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Militantisme politique et Marche sur Washington

  • HOLLYWOOD : QUI EST-CE QUI A MARCHE AVEC KING EN "63" par Carl M. Cannon

    Un article datant de 2013 sur le 50ème anniversaire de la Marche pour les Droits Civiques, porté ce jour à notre connaissance par Hector Meana.

    Et voici une petite traduction "Google translate et Reverso" que je pense assez fidèle à ce que voulait exprimer le journaliste Carl M. Cannon.

    Je fais cette publication qui n'apporte rien de nouveau en soi, mais qui met en évidence la participation active de Charlton Heston dans l'organisation de la Marche. 

    Pour ceux qui ont oublié Charlton Heston et qui se sont acharnés à effacer non seulement le souvenir de sa personnalité mais avec lui toutes ses actions humanitaires et désintéressées, il est bon parfois de remettre les pendules à l'heure, c'est ce qui ressort dans cet article.  

     

    Hollywood Who's Who Marched With King in '63

    By Carl M. Cannon - August 29, 2013

    https://www.realclearpolitics.com/articles/2013/08/29/hollywood_whos_who_marched_with_king_in_63__119762.html?fbclid=IwAR0iRvmOZDk_0B14A4B3AQepYVJco5qxSPB4utsCCJ2jLnNusZbdMqeSxTw

      

    Les discours de mercredi commémorant le 50e anniversaire de la Marche sur Washington s'effacent déjà des mémoires, les barrières de sécurité du National Mall ont été supprimées, Oprah Winfrey et les autres personnalités qui ont pris la parole ont repris leur travail du jour.

    Sans vouloir manquer de respect à Oprah, à Jamie Foxx, à Forest Whitaker ou à quiconque ayant pris part à cette semaine, le contingent d'étoiles qui est arrivé à D.C. en 1963 devait être vu pour être cru.
     

    À notre époque, les personnalités hollywoodiennes, les acteurs de la télé-réalité et les célébrités sont des présences incontournables dans la vie politique américaine. Parfois, ils sont cohérents et, de temps en temps, courageux. Habituellement, ils suivent le troupeau. Ce n'était pas le cas en 1963, lorsqu'une coterie d'étoiles de la liste A monta à bord d'un «avion de célébrités» à Los Angeles et vint à Washington défendre les droits civiques.

    Harry Belafonte, agissant de concert avec Martin Luther King, a contribué à son organisation et la participation multiraciale de musiciens, acteurs, réalisateurs de films et autres interprètes qui ont répondu à l'appel a constitué un Temple de la renommée des arts américains.

    La chanteuse folk Joan Baez a lancé le programme avec une interprétation inspirée de «We Shall Overcome», l'hymne non officiel du mouvement des droits civiques. Peter, Paul et Mary ont demandé : «Combien de fois un homme doit-il lever les yeux avant de pouvoir voir le ciel ? » Et Odetta Holmes, une star de la musique maintenant presque oubliée, a ému les spectateurs aux larmes avec son hymne flamboyant : «O Freedom».

    «S'ils vous demandent qui vous êtes, leur dit-elle, dites-leur que vous êtes un enfant de Dieu

    Joséphine Baker, qui venait de sa France d'adoption, s'est également produite au Lincoln Memorial. Dans son article du lendemain, publié à cette date il y a 50 ans, le New York Times l'a citée avant de citer Martin Luther King.

    «Vous êtes à la veille d'une victoire complète. Vous ne pouvez pas vous tromper. Le monde est derrière vous! »A déclaré Baker à la foule de 200 000 personnes. Elle a ajouté qu'elle sentait qu'elle voyait un rêve se réaliser sous ses yeux. "Ceci", at-elle ajouté, "est le jour le plus heureux de ma vie."

    Après que Joan Baez ait chanté, Bob Dylan a fait de même. Il était profondément engagé dans le mouvement et avait récemment écrit une ballade intitulée «La mort d'Emmett Till». Ossie Davis s'est également produit au Lincoln Memorial en 1963, aux côtés de la chanteuse de gospel Mahalia Jackson. James Garner, qui avait rencontré son épouse Adlai Stevenson lors d'un rassemblement sept ans plus tôt, a également défilé - tenant la main ce jour-là en solidarité à Diahann Carroll.

    Il suffit de citer tous les noms des célébrités qui sont venues à Washington pour la marche des droits civiques de 1963. L’écrivain James Baldwin est venu avec le pionnier du baseball Jackie Robinson, le producteur hollywoodien Frank Mankiewicz, le chanteur et danseur Sammy Davis Jr. et l’actrice Ruby Dee.

    De nombreux membres afro-américains de la bande de Harry Belafonte, y compris le grand chanteur de calypso, ont été politiquement actifs dans le domaine des droits civiques pendant des années. Parmi cette équipe se trouvaient Lena Horne, Marian Anderson, le célèbre bluesman Josh White et Sidney Poitier, qui fut cette année-là première star de cinéma afro-américaine à remporter un Oscar du meilleur acteur.

    Poitier n'était pas le seul acteur  (ou lauréat d'un Oscar) dans l'avion loué par Belafonte. Marlon Brando, Burt Lancaster, Paul Newman et Joanne Woodward sont tous venus, tout comme Charlton Heston, qui a brillé un peu plus  que le reste de la foule hollywoodienne. Il était plus grand que les autres, bien sûr, et il avait joué Moïse au cinéma - mais ce n'était pas vraiment cela.

    Heston avait fait campagne en 1956 pour Stevenson et en 1960 pour Kennedy. C'était rassurant. Mais pour ceux qui gagnaient leur vie dans l’industrie cinématographique, les auditions anticommunistes du Congrès à Washington et l’épuration des membres présumés du parti à Hollywood avaient un effet dissuasif sur les activités politiques des cinéastes et des acteurs. Pourtant, au même moment, un grand mouvement se construisait à la fin des années 50 et au début des années 60 - et bon nombre des plus grandes stars du cinéma du pays voulaient donner leur renommée et leurs visages à la cause.

    Charlton Heston était l'un des premiers.

