensemble des réalisations est un événement annuel, donc il faut choisir quelqu'un chaque année, et nous avons tout simplement supposé que tôt ou tard ce serait lui. Certaines personnes ont commencé à nous informer  que cela n'arriverait jamais, car certains membres du conseil, et non Jean Firstenberg, ne pouvaient pas réconcilier son travail pour la NRA avec le fait de lui remettre le prix. N'est-il pas ironique que l'homme qui les a sauvés ait été ensuite évité,  parce qu'ils ne voulaient pas compromettre leur future collecte de fonds et leur position politique dans la communauté ?

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    Jean Firstenberg

    " Il y avait des réunions qui m'étaient rapportées, pas par Jean, mais par d'autres, où chaque fois que son nom était cité,  ils disaient : " oh, nous ne sommes pas d'accord avec sa politique, nous n'allons pas le lui donner ". C'était une chose merdique à faire. Je sais aussi que Jean faisait lourdement pression en sa faveur. Elle savait mieux que les membres plus récents,  que celui qui méritait cette récompense c'était lui. "

    "Je suis sûr que cela a froissé les sentiments de mon père, il ne l'a jamais dit, mais cela a certainement blessé ma sœur et moi, et bien sûr ma mère. Nous étions un peu choqués et déçus en raison de la quantité de travail qu'il avait accompli pour eux au cours des années. Mon père était plus optimiste que nous, plus philosophe. Il n'y a jamais eu un moment où je me souvienne qu'il ait exprimé de mauvais sentiments au sujet du prix. C'était un acte de classe et il était fier de la manière avec laquelle il avait sauvé l'AFI à ce moment-là. C'était plus important pour lui que n'importe quelle récompense.* "

    *L'American Film Institute a attribué le prix AFI Life Achievement à une personne chaque année depuis 1973: John Ford 1973; James Cagney 1974; Orson Welles 1975; William Wyler 1976; Bette Davis 1977; Henry Fonda 1978; Alfred Hitchcock 1979; James Stewart 1980; Fred Astaire 1981; Franck Capra 1982; John Huston 1983; Lillian Gish 1984; Gene Kelly 1985; Billy Wilder 1986; Barbara Stanwyck 1987; Jack Lemmon 1988; Gregory Peck 1989; David Lean 1990; Kirk Douglas 1991; Sidney Poitier 1992; Elisabeth Taylor 1993; Jack Nicholson 1994; Steven Spielberg 1995; Clint Eastwood 1996; Martin Scorsese 1997; Robert Wise 1998; Dustin Hoffman 1999; Harrison Ford 2000; Barbra Streisand 2001; Tom Hanks 2002; Robert de Niro 2003; Meryl Streep 2004; George Lucas 2005; Sean Connery 2006; Al Pacino 2007; Warren Beatty 2008; Michael Douglas 2009; Mike Nichols 2010; Morgan Freeman 2011; Shirley macLaine 2012; Mel Brooks 2013; Jane Fonda 2014; Steve Martin 2015; John Williams 2016.

     

    L'un des rares visiteurs autorisés à voir Heston pendant cette période était Stephen Macht.

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    Ici, Macht rappelle ces jours émotionnellement déchirants : " Aux trois quarts de  ma relation avec Chuck, j'ai commencé à étudier pour le Rabbinat lorsque je ne travaillais pas comme acteur. Je suis allé à la maison sur Coldwater avec ma famille tous les Noël, mais alors je n'avais  pas vu Chuck depuis un moment, et quand j'ai entendu dire qu'il avait la maladie d'Alzheimer et que la fin était proche, j'ai appelé Lydia et lui ai demandé si je pouvais venir et passer un peu de temps avec lui et elle a dit oui.

    J'ai apporté toutes les photos que j'avais de nous deux, des spectacles et des films que nous avions faits ensemble. Nous nous sommes assis dans sa bibliothèque et à travers eux, il a été déchiré car il ne pouvait pas en reconnaître. Ensuite, je me suis assis et je lui ai lu des psaumes et je lui rappelais toutes les choses drôles qui nous étaient  arrivées sur nos diverses productions, et il riait presque en reconnaissance, puis revenait ensuite, avec un visage de pierre.

    «Au cours d'une visite, je lui ai demandé s'il voulait prier et si je pouvais mettre mon tallith [châle de prière ] sur lui. Je lui ai dit que  "le tallith était la métaphore de l'aile de Dieu et que vous, Moïse, de toutes les personnes,  vous devriez savoir ce qu'est un tallith ". Rien. Ensuite, j'ai dit la bénédiction du tallith en hébreu. Rien. Ensuite, je lui ai demandé s'il voulait que je lui lise un peu Shakespeare. Il m'a regardé et m'a dit: "Tu pars". J'ai donc commencé à emballer mes affaires, puis il a dit: "reviens ", c'est-à-dire la prochaine fois.
    "Je ne l'ai plus jamais vu en vie".

    À la fin de mars 2008, Heston, âgé de quatre-vingt quatre ans, presque inaccessible, même par Lydia, était dans les derniers stades de la prise en charge de la maladie d'Alzheimer et sous surveillance permanente de vingt-quatre heures à la maison. Lorsque le temps s'est approché, Carol a appelé Holly à New York, et elle s'est immédiatement envolée pour être avec la famille à la maison, où tous se sont regroupés en attendant la fin.


    Dans la soirée, claire et paisible du 5 avril 2008, avec Lydia, Fraser, Holly et Carol à son chevet, dans la «Maison qu'Hur a construite », Charlton Heston a fermé les yeux et est parti.

     

    ††

  • UN HOMME POUR UNE SAISON...vous ne serez pas au bout de vos surprises !

    Publié le 27 octobre 2017
    MAJ le 1er novembre 2017
     

    Man for one season

    Graham Daseler on the unsubtle heft of Charlton Heston

    Possibly as a result of that divorce, Heston clung tightly to his own wife and children. He was married to the same woman for sixty-four years, almost always took his family with him when he went on location, and preferred nights at home with his children to Hollywood parties. One need only turn to his acting journals to see what an adoring husband and father he was, even if he could at times be rather self-congratulatory about it. “I doubt if I can be both a family man and a totally dedicated artist”, he mused in one entry. “I’d rather be the former.” And yet it was his parents’ divorce that also drove him to be an actor: “What acting offered me was the chance to be many other people. In those days, I wasn’t satisfied being me . . . . Kids of divorced parents always feel that way – that, on some subconscious level, they’re responsible”.

