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  • Le fils de Charlton Heston dit que son père n'était pas un «dingue d'arme à feu» et n'avait aucune malveillance envers Michael Moore.

    Publié le 19 septembre 2017

    MAJ le 4 avril 2018

    Merci à mon amie Sylvia qui nous a permis de découvrir cet article du DAILY NEWS en date du 15 juin dernier. 

    Enfin, nous apprenons que Fraser prépare un documentaire sur son père. 

    L'hestonienne que je suis, dit " ce n'est pas trop tôt ". 

    Est-ce à penser qu'il se prépare quelque chose dans le joli monde d'Hollywood pour le dixième anniversaire du décès de Chuck et que les hommages qui lui sont dûs, seront rendus avec plus de cérémonie et de sincérité que cela ne fut, lors de ses obsèques. Et surtout, que justice lui sera rendue. Je veux croire qu'enfin, Fraser va nous offrir un merveilleux documentaire de la même veine que "CHARLTON HESTON & BEN HUR" - A personal journey "

     

     

     http://www.nydailynews.com/entertainment/gossip/confidential/charlton-heston-son-dad-no-gun-nut-article-1.3250743

     

    Charlton Heston's son says his dad was no 'gun nut' and had no ill-will toward Michael Moore

     

     

    NEW YORK DAILY NEWS
    Thursday, June 15, 2017, 6:00 PM
    2000 FILE PHOTO
    Fraser Heston réalise un documentaire sur son célèbre père Charlton, dont il dit qu'il n'était pas
    un "porteur d'arme". (RIC FELD/AP)
    L'ancien président de la NATIONALE RIFLE ASSOCIATION, Charlton Heston, n'était pas le collectionneur d'armes à feu comme certains le pensaient, selon son fils Fraser Heston, qui produit un documentaire intitulé « Charlton Heston : The Man In the Arena ».

    " Tout le monde se demande si je suis un collectionneur d'armes enragé et si mon père était un collectionneur d'armes enragé - pas plus vrai ", explique Fraser. Le cinéaste de 62 ans dit que son père possédait une « poignée d'armes à feu » qui étaient pour la plupart des cadeaux pour lui. " Il était plus intéressé à protéger la Déclaration des droits et tous ses amendements ".

     

    La croyance de Charlton dans la liberté d'expression a été testée par Michael Moore dans le documentaire de 2002 « Bowling for Columbine », où Moore « a tendu une embuscade » à Charlton dans sa maison de Californie avec des photos d'enfants tués par la violence armée, selon Fraser. Moore a également appelé l'acteur vieillissant pour mener des rassemblements pro-armes dans des villes qui avaient été ravagées par des fusillades en masse.

     

    " Mon père était moins en colère que ses amis et ses associés ", a déclaré Fraser. "Je lui ai parlé de ce sujet et je lui ai dit " tu as des motifs plausibles pour un procès ici, veux-tu  le poursuivre ? "

    Selon Fraser, son père n'a jamais retenu cette option.

      " Regarde, le gars m'a dit qu'il était membre de la NRA et il l'était, alors il ne mentait pas ", dit Charlton en haussant les épaules. " Il a demandé s'il pouvait venir et m"interviewer  le lendemain. Je lui ai dit de prendre rendez-vous avec mon secrétaire, ce qu'il a fait. " 

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    Charlton Heston et son fils Fraser sur le tournage d'Alaska, 1995. Les deux ont joué "Moïse" en 1956 dans  "Les dix commandements" - Fraser était Moïse bébé, et Charlton était la version adulte. (LYDIA C. HESTON)

     

    Fraser admet que son père - qui est décédé en 2008, mais qui sera dans son esprit lors de la fête des pères - n'était " pas au meilleur de sa forme " lorsque cette interview a eu lieu.

     

    " J'ai pensé que c'était un coup bas, mais Michael avait un programme politique dans son documentaire et nous vivons dans une société libre, et je ne pense pas que mon père ait reproché quoi que ce soit à Michael  ", dit-il. " C'était comme de l'eau sur le derrière d'un canard ".

    Fraser ne sait pas ce que son père, qui a interprété le personnage de Moïse dans les « Dix Commandements » de 1956, aurait pensé de la politique d'aujourd'hui.