    En mai 1961, Heston avait fait le piquet devant un restaurant ségrégé d'Oklahoma City lors d'une manifestation aujourd'hui oubliée, l'une des centaines d'actions de ce type se préparant jusqu'à la marche de Washington. Un jour de mars 1963, la US Information Agency a filmé une table ronde avec Heston, Belafonte, Poitier, Brando et Baldwin. Cela vaut la peine d'être vu, malgré la durée du discours de Belafonte (et peut être vu ici (1) , grâce à C-SPAN).

    ¹ en raison de la date de l'article, la video n'est plus sur ce site, mais elle est visible sur YT et sur le blog.

    Quand on lui demande pourquoi il marche, Heston vole la scène.

    L’image contient peut-être : 1 personne, sourit, chaussures et plein air

    «Il y a deux ans, j'ai fait le piquet devant certains restaurants de l'Oklahoma, mais à cette exception près - comme tout à fait récemment - comme la plupart des Américains, j'ai exprimé mon soutien aux droits civils principalement en en parlant lors de cocktails», dit-il. «Mais, comme beaucoup d’Américains cet été, je ne pouvais plus me contenter de parler de vive-voix d'une cause aussi urgente plus que jamais et à une époque aussi pressante à l’heure actuelle

    Dans les années qui suivirent, «Chuck» Heston, comme l'appelaient ses proches, rompait avec le parti démocrate pour ce qu'il considérait comme ses excès libéraux. Il ferait campagne pour son ami Ronald Reagan et deviendrait un partisan de premier plan des droits du 2e amendement. En cours de route, il serait boudé et méprisé par les «libéraux», dont certains n'étaient pas encore nés lorsque Heston marchait pour la liberté.

    Heston lui-même aimait dire qu'il avait soutenu les droits des minorités raciales avant que ce ne soit à la mode à Hollywood - et à sa mort en 2008, Earl Ofari Hutchinson, érudit afro-américain, déclara : «Il l'a fait, au mouvement des droits civiques. "

    La cérémonie des funérailles a eu lieu dans l'église épiscopale de Pacific Palisades, à laquelle ont assisté environ 300 personnes, dont beaucoup était des sommités californiennes. Une petite veillée a également été organisée dans le centre-sud de Los Angeles, au coin de Crenshaw et Martin Luther King Boulevards. 

    Carl M. Cannon est le chef du bureau de Washington pour RealClearPolitics. Contactez-le sur Twitter @CarlCannon .

     

     
  • LA MARCHE DES ACTEURS SUR WASHINGTON EN 1963 : RECIT DE CHARLTON HESTON

     Publié le 13 juin 2016

    Mise à jour le 13 novembre 2016

    NOUVELLE MAJ le 27 février 2019

     

    Ayant traduit le chapitre du livre de Marc Eliot sur la préparation de la Marche sur Washington, que je publie ce jour, j'ai pensé qu'il était intéressant de rapprocher le récit de Charlton Heston sur sa participation active à ce grand évènement qui a marqué sa vie.

     

    J'avais à cœur de présenter l'action de Charlton Heston pour la préparation de la Marche sur Washington le 28 août 1963.

    Homme de convictions, engagé dans la vie publique, il organisa la participation des personnalités de Hollywood à cette grande Marche au côté du Dr Martin Luther King, afin  que les droits civiques soient reconnus pour la population noire. Tous ne l'ont pas suivi, mais Charlton a réuni autour de lui un panel suffisant de personnalités de premier plan, ce qui lui a permis de mener à bien son projet, même si parfois il a éprouvé quelques doutes sur le bien fondé de sa participation. C'est pour cela que j'ai tenu à traduire les pages extraites de son journal  1956-1976 "THE ACTOR'S LIFE", relatives à ces journées mémorables.

    Taxé de "raciste", vers la fin de sa vie, ce qu'il n'était absolument pas, Charlton n'a eu de cesse de s'élever contre les injustices tout au long de sa vie. Homme exigeant, honnête, refusant de "rentrer dans le moule", il a servi son pays, son métier avec courage et le " procès d'intention " que lui font encore certains individus aujourd'hui, est infâme.

    PREPARATION DE LA MARCHE DES DROITS CIVILS-001.jpg

     

    Je vous présente la video témoin de cette réunion et j'ai traduit les extraits du journal de Chuck, parlant de cela.

     

    EXTRAITS DU JOURNAL DE CHARLTON HESTON : " THE ACTOR'S LIFE " 1956-1976 :

     

    Le 26 juillet 1963 - j'ai passé la moitié de la journée  à fouiller de vieux dossiers pour démontrer mon honnêteté aux gens du fisc. Quelle société nous avons développée ... tant de temps et d'énergie sont gaspillés à se disputer sur des impôts.

    À la tombée de la  nuit je suis allé à une réunion à la Maison de Brando, en bas de la route, discuter de la manifestation dans le D.C.(District de Colombia où se situe Washington). Je me suis retrouvé  Président, quand tout s'est éclairci. Je ne suis pas sûr que j'aime cela, ou... à moins que le reste du groupe s'y mette.

    Ce fut un groupe qui a été finalement formé (principalement de gens de cinéma et de théâtre, avec une pincée de peintres et musiciens), nommé  "The Art Group "  et qui a participé à la Marche des droits civiques à Washington en Août.

    Nous étions peu nombreux, par rapport à plusieurs grandes organisations qui avaient été planifiées et qui ont pris part à cet événement remarquable, mais beaucoup d'entre nous étaient des visages publics, et ce qui nous a semblé beaucoup plus important dans cette entreprise c'est qu'en fait nous y étions. Je suppose que je fus élu président en raison du temps que je consacrais à la  SAG (Screen Actors Guild) ... ou peut-être juste parce que j'avais eu tous ces gens par la mer Rouge. (NDT : je suppose allusion au film "Les dix commandements").

     31 juillet - j'ai passé la majeure partie de la journée sur les choses de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People) et de MPPA (Motion Picture Association des producteurs) .