    Not particularly popular in school – “shy, skinny, short, pimply, and ill-dressed” is how he would later describe his adolescent self – he was, by his own admission, a lonely and self-loathing teenager. Then one day, on a lark, he tagged along with a friend who was trying out for a school play. That, Heston would later write, was when “I began my life”. He met his wife, Lydia, at a theatre class during his freshman year at Northwestern. They were married three years later, just as Heston was about to ship out for the Aleutians in the Army Air Corps. (He enlisted after Pearl Harbor but wasn’t called up until 1944.) Lydia was an actor, too, and early in their marriage it was anyone’s guess which one of them would have the more successful career. She got an agent first after they moved to New York, but he caught a bigger break when he was cast in a live-television production of Julius Caesar, leading to a string of roles on Studio One, a CBS anthology series committed to bringing highbrow drama – everything from Shakespeare to adaptations of Turgenev and George Orwell – into American living rooms. Over the coming years, as Heston’s acting career accelerated, Lydia let hers slow to a crawl.

    Although he saw himself as a committed New York stage actor, he went to Hollywood to appear in Dark City (1951), a decent, gritty film noir about a hustler who gets marked for death after he chisels the wrong guy in a card game. It foundered at the box office. He was in Cali­fornia to try out for a part he didn’t get when, on his way out of the Paramount parking lot, he happened to see Cecil B. DeMille standing on the steps of the building that bore his name. Though he’d never met DeMille before, Heston smiled and waved as he drove by. “Who was that?” DeMille asked his secretary. She reminded DeMille that he’d seen Dark City the previous week but hadn’t liked it. “Ummm, I liked the way he waved just now”, DeMille replied. He was, as it happened, casting The Greatest Show on Earth (1952) but had been unable to fill the part of the circus manager, Brad Braden, a character none too obliquely based on DeMille himself. No actor, thus far, had been quite handsome or masculine or commanding enough to suit his tastes – until, that is, DeMille saw Heston drive past. “We’d better have him in to talk”, the director said.

    Yet Heston wasn’t DeMille’s first choice to play Moses four years later. Nor was he William Wyler’s first choice to play Ben-Hur three years after that. Wyler, as well as everyone else at the studio, wanted Marlon Brando for the part. But Heston got them both, and they remain the defining films of his career. The Ten Commandments played to Heston’s strengths – his deep, sten­torian voice and his effortless aura of authority – while turning his limitations as an actor into assets. Moses is not a complex character, and he becomes less complicated as the movie goes on. In the first part of the film, he is driven by simple, understandable desires: his love for a woman, Nefertiti (Anne Baxter), and his wish to succeed at his job, building an Egyptian city. In the second, he is driven purely by his devotion to God. His other motivations fall away, and with them vanish all outward displays of emotion other than mighty determination. One reason it is so difficult now to picture anyone else as Moses is that a more versatile actor – a Brando, a Burt Lancaster, a Kirk Douglas – would have tried to do too much, making him more nuanced, more human. Moses isn’t a nuanced character. He is a religious icon rendered on celluloid.

    Ben-Hur was more of a stretch. Wyler was a hard director to please, notorious for taking and retaking even the simplest shots, sometimes dozens of times, until the actors achieved what he wanted. What that was, Wyler himself couldn’t always say. For one scene, he had Heston repeat the line “I’m a Jew!” sixteen times before he was satisfied. Heston wasn’t the least bit discouraged. “Willy’s the toughest director I’ve ever worked for”, he wrote in his diary during the shoot, “but I think he’s the best.” Wyler harnessed Heston’s intensity better than any director had before or would after, keeping his character’s angst at a simmer without ever – save for the silly scenes with Jesus – letting it boil over into hamminess.

    Ben-Hur won Heston an Oscar for Best Actor, and it secured his reputation as one of Hollywood’s leading stars. It also set a perilous standard to follow. After establishing himself with such cinematic bombast, Heston had trouble accepting projects that offered anything less, leading him to appear in a whole series of echoey epics: El Cid (1961), 55 Days at Peking (1963), The War Lord (1965), Khartoum(1966).

    He also fell prey to one of acting’s most pernicious vices: the need to be loved by his audience. To empathize with one’s character is one thing; to admire him entirely another. And to insist that the audience admire your character – not just as a dramatic creation but as a human being – is a particularly self-defeating form of vanity. A good actor must be willing to play scoundrels, morons and cowards. This Heston was not willing to do. Quite the opposite, in fact. “I’ve always been proud of the chance I’ve had to play genuinely great men”, he boasted in his autobiography.

    That Heston never quite reached Wayne’s level of superstardom has less to do with talent than timing. Wayne and his coevals – Spencer Tracy, Gary Cooper and Clark Gable, among others – had the good fortune of pursuing their careers at the height of the studio system, ensuring that they were well supplied with good scripts, as well as good directors to guide them. It is no coincidence that the most fruitful decade of Heston’s career was the 1950s: the tail end of the studio era. During this period, he was directed by DeMille (twice), Wyler (twice) and Orson Welles – just to name the giants – as well as King Vidor, Rudolph Maté and William Dieterle. In subsequent decades, the directors’ names became considerably less august – Heston worked with Sam Peckinpah before his prime and with Carol Reed well after his.

    Yet Heston took acting very seriously. As Eliot details, Heston built his characters from the outside in, spending weeks researching the types of clothes they might wear and the props they might carry before ever stepping on a set. When preparing to play historical characters, as he so often did, Heston made first for the library. Before appearing in The Ten Commandments, he read twenty-two books on Moses, in addition to the Old Testament. And he actively sought out directors whom he felt he could learn from, including on stage, to which he remained uncommonly devoted. “I must somehow get at Olivier, or get him to get at me”, he confided to his diary, during rehearsals for The Tumbler. “He must not be satisfied with competence. If I’m ever to reach anything special creatively, it surely must happen with this part, this director.” The play closed on Broadway after five performances.

    Heston rated himself alongside Olivier and Brando, not Tracy and Wayne. As a result, he often chose roles for which he was not ideally suited. When the negative reviews of The Agony and the Ecstasy (1965) began coming in, Heston was at a loss to understand what had gone wrong. “This is beginning to bug me a bit”, he wrote in his diary. “I’m good in this film. If it doesn’t register, there’s something bloody wrong somewhere.” The something that Heston can’t quite put his finger on is himself. His Michelangelo is as lifeless as a block of Carrara marble, devoid of both the artist’s famous melancholy, as well as the kind of creative lust that would allow a man to spend four years teetering 65 feet above the ground with paint dripping into his eyes to decorate a ceiling.

    A year later, Heston was crestfallen when Paul Scofield got the lead in A Man for All Seasons: “It’s too bad; I know I could do it better. Really I do”. Unfortunately for him, he eventually did get to appear in a television adaption of the play, thus making comparisons between his Thomas More and Scofield’s not only possible but inevitable. Externally, at least, Heston’s is the bigger performance – everything about it is bigger: his voice, his movements, the expressions on his face. Scofield plays More with monk-like serenity, except for a single, brief uncorking of his temper when More reproves the court that has just finished trying him. One might as well be comparing a Vermeer to a child’s drawing. After Richard Rich has testified against him, More asks Rich about the pendant around his neck. On being told that it is the chain of office of the Attorney General of Wales, More says to Rich, “Why Richard, it profits a man nothing to give his soul for the whole world. But for Wales?”. Heston delivers the rebuke like a comedy club one-liner, flinging the pendant down on Rich’s chest with disgust. Scofield says it sadly, in the manner of a doctor delivering a fatal prognosis, scorning Rich and yet pitying him at the same time.