    "Je pense qu'il serait consterné par tout le désordre ", Fraser a rigolé. " Il n'aurait pas voté pour Hilary. Qu'il ait ou non voté pour Trump, je ne peux pas le dire. Je ne sais vraiment pas. "

  • VOYAGES EN AFRIQUE, MOYEN-ORIENT... Maria s'interroge

     Enfin ! Un nouveau billet de Maria. Cette fois, quelques révélations et réflexions sur les voyages de Chuck en Afrique et le Moyen-Orient... Je vous laisse découvrir. 

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    Le notizie da Munn sono straordinarie e mi fa molto piacere che il tuo lavoro e quello di tuo nipote sia finalmente riconosciuto.

    Non mi pare grave il fraintendimento con Eliot. Però la sua biografia rimane superficiale e priva di una ricerca approfondita. Lo so che è difficile fare una biografia di un personaggio non più in vita, ma in tutte le università e dipartimenti di dottorato si fanno ricerche storiche su persone defunte da un po’ di tempo. E se Eliot decidesse di scrivere un libro su Napoleone, cosa farebbe? Consultare la bibliografia di chi ha scritto sull’Imperatore prima di lui e versare sudore sulle carte conservate negli archivi e nelle biblioteche, come ho fatto io ai miei tempi di studente anche nella Biblioteca Nazionale di Francia.

    Sono contenta quindi che non ci siano impedimenti alla trasposizione sul Blog della traduzione francese del libro di Munn, come ho già detto, la migliore delle biografie del nostro Chuck.

    Come dicevo ai miei allievi, i libri non solo bisogna leggerli, ma anche leggerli con cura. E spesso si trovano delle perle di cui nulla si sapeva. Così leggendo lentamente e con cura “In the Arena” ho trovato un periodo veramente misterioso della vita del Nostro.

    Alla fine degli anni ’60, fine anche dell’amministrazione Johnson, con cui Heston aveva strettamente collaborato, oltre ai viaggi in Vietnam Chuck scrive di una serie di viaggi in paesi dell’Africa centrale, come la Nigeria, appena usciti dal colonialismo. In quegli anni il continente africano sembrava pieno di promesse. Heston premette che non sono viaggi per elargire fondi o fare beneficienza. Sono evidentemente viaggi che hanno un fine politico, visto che viaggia con passaporto diplomatico. Né si tratta di pubblicizzare prodotti cinematografici, perché spesso tra le tappe dei viaggi ci sono località ben lontane dalle capitali di questi giovani stati africani , sicuramente prive di sale di proiezione o attrezzature cinematografiche. Bisogna dire che nei primi anni di indipendenza questi stati erano governati da un’elite di intellettuali e politici che si erano formati nelle università europee. Un buon esempio fu il poeta Leopold Sengor che divenne primo presidente del Senegal. Tra le tante mete anche Beirut, nel pieno della guerra.

    Nel 1968 Johnson dichiara di rinunciare alla seconda candidatura per il partito democratiche alle presidenziali che insedieranno infatti Nixon  il 20 gennaio del 1969. Chuck la definisce come una sventura per gli USA  ed aveva ragione. In occasione delle elezioni dei rappresentanti al Senato il partito Democratico e precisamente Jack Valenti un personaggio ben noto in ambito cinematografico, ex consigliere di John Kennedy, invita Chuck a presentarsi come candidato per la California, dove avrebbe sicuramente vinto. La risposta è nota “Ho già interpretato 3 presidenti etc….”. Ma non è la risposta vera. Chuck medita a lungo sulla proposta, parla con Lydia che non dà neanche lei un parere fondato (“Charlie fai quello che ti senti di fare”). Chuck però ha paura del futuro. Le incertezze che hanno segnato la sua infanzia si trasformano in paura dell’ignoto e dei cambiamenti. Rinuncia perché la sua vita rimanga quella che è stata fino ad allora. E poi sa che non è più sostenuto da Lyndon Johnson.

    Ecco, se avessi qui davanti Charlton Heston vivo potrei chiedergli i motivi di quei viaggi nel continente africano e quale incarico gli era stato affidato. La storia ci dice che il cambio di amministrazione negli USA fece perdere fiducia ai giovani stati africani che si buttarono più o meno nelle braccia della Unione Sovietica  tramite Cuba e più tardi della Cina. I tragici effetti di quelle scelte li vediamo oggi, quando dopo guerre e sfruttamento delle risorse naturali africane a centinaia di migliaia i giovani africani attraversano il Mediterraneo. E qui c’è da riflettere su quell’allusione nella intervista censurata del 1972. al fatto che l’aumento della popolazione diventa anche un problema di migrazioni di regioni intere.

    Non potendo chiedere a Chuck lo chiederei certamente a Mr. Munn che forse ha buona memoria di quel periodo. Magari Madame France potrebbe chiederlo lei personalmente e nell’occasione chiedere anche di quella che è la mia idea fissa. Che fine ha fatto “My Father”. Sembra anche per la famiglia un desaparecito come gli intellettuali cileni negli anni di Pinochet.

    Caro signor Munn, quante domande le farei!

     

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    Les nouvelles de Munn sont extraordinaires et je suis très heureuse que votre travail et celui de votre petit-fils soient enfin reconnus.

    Je ne pense pas que le malentendu (1 NDT) avec Eliot soit sérieux. Cependant, sa biographie reste superficielle et manque de recherches approfondies. Je sais qu'il est difficile de faire une biographie d'un personnage qui n'est plus en vie, mais dans toutes les universités et les départements de doctorat, la recherche historique est faite sur des personnes qui sont mortes depuis un certain temps. Et si Eliot décidait d'écrire un livre sur Napoléon, que ferait-il ? Consulter la bibliographie de ceux qui ont écrit sur l'Empereur avant lui et transpirer sur les papiers conservés dans les archives et les bibliothèques, comme je l'ai fait dans mes années d'étudiante aussi à la Bibliothèque nationale de France.

    (1) NDT : J'avais fait une erreur d'interprétation d'un message que m'avait envoyé Marc.

     

     
    Je suis donc heureuse qu'il n'y ait pas d'obstacles à la transposition sur le blog de la traduction française du livre de Munn, comme je l'ai dit, la meilleure de nos biographies.

    Comme je l'ai dit à mes étudiants, les livres ne doivent pas seulement être lus, mais aussi lus attentivement. Et souvent il y a des pépites dont on ne savait rien. Alors, en lisant lentement et avec soin "In the Arena" j'ai trouvé une période vraiment mystérieuse de la vie de Notre acteur .
     
    À la fin des années 1960, la fin de l'administration Johnson, avec laquelle Heston avait étroitement collaboré, en plus de voyager au Vietnam, Chuck a écrit une série de voyages dans des pays d'Afrique centrale, comme le Nigeria, juste à la sortie du colonialisme. Dans ces années, le continent africain semblait plein de promesses. Heston souligne qu'ils ne sont pas des voyages pour donner de l'argent ou pour leur offrir la charité. Ce sont évidemment des voyages qui ont un but politique, puisqu'il voyage avec un passeport diplomatique. Il ne s'agit pas non plus de faire de la publicité pour les films, car souvent, entre les étapes du voyage, il y a des endroits éloignés des capitales de ces jeunes États africains, certainement sans salles de projection ni équipement cinématographique. Il faut dire que dans les premières années de l'indépendance, ces États étaient gouvernés par une élite d'intellectuels et de politiciens formés dans les universités européennes. Un bon exemple était le poète Léopold Sengor qui devint le premier président du Sénégal. Parmi les nombreuses destinations il y a eu aussi Beyrouth, au plus fort de la guerre.

    En 1968, Johnson déclare qu'il renoncera à sa deuxième candidature pour le parti présidentiel démocrate, qui mettra en fait Nixon au pouvoir le 20 janvier 1969. Chuck l'appelle un malheur pour les Etats-Unis et il avait raison. À l'occasion de l'élection des représentants au Sénat, le parti démocrate, à savoir Jack Valenti, un cinéaste connu, ancien conseiller de John Kennedy, a invité Chuck à se présenter comme candidat pour la Californie, où il aurait sûrement gagné. La réponse est connue : "j'ai déjà interprété 3 présidents etc ....". Mais ce n'est pas la vraie réponse. Chuck réfléchit longuement à la proposition, s'entretient avec Lydia qui ne lui donne même pas une opinion ferme ("Charlie fais ce que tu as envie de faire"). Mais Chuck a peur du futur. Les incertitudes qui ont marqué son enfance se transforment en peur de l'inconnu et des changements. Pourquoi renoncerait-il à la vie qu'il avait jusque là. Et puis il sait qu'il n'est plus soutenu par Lyndon Johnson.

    Aujourd'hui, si Charlton Heston était encore vivant, je pourrais lui demander les raisons de ses voyages sur le continent africain et la tâche qui lui avait été confiée. L'histoire nous apprend que le changement d'administration aux États-Unis a causé la perte de confiance dans les jeunes États africains qui se sont jetés plus ou moins dans les bras de l'Union soviétique à travers Cuba et plus tard la Chine. Nous voyons aujourd'hui les effets tragiques de ces choix lorsque, après les guerres et l'exploitation des ressources naturelles africaines, des centaines de milliers de jeunes Africains traversent la Méditerranée. Et nous devons aujourd'hui réfléchir à cette allusion dans l'interview censurée de 1972, que l'augmentation de la population devient aussi un problème de migrations de régions entières.

     

    N'ayant pas la capacité de demander à Chuck, je demanderais certainement à M. Munn, qui a peut-être un bon souvenir de cette période. Peut-être que Madame France pourrait lui demander personnellement et à l'occasion lui faire part de mon idée fixe  :  qu'est-il arrivé à "My Father" ?. Il semble aussi avoir été pour la famille un desaparecido (2) comme les intellectuels chiliens dans les années de Pinochet.

    Cher Monsieur Munn, combien de questions puis-je vous poser ?

    (2) disparu en français. 

     

     

     
     

     

  • 1 - " Charlton Heston une biographie " de Michael MUNN - (traduction par Adrien P. )

    Je remercie notre ami James Byrne, qui, aujourd'hui a donné le lien de la traduction du livre de Michael Munn par mon petit-fils, à Michael Munn himself ! L'initiative de James Byrne, m'a permise d'entrer en contact avec Michael Munn, ce que je n'aurais jamais imaginé ! 

    Je remercie également Michael Munn qui a eu la gentillesse de me donner l'autorisation de traduire et publier son livre sur le blog ! FABULEUX ...

    UN BEAU CADEAU POUR LE 10 ème ANNIVERSAIRE DU DECES DE CHARLTON HESTON. 

    VOICI L'AUTORISATION

    Yes, I did write the biography of Charlton Heston. Please go ahead and publish the book on your blog. It is very old and out of date and out of print so it will be absolutely fine with me.

    I won't be writing any more. Heston wrote an excellent autobiography which is the best book about him. I believe there is a recent biography but I haven't read it.

    Michael Munn 
     
     
     TRADUCTION
     
    Oui, j'ai écrit la biographie de Charlton Heston. S'il vous plaît allez-y et publiez le livre sur votre blog. Il est très vieux et périmé et épuisé, donc cela me convient très bien.

    Je n'écrirai plus. Heston a écrit une excellente autobiographie qui est le meilleur livre sur lui.
     Je crois qu'il y a une biographie récente mais je ne l'ai pas lue.

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    ( Publication avec l'aimable autorisation de Michael MUNN )

     

    PRESENTATION

    Charlton Heston est apparu à l'écran dans quelques uns des plus grands rôles de cinéma en incarnant Ben-Hur, Moïse, Le Cid ou encore Michel-Ange. Il a apporté son sens de l'héroïsme aux personnages qu'il a joués dans des films aussi variés que Touch of Evil ou Planet of the Apes. Maintenant vénérable figure politique respectée dans le domaine des arts, Heston, ayant fait six mandats en tant que président de la Screen Actors Guild, apparaît chaque semaine à la télévision dans le rôle d'un patriarche exubérant dans The Colbys.

    Pourtant, peu se seraient doutés que l'épique héros hollywoodien était un enfant solitaire dans un coin reculé du Michigan. N'ayant pas d'enfants de son âge avec qui jouer, il joua de nombreux rôles différents dans des histoires issues de sa propre imagination. C'est ainsi qu'il découvrit sa passion pour le travail d'acteur.

    Ses mémoires, The Actor's Life, font un peu la lumière sur l'homme derrière le masque, et nous éclairent surtout sur son approche du travail. Dans Charlton Heston, l'auteur Michael Munn nous emmène voir derrière les nombreux rôles qu'a joués l'acteur et propose un point de vue exceptionnel sur l'homme. Ses légions d'admirateurs tout comme les étudiants de cinéma trouveront ici un livre inestimable.

     

    EDITIONS St MARTINS  https://us.macmillan.com

    Charlton Heston 

    Michael Munn

    (Ce livre est pour mes chers parents.)

     

    Introduction 

    C'est à la fin de l'année 1976 que j'ai rencontré Charlton Heston pour la première fois. Il était en tournée de promotion à Londres pour Midway, et il portait la barbe qu'il avait faite pousser pour Gray Lady Down. Il y était juste assez longtemps pour rencontrer les journalistes qui s'intéressaient à lui. J'imagine que cela veut dire tous les journalistes de Fleet Street, et tous les reporters de radio, de télévision et de magazine.

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    Son emploi du temps serré ne lui permettait d'en voir que quelques-uns d'entre eux, et j'ai eu la chance d'être retenu en tant que chroniqueur du Film Review.

    Je dois désormais être honnête et reconnaître que j'avais longtemps attendu cela. Depuis que j'avais vu Ben-Hur dans mon enfance, Heston avait été mon idole. De mon point de vue, c'était donc là le rendez-vous le plus important que l'on m'avait jamais donné. J'avais un million de questions, et seulement trente minutes pour toutes les poser. Je n'avais cependant pas considéré le fait que j'étais le dernier d'une longue série d'intervieweurs, et la dame passée avant moi avait largement débordé, grignotant peu à peu le temps qui m'était alloué. Je n'ai finalement eu que 20 minutes, alors que j'avais toutes mes questions !

    J'ai été surpris de constater que la suite de Charlton Heston dans le Dorchester Hotel n'était pas la suite luxueuse de millionnaire exotique, pourvue d'une baignoire encastrée et de chandeliers pendants, que l'on attendrait pour une star de film hollywoodienne. En comparaison, elle était modeste, et la grande présence d'Heston semblait remplir le petit salon.

    Je reconnais que j'étais enthousiaste. J'avoue que j'étais nerveux. Mais ce qui a vraiment gâché l'interview était simplement qu'il était totalement épuisé ; épuisé de parler à des inconnus toute la journée, et répondre à mille questions (souvent toujours les mêmes vieilles questions). Il faut aussi dire qu'étant le professionnel reconnu qu'il est, Charlton Heston est toujours courtois avec ceux en sa présence et fait de son mieux pour satisfaire la presse. Je me souviens lui avoir téléphoné six mois plus tôt alors qu'il était en Angleterre pour faire The Prince and The Pauper. J'avais directement été mis en contact avec lui et j'avais été surpris de me retrouver à parler avec Charlton en personne plutôt qu'avec un agent ou un secrétaire stratégiquement employé pour intercepter les appels. Je lui ai dit qui j'étais et j'ai demandé une interview. Il me répondit de sa manière courtoise habituel : « Je suis vraiment désolé, mais nous en avons fini ici pour le film, et je rentre demain en avion à la première heure. J'aurais accepté avec plaisir de vous rencontrer, sinon. La prochaine fois que j'aurais à faire dans les parages, nous essaierons d'organiser cela. »

    Maintenant il est là, mais fatigué, et je n'ai que vingt minutes pour obtenir une interview exhaustive. À première vue, rien ne s'annonçait sous un jour favorable. Il a un peu parlé de Midway sans enthousiasme personnel pour le film.

    Puis j'ai parlé d'un film cher à son cœur datant de quelques années, Antony and Cleopatra qui avait été un échec critique et commercial. Pourtant, j'ai beaucoup admiré ce film, et je le lui ai dit. Il s'est alors animé, et j'ai décidé de jouer mon atout. Chaque intervieweur devrait garder un atout dans sa manche.

     This is for France Darnell. London premiere of Antony and Cleopatra, Astoria Cinema, 1972.

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    J'ai dit, « Bien sûr, Antony and Cleopatra n'était pas la première fois que vous étiez derrière la caméra, n'est-ce pas ? »

    Il semblait perplexe. « J'avais auparavant dirigé au théâtre, dit-il, qu'aviez-vous en tête ? »

    « The greatest Story Ever Told », répondis-je. Rien que de mentionner ce film à n'importe lequel des centaines d'acteurs qui y sont apparus était dangereux, puisque très peu de membres du casting avaient quelque chose de positif à dire à son sujet. Je ne savais donc pas si j'avais touché un nerf sensible, et j'ai donc prié en espérant avoir correctement préparé mon interview.

    Il a soudainement basculé la tête en arrière, il a ri bruyamment et s'est tapé le genou.

    « Mon dieu ! » tonna-t-il. « vous êtes malin, vous avez absolument raison. J'avais oublié que j'avais dirigé une scène de ce film, celle où le Baptiste [Heston jouait ce rôle] est arrêté. »

    Il m'a ensuite raconté une superbe anecdote, et tout semblait aller bien.

    Le temps était cependant presque écoulé. J'ai mentionné le nom de Tom Gries qui avait dirigé trois des films de Charlton Heston (même si seul le premier, Will Penny, fut marquant).

    Il me répondit : « saviez-vous que Tom Gries était mort il y a trois jours ? »

    C'était la fin de l'interview, et j'en sortis avec bien peu de texte à citer. J'ai réussi à en faire un article, même si c'était in extremis.

    Mais c'était décevant. Heston a toujours été considéré « interview-proof », signifiant qu'il ne serait pas possible d'échouer à obtenir une bonne interview de lui, et pourtant la mienne n'était pas bonne. Je l'avais vu plusieurs fois interviewé à la télévision, j'avais même été à une interview d'une heure qu'il avait donné à Michael Parkinson plusieurs années plus tôt, et il avait toujours été structuré, précis, concis et facile à citer.

    J'avais aussi remarqué qu'il créait une relation spontanée et généreuse avec le public, surtout durant l'enregistrement avec Parkinson.

    J'avais rencontré un tout autre homme ce jour-là.

    Bien sûr, je comprends que n'importe qui ayant donné je ne sais combien d'interviews en une journée serait exténué à la fin, mais j'ai découvert à travers mon expérience personnelle qu'Heston ne donne pas simplement des interviews : il joue, parfois parfaitement, parfois mal.

    Pour lui, faire une quelconque interview fait partie de son travail d'acteur, il le fait avec le sens du devoir. Si c'est à propos d'un film sur lequel il est en train de travailler et que vous avez la chance de le voir dans le studio durant la production comme ça a été plus tard le cas pour moi, il est plein de l'enthousiasme qu'il a pour son rôle, et ça se ressent. Comme la grande majorité de ses rôles sont de nature autoritaire, cette autorité déborde au-delà du plateau de tournage. Une interview en tête-à-tête avec lui devient alors pour lui un exercice au service du sujet dont traite le film ou le rôle. C'est comme s'il prenait le commandement de l'interview, et l'on pouvait être certain qu'il allait exactement vous dire ce qu'il voulait que vous sachiez.

    Ce qui m'a pourtant frappé plus que tout le reste était que s'il avait un public (même si c'était un troupeau de journalistes comme dans une conférence de presse), son jeu était complètement différent de celui d'une interview privée. Il joue littéralement pour le public, et il s'amuse énormément quand il en a un, tout comme quand il a un public grâce à la télévision.

    Il met avant tout l'emphase sur la performance, et il répond aux questions en s'adaptant au nombre de spectateurs, à l'atmosphère et à son intérêt pour le sujet discuté.

    J'ai donc appris au fil des années passées, depuis que je l'ai rencontré la première fois, que l'homme que j'ai interviewé à de nombreuses reprises n'était pas seulement différent à chaque fois, mais également que ce n'était pas le même homme que celui que connaissaient sa famille et ses amis proches.

    Concrètement, dans une interview, le voile de mystère autour de lui peut se lever, mais pas les barrières invisibles qu'il érige ; il fait de son mieux pour montrer à l'intervieweur ou au public ce pour quoi ils ont payé pour voir : la personne publique, mais jamais la personne et toute sa réelle profondeur, et ce du fait de la nature même de cet homme. Il est acteur, mais aussi incroyablement réservé.

    De son propre aveu, quand il a commencé à faire des films, il détestait les interviews . Il a dû apprendre comment les faire, et il peut maintenant en produire de très bons, mais dans un style qui lui est propre.

    La plupart des acteurs ne peuvent pas s'empêcher de révéler leur propre personnalité pendant les interviews et peuvent assez facilement se faire remarquer sans avoir un seul article à leur sujet (comme Kirk Douglas, Roger Moore, Tony Curtis et Michael Caine).

    Charlton Heston a sa propre technique qui consiste à avoir presque littéralement son propre script. Il connaît déjà ses réponses avant même d'entendre les questions. C'est comme s'il avait un système d'archivage mental avec toutes les réponses nécessaires commodément mises dans un coin, prêtes à être utilisées à la première occasion. C'est un art qu'il a perfectionné au fil des années, et il peut dire ce qu'il veut, peu importe ce que demande son interlocuteur. Il est sournoisement bon à cela, ce qui fait que si vous lisiez ou entendiez autant d'interviews avec Charlton Heston que moi (ou si vous avez vous-mêmes donné), vous commenceriez à réaliser que vous entendez des réponses que vous avez déjà entendues, presque mot à mot.

    Comme il le dit à propos des journalistes : « ils ne peuvent pas m'atteindre. »

    Cependant, si vous êtes vraiment chanceux, vous pourriez parfois voir le masque de l'auteur glisser, comme moi, lors d'une interview, toujours au Dorchester, quand nous avons été interrompus par un membre de l'équipe de tournage qui avait été convoqué parce que l'un des costumes d'Heston avait disparu. Sa patience contrôlée et son autorité apaisante habituelles étaient parties. Il était furieux et s'emporta, clairement agacé par un tel manque de sérieux (le sien ou celui de quelqu'un d'autre). Heston aime que les choses soient bien faites. Il semblait soudain bien plus vulnérable, mais quand l'incident fut clos et qu'il est retourné dans sa chaise pour continuer l'interview, il avait repris son personnage coutumier.

    Une autre fois, alors qu'il était ici pour promouvoir son recueil de journaux publiés, il s'assura que ses réponses à propos de ses remarques plutôt brûlantes au sujet de femmes caractérielles comme Sophie Loren et Ava Gardner restaient inoffensives mais franches. Il m'a fallu le pousser pour qu'il soit un peu plus dur avec elles.

    Pourtant lorsque notre interview fut momentanément interrompu par un appel téléphonique d'un de ses amis intimes, je l'ai entendu dire avec un petit rire désinvolte : « la pauvre Ava va mourir de rire en lisant ce livre. »

    Il n'y avait jamais autant de désinvolture dans ce qu'il me disait, ce qui est tout à son honneur, car son professionnalisme faisait que s'il n'était pas capable de s'occuper de quoi que ce soit d'une manière digne de ses propres rigoureuses exigences, alors il ne le faisait pas du tout.

    Ma collaboration avec Heston a toujours été celle d'un journaliste avec un acteur, de telle sorte qu'à aucun moment j'ai pu imaginer pouvoir prétendre le connaître. Quand il est interviewé, il révèle son intelligence, ses opinions, son autorité naturelle, et même ce que certains voient comme du pédantisme, mais il ne révèle pas l'homme privé. De cela découle cette question ardue : qui est-ce qui se cache derrière le masque que l'acteur porte en permanence ? J'espère que c'est là tout le sujet de ce livre, qui parle également de son travail que je n'ai même pas encore abordé jusque là.

    Il a fait plus de cinquante films, a gagné un Oscar du meilleur acteur, est apparu dans un certain nombre des plus grands succès de tous les temps, est entièrement dévoué à son travail, et reste l'un d'une poignée des vedettes d'Hollywood restantes sur lesquelles les producteurs de film sont prêts à miser leur argent, et après un carrière de 40 ans, ce n'est pas un piètre exploit. Il est également bien plus souple que ce que les portraits les plus populaires de lui, acerbes et réputés, ne le disent.

    Il a produit une longue série de grandes performances à l'écran, bien qu'elles n'aient pas toutes eu de succès commercial, comme Will Penny, le général Gordon, Marc Antoine, et hormis une pièce qu'il a produite à Londres en 1985, seul le public des théâtres américains le connaît comme un des acteurs de théâtre les plus doués et les plus puissants de tous les temps. Comme c'est Laurence Olivier lui-même qui le dit, je ne crois pas prendre de risque en l'affirmant moi aussi.

    Pourtant, ce qui me motive le plus à écrire cette biographie, c'est d'essayer de découvrir comment un péquenaud du Michigan et un marginal de Chicago a pu devenir probablement l'un des acteurs les plus influents à être apparu dans la cinéma américain de la fin des années 50 et 60.

    Comme déjà dit précédemment, il est aussi une des stars de cinéma, ou « acteur public », comme il préfère s'appeler lui-même, les plus courtoises. Il y a quelques années, lorsque je rédigeais mon premier livre, The Great Film Epics, il m'avait beaucoup aidé et avait été très coopératif. