Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Marc Eliot : Hollywood's last icon

  • MARC ELIOT BIENTÔT EN FRANCE ??????

    Marc Eliot nous a annoncé récemment, que son livre consacré à Charlton Heston, serait prochainement distribué au format LIVRE DE POCHE. Une bonne nouvelle pour lui... 

    Cependant, hier, il a publié sur sa page FB quelques photos de lui, réalisées pendant le tournage de l'enregistrement d'une émission française, dans laquelle nous devrions le voir très prochainement.

    Il s'agit de la célèbre émission "50 MINUTES INSIDE" sur TF1, diffusée tous les samedis dans la soirée, vers 18h. 

    Il me tarde de regarder cette émission, car bien que parlant un peu français,  Marc est doublé par un interprète, ce qui nous permettra de savoir exactement quels sont ses projets bien que Marc déclare par ailleurs, qu'il n'est pas question de Charlton Heston dans cette interview. Dommage !

     

    Marc Eliot a ajouté 4 photos.
    14 h · 
     

    Friday morning I was interviewed by French TV - First National TV in France, or TF1 - for "50 min Inside." The show is seen every Saturday in France by 6 million people. The producer of the piece, seen below, was the very capable Marion Gay. Here are a few studio shots and a photo with Ms. Gay. (My French is good but not that good! My comments will be dubbed in. C'est la vie).

    Vendredi matin, j'ai été interviewé par la télévision française - Première télévision nationale en France, ou TF1 - pour "50 min Inside". Le spectacle est vu tous les samedis en France par 6 millions de personnes. Le producteur de la pièce, vu ci-dessous, était la très compétente Marion Gay. Voici quelques photos de studio et une photo avec Mme Gay. (Mon français est bon mais pas si bon! Mes commentaires seront doublés. C'est la vie).

     

    Voici les photos de Marc en interview. 

    19884284_2136794563207485_2441830144029083908_n.jpg

    22308751_2136794616540813_7833522884485902819_n.jpg

    29595059_2136794496540825_7621714309074962060_n.jpg

    29694551_2136794653207476_8371204116879880429_n.jpg

    (avec Marion Gay)

    PETITE INFORMATION DE MARC 

    Marc Eliot
    Marc Eliot Hi France - I didn't solicit the show, they came to me, for another book I wrote. I try to do everything, even if it is not about Heston. I hope you will watch the show and tell me what you think. Today, this show, tomorrow, perhaps, one about Heston! Merci.

    TRADUCTION

    Bonjour France - Je n'ai pas sollicité cette émission, ils sont venus me voir, pour un autre livre que j'ai écrit. J'essaye de tout faire, même s'il ne s'agit pas de Heston. J'espère que vous regarderez le spectacle et que vous me direz ce que vous en pensez. Aujourd'hui, cette émission, demain, peut-être, une sur Heston! Merci. 

  • " HOLLYWOOD'S LAST ICON " - EXTRAIT DU CHAPITRE 40 (pages 466 à 471)

    Publié le 17 avril 2017 

    MAJ le 11 mars 2018

    J'AI TRADUIT LES PAGES 466 A 471 DU LIVRE DE MARC ELIOT " CHARLTON HESTON, HOLLYWOOD'S LAST ICON"

    Même si nous croyons savoir, ou si nous nous demandons pourquoi Charlton Heston est tombé injustement en "disgrâce" durant les dernières années de sa vie, il m'a semblé intéressant de traduire ces pages extraites du livre de Marc Eliot, car nous y trouvons quelques éléments de réponse directement donnés par Fraser et Holly et nous pouvons constater une fois de plus, que Charlton Heston fut un GRAND MONSIEUR. Mais cela nous le savions déjà.

    Personnellement, j'intitule cet extrait : "Greylist ou disgrâce ?"

    81WPoyZqA-L.jpg

     

    .../...

    En octobre, Heston a fait son avant-dernière apparition pour la NRA, lors d'un rassemblement à Manchester (New Hampshire). Après qu'il ait parlé, Wayne Lapierre est venu sur scène, s'est tenu à côté de lui et a dit dans le micro : " Je veux vous dire combien a signifié pour moi, tout ce que vous avez fait, pas seulement ici ce soir, mais au cours des années ", puis il ajouta: " C.H., nous voulons avoir de vous les cinq mots qui sont devenus votre signature ". Heston tenant fermement un long fusil au-dessus de sa tête répéta la déclaration "de mes mains froides et mortes", cette fois comme un adieu, même si ses paroles étaient noyées par la foule enthousiaste.

    r960-5b415e1e90ea6420478ce8a8aa5a64ff- Copie.jpg

    Tony Makris alors secoué,  a dit des Heston : «Ce sont des gens très forts, ils salueront cela de la même manière qu'ils saluent tout le reste - la main dans la main et la tête haute».

    Après une dernière apparition en avril 2003 lors de la convention annuelle NRA tenue à Orlando, où Heston était trop fragile pour se tenir debout et faire un discours d'adieu, il a été rarement vu de nouveau en public, préférant rester dans les limites de sa maison bien-aimée sur la crête.

    5745c2784f861.image.jpgHolly : "ce n'était pas triste, c'était paisible. Nous avons passé de nombreuses soirées amusantes avec des amis proches jouant du piano, chantant à haute voix et regardant des films anciens et nouveaux. Mon père a eu des moments de lucidité remarquables. Il pouvait parfaitement se rappeler des passages de Shakespeare ou de vieilles chansons. Il était incroyable.."

    La plupart de la communauté hollywoodienne a continué à traiter Heston avec un juste degré de respect, sinon révérence, mais il y avait des exceptions notables et parfois cruelles.

    Un tel incident s'est produit en 2003, lorsque l'acteur George Clooney* a reçu un prix du National Board of Review et a plaisanté : "Charlton Heston a annoncé aujourd'hui qu'il souffrait de la maladie d'Alzheimer". Quand un journaliste lui a demandé le lendemain s'il pensait qu'il avait pu aller trop loin, Clooney a dit: « Je m'en fous. Charlton Heston est le chef de la National Rifle Association, il mérite tout ce que l'on dit de lui ».

    La réaction à la réflexion de Clooney fut immédiate et universellement réprobatrice. Personne ne pensait que c'était drôle ou intelligent, c'était juste méchant et insensible. Se souvenant de la dernière tante de l'acteur, la chanteuse-actrice Rosemary Clooney, Heston  a répondu à Clooney de façon typique : " Il suffit de montrer que parfois la classe saute une génération ". Lorsque le polémiste  Bill O'Reilly, animateur de Fox News,  a entendu parler des remarques de Clooney, il a déclaré dans son émission télévisée : « Je crois que la plupart des Américains trouveront que ces remarques sont lâches ". O'Reilly a également été agacé  par le courant dominant (lui-même, libéral) et par le manque évident de déclarations de la presse sur les commentaires de Clooney.

    BillOreilly052115.jpg

    Bill O'Reilly

     

    Kimberley A. Strassel, écrivant dans le Wall Street Journal, n'était pas d'accord : " Personne ne porte attention à ce que dit George Clooney. Lorsque M. Heston a parlé, l'Amérique a écouté ".

    *Clooney a envoyé une lettre manuscrite d'excuses aux Heston, qui lui ont pardonné.

    Si la plaisanterie de l'acteur, apparemment spontanée et de mauvais goût n'a pas eu autant d'attention que O'Reilly et d'autres l'ont cru, " l'embuscade" inqualifiable tendue à Heston par Michael Moore dans " Bowling for Columbine ", sorti à la fin de 2002, a indigné beaucoup de ceux qui pensaient que son « entretien » avec un Heston évidemment fragile, était un journalisme injuste, faible et médiocre (bien que certains medias comme le magazine Esquire l'aient inexplicablement qualifié de superbe cinéma).

    Dans le film, Moore - qui avait récemment rejoint la NRA avec l'intention, a-t-il dit, d'en  prendre le contrôle et de la démanteler - est allé sans préavis à la porte d'entrée de Heston à la crête, et il a été accueilli dans la cour par l'acteur aimable qui a accepté de lui accorder un entretien sans vérifier avec Carol, quelles étaient les relations publiques de Moore. Au cours de l'entretien hostile, des questions anti-armes lui ont été lancées, le caméraman de Moore a pris la confusion de Heston en gros plan, et l'a suivi pendant qu'il se tenait debout et marchait avec dignité vers l'intérieur.

    Le collaborateur de l'Esquire, Tom Carson, a noté : " Le dandinement de Heston vous rappelle soudainement son âge, et j'aurais mieux aimé si Moore avait remarqué que cette sortie était très belle, ou apprécié que ce soit probablement un adieu ". Selon Carol Lanning, « M. Moore n'aurait pas eu autant l'avantage et n'aurait pas été si cruel, si M. Heston n'avait pas été déjà dans ses premiers stades de la maladie d'Alzheimer. Ce fut injuste et manipulateur ».

    Cela a marqué l'avant-dernier film de Charlton Heston *

    * Heston est apparu brièvement sous le nom de Dr. Mengele dans l'Italien-Allemand-Portugais-Hongrois de Egidio Eronico  : "Rua Algueim 5555: Mon Père ". Le rôle de Heston en tant que Dr Mengele est un peu plus qu'un cameo, filmé au cours des douze années où le film était en production (il est répertorié sur IMDB avec une date de sortie de 2003). Il n'a jamais été commercialisé aux États-Unis.

    Comme en réponse à Moore et pour limiter les nombreuses demandes qu'il recevait de la presse pour parler de son état, Heston a invité Peter Jennings d'ABC News à venir à Coldwater avec son équipe pour faire un dernier entretien, promettant de ne rien taire . Cela a eu lieu en décembre. Heston, qui avait l'air raide et inexpressif, resta aimable, et Lydia sourit, bien que la tension sur son visage n'ait pu être dissimulée.

    peter-jennings-feat.jpg

    Peter Jennings

    Pendant toute l'interview (réduite à six minutes pour la télévision), Heston et Lydia se sont  assis sur le canapé et se sont tenus par la main. Voilà ce que Lydia a répondu  à la question de Jennings au sujet de l'état dans lequel elle se sentait,  quand elle a découvert que son mari avait la maladie d'Alzheimer: «J'ai été consternée, j'ai été stupéfaite. Il ne m'était jamais arrivé de soupçonner quoi que ce soit ". En ce qui concerne le soir de l'apparition infâme à la NRA, elle a dit : "Je suis entrée dans la chambre, j'avais la radio et j'ai entendu :" Charlton Heston ". Je n'ai rien entendu d'autre,  je pensais :  " je sais ... ainsi va ma vie ". Lorsque Jennings l'a interrogé pour savoir s'il avait peur, Heston a dit: «J'aurai probablement peur, quand cela se rapprochera, mais je ne ressens pas ces choses. "Je dois savoir" combien de temps et à quel point je peux supporter mon état tel qu'il est maintenant. Quand cela cessera d'être, ma vie changera. Au-delà d'un certain point, ma vie sera terminée ".

    En juillet 2003, le président George W. Bush a annoncé que Heston recevrait le plus haut honneur civil de la nation, la Médaille Présidentielle de la Liberté. Fraser se souvient que la nouvelle a fait pleurer son père.

    Cette année-là, les autres bénéficiaires étaient John R. Wooden, le légendaire entraîneur de basketball de l'UCLA; Le savant Jacques Barzin, la chef-cuisinier Julia Child ;  le dernier joueur de base-ball Roberto Clemente ; le Pianiste Van Cliburn ; Vaclav Havel, dramaturge et ancien président de la République tchèque ; Le physicien Edward Teller ; Le fondateur de Wendy, Dave Thomas ; L'ancien Juge de la Cour suprême, Byron Raymond White ; et le savant James Q. Wilson.

    En septembre, l'AFI a créé le prix Charlton Heston en l'honneur de tout ce qu'il avait fait pour l'institution et pour honorer les futurs individus qui se seront distingués en apportant leurs contributions à l'industrie du cinéma et de la télévision. Il lui a été remis lors d'une cérémonie privée à Coldwater par Jean Firstenberg. " Chuck a vraiment été une remarquable figure dans l'histoire de l'AFI  tant  par sa présidence que Président de l'organisation ", a déclaré Firstenberg au Hollywood Reporter. "Nous avons estimé que sa contribution méritait une reconnaissance de longue date. Il était très heureux et a été très fier de la façon dont l'AFI a évolué".

    La famille de Heston et ses amis proches  n'étaient pas satisfaits de ce qu'ils estimaient être un effort trop petit et trop tardif de la part de l'AFI, qu'ils croyaient avoir injustement refusé de l'honorer avec un prix de réalisation à vie parce qu'il était tombé en désaccord avec la classe dirigeante libérale d'Hollywood sur son soutien continu à  la NRA. Une personne proche de la famille a comparé ce qui est arrivé à Heston avec ce qui est arrivé à Dalton Trumbo**pendant les années de liste noire, seulement à l'envers ; Cette fois, c'était l'acteur de la droite qui avait été exclu pour avoir été politiquement incorrect.

    Holly : " Le prix Charlton Heston a été un prix de consolation, une fois qu'ils ont réalisé que mon père était malade et qu'ils ne l'avaient pas reconnu pour tout le soutien qu'il avait apporté à cette organisation, pour la maintenir en vie ... Ils l'ont fait en privé, à la maison, un après-midi, avec une petite fanfare, pas d'émission de télévision comme ils l'ont fait avec tant d'autres gagnants. Ils auraient dû faire la bonne chose. Mon père n'a jamais parlé de ça, mais il était évident qu'il était très blessé. Il voulait être reconnu pour Tout ce qu'il avait fait pour cette organisation. Ils existaient grâce à lui. Ceux dont les emplois ont été rendus possibles par mon père vivront avec des consciences coupables pour le reste de leur vie ".*

    *Jean Firstenberg a joué un rôle déterminant dans l'apparition de Heston sur un timbre-poste américain en 2014, le 11 avril de cette année-là, Heston est devenu le dix-huitième membre de la série " Legends of Hollywoood Stamp ".

    **Dalto Trumbo : voir l'article :

    https://www.lexpress.fr/culture/cinema/dalton-trumbo-dans-les-griffes-du-maccarthysme_1782875.html

    heston_motherson3.jpg

    MV5BMTU3NTkzMTExNF5BMl5BanBnXkFtZTYwMDE0MTAz._V1_UY317_CR3,0,214,317_AL_.jpgFraser " L'AFI a fait la même chose à mon père que SAG avait fait à Ronald Reagan quand ils ont annulé ce prix, ce n'est pas qu'ils l'aient donné à mon père et l'aient repris - ils ne lui en ont jamais donné un vrai, mais encore une fois, c'était  pour des raisons autres qu'il l'ait mérité ou non. Le prix de Reagan était lié aux syndicats, celui de mon père était  politique. À tort ou à raison, je pense qu'ils ont compris  qu'ils ne voulaient pas être associés à lui en raison de la NRA. Le prix pour l'ensemble des réalisations est un événement annuel, donc il faut choisir quelqu'un chaque année, et nous avons tout simplement supposé que tôt ou tard ce serait lui. Certaines personnes ont commencé à nous informer  que cela n'arriverait jamais, car certains membres du conseil, et non Jean Firstenberg, ne pouvaient pas réconcilier son travail pour la NRA avec le fait de lui remettre le prix. N'est-il pas ironique que l'homme qui les a sauvés ait été ensuite évité,  parce qu'ils ne voulaient pas compromettre leur future collecte de fonds et leur position politique dans la communauté ?

    Jean+Picker+Firstenberg+AFI+Associates+Honors+jKSEzZ8XW1hl(1).jpg

    Jean Firstenberg

    " Il y avait des réunions qui m'étaient rapportées, pas par Jean, mais par d'autres, où chaque fois que son nom était cité,  ils disaient : " oh, nous ne sommes pas d'accord avec sa politique, nous n'allons pas le lui donner ". C'était une chose merdique à faire. Je sais aussi que Jean faisait lourdement pression en sa faveur. Elle savait mieux que les membres plus récents,  que celui qui méritait cette récompense c'était lui. "

    "Je suis sûr que cela a froissé les sentiments de mon père, il ne l'a jamais dit, mais cela a certainement blessé ma sœur et moi, et bien sûr ma mère. Nous étions un peu choqués et déçus en raison de la quantité de travail qu'il avait accompli pour eux au cours des années. Mon père était plus optimiste que nous, plus philosophe. Il n'y a jamais eu un moment où je me souvienne qu'il ait exprimé de mauvais sentiments au sujet du prix. C'était un acte de classe et il était fier de la manière avec laquelle il avait sauvé l'AFI à ce moment-là. C'était plus important pour lui que n'importe quelle récompense.* "

    *L'American Film Institute a attribué le prix AFI Life Achievement à une personne chaque année depuis 1973: John Ford 1973; James Cagney 1974; Orson Welles 1975; William Wyler 1976; Bette Davis 1977; Henry Fonda 1978; Alfred Hitchcock 1979; James Stewart 1980; Fred Astaire 1981; Franck Capra 1982; John Huston 1983; Lillian Gish 1984; Gene Kelly 1985; Billy Wilder 1986; Barbara Stanwyck 1987; Jack Lemmon 1988; Gregory Peck 1989; David Lean 1990; Kirk Douglas 1991; Sidney Poitier 1992; Elisabeth Taylor 1993; Jack Nicholson 1994; Steven Spielberg 1995; Clint Eastwood 1996; Martin Scorsese 1997; Robert Wise 1998; Dustin Hoffman 1999; Harrison Ford 2000; Barbra Streisand 2001; Tom Hanks 2002; Robert de Niro 2003; Meryl Streep 2004; George Lucas 2005; Sean Connery 2006; Al Pacino 2007; Warren Beatty 2008; Michael Douglas 2009; Mike Nichols 2010; Morgan Freeman 2011; Shirley macLaine 2012; Mel Brooks 2013; Jane Fonda 2014; Steve Martin 2015; John Williams 2016.

     

    L'un des rares visiteurs autorisés à voir Heston pendant cette période était Stephen Macht.

    STEPHENMACHT Splash_Charlton_Heston--2.jpg

    Ici, Macht rappelle ces jours émotionnellement déchirants : " Aux trois quarts de  ma relation avec Chuck, j'ai commencé à étudier pour le Rabbinat lorsque je ne travaillais pas comme acteur. Je suis allé à la maison sur Coldwater avec ma famille tous les Noël, mais alors je n'avais  pas vu Chuck depuis un moment, et quand j'ai entendu dire qu'il avait la maladie d'Alzheimer et que la fin était proche, j'ai appelé Lydia et lui ai demandé si je pouvais venir et passer un peu de temps avec lui et elle a dit oui.

    J'ai apporté toutes les photos que j'avais de nous deux, des spectacles et des films que nous avions faits ensemble. Nous nous sommes assis dans sa bibliothèque et à travers eux, il a été déchiré car il ne pouvait pas en reconnaître. Ensuite, je me suis assis et je lui ai lu des psaumes et je lui rappelais toutes les choses drôles qui nous étaient  arrivées sur nos diverses productions, et il riait presque en reconnaissance, puis revenait ensuite, avec un visage de pierre.

    «Au cours d'une visite, je lui ai demandé s'il voulait prier et si je pouvais mettre mon tallith [châle de prière ] sur lui. Je lui ai dit que  "le tallith était la métaphore de l'aile de Dieu et que vous, Moïse, de toutes les personnes,  vous devriez savoir ce qu'est un tallith ". Rien. Ensuite, j'ai dit la bénédiction du tallith en hébreu. Rien. Ensuite, je lui ai demandé s'il voulait que je lui lise un peu Shakespeare. Il m'a regardé et m'a dit: "Tu pars". J'ai donc commencé à emballer mes affaires, puis il a dit: "reviens ", c'est-à-dire la prochaine fois.
    "Je ne l'ai plus jamais vu en vie".

    À la fin de mars 2008, Heston, âgé de quatre-vingt quatre ans, presque inaccessible, même par Lydia, était dans les derniers stades de la prise en charge de la maladie d'Alzheimer et sous surveillance permanente de vingt-quatre heures à la maison. Lorsque le temps s'est approché, Carol a appelé Holly à New York, et elle s'est immédiatement envolée pour être avec la famille à la maison, où tous se sont regroupés en attendant la fin.


    Dans la soirée, claire et paisible du 5 avril 2008, avec Lydia, Fraser, Holly et Carol à son chevet, dans la «Maison qu'Hur a construite », Charlton Heston a fermé les yeux et est parti.

     

    ††

  • UN HOMME POUR UNE SAISON...vous ne serez pas au bout de vos surprises !

    Publié le 27 octobre 2017
    MAJ le 1er novembre 2017
     

    Man for one season

    Graham Daseler on the unsubtle heft of Charlton Heston

    Possibly as a result of that divorce, Heston clung tightly to his own wife and children. He was married to the same woman for sixty-four years, almost always took his family with him when he went on location, and preferred nights at home with his children to Hollywood parties. One need only turn to his acting journals to see what an adoring husband and father he was, even if he could at times be rather self-congratulatory about it. “I doubt if I can be both a family man and a totally dedicated artist”, he mused in one entry. “I’d rather be the former.” And yet it was his parents’ divorce that also drove him to be an actor: “What acting offered me was the chance to be many other people. In those days, I wasn’t satisfied being me . . . . Kids of divorced parents always feel that way – that, on some subconscious level, they’re responsible”.

    Not particularly popular in school – “shy, skinny, short, pimply, and ill-dressed” is how he would later describe his adolescent self – he was, by his own admission, a lonely and self-loathing teenager. Then one day, on a lark, he tagged along with a friend who was trying out for a school play. That, Heston would later write, was when “I began my life”. He met his wife, Lydia, at a theatre class during his freshman year at Northwestern. They were married three years later, just as Heston was about to ship out for the Aleutians in the Army Air Corps. (He enlisted after Pearl Harbor but wasn’t called up until 1944.) Lydia was an actor, too, and early in their marriage it was anyone’s guess which one of them would have the more successful career. She got an agent first after they moved to New York, but he caught a bigger break when he was cast in a live-television production of Julius Caesar, leading to a string of roles on Studio One, a CBS anthology series committed to bringing highbrow drama – everything from Shakespeare to adaptations of Turgenev and George Orwell – into American living rooms. Over the coming years, as Heston’s acting career accelerated, Lydia let hers slow to a crawl.

    Although he saw himself as a committed New York stage actor, he went to Hollywood to appear in Dark City (1951), a decent, gritty film noir about a hustler who gets marked for death after he chisels the wrong guy in a card game. It foundered at the box office. He was in Cali­fornia to try out for a part he didn’t get when, on his way out of the Paramount parking lot, he happened to see Cecil B. DeMille standing on the steps of the building that bore his name. Though he’d never met DeMille before, Heston smiled and waved as he drove by. “Who was that?” DeMille asked his secretary. She reminded DeMille that he’d seen Dark City the previous week but hadn’t liked it. “Ummm, I liked the way he waved just now”, DeMille replied. He was, as it happened, casting The Greatest Show on Earth (1952) but had been unable to fill the part of the circus manager, Brad Braden, a character none too obliquely based on DeMille himself. No actor, thus far, had been quite handsome or masculine or commanding enough to suit his tastes – until, that is, DeMille saw Heston drive past. “We’d better have him in to talk”, the director said.

    Yet Heston wasn’t DeMille’s first choice to play Moses four years later. Nor was he William Wyler’s first choice to play Ben-Hur three years after that. Wyler, as well as everyone else at the studio, wanted Marlon Brando for the part. But Heston got them both, and they remain the defining films of his career. The Ten Commandments played to Heston’s strengths – his deep, sten­torian voice and his effortless aura of authority – while turning his limitations as an actor into assets. Moses is not a complex character, and he becomes less complicated as the movie goes on. In the first part of the film, he is driven by simple, understandable desires: his love for a woman, Nefertiti (Anne Baxter), and his wish to succeed at his job, building an Egyptian city. In the second, he is driven purely by his devotion to God. His other motivations fall away, and with them vanish all outward displays of emotion other than mighty determination. One reason it is so difficult now to picture anyone else as Moses is that a more versatile actor – a Brando, a Burt Lancaster, a Kirk Douglas – would have tried to do too much, making him more nuanced, more human. Moses isn’t a nuanced character. He is a religious icon rendered on celluloid.

    Ben-Hur was more of a stretch. Wyler was a hard director to please, notorious for taking and retaking even the simplest shots, sometimes dozens of times, until the actors achieved what he wanted. What that was, Wyler himself couldn’t always say. For one scene, he had Heston repeat the line “I’m a Jew!” sixteen times before he was satisfied. Heston wasn’t the least bit discouraged. “Willy’s the toughest director I’ve ever worked for”, he wrote in his diary during the shoot, “but I think he’s the best.” Wyler harnessed Heston’s intensity better than any director had before or would after, keeping his character’s angst at a simmer without ever – save for the silly scenes with Jesus – letting it boil over into hamminess.

    Ben-Hur won Heston an Oscar for Best Actor, and it secured his reputation as one of Hollywood’s leading stars. It also set a perilous standard to follow. After establishing himself with such cinematic bombast, Heston had trouble accepting projects that offered anything less, leading him to appear in a whole series of echoey epics: El Cid (1961), 55 Days at Peking (1963), The War Lord (1965), Khartoum(1966).

    He also fell prey to one of acting’s most pernicious vices: the need to be loved by his audience. To empathize with one’s character is one thing; to admire him entirely another. And to insist that the audience admire your character – not just as a dramatic creation but as a human being – is a particularly self-defeating form of vanity. A good actor must be willing to play scoundrels, morons and cowards. This Heston was not willing to do. Quite the opposite, in fact. “I’ve always been proud of the chance I’ve had to play genuinely great men”, he boasted in his autobiography.

    That Heston never quite reached Wayne’s level of superstardom has less to do with talent than timing. Wayne and his coevals – Spencer Tracy, Gary Cooper and Clark Gable, among others – had the good fortune of pursuing their careers at the height of the studio system, ensuring that they were well supplied with good scripts, as well as good directors to guide them. It is no coincidence that the most fruitful decade of Heston’s career was the 1950s: the tail end of the studio era. During this period, he was directed by DeMille (twice), Wyler (twice) and Orson Welles – just to name the giants – as well as King Vidor, Rudolph Maté and William Dieterle. In subsequent decades, the directors’ names became considerably less august – Heston worked with Sam Peckinpah before his prime and with Carol Reed well after his.

    Yet Heston took acting very seriously. As Eliot details, Heston built his characters from the outside in, spending weeks researching the types of clothes they might wear and the props they might carry before ever stepping on a set. When preparing to play historical characters, as he so often did, Heston made first for the library. Before appearing in The Ten Commandments, he read twenty-two books on Moses, in addition to the Old Testament. And he actively sought out directors whom he felt he could learn from, including on stage, to which he remained uncommonly devoted. “I must somehow get at Olivier, or get him to get at me”, he confided to his diary, during rehearsals for The Tumbler. “He must not be satisfied with competence. If I’m ever to reach anything special creatively, it surely must happen with this part, this director.” The play closed on Broadway after five performances.

    Heston rated himself alongside Olivier and Brando, not Tracy and Wayne. As a result, he often chose roles for which he was not ideally suited. When the negative reviews of The Agony and the Ecstasy (1965) began coming in, Heston was at a loss to understand what had gone wrong. “This is beginning to bug me a bit”, he wrote in his diary. “I’m good in this film. If it doesn’t register, there’s something bloody wrong somewhere.” The something that Heston can’t quite put his finger on is himself. His Michelangelo is as lifeless as a block of Carrara marble, devoid of both the artist’s famous melancholy, as well as the kind of creative lust that would allow a man to spend four years teetering 65 feet above the ground with paint dripping into his eyes to decorate a ceiling.

    A year later, Heston was crestfallen when Paul Scofield got the lead in A Man for All Seasons: “It’s too bad; I know I could do it better. Really I do”. Unfortunately for him, he eventually did get to appear in a television adaption of the play, thus making comparisons between his Thomas More and Scofield’s not only possible but inevitable. Externally, at least, Heston’s is the bigger performance – everything about it is bigger: his voice, his movements, the expressions on his face. Scofield plays More with monk-like serenity, except for a single, brief uncorking of his temper when More reproves the court that has just finished trying him. One might as well be comparing a Vermeer to a child’s drawing. After Richard Rich has testified against him, More asks Rich about the pendant around his neck. On being told that it is the chain of office of the Attorney General of Wales, More says to Rich, “Why Richard, it profits a man nothing to give his soul for the whole world. But for Wales?”. Heston delivers the rebuke like a comedy club one-liner, flinging the pendant down on Rich’s chest with disgust. Scofield says it sadly, in the manner of a doctor delivering a fatal prognosis, scorning Rich and yet pitying him at the same time.

    As an actor, Heston was best served by movies like The Big CountryThe Wreck of the Mary Deare (1959), Will Penny (1968) and Midway(1976), which capitalized on his commanding presence on screen while calling for Spartan displays of emotion. The best screen performance Heston gave, as well as the one he admired the most, was his portrayal of the cowboy Will Penny in the film of the same name. Penny is a man of few words, with few friends and even fewer possessions, a cowhand bouncing from job to job, his best years already behind him. Unlike other Heston characters, though, Penny seems at ease with his life. The coiled tension that is usually so marked in his performances is, in Penny, nowhere to be found. At one point, a younger cowboy picks a fight with Penny, only to end up in the dirt. When he complains that Penny doesn’t fight fair, Heston replies, “You’re the one that’s down”. Another actor might have delivered that line with menace or offered it as a taunt, but Heston says it matter-of-factly, unimpressed. He’s been around too long to get worked up over such horseplay.

    When it came to politics, Heston liked to quote his friend Ronald Reagan, stating that he hadn’t left the Democratic Party, the Democratic Party had left him. This kind of bumper-sticker explanation was no more credible coming from Heston than it was coming from Reagan. Early in his life, Heston was not only a liberal but, in fact, more liberal than most Democrats of the time. In 1961, against the wishes of MGM’s nervous publicity department, he hung a sandwich board from his shoulders reading “ALL MEN ARE CREATED EQUAL” and, with an old pal from New York, marched through the streets of Oklahoma City protesting against the segregation of the city’s restaurants. Two years later, when Martin Luther King Jr led his March on Washington for Jobs and Freedom, Heston walked in the front row, directly behind King. While Marlon Brando urged the Hollywood contingent, which included Sidney Poitier, Paul Newman, Harry Belafonte and Burt Lancaster, to make some kind of provocative demonstration (like chaining themselves to the Jefferson Memorial), Heston argued that such action would only distract from King’s message, making them look like a bunch of spoiled, self-aggrandizing radicals. The group, sensibly, listened to Heston rather than Brando. Most surprising – at least for those who remember him, years later, as president of the National Rifle Association – he lobbied for the passage of the 1968 Gun Control Act, which remains one of the more stringent firearms laws passed in the United States.

    What changed? Heston was turned off by the more wild-eyed antics of the Left in the late 1960s and early 70s, and he was clearly not entirely comfortable with the country’s changing social and sexual mores. His diary entries from this period begin to be dappled with curmudgeonly asides about Gloria Steinem, “ball-cutting” Barbara Walters and the large number of anti-government films being made. He was, likewise, never able to relinquish his support for the Vietnam War – in this instance, though, he was right about America’s shifting political landscape. The Democratic Party did move away from him on Vietnam. In 1960 and 1964, he voted for Kennedy and Lyndon Johnson, respectively, both pro-war Democrats. When, in 1972, he was presented with a choice between Richard Nixon and George McGovern, who pledged to end the war immediately, he chose the warrior Nixon. But there was always something essentially conservative at Heston’s core, as his distaste for radical action during King’s march on Washington showed. William Wyler caught this in The Big Country in which Heston plays the foil to Gregory Peck’s idealistic protagonist. The film, though ostensibly a western about two rival families and the outsider who comes between them, is really a parable about the two opposing sides of American political thought, with Heston’s conservative on one side and Peck’s liberal on the other. Peck plays a boat captain from the east, come west to marry his sweetheart. Though personally unafraid of violence, he is committed to using it only as a last resort, preferring to broker a deal that will benefit both families. Heston plays the hard-boiled, no-nonsense foreman of the Terrill ranch, Steve Leech, who insists that violence must be met with violence – that, in a land without laws or policemen, order can only be maintained through strength. Since the movie was directed by Wyler and produced by Peck, both lifelong Democrats, the liberal naturally wins the ideological argument. Tellingly, though, when Peck and Heston finally have it out, in an epic battle of moonlit fisticuffs, neither one wins, pummelling each other till they can barely stand but never scoring a knock-out.

    He was approached on more than one occasion, both by Democrats and Republicans, to run for one of California’s Senate seats. He seriously considered the matter in 1969 but, ultimately, found it impossible to give up his true passion: “The thought of never being able to act again, go onstage, or wait for the first take was simply unbearable”. During the 1980s, however, as his acting career dimmed, he increasingly served as a spokesman for various, mostly conservative, political causes. Like many who moonlight in politics, he was sometimes more passionate than informed. In a CNN debate with Christopher Hitchens in 1991, Heston, arguing in favour of military intervention against Iraq, revealed that he was only roughly aware of where the country was located. (He named Russia and Bahrain as contiguous countries.) After the gun massacre at Columbine High School, in which twelve students and one teacher were killed, Heston, who was then president of the National Rifle Association, declared, “If there had been even one armed guard in the school he could have saved a lot of lives and perhaps ended the whole thing instantly”. There had been an armed guard at the school.

    It is this role, as president of the NRA, that now defines Heston’s political life, as well as casting a shadow over his acting career. Few today recall his advocacy for Civil Rights or for the National Endowment for the Arts, but nearly everyone can remember him waving a musket over his head and growling, “From my cold, dead hands!” In the light of the mass shooting in Las Vegas, the worst in recent American history, this is particularly damaging. Heston’s voice, his stage training and his screen persona made him an excellent spokesman for the organization, and gave him the chance to stand before a roaring crowd again.

    For all his passion for politics and obvious affection for his family, Heston was a thorough­ly self-involved individual. His acting diaries, as well as his autobiography, In the Arena (1995), beam with self-admiration. Eliot’s failure to remark on such a defining trait, in a biography that runs to nearly 500 pages, is unfortunate, if not uncharacteristic. Eliot prefers to describe rather than to dissect, leaving critical exegesis to others, and also, unfortunately, making numerous factual errors. Most of these mistakes are what you might call unforced errors, minor inaccuracies that are tangential to the story of Heston’s life. In the first page of the prologue, Eliot states that Heston was the longest-running president of the Screen Actors Guild, forgetting that Barry Gordon served a year longer. Later, when discussing Heston’s collaboration with Orson Welles on Touch of Evil (1958), he writes that Welles’s previous film, Man in the Shadow (1958), gave Welles his “first appearance in a Hollywood film in nearly ten years, following 1948’s dis­astrous The Lady from Shanghai”. What about Prince of Foxes(1949), The Black Rose (1950) and Moby Dick (1956)?

    Less forgivable are the errors Eliot makes about his subject’s life, especially since so many of them can be flagged simply by consulting Heston’s acting journals, published in 1976. These include everything from getting dates wrong (Eliot writes that Gore Vidal arrived on the set of Ben-Hur on April 29, 1958 when he actually arrived on April 23) to taking a full 20 lbs off Heston’s weight, to stating that nobody, not even Heston, thought Planet of the Apes was going to do well at the box office. In fact, in a journal entry from October 31, 1967, three months before the film’s premiere, Heston wrote, “We saw APES today, with no score, no looped dialogue, and an unbalanced print. I liked it enormously. I think it may find a bigger audience than anything I’ve done since BEN-HUR”. (He was right about that.)

    Eliot goes most awry when he relates the story of what was probably the greatest crisis in Heston’s long marriage. It occurred in the spring of 1973, as Heston was preparing to go to Spain to appear in The Three Musketeers. Lydia had for several years been suffering from increasingly severe migraines, which made her irritable, leading the couple to bicker. This culminated in a blow-up on April 27 that Heston touchingly described in his diary entry that day:

    This turned out to be one of the very worst days of my life. Everything was wrenched out of joint. For the first time in my life, I believed Lydia would leave me. I spent some bleak hours trying to find some adjustment to it. She didn’t in the end and I don’t think she will, but it isn’t yet over, and may not be for some time. I can’t live without her, as I well know, and it seems she can’t live without me. We must begin with that . . . and end with it, too, I guess.

    Eliot’s comment on this: “Heston had to catch a plane, which was probably a blessing”. But Heston didn’t leave for Europe until May 18, three weeks later. Before he left, Lydia underwent a thyroid operation, hoping it would allev­iate her migraines. Afterwards, Heston sat at her hospital bedside, recording his apprehensions in his diary. Yet Eliot makes it sound as if he was in Spain during this whole episode. This is both an inexplicable confusing of the facts and an unfair account of Heston’s marriage. Heston didn’t arrive in Madrid until well after Lydia’s surgery, and yet Eliot makes it sound as if he was off bending the elbow with Oliver Reed while his wife was all alone in Los Angeles, going under the knife.

    Eliot also tends to assert more than he could ever know about his subject. “He was jolted out of his chair and, red-faced with rage, decided he had to enlist.” “He threw his arms around her, and pulled her so close he could feel her belly pressing into him.” And maybe worst of all: “Heston had to pinch himself to make sure he wasn’t dreaming”. The impression given by all this – both the errors of fact and the unfounded projections of emotion – is that Eliot would rather be writing a novel than a biography.

    Heston lived an extraordinarily rich and exciting life, in no need of dressing up. He served in the Second World War; starred in his first film before he was thirty; marched with Martin Luther King; played tennis with Rod Laver; argued politics with Dwight Macdonald on the White House lawn; travelled to South-East Asia at the height of the Vietnam War; served as an emissary to China and East Berlin; had an acting career that lasted for more than five decades, combined with a marriage that lasted for more than six; and won an Oscar. “I have work, health, happiness, love”, Heston jotted in his diary in 1965. “What else is there?”

    Talent. That was the one gift denied Heston, and it was the gift he craved the most. What Heston’s career before the camera reveals is that acting ability – at least of the kind that Heston so desperately wanted – cannot be achieved through hard work alone. If it could, Heston would have been the greatest actor of his generation. He had all the obviously essential qualities: a handsome face; an athletic body; a rich, resonant voice; intelligence; discipline; and ambition. He also worked tirelessly, in defiance of his limitations. When Stephen Macht, who acted onstage with Heston in A Man for All Seasons, asked him why he kept coming out night after night, despite the fact that the critics panned him so mercilessly, Heston smiled. “Because”, he said, “one day I will get it right.”

     
    Je ne sais pas si vous serez tentés de lire cette longue critique du livre de Marc Eliot. Moi-même, je me suis sentie découragée devant l'entreprise de traduction que je devais faire. J'ai hésité, mais la curiosité étant un de mes traits dominants, je me suis attelée à cette traduction.
     
    Ce travail a été ardu, car certaines expressions et certains mots m'ont donné du fil à retordre ; je n'ai pas trouvé forcément la corrélation en français et j'ai dû adapter sans pour autant trahir ce qu'a voulu dire Graham Daseler. J'espère que vous me pardonnerez. 
    Maintenant que la traduction est faite, je me suis trouvée face à un dilemme : " dois-je publier ou ne pas le faire?". 
     
    J'ai décidé de publier malgré que Graham Daseler ait la dent dure envers Charlton Heston. J'ai l'impression que l'hôpital se moque de la charité. 
    Je ne décolère pas, malgré que mon honnêteté me force à relever une certaine objectivité de sa part, mais je pense qu'il aurait pu s'abstenir de beaucoup de remarques désobligeantes envers Charlton Heston surtout quand il prétend qu'il était dénué de talent et de beaucoup d'autres choses.  
     
    Graham Daseler n'aime pas Charlton Heston, c'est évident....
     
    Mais je compte sur vos réactions et c'est pour cela que je publie ces critiques acerbes.
     
    A la réflexion, pour moi, le seul critique honnête et objectif sur Charlton Heston, était Chuck himself, il suffit de le lire pour en être convaincu.  
     
    Merci spécial à Clarisse qui m'a transmis le lien de ces critiques et son éclairage pour la NDT.

    signature_3.gif

     
    Marc Eliot

    Man for one season

    https://www.the-tls.co.uk/articles/public/charlton-heston-daseler/

    (Article du 11 octobre 2017 )

     

     

     

    295537_533794723337793_1922638486_n.jpg

     

    Charlton Heston n'était pas un comédien protéiforme, comme Marlon Brando ou Paul Newman se renouvelant dans chaque film : voir une performance d'Heston, c'est plus ou moins les voir toutes. Il n'a pas joué particulièrement bien. L'humour semblait lui échapper complètement (un déficit qui, étrangement, le rendait parfait pour le rôle du Cardinal de Richelieu dans l'adaptation de Richard Lester : " TheThree Musketeers "). Comme John Wayne, il y a quelque chose de félin chez lui. Pourtant, alors que Wayne est toujours à l'aise - un lion traque sans partage à travers la savane - Heston est le contraire, toujours tendu, comme un tigre en cage qui attend de se libérer. C'est pourquoi on peut soupçonner les réalisateurs de l'avoir si souvent enchaîné, prisonnier à la cour de Ramsès dans Les dix commandements (1956), galérien dans Ben-Hur (1959), un humain pris dans un zoo inversé dans Planet of the Apes (1968), ou le captif des zombies albinos dans The Omega Man (1971).

     

    La polyvalence qui lui manquait, Heston la compensait par son statut d'icône. Thomas Jefferson, William Clark (de Lewis et Clark), Andrew Jackson, Moïse, Michel-Ange et Gordon de Khartoum - c'était le genre d'hommes qu'il représentait. La raison pour laquelle il ne pouvait pas, comme Brando ou Newman, jouer n'importe qui, c'est qu'il ne semblait pas être n'importe qui. Il était trop grand pour ça. " Si Dieu est venu sur la terre ", a plaisanté un journaliste, " la plupart des cinéphiles ne le croiraient pas à moins qu'il ait ressemblé à Charlton Heston. " Même dans sa forme la plus modérée, sa voix gronde. Au cours de la réalisation des Dix Commandements, Cecil B. DeMille ne savait d'abord pas  à qui s'adresser pour la voix de Dieu, jusqu'à ce qu'il lui semble que le bon interprète était déjà sur le plateau. Quand Moïse parle au Tout-Puissant, dans la scène du buisson ardent, c'est la voix d'Heston qui répond.

     

    Heston est né John Charles Carter le 4 octobre 1923. (Charlton est le nom de jeune fille de sa mère qui lui donna le nom de son nouveau mari, Heston, qu'il gardera plus tard ). Il a grandi dans le Michigan, où son père travaillait dans une scierie. C'était une enfance ressemblant à celle de Nick Adams, pleine de chasse, de pêche et de marche à travers les bois. Toute sa vie, Heston idéalisera sa jeunesse, écrivant, plus de soixante ans plus tard : «les grandes cathédrales moussues de pins centenaires» près de chez lui et, fendant des bûches en «piles de petits bois odorants» pour que sa mère puisse cuisiner le dîner. Puis, quand il eut dix ans, ses parents ont divorcé. Sa mère s'est remariée et, après une série de déménagements, ils se sont retrouvés à Chicago, où Heston, un paysan différent des autres enfants, se sentant mal à l'aise et déplacé. Il n'a plus revu son père pendant dix ans. Marc Eliot, dans sa biographie : Charlton Heston: la dernière icône d'Hollywood, fait valoir que ce divorce était l'événement central dans la vie d'Heston. "Le petit garçon a tout perdu", écrit Eliot, "son chien, ses bois bien-aimés, son vrai père, même son nom".

     

    Il est probable qu'à la suite de ce divorce, il résultera qu'Heston se cramponnera étroitement à sa propre femme et à ses enfants. Il a été marié à la même femme pendant soixante-quatre ans, a presque toujours emmené sa famille avec lui quand il était en déplacement, et a préféré les soirées à la maison avec ses enfants aux fêtes d'Hollywood.  Il suffit de se tourner vers ses journaux intimes pour voir à quel point il était un mari et un père aimants, même s'il pouvait parfois être plutôt autosuffisant à ce sujet. "Je doute que je puisse être à la fois, un père de famille et un artiste totalement dévoué ", a-t-il dit dans un article. «Je préférerais être le premier.» Et pourtant, c'est le divorce de ses parents qui l'a poussé à devenir acteur : «Ce que le jeu m'offrait était la chance d'être beaucoup d'autres personnes. A cette époque, je n'étais pas satisfait d'être moi. . .  Les enfants de parents divorcés le ressentent toujours, c'est-à-dire que, au niveau du  subconscient, ils se sentent responsables ».

     

    vlcsnap-2015-03-13-09h46m30s11.png

    Pas particulièrement populaire à l'école — « timide, maigre, petit, boutonneux et mal habillé » c'est ainsi qu'il se décrira lui-même plus tard  — il était, de son propre aveu, un adolescent solitaire et détestable. Puis un jour, pour rigoler, il a marqué avec un ami, un essai pour un jeu scolaire. Heston écrira plus tard —  cela était quand "j'ai commencé ma vie" —. Il a rencontré sa femme Lydia, lors d'une classe de théâtre pendant sa première année à Northwestern. Ils se sont mariés trois ans plus tard, juste au moment où Heston était sur le point d'embarquer pour les Aléoutiennes dans l'Army Air Corps. (Il s'est enrôlé après Pearl Harbor mais n'a été appelé qu'en 1944.) Lydia était aussi une actrice, et au début de leur mariage, on devinait que l'un d'entre eux aurait la carrière la plus réussie. Elle a eu la première, un agent après avoir déménagé à New York, mais il a pris une plus longue pause, quand il a été engagé dans une production télévisée en direct de Jules César, menant à une série de rôles sur Studio One,  une série d'anthologie de la CBS qui s'était engagée à apporter dans les salons américains, des dramatiques de haut niveau - depuis Shakespeare aux adaptations de Turgenev et George Orwell - . Au cours des années suivantes, alors que la carrière d'acteur d'Heston s'accélérait, Lydia laissa ralentir la sienne.  

    71MRYpKteAL._RI_.jpg 

    Bien qu'il se soit vu comme un acteur new-yorkais engagé, il est allé à Hollywood pour apparaître dans Dark City (1951), un film noir sur un arnaqueur qui est menacé de mort après avoir démasqué le mauvais gars au cours d'une partie de cartes. Il s'est effondré au box-office. Il est parti en Californie pour les essais d'un rôle qu'il n'a pas obtenu quand, en sortant du parking Paramount, il a vu Cecil B. DeMille debout sur les marches du bâtiment qui portait son nom. Bien qu'il n'ait jamais rencontré DeMille auparavant, Heston sourit et salua de sa main pendant qu'il passait. "Qui était-ce?" Demanda DeMille à sa secrétaire. Elle rappela à DeMille qu'il avait vu Dark City la semaine précédente mais qu'il n'avait pas aimé. "Ummm, j'ai aimé tout de suite la façon dont il a salué d'un signe de la main", a répondu DeMille. Il était, en l'occurrence, en train de monter The Greatest Show on Earth (1952), mais n'avait pas été capable de trouver le rôle du directeur du cirque, Brad Braden, un personnage basé sur celui de DeMille lui-même. Aucun acteur, jusqu'ici, n'avait été assez beau ou viril ou assez autoritaire pour satisfaire ses goûts - jusqu'à ce que, DeMille ait vu passer Heston. "Nous ferions mieux de le rencontrer pour parler", a déclaré le directeur.

     

    Pourtant, Heston n'était pas le premier choix de DeMille pour jouer Moïse quatre ans plus tard. Il n'a pas non plus été le premier choix de William Wyler pour jouer Ben-Hur trois ans plus tard. Wyler, ainsi que tout le monde au studio, voulait Marlon Brando pour le rôle. Mais Heston les a eus tous les deux, et ils restent les films déterminants de sa carrière. Les dix commandements jouaient sur les atouts d'Heston — sa voix profonde et stentorienne et son aura d'autorité naturelle — tout en faisant de ses limites en tant qu'acteur, une force. Moïse n'est pas un personnage complexe, et il devient moins compliqué au long du film. Dans la première partie du film, il est animé par des désirs simples et compréhensibles : son amour pour une femme, Nefertiti (Anne Baxter), et son désir de réussir son travail, en construisant une ville égyptienne. Dans la seconde, il est poussé uniquement par sa dévotion à Dieu. Ses autres motivations tombent, et avec elles disparaissent toutes les manifestations extérieures de l'émotion autre que la détermination puissante. L'une des raisons pour lesquelles il est si difficile aujourd'hui d'imaginer quelqu'un d'autre dans le rôle de Moïse est qu'un acteur plus polyvalent - un Brando, un Burt Lancaster, un Kirk Douglas - aurait essayé d'en faire trop, le rendant plus nuancé, plus humain. Moïse n'est pas un personnage nuancé. Il est une icône religieuse rendue sur pellicule.

     

    Ben-Hur était plus malléable. Wyler était un réalisateur difficile à satisfaire, notoirement pour reprendre et repasser même les plans les plus simples, parfois des dizaines de fois, jusqu'à ce que les acteurs réalisent ce qu'il voulait. Ce que c'était, Wyler lui-même ne pouvait pas toujours le dire. Pour une scène, il avait fait répéter à Heston, la phrase  "Je suis un Juif !" seize fois avant qu'il ne soit satisfait. Heston n'était pas le moins découragé. "Willy est le réalisateur le plus dur pour lequel j'ai travaillé", écrit-il dans son journal pendant le tournage, "mais je pense qu'il est le meilleur."  Wyler a exploité l'intensité d'Heston mieux que n'importe quel metteur en scène avant ou après,  gardant l'angoisse de son personnage  - sauf pour les scènes idiotes avec Jésus -  le laissant se transformer.

    Ben-Hur a fait gagner à Heston un Oscar du me)illeur acteur, et il a assuré sa réputation en tant qu'une des stars principales d'Hollywood. Il a également établi une norme périlleuse à suivre. Après s'être imposé avec un tel engouement cinématographique, Heston a eu du mal à accepter des projets moins intéressants, ce qui l'a amené à apparaître dans toute une série d'épopées : El Cid (1961), 55 Days at Peking (1963), The War Lord (1965) , Khartoum (1966).

     

    Il est également devenu la proie de l'un des vices les plus pernicieux de l'action : le besoin d'être aimé par son public. Sympathiser avec son caractère est une chose ; l'admirer entièrement en est une autre. Et insister pour que le public admire votre personnage - pas seulement en tant que création dramatique mais en tant qu'être humain - est une forme de vanité particulièrement auto-destructrice. Un bon acteur doit être prêt à jouer des canailles, des crétins et des lâches. Cet Heston n'était pas disposé à le faire. Plutôt l'inverse, en fait. "J'ai toujours été fier de la chance que j'ai eue de jouer de vrais grands hommes", se vantait-il dans son autobiographie.

     

    Qu'Heston n'ait jamais atteint le niveau de superstar de Wayne,  a moins à voir avec le talent qu'avec l'époque. Wayne et ses collègues - Spencer Tracy, Gary Cooper et Clark Gable, entre autres - ont eu la chance de poursuivre leur carrière grâce au système des studios, ils étaient assurés d'avoir de bons scripts, ainsi que de bons directeurs pour les diriger. Ce n'est pas par hasard que la décennie la plus fructueuse de la carrière d'Heston a été celle des années 1950 : la fin de l'ère des studios. Au cours de cette période, il a été dirigé par DeMille (deux fois), Wyler (deux fois) et Orson Welles - pour ne nommer que les géants - ainsi que King Vidor, Rudolph Maté et William Dieterle. Au cours des décennies suivantes, les noms des réalisateurs devinrent considérablement moins augustes - Heston travailla avec Sam Peckinpah avant sa première consécration (NDT) et avec Carol Reed bien après la sienne.(NDT)  

    NDTla première consécration de Peckinpah fut le film "La Horde sauvage " (1969) et celle de Carol Reed pour le film "Le troisième homme" (1949)

    Pourtant, Heston a pris le jeu très au sérieux. Comme le rappelle Eliot, Heston a construit ses personnages de l'extérieur, passant des semaines à chercher les types de vêtements et les accessoires qu'il pourrait porter avant de monter sur un plateau. En se préparant à jouer des personnages historiques, comme il le faisait si souvent, Heston se documentait à travers la bibliothèque. Avant d'apparaître dans les dix commandements, il a lu vingt-deux livres sur Moïse, en plus de l'Ancien Testament. Et il cherchait activement des réalisateurs dont, pensait-il, il pourrait apprendre, y compris sur scène à laquelle il s'est inhabituellement consacré " Je dois d'une manière ou d'une autre aller voir Olivier, ou le faire venir", confiait-il à son journal, pendant les répétitions pour The Tumbler. "Il ne doit pas être satisfait de ma compétence. Si je dois atteindre quelque chose de créatif de façon exceptionnelle, cela doit sûrement arriver avec cette pièce, et ce metteur en scène ". La pièce a fermé à Broadway après cinq représentations.

     

    Capture3.JPG

    Heston s'est mesuré aux côtés d'Olivier et Brando, pas Tracy et Wayne. En conséquence, il a souvent choisi des rôles pour lesquels il n'était pas idéalement adapté. Quand les critiques négatives sur The Agony et The Ecstasy (1965) ont commencé à arriver, Heston était incapable de comprendre ce qui s'était passé. " Cela commence à me déranger un peu ", écrit-il dans son journal. " Je suis bon dans ce film. Si ce n'est pas remarqué, il y a quelque chose de sanglant quelque part ". Le truc sur lequel Heston ne peut pas tout à fait mettre le doigt, est lui-même. Son Michelangelo est aussi sans vie qu'un bloc de marbre de Carrare, exempts tous les deux de la mélancolie célèbre de l'artiste, aussi bien que la sorte de soif créative qui permettait à un homme de passer quatre ans à chanceler 65 pieds au-dessus de la terre avec la peinture dégoulinant dans ses yeux, pour décorer un plafond.

     

    Un an plus tard, Heston a été découragé lorsque Paul Scofield a été choisi pour A Man for all saisons : « C'est trop mauvais ; Je sais que je pourrais le faire mieux. Vraiment je le ferais ". Malheureusement pour lui, il finit par apparaître dans une adaptation télévisée de la pièce, provoquant ainsi des comparaisons entre son Thomas More et celui de Scofield ce qui était non seulement possible mais inévitable. Extérieurement, au moins, Heston est la plus grande performance - tout est plus grand : sa voix, ses mouvements, les expressions sur son visage. Scofield joue More avec une sérénité semblable à celle d'un moine, à l'exception d'une seule, brève ouverture de son caractère, quand More réprouve la cour qui vient de finir de le juger. On pourrait aussi bien comparer un Vermeer au dessin d'un enfant. Après que Richard Rich ait témoigné contre lui, More questionne Rich à propos du pendentif autour de son cou. En apprenant qu'il s'agit de la chaîne du procureur général du pays de Galles, More dit à Rich : «Pourquoi Richard, il ne profite à aucun homme de donner son âme pour le monde entier, mais pour le Pays de Galles? ". Heston livre la réprimande comme une doublure d'un club de comédie, arrachant le pendentif de la poitrine de Rich et le jetant à terre avec dégoût. Scofield le dit tristement, à la manière d'un docteur pronostiquant un mauvais diagnostic, méprisant Rich et le plaignant en même temps.

    En tant qu'acteur, Heston a été mieux servi par des films comme The Big CountryThe Wreck of the Mary Deare  (1959), Will Penny (1968) et Midway (1976), capitalisant sur sa présence imposante à l'écran tout en appelant à l'émotion. La meilleure performance d'Heston, ainsi que celle qu'il admirait le plus, était son interprétation du cow-boy Will Penny dans le film du même nom. Penny est un homme peu bavard, avec peu d'amis et encore moins de biens, un cow-boy qui rebondit d'un emploi à l'autre, ses meilleures années déjà derrière lui. Contrairement à d'autres personnages d'Heston, cependant, Penny semble à l'aise avec sa vie. La tension qui est habituellement si marquée dans ses performances est, dans Penny, introuvable. À un moment donné, un jeune cow-boy se bat avec Penny, pour finir dans la poussière. Quand il se plaint que Penny ne se bat pas correctement, Heston répond: " tu es celui qui est en panne ". Un autre acteur aurait peut-être franchi cette ligne en menaçant ou l'aurait joué comme une provocation, mais Heston le dit d'un ton neutre, pas impressionné. Il est là depuis trop longtemps pour s'énerver sur un tel jeu de mains.

    c.jpg

    Quand il est venu à la politique, Heston aimait citer son ami Ronald Reagan, déclarant qu'il n'avait pas quitté le Parti démocrate, le Parti démocrate l'avait quitté. Ce genre d'explication d'autocollant  de voiture, n'était pas plus crédible venant d'Heston que de Reagan. Au début de sa vie, Heston n'était pas seulement un libéral mais, en fait, plus libéral que la plupart des démocrates de l'époque. En 1961, contre la volonté du service de publicité de MGM, il a accroché un panneau publicitaire sur ses épaules sur lequel on pouvait lire :  "TOUS LES HOMMES SONT CRÉÉS ÉGAUX" et, avec un vieux copain de New York, il a défilé dans les rues d'Oklahoma City pour protester contre la ségrégation des restaurants de la ville. Deux ans plus tard, quand Martin Luther King Jr a conduit sa marche sur Washington pour l'emploi et la liberté, Heston a marché dans la première rangée, directement derrière King. Alors que Marlon Brando invitait le contingent hollywoodien, qui comprenait Sidney Poitier, Paul Newman, Harry Belafonte et Burt Lancaster, à faire une sorte de démonstration provocante (comme s'enchaîner au Jefferson Memorial), Heston a soutenu qu'une telle action ne ferait que détourner le message de King, les faisant ressembler à un groupe capricieux, venant grossir les radicaux. Le groupe, sensiblement, a écouté Heston plutôt que Brando. Le plus surprenant - du moins pour ceux qui s'en souviennent, des années plus tard, en tant que président de la National Rifle Association -, il a fait pression pour l'adoption de la Loi de 1968 sur le contrôle des armes à feu, qui reste l'une des lois sur les armes à feu les plus strictes adoptées aux États-Unis.

     vlcsnap-2015-03-13-09h47m50s41.png

    Qu'est ce qui avait changé ? À la fin des années 1960 et au début des années 70, Heston a été découragé par les bouffonneries les plus folles de la gauche, et clairement,  il n'était pas complètement à l'aise avec les moeurs sociales et sexuelles changeantes du pays. Ses entrées dans le journal de cette période commencent à être entâchées de mesquineries à propos de Gloria Steinem (1), de «ball-cutting» Barbara Walters (2) et du grand nombre de films anti-gouvernementaux en cours de réalisation. De même, il ne fut jamais capable de renoncer à son soutien à la guerre du Vietnam - dans ce cas, cependant, il avait raison sur le paysage politique changeant de l'Amérique. Le Parti démocrate s'est éloigné de lui au Vietnam. En 1960 et 1964, il a voté pour Kennedy et Lyndon Johnson, respectivement démocrates pro-guerre. Quand, en 1972, il eut le choix entre Richard Nixon et George McGovern, qui s'engagèrent à mettre immédiatement fin à la guerre, il choisit le guerrier Nixon. Mais il y avait toujours quelque chose de fondamentalement conservateur au cœur d'Heston, comme l'a montré son dégoût pour l'action radicale pendant la marche de King sur Washington. William Wyler l'a capté dans The Big Country dans lequel Heston joue le rôle de l'adversaire de l'idéaliste Gregory Peck. Le film, bien que ostensiblement un western sur deux familles rivales et l'outsider qui se trouve entre eux, est vraiment une parabole sur les deux côtés opposés de la pensée politique américaine, avec le conservatisme d'Heston d'un côté et le libéralisme de Peck de l'autre. Peck joue un capitaine de bateau de l'Est, venant à l'Ouest pour épouser son amour. Bien qu'il n'ait personnellement pas peur de la violence, il s'est engagé à l'utiliser en dernier recours, préférant négocier un accord qui profitera aux deux familles. Heston incarne Steve Leech, le contremaître dur et rusé du ranch Terrill, qui insiste sur le fait que la violence doit être brutale - que, dans un pays sans lois ni policiers, l'ordre ne peut être maintenu que par la force. Depuis que le film a été réalisé par Wyler et produit par Peck, les deux Démocrates perpétuels, le libéralisme gagne naturellement sur l'argument idéologique. Fait révélateur, cependant, Peck et Heston s'en sont finalement sortis, quand dans une bataille épique à coups de poings au clair de lune, ni l'un ni l'autre ne gagne, se battant jusqu'à ce qu'ils puissent à peine se tenir debout mais ne jamais marquer un knock-out.

    vlcsnap-2015-03-13-09h43m54s239.png

    Il a été approché à plus d'une occasion, à la fois par les démocrates et les républicains, pour se présenter à l'un des sièges au Sénat californien. Il a sérieusement réfléchi à la question en 1969, mais a fini par trouver impossible d'abandonner sa véritable passion : L'idée de ne jamais pouvoir agir à nouveau, de monter sur scène ou d'attendre la première prise lui était simplement insupportable. Au cours des années 1980, cependant, alors que sa carrière d'acteur diminuait, il servait de plus en plus de porte-parole pour diverses causes politiques, pour la plupart conservatrices. Comme beaucoup de ceux qui font la lumière en politique, il était parfois plus passionné qu'informé. Dans un débat de CNN avec Christopher Hitchens en 1991, Heston, plaidant en faveur d'une intervention militaire contre l'Irak, a révélé qu'il ne connaissait quasiment que l'endroit où se trouvait le pays. (Il a nommé la Russie et Bahreïn comme pays contigus.) Après le massacre à Columbine High School, où douze étudiants et un enseignant ont été tués, Heston, qui était alors président de la National Rifle Association, a déclaré : "S'il y avait eu même un garde armé à l'école on aurait pu sauver beaucoup de vies et peut-être mettre fin à tout ça instantanément ". Il y avait un garde armé à l'école.

     

    C'est ce rôle, en tant que président de la NRA, qui définit maintenant la vie politique d'Heston, tout en jetant une ombre sur sa carrière d'acteur. Rares sont ceux qui se souviennent aujourd'hui de son plaidoyer en faveur des droits civiques ou du National Endowment for the Arts, mais presque tout le monde se souvient de lui brandissant un mousquet au-dessus de la tête et grognant : «De mes mains froides et mortes! ". A la lumière du massacre de masse de Las Vegas, le pire de l'histoire américaine récente, c'est particulièrement dommageable. La voix d'Heston, sa formation sur scène et son personnage à l'écran en ont fait un excellent porte-parole de l'organisation et lui ont donné l'occasion de se présenter à nouveau devant une foule rugissante.

     

    Pour toute sa passion pour la politique et l'affection évidente pour sa famille, Heston était un homme complètement impliqué. Ses journaux intimes, ainsi que son autobiographie, In the Arena (1995), rayonnent d'admiration. L'absence d'Eliot à commenter un trait aussi définitif, dans une biographie de près de 500 pages, est regrettable, sinon inhabituelle. Eliot préfère décrire plutôt que disséquer, laissant l'exégèse critique aux autres et, malheureusement, faisant de nombreuses erreurs factuelles. La plupart de ces erreurs sont ce que vous pourriez appeler des erreurs non forcées, des inexactitudes mineures qui sont tangentielles à l'histoire de la vie d'Heston. Dans la première page du prologue Eliot déclare : Heston était le président au plus long mandat à la Screen Actors Guild, oubliant que Barry Gordon a servi un an de plus. Plus tard, en discutant la collaboration d'Heston avec Orson Welles sur Touch of Evil (1958), il écrit que le  précédent film de Welles, Man in the Shadow  (1958), a donné à Welles sa « première apparition dans un film hollywoodien depuis près de dix ans après le désastreux La Dame de Shanghai (1948). Qu'en est-il de Prince of Foxes (1949), de The Black Rose (1950) et de Moby Dick (1956)?

     

    Les erreurs qu'Eliot commet à propos de la vie de son sujet sont d'autant moins pardonnables,  que bon nombre d'entre elles peuvent être vérifiées simplement en consultant les journaux intermédiaires d'Heston, publiés en 1976. Ceux-ci permettent de ne pas se tromper de dates (Eliot écrit que Gore Vidal est arrivé sur le plateau de Ben-Hur le 29 avril 1958, quand il est arrivé le 23 avril) ensuite, sur la prise de poids d'Heston, déclarant que personne, pas même Heston, pensait que Planet of the Apes allait bien se placer au box-office.  En fait, dans un article du 31 octobre 1967, trois mois avant la première du film, Heston écrivait : " Nous avons vu APES aujourd'hui, sans partition, sans dialogue en boucle et avec un tournage déséquilibré. Je l'ai aimé énormément. Je pense que ça peut être pour un public plus large que tout ce que j'ai fait depuis BEN-HUR ". (Il avait raison à ce sujet.)

     

    Eliot va de travers quand il raconte l'histoire de ce qui était probablement la plus grande crise dans le long mariage d'Heston. C'est arrivé au printemps de 1973, alors qu'Heston se préparait à aller en Espagne pour apparaître dans Les Trois Mousquetaires. Lydia souffrait de migraines de plus en plus sévères depuis plusieurs années, ce qui la rendait irritable, conduisant le couple à se quereller. Cela a abouti à une explosion le 27 avril qu'Heston décrit avec émotion dans son journal de bord ce jour-là :

    ‹‹ Cela s'est avéré être l'un des pires jours de ma vie. Tout a été arraché de notre union. Pour la première fois de ma vie, je pensais que Lydia me quitterait. J'ai passé quelques heures mornes à essayer de trouver un ajustement. Elle ne l'a pas fait à la fin et je ne pense pas qu'elle le fera, mais ce n'est pas encore fini, et peut-être pas pour un certain temps. Je ne peux pas vivre sans elle, comme je le sais, et elle ne semble pas pouvoir vivre sans moi. Nous devons faire avec cela. . . et finir avec, aussi, je suppose.››

    Le commentaire d'Eliot sur ceci : " Heston a dû attraper un avion, qui était probablement une bénédiction ". Mais Heston n'est parti pour l'Europe que le 18 mai, trois semaines plus tard. Avant son départ, Lydia a subi une opération thyroïdienne, espérant que cela soulagerait ses migraines. Après, Heston s'est assis à son chevet à l'hôpital, enregistrant ses appréhensions dans son journal intime. Pourtant, Eliot donne l'impression qu'il était en Espagne pendant tout cet épisode. C'est à la fois une confusion inexplicable des faits et un compte rendu injuste du mariage d'Heston. Heston n'est arrivé à Madrid que bien après l'opération de Lydia, mais Eliot donne l'impression qu'il lève le coude avec Oliver Reed pendant que sa femme était seule à Los Angeles, se faisant opérer. 

    Eliot a aussi tendance à affirmer plus qu'il ne pourra jamais connaître son sujet. "Il a été secoué de sa chaise et, rougi par la rage, il a décidé qu'il devait s'enrôler." "Il l'a serrée dans ses bras et l'a tirée si près qu'il pouvait sentir son ventre se presser contre lui." Et peut-être le pire de tout :  " Heston a dû se pincer pour s'assurer qu'il ne rêvait pas".  L'impression donnée par tout cela - à la fois les erreurs de faits et les projections non fondées de l'émotion - est qu'Eliot préfère écrire un roman plutôt qu'une biographie.

     

    Heston a vécu une vie extraordinairement riche et passionnante, sans avoir besoin de travestir. Il a servi pendant la Seconde Guerre mondiale ; joué dans son premier film avant l'âge de trente ans ; marcha avec Martin Luther King ; joué au tennis avec Rod Laver ; discuté de politique avec Dwight Macdonald sur la pelouse de la Maison Blanche ; voyagé en Asie du Sud-Est au plus fort de la guerre du Vietnam ; servi comme émissaire en Chine et à Berlin-Est ; a eu une carrière d'acteur qui a duré plus de cinq décennies combinée avec un mariage qui a duré plus de six décennies ; et a gagné un Oscar. " J'ai du travail, la santé, le bonheur, l'amour ", notait Heston dans son journal en 1965. " Que vouloir de plus ? "

    PDVD_048.jpg 

    Le talent. C'était le seul cadeau refusé à Heston, et c'était le cadeau dont il avait le plus envie. Ce que la carrière d'Heston révèle avant la caméra, c'est que la capacité d'agir - au moins de la façon qu'Heston aurait voulu si désespérément - ne peut pas être atteinte par le seul travail dur. Si c'était le cas, Heston aurait été le plus grand acteur de sa génération. Il avait toutes les qualités évidemment essentielles : un beau visage; un corps athlétique ; une voix riche et résonnante ; l'intelligence ; disciplines  et l'ambition. Il a également travaillé sans relâche, au mépris de ses limites. Quand Stephen Macht, qui a joué sur scène avec Heston dans A Man for all seasons, lui a demandé pourquoi il continuait à venir soir après soir, en dépit du fait que les critiques l'ont  flagellé si impitoyablement, Heston a souri. " Parce que, " dit-il, " un jour, je ferai bien les choses ".

     

    (1) Gloria Steinem : journaliste et féministe des années 1970. Elle a fait pression pour une législation visant à assurer l'égalité des races et des sexes et a contribué à forger les plates-formes démocratiques de plusieurs élections en tant que membre du Comité national démocrate.

    (2) Barbara Walters : autre journaliste et animatrice de télévision de la même période.

     

     

  • MARC ELIOT : "Charlton Heston : Hollywood's Last Icon" une autre critique littéraire

     

    "

     

    http://www.realclearbooks.com/articles/2017/05/25/life_of_charlton_heston_110112.html?utm_source=RCP+Carl+Cannon%27s+Morning+Note&utm_campaign=2fd791c61e-EMAIL_CAMPAIGN_2016_11_11&utm_medium=email&utm_term=0_a4db5f2336-2fd791c61e-83681325

     

    " Le grain de sel " de Renaud sera d'un grand secours, pour démêler ce qui peut l'être dans toutes ces publications de critiques littéraires sur le livre de Marc Eliot.

    Toutes sont sur un mode convenu, sans " véritable " critique à proprement parlé. Vendre le livre étant le but premier bien sûr, juste ce qu'il faut pour attirer le chaland.  mais une véritable analyse en profondeur du livre de Marc, n'aurait rien eu d'injurieux ni fait démériter un biographe faisant son travail honnêtement. Brosser l'auteur dans le sens du poil peut être sympathique, mais ne lui rend pas forcément service.

    N'ayant pas une version française du livre de Marc, il m'est bien difficile d'exprimer mon propre sentiment et de ce fait, à moins d'être capable de lire dans le texte d'origine, je dois faire confiance à ces spécialistes de la critique littéraire.

    Marc m'a promis que le livre serait traduit en français et qu'il doit rencontrer son éditeur pour cela, il me préviendra quand il viendra à Paris.

    Alors j'attends !!!

    CHARLTONHESTON photo Real Clear  mars.jpg

     

     
    L'épreuve décisive d'une biographie est si le lecteur peut déposer le livre et penser que l'auteur a respecté   le sujet. C'est une chose difficile à faire et la plupart des biographes échouent. Pas ici. La plupart des lecteurs de "Charlton Heston: Hollywood's Last Icon" de Marc Eliot (HarperCollins, 2017) auront l'impression d'avoir rencontré l'acteur.
     
    Lorsqu'il a eu 10 ans, les parents d'Heston ont divorcé et sa mère s'est remariée, en donnant à son fils un nouveau prénom et nom. Comme pour beaucoup d'enfants, le divorce de ses parents a été un traumatisme qui affectera l'acteur pour le reste de sa vie. Il a fréquenté Northwestern University où il s'est spécialisé dans le théâtre. Il n'a pas été diplômé en raison de son service dans les forces aériennes de l'armée américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, mais il a rencontré l'amour de sa vie, Lydia Clarke, La première fille qu'il a aimée qui est devenue sa femme en 1944. Ils sont restés mariés jusqu'à son décès en 2008.
     
    Après la guerre, Heston et sa femme se sont installés à New York pour devenir acteurs de la scène et de la télévision en direct. Heston parvenait difficilement à travailler et Lydia trouvait plus de travail que son mari. C'est alors que le succès a soudainement frappé. Heston a fait un film, Dark City (1950) pour compléter son travail à New York, mais en se rendant aux studios Paramount Pictures, il a salué Cecil B. DeMille. Le célèbre producteur/réalisateur décide d'engager Heston pour un rôle dans The Greatest Show on Earth (1952), mais il a été impressionné par l'assurance qu'a montrée l'acteur à ce moment et a reconsidéré sa décision en lui offrant le rôle principal. Le film a remporté l'Oscar pour la meilleure image. Heston a soudainement obtenu de nombreux rôles, mais beaucoup de projets ne se sont pas réalisés pour diverses raisons. DeMille est intervenu dans sa vie une seconde fois, lui donnant le rôle de Moïse dans Les Dix Commandements (1956)...
     
    Heston a toujours voulu être un acteur, mais maintenant il était une star de cinéma. L'importance de sa popularité en tant qu'acteur principal,  a été de  la fin des années 1950 jusqu'au début des années 1960. Eliot précise que l'épouse et la famille étaient au centre de la vie d'Heston et non la carrière. Lui et son père se sont retrouvés juste avant qu'il parte pour la guerre et se sont rapprochés pendant cette période. La carrière de Lydia Heston s'était effacée et elle a décidé de devenir une femme et une mère à plein temps. Renoncer à sa carrière, cependant, est restée une décision qui a perturbé leur mariage durant des années. Heston a remporté l'Oscar du meilleur acteur pour Ben-Hur (1959) et a utilisé l'argent de ce film pour construire une impressionnante résidence au sommet d'une colline moderne à Beverly Hills. Sa carrière a commencé à diminuer au milieu des années 1960. Il était un acteur capable - on ne gagne pas un Oscar du meilleur acteur par accident - mais Heston avait une portée limitée. Il n'avait pas fait de film romantique  ou de la comédie. Il a préféré l'action, le drame et les épopées historiques, mais une volonté d'expérimenter avec différents genres comme la science-fiction et les films-catastrophe qui auraient pu sembler inférieurs pour un acteur de sa stature, ont rajeuni sa carrière. Le film-clé a été Planet of the Apes (1968), mais The Omega Man (1971), Airport 1975 (1974) et Earthquake (1974) ont prolongé sa carrière.
     
    Heston a toujours été un bon citoyen. Au sommet du box-office, il a défilé pour les droits civils bien que les gens l'aient averti qu'il mettrait sa carrière en danger. Il est également devenu actif dans la Screen Actors Guild, notamment en tant que président de cette Association. De démocrate à l'époque, il a changé de politique en devenant républicain. Plus tard, il est devenu président de la National Rifle Association.  Eliot et les enfants d'Heston croient que son association avec la NRA conservatrice a impacté la carrière d'Heston dans le Hollywood libéral. Bien que cela soit vrai, en particulier dans le refus de l'American Film Institute de lui décerner son Life Achievement Award malgré son travail accompli dans cette organisation, d'autres facteurs semblent avoir joué un rôle plus important pour ses options de carrière en décroissance.
     
    Il vieillissait et Hollywood adorait les jeunes. De plus, au début des années 1980, il a entamé une querelle publique avec Ed Asner - un successeur en tant que président de SAG - en matière de travail. Eliot explique bien pourquoi être controversé de part et d'autre de la fracture politique peut nuire à une carrière d'acteur. La querelle a même nui aux  carrières des deux hommes. Heston a continué à obtenir des emplois, mais plus à la télévision qu'au cinéma. Au fur et à mesure qu'il vieillissait, ses rôles au cinéma étaient des participations ou des apparitions de soutien. Son association avec la NRA s'est bien déroulée après le déclin de sa carrière. D'autres commentateurs de ce livre ont noté que, dans les entretiens, Heston a précisé qu'il n'avait jamais cru que la NRA avait nui à sa carrière. Même si cela était, se plaindre serait indigne. Sa carrière l'a rendu riche et lui a offert des occasions de s'exprimer sur des questions publiques. Ce type de personnage et la décence qui a personnifié Heston entrent en ligne de compte. Vous pouvez l'aimer, même si vous êtes en désaccord avec lui.
     
    Eliot apporte beaucoup de compétences et d'expertise à cette biographie. Comme beaucoup d'acteurs, Heston a donné de nombreuses interviews à diverses publications médiatiques, et le biographe les a bien exploitées. La famille Heston a coopéré avec ce projet, qui a aidé Eliot à développer le côté humain et privé de l'acteur avec beaucoup d'histoires privées et familiales. Heston a conservé un journal et écrit des mémoires qui lui donnent la parole. La famille Heston a même fourni la plupart des photographies dans ce projet. Ce livre est le dix-huitième d'Eliot, la plupart des autres étant sur l'industrie du divertissement. En conséquence, il est capable d'expliquer les éléments techniques du cinéma sans en approfondir le jargon professionnel. L'écriture est engageante, et même la structure de la biographie est convaincante. Les douze à treize pages par chapitre sont faciles à lire et encouragent le lecteur à continuer...
     
    Bref ! une longue histoire, c'est un livre instructif et distrayant.
     
    Nicholas Evan Sarantakes est un historien avec cinq livres à son nom. Son travail le plus récent est Making Patton : The Epic Journey de Classic War Film to the Silver Screen
  • NI CHARLTON HESTON " de mes mains froides et mortes..." NI SES FILMS N'OBTIENNENT CE QUI LEUR EST DÛ

     

    Jusqu'à présent, Marc Eliot m'a transmis des liens vers des critiques de son livre. Je les ai traduites et publiées.

    Pourtant hier, j'ai trouvé fortuitement, cette critique dans AVCLUB. Elle est moins positive que les précédentes, mais certainement plus objective, c'est la raison pour laquelle je l'ai traduite et la publie.

    Mon honnêteté intellectuelle me porte à penser que toutes les opinions peuvent être exprimées et, ce n'est pas faire offense à Marc, si je publie cela.

    J'espère qu'il me le pardonnera.

     

    http://www.avclub.com/review/neither-charlton-hestons-cold-dead-hands-nor-his-f-250652

    1200.jpg

    Mar 13, 2017

     

     

    Dans les premières lignes de " Charlton Heston: Hollywood's Last Icon ", le biographe Marc Eliot se réfère au moment notoire où Heston, star de cinéma - président de la NRA, a tonné que le gouvernement pourrait prendre son fusil "de mes mains froides et mortes ". Commencer ici est un plaidoyer de la part d'Eliot. "Il y avait tellement plus dans la vie d'Heston qu'une seule exclamation ", écrit-il. L'épisode "ne définit pas, selon l'imagination, ce que Charlton Heston était, tout ce qu'il avait accompli dans sa vie extraordinaire, ce qui l'avait construit en tant qu'artiste et l'avait conduit en tant qu'homme ".

    Eliot a raison d'écrire qu'aucune vie ne peut être réduite à un seul moment (bien que quiconque lise une biographie d'Heston,  soit conscient que l'homme était plus que ces cinq mots). Mais "Icon" ne fournit pas le genre de portrait complexe que l'introduction promet. Le sujet du livre est une figure extrêmement importante, mais Eliot évite surtout ce qui rend Heston remarquable. Et dans ce qu'il couvre, il offre un aspect superficiel, brouille les contradictions passées et offre des trucs non pertinents au lieu de connaissances significatives.

    Malgré le sous-titre du livre, dont la thèse n'est pas vraiment explorée ou défendue, l'une des plus grandes stars d'Hollywood comme Heston, n'aurait-elle pas conservé une base de fans ? Il est loin d'être une personnalité anodine, mais maintenant il est surtout connu pour les épopées bibliques, un genre qui est tombé en désuétude ; La planète des singes et Soylent Green, toujours regardés mais décidément à part ; Et Touch Of Evil, un chef-d'œuvre où son casting (en tant qu'homme mexicain) est largement considéré comme le plus grand défaut du film. Unique parmi les icônes de l'écran, il est plus intéressant pour sa politique que son travail ou son «histoire», ce qui présente des obstacles évidents pour une biographie. Sa vie privée a semblé béatement, exempte de drame ; Il s'est marié jeune et heureusement (et a été étonnamment timide en grandissant, s'inventant une petite amie en portant un bracelet avec des initiales de fille inventée), et il a été prudent avec les films qu'il a faits. Sachant que le public l'aimait dans des rôles héroïques et des épopées historiques, il a privilégié  ces personnages jusqu'à ce qu'il ait passé l'âge, avec quelques excursions sur scène pour jouer les mêmes rôles à plusieurs reprises. Bien qu'il soit indéniablement charismatique et capable d'attirer l'attention sur d'énormes projets(quelque chose que vous ne pouvez pas dire d'acteurs plus nuancés), malgré cela,  il lui a manqué des grandes personnalités tels des collaborateurs comme DeMille et Welles. Il était tellement carré, qu'Eliot cite quelqu'un disant " qu'il aurait pu tomber d'un utérus cubique ".

    Ce manque de conflit serait délicat pour n'importe quel écrivain, mais Eliot s'entend évidemment aussi pour le drame, essayant de préparer le terrain du moment, au détriment d'un récit plus cohérent. À un moment donné, notant une diminution de la popularité d'Heston, il écrit: «Une ligne de carrière descendante après un succès relativement tôt n'est pas inhabituelle à Hollywood ... les rendements décroissants sont la norme dans une industrie où la jeunesse est le produit le plus vendable. Quelques pages plus tard, le coup de Midway "a aidé à réaffirmer la place d'Heston dans la hiérarchie des stars d'Hollywood avec le pouvoir de rester." Il soutient que Heston a perdu des contrats en raison de ses croyances de droite, tout en notant qu'il était trop vieux pour les jouer, et tout en mentionnant les prix qui l'avaient honoré pour l'ensemble de ses réalisations.

    Il y a un sentiment qu'Eliot est simplement en train de passer par des hésitations, c'est-à-dire qu'après avoir écrit les Bios de John Wayne, Clint Eastwood, Steve McQueen et une douzaine d'autres, il réfléchissait simplement pour un autre homme viril  plutôt que motivé par un véritable intérêt pour son sujet. Le livre est rempli de détails inutiles, comme lorsque Heston est nommé l'une des 25 meilleures stars de l'année et Eliot cite tous les noms précédents. C'est comme si sa recherche était utilisée pour obscurcir un manque de perspicacité, parfois de manière perversement hilarante. À un moment donné, une note de bas de page explique que Star Wars, «plus tard retitré Star Wars : Episode IV-A New Hope», a bénéficié du boom de la science-fiction des post-Apes et que « les deux films sont devenus des franchises de longue durée ». Qui le savait ?

    Quelque chose de révélateur : Eliot montre un petit jugement éditorial, donnant à l'activisme d'Heston pour les droits civiques, la même attention et l'espace que pour ses films obscurs. À un moment donné, il glisse au-delà d'une lettre ouverte dans laquelle Heston appelle à un plus grand contrôle des armes à feu dans le sillage des assassinats de Martin Luther King Jr. et Robert F. Kennedy. Trop de temps est consacré à sa carrière de cinéaste, d'autant plus que quelques-uns de ses films moins connus semblent dignes de redécouverte. Même les fans pourraient trouver cela laborieux et sauter des pages pour avancer, et c'est particulièrement impardonnable car cela signifie qu'Heston ne s'implique qu'avec la NRA dans environ 50 pages.

    Honnêtement, ce sujet devrait remplir un volume seul. " Icon " dessine une ligne crédible de Heston, qui a fait campagne pour des candidats pro-armes, a attiré d'énormes foules et a voulu être envoyé à des élections rapprochées - au pouvoir actuel de la NRA, mais Eliot n'est pas intéressé par le résultat d'une des tendances politiques les plus conséquentes durant ces 50 dernières années. Il se moque des commentaires de Wayne LaPierre et du fils d'Heston, Fraser («Je ne pense pas qu'il ait commis une erreur en le soutenant, mais peut-être est-il allé un peu plus loin qu'il ne l'aurait dû.»), revenant de toute analyse ou contexte plus approfondi. Un problème similaire a entravé une récente biographie de George Lucas, mais les enjeux sont évidemment plus élevés ici, littéralement la vie et la mort.

    Je comprends qu'Eliot veuille que les lecteurs puissent voir l'ensemble de la vie de son sujet et tenant Heston, responsable essentiellement du taux de violence armée (qui a connu une baisse à long terme), est une accusation qui ne devrait pas être prise à la légère. Mais son rapport sur cette question est totalement inadéquat, d'autant plus qu'il prétend que la participation d'Heston est due à son désir d'être de retour devant les foules qui le fêtaient,  à une époque où sa carrière était en train de diminuer.  Les «mains froides et mortes» alignent un slogan non différent de «laisser aller mon peuple» au plaisir du public. Beaucoup de biographes voulant rester pertinents, trouvent une intensité dans leur sujet, mais compte tenu de l'impact sur le monde réel que le plaidoyer d'Heston avait eu, c'est une abdication du devoir pour Eliot d'avoir évité de creuser plus profondément.

     

    4053b89648dbff30e826d7995a128938.jpg