    As an actor, Heston was best served by movies like The Big CountryThe Wreck of the Mary Deare (1959), Will Penny (1968) and Midway(1976), which capitalized on his commanding presence on screen while calling for Spartan displays of emotion. The best screen performance Heston gave, as well as the one he admired the most, was his portrayal of the cowboy Will Penny in the film of the same name. Penny is a man of few words, with few friends and even fewer possessions, a cowhand bouncing from job to job, his best years already behind him. Unlike other Heston characters, though, Penny seems at ease with his life. The coiled tension that is usually so marked in his performances is, in Penny, nowhere to be found. At one point, a younger cowboy picks a fight with Penny, only to end up in the dirt. When he complains that Penny doesn’t fight fair, Heston replies, “You’re the one that’s down”. Another actor might have delivered that line with menace or offered it as a taunt, but Heston says it matter-of-factly, unimpressed. He’s been around too long to get worked up over such horseplay.

    When it came to politics, Heston liked to quote his friend Ronald Reagan, stating that he hadn’t left the Democratic Party, the Democratic Party had left him. This kind of bumper-sticker explanation was no more credible coming from Heston than it was coming from Reagan. Early in his life, Heston was not only a liberal but, in fact, more liberal than most Democrats of the time. In 1961, against the wishes of MGM’s nervous publicity department, he hung a sandwich board from his shoulders reading “ALL MEN ARE CREATED EQUAL” and, with an old pal from New York, marched through the streets of Oklahoma City protesting against the segregation of the city’s restaurants. Two years later, when Martin Luther King Jr led his March on Washington for Jobs and Freedom, Heston walked in the front row, directly behind King. While Marlon Brando urged the Hollywood contingent, which included Sidney Poitier, Paul Newman, Harry Belafonte and Burt Lancaster, to make some kind of provocative demonstration (like chaining themselves to the Jefferson Memorial), Heston argued that such action would only distract from King’s message, making them look like a bunch of spoiled, self-aggrandizing radicals. The group, sensibly, listened to Heston rather than Brando. Most surprising – at least for those who remember him, years later, as president of the National Rifle Association – he lobbied for the passage of the 1968 Gun Control Act, which remains one of the more stringent firearms laws passed in the United States.

    What changed? Heston was turned off by the more wild-eyed antics of the Left in the late 1960s and early 70s, and he was clearly not entirely comfortable with the country’s changing social and sexual mores. His diary entries from this period begin to be dappled with curmudgeonly asides about Gloria Steinem, “ball-cutting” Barbara Walters and the large number of anti-government films being made. He was, likewise, never able to relinquish his support for the Vietnam War – in this instance, though, he was right about America’s shifting political landscape. The Democratic Party did move away from him on Vietnam. In 1960 and 1964, he voted for Kennedy and Lyndon Johnson, respectively, both pro-war Democrats. When, in 1972, he was presented with a choice between Richard Nixon and George McGovern, who pledged to end the war immediately, he chose the warrior Nixon. But there was always something essentially conservative at Heston’s core, as his distaste for radical action during King’s march on Washington showed. William Wyler caught this in The Big Country in which Heston plays the foil to Gregory Peck’s idealistic protagonist. The film, though ostensibly a western about two rival families and the outsider who comes between them, is really a parable about the two opposing sides of American political thought, with Heston’s conservative on one side and Peck’s liberal on the other. Peck plays a boat captain from the east, come west to marry his sweetheart. Though personally unafraid of violence, he is committed to using it only as a last resort, preferring to broker a deal that will benefit both families. Heston plays the hard-boiled, no-nonsense foreman of the Terrill ranch, Steve Leech, who insists that violence must be met with violence – that, in a land without laws or policemen, order can only be maintained through strength. Since the movie was directed by Wyler and produced by Peck, both lifelong Democrats, the liberal naturally wins the ideological argument. Tellingly, though, when Peck and Heston finally have it out, in an epic battle of moonlit fisticuffs, neither one wins, pummelling each other till they can barely stand but never scoring a knock-out.

    He was approached on more than one occasion, both by Democrats and Republicans, to run for one of California’s Senate seats. He seriously considered the matter in 1969 but, ultimately, found it impossible to give up his true passion: “The thought of never being able to act again, go onstage, or wait for the first take was simply unbearable”. During the 1980s, however, as his acting career dimmed, he increasingly served as a spokesman for various, mostly conservative, political causes. Like many who moonlight in politics, he was sometimes more passionate than informed. In a CNN debate with Christopher Hitchens in 1991, Heston, arguing in favour of military intervention against Iraq, revealed that he was only roughly aware of where the country was located. (He named Russia and Bahrain as contiguous countries.) After the gun massacre at Columbine High School, in which twelve students and one teacher were killed, Heston, who was then president of the National Rifle Association, declared, “If there had been even one armed guard in the school he could have saved a lot of lives and perhaps ended the whole thing instantly”. There had been an armed guard at the school.

    It is this role, as president of the NRA, that now defines Heston’s political life, as well as casting a shadow over his acting career. Few today recall his advocacy for Civil Rights or for the National Endowment for the Arts, but nearly everyone can remember him waving a musket over his head and growling, “From my cold, dead hands!” In the light of the mass shooting in Las Vegas, the worst in recent American history, this is particularly damaging. Heston’s voice, his stage training and his screen persona made him an excellent spokesman for the organization, and gave him the chance to stand before a roaring crowd again.

    For all his passion for politics and obvious affection for his family, Heston was a thorough­ly self-involved individual. His acting diaries, as well as his autobiography, In the Arena (1995), beam with self-admiration. Eliot’s failure to remark on such a defining trait, in a biography that runs to nearly 500 pages, is unfortunate, if not uncharacteristic. Eliot prefers to describe rather than to dissect, leaving critical exegesis to others, and also, unfortunately, making numerous factual errors. Most of these mistakes are what you might call unforced errors, minor inaccuracies that are tangential to the story of Heston’s life. In the first page of the prologue, Eliot states that Heston was the longest-running president of the Screen Actors Guild, forgetting that Barry Gordon served a year longer. Later, when discussing Heston’s collaboration with Orson Welles on Touch of Evil (1958), he writes that Welles’s previous film, Man in the Shadow (1958), gave Welles his “first appearance in a Hollywood film in nearly ten years, following 1948’s dis­astrous The Lady from Shanghai”. What about Prince of Foxes(1949), The Black Rose (1950) and Moby Dick (1956)?

    Less forgivable are the errors Eliot makes about his subject’s life, especially since so many of them can be flagged simply by consulting Heston’s acting journals, published in 1976. These include everything from getting dates wrong (Eliot writes that Gore Vidal arrived on the set of Ben-Hur on April 29, 1958 when he actually arrived on April 23) to taking a full 20 lbs off Heston’s weight, to stating that nobody, not even Heston, thought Planet of the Apes was going to do well at the box office. In fact, in a journal entry from October 31, 1967, three months before the film’s premiere, Heston wrote, “We saw APES today, with no score, no looped dialogue, and an unbalanced print. I liked it enormously. I think it may find a bigger audience than anything I’ve done since BEN-HUR”. (He was right about that.)

    Eliot goes most awry when he relates the story of what was probably the greatest crisis in Heston’s long marriage. It occurred in the spring of 1973, as Heston was preparing to go to Spain to appear in The Three Musketeers. Lydia had for several years been suffering from increasingly severe migraines, which made her irritable, leading the couple to bicker. This culminated in a blow-up on April 27 that Heston touchingly described in his diary entry that day:

    This turned out to be one of the very worst days of my life. Everything was wrenched out of joint. For the first time in my life, I believed Lydia would leave me. I spent some bleak hours trying to find some adjustment to it. She didn’t in the end and I don’t think she will, but it isn’t yet over, and may not be for some time. I can’t live without her, as I well know, and it seems she can’t live without me. We must begin with that . . . and end with it, too, I guess.

    Eliot’s comment on this: “Heston had to catch a plane, which was probably a blessing”. But Heston didn’t leave for Europe until May 18, three weeks later. Before he left, Lydia underwent a thyroid operation, hoping it would allev­iate her migraines. Afterwards, Heston sat at her hospital bedside, recording his apprehensions in his diary. Yet Eliot makes it sound as if he was in Spain during this whole episode. This is both an inexplicable confusing of the facts and an unfair account of Heston’s marriage. Heston didn’t arrive in Madrid until well after Lydia’s surgery, and yet Eliot makes it sound as if he was off bending the elbow with Oliver Reed while his wife was all alone in Los Angeles, going under the knife.

    Eliot also tends to assert more than he could ever know about his subject. “He was jolted out of his chair and, red-faced with rage, decided he had to enlist.” “He threw his arms around her, and pulled her so close he could feel her belly pressing into him.” And maybe worst of all: “Heston had to pinch himself to make sure he wasn’t dreaming”. The impression given by all this – both the errors of fact and the unfounded projections of emotion – is that Eliot would rather be writing a novel than a biography.

    Heston lived an extraordinarily rich and exciting life, in no need of dressing up. He served in the Second World War; starred in his first film before he was thirty; marched with Martin Luther King; played tennis with Rod Laver; argued politics with Dwight Macdonald on the White House lawn; travelled to South-East Asia at the height of the Vietnam War; served as an emissary to China and East Berlin; had an acting career that lasted for more than five decades, combined with a marriage that lasted for more than six; and won an Oscar. “I have work, health, happiness, love”, Heston jotted in his diary in 1965. “What else is there?”

    Talent. That was the one gift denied Heston, and it was the gift he craved the most. What Heston’s career before the camera reveals is that acting ability – at least of the kind that Heston so desperately wanted – cannot be achieved through hard work alone. If it could, Heston would have been the greatest actor of his generation. He had all the obviously essential qualities: a handsome face; an athletic body; a rich, resonant voice; intelligence; discipline; and ambition. He also worked tirelessly, in defiance of his limitations. When Stephen Macht, who acted onstage with Heston in A Man for All Seasons, asked him why he kept coming out night after night, despite the fact that the critics panned him so mercilessly, Heston smiled. “Because”, he said, “one day I will get it right.”

     
    Je ne sais pas si vous serez tentés de lire cette longue critique du livre de Marc Eliot. Moi-même, je me suis sentie découragée devant l'entreprise de traduction que je devais faire. J'ai hésité, mais la curiosité étant un de mes traits dominants, je me suis attelée à cette traduction.
     
    Ce travail a été ardu, car certaines expressions et certains mots m'ont donné du fil à retordre ; je n'ai pas trouvé forcément la corrélation en français et j'ai dû adapter sans pour autant trahir ce qu'a voulu dire Graham Daseler. J'espère que vous me pardonnerez. 
    Maintenant que la traduction est faite, je me suis trouvée face à un dilemme : " dois-je publier ou ne pas le faire?". 
     
    J'ai décidé de publier malgré que Graham Daseler ait la dent dure envers Charlton Heston. J'ai l'impression que l'hôpital se moque de la charité. 
    Je ne décolère pas, malgré que mon honnêteté me force à relever une certaine objectivité de sa part, mais je pense qu'il aurait pu s'abstenir de beaucoup de remarques désobligeantes envers Charlton Heston surtout quand il prétend qu'il était dénué de talent et de beaucoup d'autres choses.  
     
    Graham Daseler n'aime pas Charlton Heston, c'est évident....
     
    Mais je compte sur vos réactions et c'est pour cela que je publie ces critiques acerbes.
     
    A la réflexion, pour moi, le seul critique honnête et objectif sur Charlton Heston, était Chuck himself, il suffit de le lire pour en être convaincu.  
     
    Merci spécial à Clarisse qui m'a transmis le lien de ces critiques et son éclairage pour la NDT.

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    Marc Eliot

    Man for one season

    https://www.the-tls.co.uk/articles/public/charlton-heston-daseler/

    (Article du 11 octobre 2017 )

     

     

     

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    Charlton Heston n'était pas un comédien protéiforme, comme Marlon Brando ou Paul Newman se renouvelant dans chaque film : voir une performance d'Heston, c'est plus ou moins les voir toutes. Il n'a pas joué particulièrement bien. L'humour semblait lui échapper complètement (un déficit qui, étrangement, le rendait parfait pour le rôle du Cardinal de Richelieu dans l'adaptation de Richard Lester : " TheThree Musketeers "). Comme John Wayne, il y a quelque chose de félin chez lui. Pourtant, alors que Wayne est toujours à l'aise - un lion traque sans partage à travers la savane - Heston est le contraire, toujours tendu, comme un tigre en cage qui attend de se libérer. C'est pourquoi on peut soupçonner les réalisateurs de l'avoir si souvent enchaîné, prisonnier à la cour de Ramsès dans Les dix commandements (1956), galérien dans Ben-Hur (1959), un humain pris dans un zoo inversé dans Planet of the Apes (1968), ou le captif des zombies albinos dans The Omega Man (1971).

     

    La polyvalence qui lui manquait, Heston la compensait par son statut d'icône. Thomas Jefferson, William Clark (de Lewis et Clark), Andrew Jackson, Moïse, Michel-Ange et Gordon de Khartoum - c'était le genre d'hommes qu'il représentait. La raison pour laquelle il ne pouvait pas, comme Brando ou Newman, jouer n'importe qui, c'est qu'il ne semblait pas être n'importe qui. Il était trop grand pour ça. " Si Dieu est venu sur la terre ", a plaisanté un journaliste, " la plupart des cinéphiles ne le croiraient pas à moins qu'il ait ressemblé à Charlton Heston. " Même dans sa forme la plus modérée, sa voix gronde. Au cours de la réalisation des Dix Commandements, Cecil B. DeMille ne savait d'abord pas  à qui s'adresser pour la voix de Dieu, jusqu'à ce qu'il lui semble que le bon interprète était déjà sur le plateau. Quand Moïse parle au Tout-Puissant, dans la scène du buisson ardent, c'est la voix d'Heston qui répond.

     

    Heston est né John Charles Carter le 4 octobre 1923. (Charlton est le nom de jeune fille de sa mère qui lui donna le nom de son nouveau mari, Heston, qu'il gardera plus tard ). Il a grandi dans le Michigan, où son père travaillait dans une scierie. C'était une enfance ressemblant à celle de Nick Adams, pleine de chasse, de pêche et de marche à travers les bois. Toute sa vie, Heston idéalisera sa jeunesse, écrivant, plus de soixante ans plus tard : «les grandes cathédrales moussues de pins centenaires» près de chez lui et, fendant des bûches en «piles de petits bois odorants» pour que sa mère puisse cuisiner le dîner. Puis, quand il eut dix ans, ses parents ont divorcé. Sa mère s'est remariée et, après une série de déménagements, ils se sont retrouvés à Chicago, où Heston, un paysan différent des autres enfants, se sentant mal à l'aise et déplacé. Il n'a plus revu son père pendant dix ans. Marc Eliot, dans sa biographie : Charlton Heston: la dernière icône d'Hollywood, fait valoir que ce divorce était l'événement central dans la vie d'Heston. "Le petit garçon a tout perdu", écrit Eliot, "son chien, ses bois bien-aimés, son vrai père, même son nom".

     

    Il est probable qu'à la suite de ce divorce, il résultera qu'Heston se cramponnera étroitement à sa propre femme et à ses enfants. Il a été marié à la même femme pendant soixante-quatre ans, a presque toujours emmené sa famille avec lui quand il était en déplacement, et a préféré les soirées à la maison avec ses enfants aux fêtes d'Hollywood.  Il suffit de se tourner vers ses journaux intimes pour voir à quel point il était un mari et un père aimants, même s'il pouvait parfois être plutôt autosuffisant à ce sujet. "Je doute que je puisse être à la fois, un père de famille et un artiste totalement dévoué ", a-t-il dit dans un article. «Je préférerais être le premier.» Et pourtant, c'est le divorce de ses parents qui l'a poussé à devenir acteur : «Ce que le jeu m'offrait était la chance d'être beaucoup d'autres personnes. A cette époque, je n'étais pas satisfait d'être moi. . .  Les enfants de parents divorcés le ressentent toujours, c'est-à-dire que, au niveau du  subconscient, ils se sentent responsables ».

     

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    Pas particulièrement populaire à l'école — « timide, maigre, petit, boutonneux et mal habillé » c'est ainsi qu'il se décrira lui-même plus tard  — il était, de son propre aveu, un adolescent solitaire et détestable. Puis un jour, pour rigoler, il a marqué avec un ami, un essai pour un jeu scolaire. Heston écrira plus tard —  cela était quand "j'ai commencé ma vie" —. Il a rencontré sa femme Lydia, lors d'une classe de théâtre pendant sa première année à Northwestern. Ils se sont mariés trois ans plus tard, juste au moment où Heston était sur le point d'embarquer pour les Aléoutiennes dans l'Army Air Corps. (Il s'est enrôlé après Pearl Harbor mais n'a été appelé qu'en 1944.) Lydia était aussi une actrice, et au début de leur mariage, on devinait que l'un d'entre eux aurait la carrière la plus réussie. Elle a eu la première, un agent après avoir déménagé à New York, mais il a pris une plus longue pause, quand il a été engagé dans une production télévisée en direct de Jules César, menant à une série de rôles sur Studio One,  une série d'anthologie de la CBS qui s'était engagée à apporter dans les salons américains, des dramatiques de haut niveau - depuis Shakespeare aux adaptations de Turgenev et George Orwell - . Au cours des années suivantes, alors que la carrière d'acteur d'Heston s'accélérait, Lydia laissa ralentir la sienne.  

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    Bien qu'il se soit vu comme un acteur new-yorkais engagé, il est allé à Hollywood pour apparaître dans Dark City (1951), un film noir sur un arnaqueur qui est menacé de mort après avoir démasqué le mauvais gars au cours d'une partie de cartes. Il s'est effondré au box-office. Il est parti en Californie pour les essais d'un rôle qu'il n'a pas obtenu quand, en sortant du parking Paramount, il a vu Cecil B. DeMille debout sur les marches du bâtiment qui portait son nom. Bien qu'il n'ait jamais rencontré DeMille auparavant, Heston sourit et salua de sa main pendant qu'il passait. "Qui était-ce?" Demanda DeMille à sa secrétaire. Elle rappela à DeMille qu'il avait vu Dark City la semaine précédente mais qu'il n'avait pas aimé. "Ummm, j'ai aimé tout de suite la façon dont il a salué d'un signe de la main", a répondu DeMille. Il était, en l'occurrence, en train de monter The Greatest Show on Earth (1952), mais n'avait pas été capable de trouver le rôle du directeur du cirque, Brad Braden, un personnage basé sur celui de DeMille lui-même. Aucun acteur, jusqu'ici, n'avait été assez beau ou viril ou assez autoritaire pour satisfaire ses goûts - jusqu'à ce que, DeMille ait vu passer Heston. "Nous ferions mieux de le rencontrer pour parler", a déclaré le directeur.

     

    Pourtant, Heston n'était pas le premier choix de DeMille pour jouer Moïse quatre ans plus tard. Il n'a pas non plus été le premier choix de William Wyler pour jouer Ben-Hur trois ans plus tard. Wyler, ainsi que tout le monde au studio, voulait Marlon Brando pour le rôle. Mais Heston les a eus tous les deux, et ils restent les films déterminants de sa carrière. Les dix commandements jouaient sur les atouts d'Heston — sa voix profonde et stentorienne et son aura d'autorité naturelle — tout en faisant de ses limites en tant qu'acteur, une force. Moïse n'est pas un personnage complexe, et il devient moins compliqué au long du film. Dans la première partie du film, il est animé par des désirs simples et compréhensibles : son amour pour une femme, Nefertiti (Anne Baxter), et son désir de réussir son travail, en construisant une ville égyptienne. Dans la seconde, il est poussé uniquement par sa dévotion à Dieu. Ses autres motivations tombent, et avec elles disparaissent toutes les manifestations extérieures de l'émotion autre que la détermination puissante. L'une des raisons pour lesquelles il est si difficile aujourd'hui d'imaginer quelqu'un d'autre dans le rôle de Moïse est qu'un acteur plus polyvalent - un Brando, un Burt Lancaster, un Kirk Douglas - aurait essayé d'en faire trop, le rendant plus nuancé, plus humain. Moïse n'est pas un personnage nuancé. Il est une icône religieuse rendue sur pellicule.

     

    Ben-Hur était plus malléable. Wyler était un réalisateur difficile à satisfaire, notoirement pour reprendre et repasser même les plans les plus simples, parfois des dizaines de fois, jusqu'à ce que les acteurs réalisent ce qu'il voulait. Ce que c'était, Wyler lui-même ne pouvait pas toujours le dire. Pour une scène, il avait fait répéter à Heston, la phrase  "Je suis un Juif !" seize fois avant qu'il ne soit satisfait. Heston n'était pas le moins découragé. "Willy est le réalisateur le plus dur pour lequel j'ai travaillé", écrit-il dans son journal pendant le tournage, "mais je pense qu'il est le meilleur."  Wyler a exploité l'intensité d'Heston mieux que n'importe quel metteur en scène avant ou après,  gardant l'angoisse de son personnage  - sauf pour les scènes idiotes avec Jésus -  le laissant se transformer.

    Ben-Hur a fait gagner à Heston un Oscar du me)illeur acteur, et il a assuré sa réputation en tant qu'une des stars principales d'Hollywood. Il a également établi une norme périlleuse à suivre. Après s'être imposé avec un tel engouement cinématographique, Heston a eu du mal à accepter des projets moins intéressants, ce qui l'a amené à apparaître dans toute une série d'épopées : El Cid (1961), 55 Days at Peking (1963), The War Lord (1965) , Khartoum (1966).

     

    Il est également devenu la proie de l'un des vices les plus pernicieux de l'action : le besoin d'être aimé par son public. Sympathiser avec son caractère est une chose ; l'admirer entièrement en est une autre. Et insister pour que le public admire votre personnage - pas seulement en tant que création dramatique mais en tant qu'être humain - est une forme de vanité particulièrement auto-destructrice. Un bon acteur doit être prêt à jouer des canailles, des crétins et des lâches. Cet Heston n'était pas disposé à le faire. Plutôt l'inverse, en fait. "J'ai toujours été fier de la chance que j'ai eue de jouer de vrais grands hommes", se vantait-il dans son autobiographie.

     

    Qu'Heston n'ait jamais atteint le niveau de superstar de Wayne,  a moins à voir avec le talent qu'avec l'époque. Wayne et ses collègues - Spencer Tracy, Gary Cooper et Clark Gable, entre autres - ont eu la chance de poursuivre leur carrière grâce au système des studios, ils étaient assurés d'avoir de bons scripts, ainsi que de bons directeurs pour les diriger. Ce n'est pas par hasard que la décennie la plus fructueuse de la carrière d'Heston a été celle des années 1950 : la fin de l'ère des studios. Au cours de cette période, il a été dirigé par DeMille (deux fois), Wyler (deux fois) et Orson Welles - pour ne nommer que les géants - ainsi que King Vidor, Rudolph Maté et William Dieterle. Au cours des décennies suivantes, les noms des réalisateurs devinrent considérablement moins augustes - Heston travailla avec Sam Peckinpah avant sa première consécration (NDT) et avec Carol Reed bien après la sienne.(NDT)  

    NDTla première consécration de Peckinpah fut le film "La Horde sauvage " (1969) et celle de Carol Reed pour le film "Le troisième homme" (1949)

    Pourtant, Heston a pris le jeu très au sérieux. Comme le rappelle Eliot, Heston a construit ses personnages de l'extérieur, passant des semaines à chercher les types de vêtements et les accessoires qu'il pourrait porter avant de monter sur un plateau. En se préparant à jouer des personnages historiques, comme il le faisait si souvent, Heston se documentait à travers la bibliothèque. Avant d'apparaître dans les dix commandements, il a lu vingt-deux livres sur Moïse, en plus de l'Ancien Testament. Et il cherchait activement des réalisateurs dont, pensait-il, il pourrait apprendre, y compris sur scène à laquelle il s'est inhabituellement consacré " Je dois d'une manière ou d'une autre aller voir Olivier, ou le faire venir", confiait-il à son journal, pendant les répétitions pour The Tumbler. "Il ne doit pas être satisfait de ma compétence. Si je dois atteindre quelque chose de créatif de façon exceptionnelle, cela doit sûrement arriver avec cette pièce, et ce metteur en scène ". La pièce a fermé à Broadway après cinq représentations.

     

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    Heston s'est mesuré aux côtés d'Olivier et Brando, pas Tracy et Wayne. En conséquence, il a souvent choisi des rôles pour lesquels il n'était pas idéalement adapté. Quand les critiques négatives sur The Agony et The Ecstasy (1965) ont commencé à arriver, Heston était incapable de comprendre ce qui s'était passé. " Cela commence à me déranger un peu ", écrit-il dans son journal. " Je suis bon dans ce film. Si ce n'est pas remarqué, il y a quelque chose de sanglant quelque part ". Le truc sur lequel Heston ne peut pas tout à fait mettre le doigt, est lui-même. Son Michelangelo est aussi sans vie qu'un bloc de marbre de Carrare, exempts tous les deux de la mélancolie célèbre de l'artiste, aussi bien que la sorte de soif créative qui permettait à un homme de passer quatre ans à chanceler 65 pieds au-dessus de la terre avec la peinture dégoulinant dans ses yeux, pour décorer un plafond.

     

    Un an plus tard, Heston a été découragé lorsque Paul Scofield a été choisi pour A Man for all saisons : « C'est trop mauvais ; Je sais que je pourrais le faire mieux. Vraiment je le ferais ". Malheureusement pour lui, il finit par apparaître dans une adaptation télévisée de la pièce, provoquant ainsi des comparaisons entre son Thomas More et celui de Scofield ce qui était non seulement possible mais inévitable. Extérieurement, au moins, Heston est la plus grande performance - tout est plus grand : sa voix, ses mouvements, les expressions sur son visage. Scofield joue More avec une sérénité semblable à celle d'un moine, à l'exception d'une seule, brève ouverture de son caractère, quand More réprouve la cour qui vient de finir de le juger. On pourrait aussi bien comparer un Vermeer au dessin d'un enfant. Après que Richard Rich ait témoigné contre lui, More questionne Rich à propos du pendentif autour de son cou. En apprenant qu'il s'agit de la chaîne du procureur général du pays de Galles, More dit à Rich : «Pourquoi Richard, il ne profite à aucun homme de donner son âme pour le monde entier, mais pour le Pays de Galles? ". Heston livre la réprimande comme une doublure d'un club de comédie, arrachant le pendentif de la poitrine de Rich et le jetant à terre avec dégoût. Scofield le dit tristement, à la manière d'un docteur pronostiquant un mauvais diagnostic, méprisant Rich et le plaignant en même temps.

    En tant qu'acteur, Heston a été mieux servi par des films comme The Big CountryThe Wreck of the Mary Deare  (1959), Will Penny (1968) et Midway (1976), capitalisant sur sa présence imposante à l'écran tout en appelant à l'émotion. La meilleure performance d'Heston, ainsi que celle qu'il admirait le plus, était son interprétation du cow-boy Will Penny dans le film du même nom. Penny est un homme peu bavard, avec peu d'amis et encore moins de biens, un cow-boy qui rebondit d'un emploi à l'autre, ses meilleures années déjà derrière lui. Contrairement à d'autres personnages d'Heston, cependant, Penny semble à l'aise avec sa vie. La tension qui est habituellement si marquée dans ses performances est, dans Penny, introuvable. À un moment donné, un jeune cow-boy se bat avec Penny, pour finir dans la poussière. Quand il se plaint que Penny ne se bat pas correctement, Heston répond: " tu es celui qui est en panne ". Un autre acteur aurait peut-être franchi cette ligne en menaçant ou l'aurait joué comme une provocation, mais Heston le dit d'un ton neutre, pas impressionné. Il est là depuis trop longtemps pour s'énerver sur un tel jeu de mains.

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    Quand il est venu à la politique, Heston aimait citer son ami Ronald Reagan, déclarant qu'il n'avait pas quitté le Parti démocrate, le Parti démocrate l'avait quitté. Ce genre d'explication d'autocollant  de voiture, n'était pas plus crédible venant d'Heston que de Reagan. Au début de sa vie, Heston n'était pas seulement un libéral mais, en fait, plus libéral que la plupart des démocrates de l'époque. En 1961, contre la volonté du service de publicité de MGM, il a accroché un panneau publicitaire sur ses épaules sur lequel on pouvait lire :  "TOUS LES HOMMES SONT CRÉÉS ÉGAUX" et, avec un vieux copain de New York, il a défilé dans les rues d'Oklahoma City pour protester contre la ségrégation des restaurants de la ville. Deux ans plus tard, quand Martin Luther King Jr a conduit sa marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, Heston a marché dans la première rangée, directement derrière King. Alors que Marlon Brando invitait le contingent hollywoodien, qui comprenait Sidney Poitier, Paul Newman, Harry Belafonte et Burt Lancaster, à faire une sorte de démonstration provocante (comme s'enchaîner au Jefferson Memorial), Heston a soutenu qu'une telle action ne ferait que détourner le message de King, les faisant ressembler à un groupe capricieux, venant grossir les radicaux. Le groupe, sensiblement, a écouté Heston plutôt que Brando. Le plus surprenant - du moins pour ceux qui s'en souviennent, des années plus tard, en tant que président de la National Rifle Association -, il a fait pression pour l'adoption de la Loi de 1968 sur le contrôle des armes à feu, qui reste l'une des lois sur les armes à feu les plus strictes adoptées aux États-Unis.

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    Qu'est ce qui avait changé ? À la fin des années 1960 et au début des années 70, Heston a été découragé par les bouffonneries les plus folles de la gauche, et clairement,  il n'était pas complètement à l'aise avec les moeurs sociales et sexuelles changeantes du pays. Ses entrées dans le journal de cette période commencent à être entâchées de mesquineries à propos de Gloria Steinem (1), de «ball-cutting» Barbara Walters (2) et du grand nombre de films anti-gouvernementaux en cours de réalisation. De même, il ne fut jamais capable de renoncer à son soutien à la guerre du Vietnam - dans ce cas, cependant, il avait raison sur le paysage politique changeant de l'Amérique. Le Parti démocrate s'est éloigné de lui au Vietnam. En 1960 et 1964, il a voté pour Kennedy et Lyndon Johnson, respectivement démocrates pro-guerre. Quand, en 1972, il eut le choix entre Richard Nixon et George McGovern, qui s'engagèrent à mettre immédiatement fin à la guerre, il choisit le guerrier Nixon. Mais il y avait toujours quelque chose de fondamentalement conservateur au cœur d'Heston, comme l'a montré son dégoût pour l'action radicale pendant la marche de King sur Washington. William Wyler l'a capté dans The Big Country dans lequel Heston joue le rôle de l'adversaire de l'idéaliste Gregory Peck. Le film, bien que ostensiblement un western sur deux familles rivales et l'outsider qui se trouve entre eux, est vraiment une parabole sur les deux côtés opposés de la pensée politique américaine, avec le conservatisme d'Heston d'un côté et le libéralisme de Peck de l'autre. Peck joue un capitaine de bateau de l'Est, venant à l'Ouest pour épouser son amour. Bien qu'il n'ait personnellement pas peur de la violence, il s'est engagé à l'utiliser en dernier recours, préférant négocier un accord qui profitera aux deux familles. Heston incarne Steve Leech, le contremaître dur et rusé du ranch Terrill, qui insiste sur le fait que la violence doit être brutale - que, dans un pays sans lois ni policiers, l'ordre ne peut être maintenu que par la force. Depuis que le film a été réalisé par Wyler et produit par Peck, les deux Démocrates perpétuels, le libéralisme gagne naturellement sur l'argument idéologique. Fait révélateur, cependant, Peck et Heston s'en sont finalement sortis, quand dans une bataille épique à coups de poings au clair de lune, ni l'un ni l'autre ne gagne, se battant jusqu'à ce qu'ils puissent à peine se tenir debout mais ne jamais marquer un knock-out.

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    Il a été approché à plus d'une occasion, à la fois par les démocrates et les républicains, pour se présenter à l'un des sièges au Sénat californien. Il a sérieusement réfléchi à la question en 1969, mais a fini par trouver impossible d'abandonner sa véritable passion : L'idée de ne jamais pouvoir agir à nouveau, de monter sur scène ou d'attendre la première prise lui était simplement insupportable. Au cours des années 1980, cependant, alors que sa carrière d'acteur diminuait, il servait de plus en plus de porte-parole pour diverses causes politiques, pour la plupart conservatrices. Comme beaucoup de ceux qui font la lumière en politique, il était parfois plus passionné qu'informé. Dans un débat de CNN avec Christopher Hitchens en 1991, Heston, plaidant en faveur d'une intervention militaire contre l'Irak, a révélé qu'il ne connaissait quasiment que l'endroit où se trouvait le pays. (Il a nommé la Russie et Bahreïn comme pays contigus.) Après le massacre à Columbine High School, où douze étudiants et un enseignant ont été tués, Heston, qui était alors président de la National Rifle Association, a déclaré : "S'il y avait eu même un garde armé à l'école on aurait pu sauver beaucoup de vies et peut-être mettre fin à tout ça instantanément ". Il y avait un garde armé à l'école.

     

    C'est ce rôle, en tant que président de la NRA, qui définit maintenant la vie politique d'Heston, tout en jetant une ombre sur sa carrière d'acteur. Rares sont ceux qui se souviennent aujourd'hui de son plaidoyer en faveur des droits civiques ou du National Endowment for the Arts, mais presque tout le monde se souvient de lui brandissant un mousquet au-dessus de la tête et grognant : «De mes mains froides et mortes! ". A la lumière du massacre de masse de Las Vegas, le pire de l'histoire américaine récente, c'est particulièrement dommageable. La voix d'Heston, sa formation sur scène et son personnage à l'écran en ont fait un excellent porte-parole de l'organisation et lui ont donné l'occasion de se présenter à nouveau devant une foule rugissante.

     

    Pour toute sa passion pour la politique et l'affection évidente pour sa famille, Heston était un homme complètement impliqué. Ses journaux intimes, ainsi que son autobiographie, In the Arena (1995), rayonnent d'admiration. L'absence d'Eliot à commenter un trait aussi définitif, dans une biographie de près de 500 pages, est regrettable, sinon inhabituelle. Eliot préfère décrire plutôt que disséquer, laissant l'exégèse critique aux autres et, malheureusement, faisant de nombreuses erreurs factuelles. La plupart de ces erreurs sont ce que vous pourriez appeler des erreurs non forcées, des inexactitudes mineures qui sont tangentielles à l'histoire de la vie d'Heston. Dans la première page du prologue Eliot déclare : Heston était le président au plus long mandat à la Screen Actors Guild, oubliant que Barry Gordon a servi un an de plus. Plus tard, en discutant la collaboration d'Heston avec Orson Welles sur Touch of Evil (1958), il écrit que le  précédent film de Welles, Man in the Shadow  (1958), a donné à Welles sa « première apparition dans un film hollywoodien depuis près de dix ans après le désastreux La Dame de Shanghai (1948). Qu'en est-il de Prince of Foxes (1949), de The Black Rose (1950) et de Moby Dick (1956)?

     

    Les erreurs qu'Eliot commet à propos de la vie de son sujet sont d'autant moins pardonnables,  que bon nombre d'entre elles peuvent être vérifiées simplement en consultant les journaux intermédiaires d'Heston, publiés en 1976. Ceux-ci permettent de ne pas se tromper de dates (Eliot écrit que Gore Vidal est arrivé sur le plateau de Ben-Hur le 29 avril 1958, quand il est arrivé le 23 avril) ensuite, sur la prise de poids d'Heston, déclarant que personne, pas même Heston, pensait que Planet of the Apes allait bien se placer au box-office.  En fait, dans un article du 31 octobre 1967, trois mois avant la première du film, Heston écrivait : " Nous avons vu APES aujourd'hui, sans partition, sans dialogue en boucle et avec un tournage déséquilibré. Je l'ai aimé énormément. Je pense que ça peut être pour un public plus large que tout ce que j'ai fait depuis BEN-HUR ". (Il avait raison à ce sujet.)

     

    Eliot va de travers quand il raconte l'histoire de ce qui était probablement la plus grande crise dans le long mariage d'Heston. C'est arrivé au printemps de 1973, alors qu'Heston se préparait à aller en Espagne pour apparaître dans Les Trois Mousquetaires. Lydia souffrait de migraines de plus en plus sévères depuis plusieurs années, ce qui la rendait irritable, conduisant le couple à se quereller. Cela a abouti à une explosion le 27 avril qu'Heston décrit avec émotion dans son journal de bord ce jour-là :

    ‹‹ Cela s'est avéré être l'un des pires jours de ma vie. Tout a été arraché de notre union. Pour la première fois de ma vie, je pensais que Lydia me quitterait. J'ai passé quelques heures mornes à essayer de trouver un ajustement. Elle ne l'a pas fait à la fin et je ne pense pas qu'elle le fera, mais ce n'est pas encore fini, et peut-être pas pour un certain temps. Je ne peux pas vivre sans elle, comme je le sais, et elle ne semble pas pouvoir vivre sans moi. Nous devons faire avec cela. . . et finir avec, aussi, je suppose.››

    Le commentaire d'Eliot sur ceci : " Heston a dû attraper un avion, qui était probablement une bénédiction ". Mais Heston n'est parti pour l'Europe que le 18 mai, trois semaines plus tard. Avant son départ, Lydia a subi une opération thyroïdienne, espérant que cela soulagerait ses migraines. Après, Heston s'est assis à son chevet à l'hôpital, enregistrant ses appréhensions dans son journal intime. Pourtant, Eliot donne l'impression qu'il était en Espagne pendant tout cet épisode. C'est à la fois une confusion inexplicable des faits et un compte rendu injuste du mariage d'Heston. Heston n'est arrivé à Madrid que bien après l'opération de Lydia, mais Eliot donne l'impression qu'il lève le coude avec Oliver Reed pendant que sa femme était seule à Los Angeles, se faisant opérer. 

    Eliot a aussi tendance à affirmer plus qu'il ne pourra jamais connaître son sujet. "Il a été secoué de sa chaise et, rougi par la rage, il a décidé qu'il devait s'enrôler." "Il l'a serrée dans ses bras et l'a tirée si près qu'il pouvait sentir son ventre se presser contre lui." Et peut-être le pire de tout :  " Heston a dû se pincer pour s'assurer qu'il ne rêvait pas".  L'impression donnée par tout cela - à la fois les erreurs de faits et les projections non fondées de l'émotion - est qu'Eliot préfère écrire un roman plutôt qu'une biographie.

     

    Heston a vécu une vie extraordinairement riche et passionnante, sans avoir besoin de travestir. Il a servi pendant la Seconde Guerre mondiale ; joué dans son premier film avant l'âge de trente ans ; marcha avec Martin Luther King ; joué au tennis avec Rod Laver ; discuté de politique avec Dwight Macdonald sur la pelouse de la Maison Blanche ; voyagé en Asie du Sud-Est au plus fort de la guerre du Vietnam ; servi comme émissaire en Chine et à Berlin-Est ; a eu une carrière d'acteur qui a duré plus de cinq décennies combinée avec un mariage qui a duré plus de six décennies ; et a gagné un Oscar. " J'ai du travail, la santé, le bonheur, l'amour ", notait Heston dans son journal en 1965. " Que vouloir de plus ? "

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    Le talent. C'était le seul cadeau refusé à Heston, et c'était le cadeau dont il avait le plus envie. Ce que la carrière d'Heston révèle avant la caméra, c'est que la capacité d'agir - au moins de la façon qu'Heston aurait voulu si désespérément - ne peut pas être atteinte par le seul travail dur. Si c'était le cas, Heston aurait été le plus grand acteur de sa génération. Il avait toutes les qualités évidemment essentielles : un beau visage; un corps athlétique ; une voix riche et résonnante ; l'intelligence ; disciplines  et l'ambition. Il a également travaillé sans relâche, au mépris de ses limites. Quand Stephen Macht, qui a joué sur scène avec Heston dans A Man for all seasons, lui a demandé pourquoi il continuait à venir soir après soir, en dépit du fait que les critiques l'ont  flagellé si impitoyablement, Heston a souri. " Parce que, " dit-il, " un jour, je ferai bien les choses ".

     

    (1) Gloria Steinem : journaliste et féministe des années 1970. Elle a fait pression pour une législation visant à assurer l'égalité des races et des sexes et a contribué à forger les plates-formes démocratiques de plusieurs élections en tant que membre du Comité national démocrate.

    (2) Barbara Walters : autre journaliste et animatrice de télévision de la même période.