    Je pensais que la rencontre avec les guildes de la création était une perte de temps, face à l'intransigeance des syndicats techniques sur l'intégration dans l'industrie. Ce soir, le dîner à la Urban League était intéressant ; mon premier exposé  devant une fraction importante de l'opinion noire organisée. Il y avait des gens très impressionnants, mais je ne peux pas être d'accord avec ceux qui estiment que c'est une sorte d'indemnité raciale en raison "des échecs du passé". Je pense que ça va être un été riche en événements.

    Bien que les acteurs, écrivains et réalisateurs soient historiquement presque totalement exempts de préjugés, les syndicats techniques avaient jusqu'à ce moment fermé boutique, et il était presque impossible pour quiconque, peu importe de quelle couleur il était, d'y entrer. Comme je l'ai dit au chef de la délégation NAACP :  "Il  n'est pas question de discrimination contre les Noirs. Ils discriminent contre tous ceux qui ne sont pas le fils d'un membre." Curieusement, la pression  des groupes noirs, sur les syndicats techniques dans l'industrie cinématographique  a également ouvert les syndicats aux candidats de toutes les ethnies.

    5 août : Je ne pouvais pas convaincre George Stevens de nous rejoindre sur la question de Washington. En effet, il m'a presque convaincu que j'avais tort d'y aller. Instinctivement je partage son opposition, à l'action de groupe. Je n 'aime pas suivre les tambours des autres hommes ; J'aime agir par moi-même, mais je suis ici, le cul ancré dans une action de groupe chargée d'émotion complexe, avec quatre-vingt-dix-sept personnes partant dans quarante-sept directions. La façon de le faire serait juste d'aller à Washington par mon "damné moi-même".

    12 août : Nous avons eu une autre longue session ici, à la maison,  sur la Marche dans le  D.C. Je suis parvenu à obtenir que Jim Gardner soit choisi comme co-président avec Marlon pour le peu de temps  que je serai à New York. Une tête plus froide dominante, je l'espère.

    À ce moment-là, il était devenu clair qu'il y avait certains d'entre nous qui avaient  été principalement accrochés par l'évènement d'une manifestation pour les droits civils, mais pas pour l'organiser. Nos réunions étaient remplies de discours galvanisants, ne pouvant pas nous permettre de nous enchaîner nous-mêmes au Monument Jefferson sur Pennsylvania Avenue. "Non, nous ne le ferons pas", ai-je dit. "Pas si j'y vais. Nous vivons dans le pays où nous avons le droit de le faire et nous allons le faire de la façon dont il est dit dans la Loi."

    La plupart d'entre nous a vraiment été d'accord avec cela, mais j'ai dû aller à New York pendant plusieurs jours avant que nous ne nous soyons tous réunis à Washington et je voulais être sûr qu'il y avait des gens fiables autour. Il y en a eu beaucoup.

    23 Août, New York. Je suis arrivé à New York pour constater que Marlon avait pris Paul Newman et Tony Franciosa à Gadsden, Alabama, sans vérifier avec moi, s'il y avait quelqu'un d'autre, autant que je peux dire. Ceci est le crochet auquel vous vous accrochez avec un groupe. Vous pouvez répondre pour ce que vous faites, mais comment pouvez-vous répondre pour ce que tous les autres font ?

    26 Août - Pourtant, le  SHOW D'AUJOURD'HUI valait la peine de se lever. Lescoulie a échoué en me posant  la question à laquelle je voulais répondre avec la citation de Tom Paine que j'ai trouvée. Peut-être pourrai-je l'utiliser à Washington, à la  place de la déclaration de James Baldwin. Je ne vois toujours pas comment (et doute de plus en plus de pouvoir l'utiliser pour dire ce que je pense). Je ne sais pas comment diable résoudre ceci honorablement. Je suppose que je devrais écrire quelque chose moi-même.

    Non, je ne devrais pas et je ne dois pas  avoir à le faire. Contrairement à mes problèmes avec Marlon, qui étaient un peu comme ceux d'enfants qui se disputent sur un terrain de jeu pour savoir qui va gagner, avec James Baldwin ce différend a pu être résolu facilement. Bien plus politiquement conscient, ainsi que beaucoup plus radical que Marlon, il reconnut aisément que la déclaration qu'il s'était engagé à écrire pour moi et que je lirai à la Conférence de Presse à Washington, devait englober non seulement ses propres points de vue, mais  ceux de l'ensemble du groupe. Il l'a fait avec brio.

    28 août Washington - Ce fut une journée pleine d'agitation. Je ne l'oublierai jamais, et je suis fier d'y avoir participé, même si nous n'étions qu'une petite partie. Je suis parti tôt pour l'aéroport, Burt Lancaster, Sydney Poitier, Marlon, Paul, ont tous fait merveille. Nous avions nos conférences de presse et avons fait nos déclarations, puis rejoint près d'un quart de million d'autres Américains, se déplaçant tranquillement et joyeusement sur le Mail au Lincoln Memorial. Il y eut beaucoup de voix individuelles s'élevant avec éloquence toute la journée : le Dr King, Marian Anderson, beaucoup d'autres. Mais la vraie voix entendue était celle du peuple. Il a parlé pour Lydia, marchant seule à travers des milliers de gens en mouvement, et pour le vieil homme noir avec des chaussures éculées, à côté duquel elle a marché pendant un certain temps.

    Peu importe ce que cela signifiait pour les Américains, noirs ou blancs, cela montrait la force de ce pays quand notre droit constitutionnel de réunion pacifique peut être exercé par des milliers, avec une telle dignité et détermination heureuses. Jefferson, dont le monument était la dernière chose que je voyais ce soir sur mon chemin vers l'aéroport, aurait approuvé. En effet, il aurait dit: «Je vous l'avais dit."

    Je reste toujours aussi ému par le souvenir de ce jour-là comme je l'étais alors. Je ne connais aucun autre pays dans le monde où tant de milliers de citoyens auraient pu être rassemblés à une manifestation pacifique avec une tel but magnifique et dans le  calme. Il a déplacé le Congrès, aussi. Cette journée est créditée de l'adoption de la loi sur les droits civils cinq mois plus tard. Ce fut la marque, contre vents et marées, du mouvement des droits civiques dans ce pays.

     

    Charlton Heston réunit chez lui des stars d'Hollywood pour organiser la Marche sur Washington, auprès de Martin Luther King. (hélas le son n'est pas extra !!!!)

    En demi-cercle face à la cheminée sont : Tony Curtis, Marlon Brando, James Garner, Charlton Heston, Rita Garner, Rita Moreno, Tony Franciosa et assise sur le sol  Judy Franciosa. L'Afro-américain dans le centre est Tom Neusom (attorney  pour NAACP). Il y a d'autres personnes non identifiées.

     

    QUELQUES PHOTOS PROVENANT DU SITE WIKIPEDIA

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_sur_Washington_pour_l%27emploi_et_la_libert%C3%A9

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     JOAN BAEZ ET BOB DYLAN

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  • Quelque chose que vous ignorez (probablement) à propos du décès de Charlton Heston

    Il existe encore quelques articles favorables à Charlton Heston, même écrits par des journalistes n'étant pas franchement de son bord, c'est le moins que l'on puisse dire. Et pourtant ! oui pourtant ! ce matin, parcourant le WEB, à la recherche d'une date précise concernant Oklahoma City, j'ai trouvé un article publié sur le blog de Serena Blaiz, journaliste. J'en ai fait une traduction.... Je n'ai pas été déçue, croyez-moi. J'ai tenu à vous le faire découvrir.... 

    Merci à Serena Blaiz, qui malgré n'être pas dans le même courant de pensée que Charlton, a eu l'honnêteté et l'objectivité de lui rendre hommage.

     

     

    http://peacearena.org/blog/2008/04/06/something-you-probably-dont-know-about-the-late-charlton-heston/

    Rena avec micro

    Charlton Heston (1923 - 2008) est décédé à son domicile samedi.

    Je n'étais pas fan de Charlton Heston, l'acteur. Je n'étais pas d'accord avec sa position sur les droits des armes à feu. Alors, franchement, je n'avais qu'un regard neutre sur lui - jusqu'à ce que je découvre quelque chose dans son passé qu'il n'a humblement pas mentionné, mais qu'il aurait peut-être dû. Le fait qu'il ne l'ait pas jeté au visage de ses critiques révèle quelque chose d'assez positif sur son personnage, quels que soient ses autres positions politiques ou traits de caractère.

    Parce que Charlton Heston était un grand Américain, il était prêt à mettre sa carrière et sa réputation en danger à un moment de notre histoire où cela comptait vraiment et faisait la différence.

    Et l'un de ces moments s'est passé ici même dans l'Oklahoma.

    Extrait du chapitre 9 de L’histoire des Afro-Américains de l’Ouest du professeur Quintard Taylor, département d’histoire de l’Université de Washington :

    CHARLTON HESTON MARCHE DANS LA VILLE DE OKLAHOMA

    Aujourd'hui, Charlton Heston est principalement connu pour les causes politiquement conservatrices et les candidats qu'il soutient publiquement. Cependant, en 1961, Heston fut l’une des premières célébrités d’Hollywood à se joindre à la ligne de piquetage établie par Clara Luper pour protester contre la discrimination raciale. Voici une brève description de sa présence à Oklahoma City.

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    Charlton Heston avec les docteurs Chester Pierce, Jolly West

    C'était le dernier samedi de mai 1961, et Charlton Heston, acteur biblique hollywoodien primé aux Oscars, se rendait à Oklahoma City,  entraîné par le Dr Jolly West, psychiatre de renommée nationale, et le Dr Chester M. Pierce, scientifique noir, membres du personnel de l’hôpital des vétérans, qui devaient organiser une marche de protestation contre la ségrégation dans des lieux publics à Oklahoma City.

    La nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre et de grandes foules s'étaient rassemblées sur Main Street pour apercevoir rapidement la star.

    Charlton Heston a rencontré les jeunes officiers de la NAACP, menés par le Président, et environ cent manifestants noirs et blancs, six policiers, plusieurs journalistes et Trudy, le chien noir qui a participé à toutes les manifestations.

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    J'étais en poste avec une foule d'employés de la NAACP, d'amis, de sympathisants et de personnes de tous âges, de toutes croyances et de toutes couleurs.

    Je n'avais jamais rien vu de plus dramatique, d'historique, que ces trois beaux hommes dignes qui marchaient avec succès dans la rue, portant des pancartes préparées par eux-mêmes. Le panneau bleu et noir que portait Charlton Heston indiquait: «Tous les hommes sont créés égaux : Jefferson» au recto et,  «La discrimination raciale est anti-américaine» au verso.

    La foule était prise dans les incroyables réalités du moment et lorsque le trio a atteint notre groupe, des applaudissements fous ont retenti. Les Oklahomans sifflaient comme ils le font quand le ballon du Big Red Football marque contre le Texas ou le Nebraska. Nous avons brandi des drapeaux, chanté des chansons et d'une voix militaire retentissante, le Dr West a émis un ordre. Le trio a marché avec la foule qui suivait. Charlton Heston s'est arrêté, a serré les mains, a parlé et a marché.

    Quelques chahuteurs ont crié: «Retournez à Hollywood, vous juif ! » «West, tu n'es pas un psychiatre, tu es un imbécile!

    Mais la marche a continué. Nous avons marché lentement vers le grand magasin John A. Brown, la cafétéria Anna Maude et le restaurant Bishop's, les trois fiefs de la ségrégation. Il n'y avait pas de violence.

    Elliott Tyler, Jerry Nutt et John Fast portaient des pancartes anti-Heston indiquant «Beverly Hills est-il intégré ?»

    Le visage de Charlton Heston était illuminé d'amour et de compréhension pour un peuple opprimé. Il a dit au groupe qu'il croyait sincèrement que la plupart des Américains étaient d'accord avec Thomas Jefferson.

    C’était sa première démonstration. Il a dit : « un grand nombre d’entre nous n’a fait que des voeux pieux en faveur de l’égalité de l’homme et c’est une chose très amère pour moi ».

    Chaque pas que faisaient Heston, West et Pierce ajoutait des tonnes de vitamines de liberté,  à nos corps fatigués qui protestaient depuis trois ans.

    Heston a pris des photos avec les NAACPers,  et les trois hommes sont montés dans une voiture qui les attendait après l'heure de marche et se sont rendus à l'église baptiste du Calvaire où une foule nombreuse attendait. Là, il a dit à la foule : « J'ai été très heureux de la marche et j'étais prêt à faire face à une certaine hostilité au début de la marche. J'ai l'habitude de participer aux marches et aux courses de chars seulement quand ils sont préparés, mais aujourd'hui je n'avais pas de script! », A-t-il déclaré en souriant.

    Il a expliqué que, pour autant qu'il sache,  Beverly Hills était intégrée, cependant, il était en Espagne pour faire un film… Le public est devenu fou et Charlton Heston avait l'air de profiter de chaque instant…

    Source: Clara Luper, Voir les murs , (Oklahoma City, 1979), p. 134-136.

    Cette image de l'icône hollywoodienne affrontant l'hostilité qu'il aurait pu facilement éviter devrait donner à ceux d'entre nous à gauche qui continuons à lutter contre l'injustice l'idée de faire une pause avant de critiquer l'homme qui, dans ses dernières années, souffrait de la maladie d'Alzheimer en plus des pièges habituels de l'âge, qui a été choisi gratuitement par Michael Moore (à mon avis, une scène dont Bowling pour Columbine aurait pu se passer) et régulièrement ridiculisé par les gauchistes (dont moi-même).

    Les gens - et leurs convictions politiques - sont rarement aussi simples et partiaux que notre société (en particulier les médias) essait de les décrire.

    Charlton Heston était un homme qui avait des principes forts et qui les exprimait publiquement malgré les éventuelles conséquences négatives qui pourraient en découler. Il l'a fait à l'apogée de sa carrière, et quand elle déclina. Il a pris beaucoup de coups pour sa politique, principalement de la part de ceux qui n'ont rien à perdre en les lançant, et a très bien résisté à ceux-là aussi.

    Qu'est-ce qui pourrait être plus juste, plus humain de manière transcendante et, si j'ose dire, plus patriotique que cela ?

    [Croix postée à Blue Oklahoma et à okimc.org. J'ai déjà blogué à propos de cette histoire des droits civils de l'OKC précédemment ICI .]

    Mise à jour, 29/12/08: Une rétrospective des personnalités décédées cette année dans le New York Times Magazine comprend une analyse intéressante de la transformation politique de Heston à la fin des années 60, qui est passé de gauche à conservateur. Il est accompagné d'une photo de Heston marchant à Oklahoma City , devant chez Maude, dont il est fait état dans l'extrait ci-dessus.

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    Avant la N.R.A.Heston protestant contre la ségrégation devant une cafeteria en 1961. (Credit Associated Press)

    https://www.nytimes.com/2008/12/28/magazine/28heston-t.html?partner=permalink&exprod=permalink

    NOUVELLE MISE A JOUR DU 20 JUIN 2021

    Merci à Clarisse qui a porté à notre connaissance, cette photo que je ne connais pas.

    Capture d’écran 2021-06-20 063442 oklaoma city 1961.png

    Oklahoma Historical Society sur Instagram : #60YearsAgo – In May 1961, actor Charlton Heston participated in a Civil Rights demonstration in Oklahoma City. Heston wore a sign that…

     En mai 1961, l'acteur Charlton Heston a participé à une manifestation pour les droits civiques à Oklahoma City. Heston portait une pancarte sur laquelle était écrit : "Tous les hommes sont créés égaux" et il a défilé aux côtés de militants locaux pour protester contre les restaurants ségrégués de la ville.

     

  • 2 - LA MARCHE SUR WASHINGTON (1963)_Chapitre 22 (P. 236 à 242) 2ème Partie

     

    1963 : Les stars de cinéma, planifient "LA MARCHE SUR WASHINGTON" dans la maison de Charlton Heston.

    EXTRAIT DU LIVRE DE MARC ELIOT :

    " Charlton Heston : Hollywood's Last Icon "

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    .../...

    (suite des propos de Harry Belafonte)

    Coprésider une délégation de Hollywood avec Marlon était exactement la bénédiction dont il avait besoin. Et il aiderait notre cause. Charlton Heston marchant avec nous serait une image puissante pour l'Amérique traditionnelle. " D'accord ! Assez ! Tu m'as eu ", dit Marlon en riant.

    Je suis donc retourné à la maison d'Heston et j'ai proposé que lui et Marlon coprésident la délégation de Hollywood [la Marche]. Heston m'a donné un coup d'oeil — ce regard incroyable et profond de Charlton Heston  et répondit :  "Coprésider avec Marlon ? Je serai ravi".

    Et pourrions-nous amener la délégation de Hollywood à la maison d'Heston pour une conférence de presse lorsque nous aurons à l'annoncer ? Pas de problème. J'ai appelé Martin dès que je suis rentré dans mon hôtel. "Nous aurons Heston !" Avec cela, l'esprit de Martin s'est emballé. Maintenant, lui aussi savait que la marche réussirait et nous conduirait là où nous devions aller. Comment pourrait-il ne pas le faire ? Nous avions Moïse !

    De retour à Hollywood, Heston a convoqué une réunion du Arts Group pour voir qui participerait à la marche. " Nous avons un bon groupe, Burt, Jim, Marlon, Paul et plusieurs autres. Sidney Poitier et Harry Belafonte [qui étaient prêts] ont signé, Mais nous n'avons pas d'autres interprètes noirs ... De toute façon, Marlon a apporté une passion suffisante pour nous tous ".

     

    Brando a annoncé lors de la réunion que, à un moment de la marche, il pensait qu'ils devraient s'accrocher au Mémorial Thomas Jefferson ou se coucher devant la Maison Blanche pour bloquer son entrée. Non, dit Heston, ce n'était pas ce qu'ils étaient invités à faire. Ils respecteraient l'esprit de l'idée du Dr King et marcheraient paisiblement, obéissant à la loi ; c'était tout le but." " Je ne suis pas profondément impliqué dans le mouvement des droits civils mais de temps en temps nous devons nous lever et être présents. C'est important pour les citoyens moyens - pour les citoyens désintéressés, mais je ne le ferai  pas,  je ne crois pas à la résistance passive. La désobéissance civile concerne les dictatures " a t'il déclaré à Brando.  Il a prié Brando de ne pas brouiller le message de King en faisant quelque chose qui pourrait l'en détourner. Le Dr King voulait une représentation modérée pour montrer à la culture populaire que le mouvement des droits civils n'était pas composé d'un groupe de radicaux marginaux.

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    Dès que la nouvelle  est sortie à Hollywood, qu'Heston organisait un groupe d'acteurs pour marcher avec le Dr King, il a été contraint par certains des plus grands acteurs de l'industrie à ne pas le faire.

    Fraser : "Il lui a été vigoureusement déconseillé de se joindre à la marche par des cadres des studios où il a travaillé et [par] d'autres collègues. Ils ont dit quelque chose comme," Chuck, ne perdons pas notre sang-froid ici. Prenons les choses une étape à la fois. Les droits civils se produiront, mais ne poussons pas trop ". " Tout cela ne l'a pas affecté du tout. Il était déterminé à le faire. Je pense que Moïse avait convaincu mon père que tout le monde méritait une chance égale dans la vie - Juifs, immigrants, noirs, tous. Tout au long de sa vie, chaque fois que mon père croyait que quelque chose était juste, il n'a pas reculé à cause de la pression. Il croyait que c'était son droit constitutionnel d'exprimer son soutien au Dr King ". 

    Impossible de le dissuader, et il n'a pas eu peur des conséquences qu'il pourrait subir à Hollywood, Heston a poursuivi son plan de prendre le Arts Group engagé et toute autre personne qui voulait les rejoindre à D.C.

     La Marche sur Washington pour les Emplois et la Liberté, populairement connue sous le nom de Marche sur Washington, a rassemblé environ 250 000 personnes et est devenue l'un des plus grands rassemblements de l'histoire du pays. Elle commençait au Washington Monument et continuait jusqu'au Lincoln Memorial. Brando et Heston marchaient ensemble, directement derrière le Dr King, et se sont retrouvés debout sur les marches du Lincoln Memorial lors de son célèbre discours "I have a dream", pouvant observer le vaste rassemblement. Lydia était là aussi, mais l'équipe de sécurité du Dr King n'a pas permis qu'elle marche  à côté de son mari, même si elle s'approchait pour prendre des photos du Arts Group et du Dr King parlant.

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    Heston se souviendra de cette journée comme l'une de ses réalisations les plus significatives. Il était rempli de fierté, étant au centre de l'histoire de la vie réelle alors qu'elle  se déployait devant ses yeux, plus dramatique que tout ce qu'il n'aurait jamais réitéré au cinéma.

    Alors que 1963 tire à sa fin, Heston se voit offrir  par la NBC Hallmark Hall of Fame, d'être à la tête de la pièce écrite en 1943 par Sidney Kingsley, The Patriots, sur la bataille politique entre le  jeune Thomas Jefferson qui tentait de conduire le pays vers une plus grande démocratie, et Alexander Hamilton, qui envisageait un ordre plus aristocratique.

    Le spécial de quatre-vingt dix  minutes devait être tiré en couleur sur la nouvelle invention de la bande-vidéo. Bien qu'Heston ne voulût pas apparaître trop souvent à la télévision à ce moment-là, il a pris le travail parce qu'il était immédiat et il avait envie de revenir à l'action. Après cela, Citron (Herman) lui a envoyé trois propositions à considérer. L'une était un script partiellement terminé pour un film d'action et d'aventure durant la Guerre Civile appelé Major Dundee, Citron pensait qu'Heston serait bon. La deuxième était un accord que Walter Seltzer avait conçu dans le cadre d'un nouvel accord de production entre eux deux, sous la bannière de Court Productions, mais Heston n'était pas sûr que c'était la bonne façon d'y aller. Il avait dissous Russel Lake Corporation, dont il était l'un des membres, quand il est devenu vice-président de SAG, pour éviter tout ce qui, même à distance, ressemblait à un conflit d'intérêts, même si Russel Lake n'était vraiment qu'une société de portefeuille, et il ne voulait pas renoncer à sa vice-présidence dans le but de coproduire un film. Citron l'a assuré qu'il resterait un investisseur «aveugle» dans Court Productions, sans responsabilités, et que le nom de Heston aurait une véritable valeur réelle. Cela influencerait-il le box-office auquel aucune image n'était attachée, s'il ne pouvait pas bénéficier de la valeur de son propre nom ? Citron lui a assuré que dans la façon dont la société était structurée, Seltzer serait responsable de toute la conduite des affaires, et Heston serait un partenaire silencieux de Court Productions mais pas un membre de la société. Par conséquent, Citron a conclu qu'il n'y avait pas de conflit d'intérêts - le seul conflit qu'aurait Heston serait de dépenser l'argent supplémentaire.

    Il a signé.

    Le projet de Seltzer était The War Lord, une adaptation à l'écran par John Collier, d'après "The Lovers" de Leslie Stevens,  situé dans la France du XIIe siècle,  sur le droit du Seigneur, quand le Seigneur du château a droit, au cours de la nuit de noces de prendre une mariée paysanne avant le marié. Ce n'était pas une comédie. Heston a aimé le scénario, et Seltzer a proposé un budget modeste de 1,5 million de dollars, visant à faire tourner le film en France.

    Le 22 novembre, Heston est arrivé au bureau de Seltzer à Universal pour un rendez-vous avec lui, Citron et Franck Schaffner, le réalisateur qui avait signé pour The War Lord (avec lequel Heston avait travaillé pour la première fois lors d'une présentation en LIVE de Macbeth sur Studio One) pour discuter les changements de scenario voulu par Heston.

    Il était arrivé tôt après le petit-déjeuner avec Seltzer avant que les autres n'arrivent. Il s'était installé dans son siège, attendant que sa tasse de café soit servie par la secrétaire de Seltzer, quand elle est arrivée en courant,  les mains vides, en panique et en colère, en disant à Seltzer qu'il allume la télé. Heston et Seltzer se figèrent alors qu'ils regardaient l'image scintillante en noir et blanc et écoutaient la voix tremblante de Walter Cronkite.

    JFK venait d'être tué à Dallas.

     

    †††††

     

     

     

     

     

  • 1 - LA MARCHE SUR WASHINGTON (1963) Chapitre 22 _(P. 236 à 242) 1ère Partie

     

     

    Je souhaite apporter une précision importante sur les traductions que je fais.

    Ces traductions ne me sont pas commandées. Je les réalise à l'aide des traducteurs qui sont à notre disposition sur GOOGLE (Reverso - Bing translate - Linguee) et mes dictionnaires Harraps Anglais/américain et Anglais. Je fais cela, pour connaître le contenu des livres biographiques sur Charlton Heston (puisque malheureusement, il n'existe pas de traductions françaises), les comprendre et pouvoir porter à la connaissance des francophones ces écrits, quand ils ne peuvent pas lire et écrire dans la langue de Shakespeare.

    Ce n'est pas le travail d'une professionnelle, mais je fais tout mon possible pour exprimer au plus près, ce qu'ont voulu dire les auteurs, en l'occurrence, Marc ELIOT pour ce qui est de son livre, puisque j'en extrais quelques chapitres les plus marquants de la vie et la carrière de Charlton Heston pour en connaître les allants et les aboutissants.

    D'avance, je vous prie de m'excuser, si vous releviez quelques erreurs. Ne manquez pas de me les signaler et je corrigerai. Je vous en remercie.

    F.D.

     

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    EXTRAIT DU LIVRE DE MARC ELIOT

    " Charlton Heston : Hollywood's last icon "

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    .../... 

    Au début de 1963, dans la maison de Marlon Brando sur Mulholland Drive, Heston a été élu président d'une organisation politique locale qui se nommait The Arts Group.

    C'était un groupe  libéral composé de deux douzaines de meneurs de la SAG, de théâtres, de peintres et de musiciens qui se sont engagés à améliorer les possibilités d'emploi des minorités à Hollywood. Heston a ensuite décrit sa position comme un «titre sans signification», dans son journal, il a souligné avec une ironie désabusée que : " Je suppose que j'ai été élu en raison du temps que j'ai passé avec la SAG ...Ou peut-être simplement parce que j'avais obtenu toutes ces personnes à travers la mer Rouge ... ". Plus tard, il a décrit plus attentivement le groupe et sa nomination en tant que leader : " Certains d'entre nous dans la communauté cinématographique ont décidé d'organiser un groupe des arts. Notre idée originale était d'inclure des personnes de la scène, des écrivains et des peintres, bien que je ne me souvienne pas que nous ayons eu là, beaucoup de volontaires. D'ailleurs, nous n'avons pas eu autant de gens de cinéma que j'avais espéré. J'ai été élu à la tête de notre petit groupe, probablement parce que la présidence SAG me donnait un statut officiel (Bien que j'aie été prudent chaque fois que je parlais publiquement des droits civils, je parlais clairement en mon nom, pas pour toute la Guilde) ".

    La liste du groupe comprenait certains des plus grands libéraux de l'après-guerre à Hollywood. La plupart d'entre eux avaient été importants dans le cinéma des années 50, dont Paul Newman, Burt Lancaster, James Garner, Sidney Poitier, Harry Bellafonte et Brando. Avec la liste noire notoire de l'HUAC, un artefact de poubelle nidifiant à côté de la structure du système des studios de la vieille garde, il y avait un nouveau sens de liberté influent parmi cette génération de rebelles romantiques qui ne craignaient plus de subir des conséquences professionnelles ou être salis politiquement s'ils marchaient en signe de protestation, pratiquant la désobéissance civile, ou soutenant ce qui alors était considéré être une cause controversée, comme la discrimination au travail contre les minorités.

    JFK était le héros des héros de Hollywood, plus pour son image que son initiative.  Pour  la génération " blouson de moto ", l'image était tout. En vérité, le président n'était qu'un libéral modéré sur les droits civils, ne voulant pas offenser le puissant bloc des électeurs blancs chrétiens conservateurs du sud, dont il avait besoin pour sa réélection (le même bloc vers lequel il s'envolerait pour Dallas , et tomberait avec des conséquences fatales). Et bien que Hollywood se soit débarrassé, pour l'instant du moins, de sa base droite radicale des années 50, l'industrie n'avait toujours pas de voix unies contre les préjugés raciaux.

    Certaines choses dans les affaires cinématographiques ne changeraient jamais.  La moralité, comme toujours, était dictée par le résultat final. Dans les années 60, aucun grand producteur  travaillant dans les studios, n'était encore disposé à mettre un interprète noir  dans le rôle principal d'un film traditionnel romantique, car le risque financier était tout simplement trop grand. La croyance répandue était que le public traditionnel blanc, la pierre angulaire du film américain, ne l'achèterait pas. Pour tous les progrès réalisés dans la poussée de Hollywood vers le centre (de la droite) briser la liste noire et relancer ceux qui avaient été refusés au travail principalement, mais pas tous les hommes juifs — il n'y avait eu aucun mouvement réel pour l'égalité raciale dans les films (ou l'égalité du tiers-monde ou de la religion). Dans ce domaine, ils restaient comme ils étaient. Le sentiment de ce jour-là, qui a imprégné l'industrie cinématographique hollywoodienne dès sa création et qui a continué dans les années 60, c'est qu'un homme noir pourrait être élu président plus facilement qu'il ne pourrait être la vedette d'un grand film hollywoodien.

    À cette fin, Heston était le choix judicieux pour diriger le Groupe artistique multiracial, à gauche. Il n'était pas seulement un libéral blanc, il était chrétien influent (NDT), ce qui signifiait que le groupe d'art ne pouvait pas être renvoyé comme une bande de marginaux mécontents composés de minorités et de rebelles jeunes comme Brando, Newman et le reste des manifestants.

    Heston croyait en la modération politique, la procédure législative sur les actions radicales, et il a rédigé la déclaration du groupe, qui préconisait le passage de la loi sur les droits civils (qui se déroulait à ce moment-là dans le cadre du congrès et n'avançait pas vite), des manifestations pacifiques et des rencontres avec des membres du Congrès et, séparément, avec le président, plutôt que des actions spécifiques de la part des cinéastes d'Hollywood.

    En mai, les activités extra-professionnelles de Heston pour SAG avaient occupé la majorité de son temps. Il n'avait pas passé une journée sur un plateau de tournage depuis des mois. Récemment ,  il venait de faire quelque chose directement liée au cinéma, c'était la Première de gala des 55 jours, la dixième  à Paris, et après la fête, un dîner dans un restaurant étoilé  Le Lasserre sur les Champs-Elysées. Lydia et lui avaient volé toute la nuit et étaient sur le chemin du retour en passant par des arrêts pour les premières du film à Londres, à New York et à Los Angeles.

    En juin, de retour chez lui, Heston a reçu un appel téléphonique direct de Martin Luther King Jr., l'invitant à double titre en tant qu'administrateur de la Screen Actors Guild et chef de The Arts Group, à un petit-déjeuner privé individuel à New-York la semaine suivante pour parler de ce qui se passait sur le manque de travail pour les acteurs noirs à Hollywood.

    Heston a dit qu'il serait là.

    Le même jour, il a atterri à l'aéroport d'Idlewild (aujourd'hui l'aéroport international John F. Kennedy), il s'est installé dans son appartement en ville et, parce que le temps était très agréable, il a marché  jusqu'à l'hôtel du Dr King à quelques rues plus loin. Après un échange de poignées de mains et un petit-déjeuner, ils sont entrés en discussion sur les problèmes rencontrés par le Dr King. Heston était impressionné par le comportement de King, moins sur sa méconnaissance de la façon dont Hollywood fonctionnait. Il s'est souvenu de sa rencontre avec le Dr King de cette façon : " Il était un homme spécial mis sur cette Terre, je crois, pour être un Moïse du XXe siècle pour son peuple. Un café et un toast dans son hôtel et j'ai découvert un homme très calme. Passionnément tranquille.  " Vous me dites, monsieur Heston, qu'il n'y a pas de noirs dans les équipes de cinéma hollywoodien. En tant que président de la Screen Actors Guild, que pouvez-vous faire à ce sujet ? ". Je lui ai dit : " Je n'ai pas très peur, notre guilde a toujours accueilli les acteurs noirs, mais je dois vous dire que les syndicats techniques non seulement n'accepteront pas les membres noirs, mais  ils ne m'accepteraient pas, ni personne d'autre qui ne serait pas le fils d'un membre.Je serai heureux de parler au nom de la SAG lors de la conférence inter-guild que vous avez appelée avec les studios, [prévue pour l'après-midi ultérieur], mais je ne crois pas que vous ayez beaucoup de chance avec les syndicats techniques ".

    — J'ai eu complètement tort. À la conférence, le Dr King leur a parlé. Ils ont accepté d'éliminer la règle familiale et d'engager des apprentis noirs. Étonnamment, ils ont aussi commencé à prendre des femmes et  des Blancs non apparentés qui ne figuraient même pas à l'ordre du jour du Dr King. Il était un homme formidablement persuasif, même involontairement ... à l'époque où j'ai rencontré le Dr King, il planifiait déjà sa marche sur Washington pour la fin d'août, presque deux mois plus tard ..."—

    Cette nuit-là, Heston était au lit à neuf heures pour passer ses huit heures normales avant de rentrer tôt sur la Côte Ouest.

    Pendant ce temps à son hôtel, le Dr King, appelait Belafonte, qui était l'un des organisateurs de la Marche prévue, et lui a suggéré d'inviter Heston et The Arts Group à participer. Belafonte a INITIALEMENT rechigné : " Je ne croyais pas qu'Heston marcherait à côté des poids lourds des droits civils ", il a juste envoyé le message. Voici comment Belafonte a raconté cet appel :

    " Est-ce que vous avez contacté quelqu'un de l'autre côté ?," [ m'a demandé le Dr King.] Je lui ai dit que je ne voyais pas comment je pouvais rejoindre Ronald Reagan et George Murphy, deux des acteurs républicains les plus connus d'Hollywood. Je ne les connaissais vraiment pas du tout. Je connaissais Charlton Heston ; Il était de l'autre bord.
    "Qu'as-tu dit quand tu lui as parlé?

    "Je ne lui ai pas parlé"
    "Je pense qu'il serait intéressant d'avoir une telle présence " a déclaré Martin,

    J'ai réfléchi à la façon de le faire. Ensuite, j'ai appelé Marlon [Brando]. Je lui ai dit que j'espérais qu'il présiderait la délégation pour la Marche : " Il faut quelqu'un pour diriger le groupe ", dis-je. " Mais j'aimerais t'exploiter un peu ".

    "Un peu ?"
    Je rigole. " Ouais, j'aimerais demander à Charlton Heston de se joindre à nous, et j'aimerais lui proposer qu'il copréside la délégation avec toi ".

    Marlon grogna. "Si j'ai une telle galaxie d'étoiles, pourquoi aurions-nous besoin d'Heston?" dit-il. J'ai lancé l'avis de Martin, et Marlon poussa un soupir à contrecœur. Mais j'ai ajouté mon propre point de vue. " Le fait est qu'Heston sait qu'il n'est pas un grand acteur. Derrière ce bonhomme emblématique, macho et à la démarche arrogante, c'est  un homme peu sûr qui souhaite l'approbation de ses pairs " dis-je.

     

    A SUIVRE .../...

     

     NDT Influent : Dans la version originale il est écrit " christian fluorescent ", je n'ai trouvé aucune équivalence en français, mais compte tenu du sens de la phrase, j'ai pensé que "Influent" était plus adapté.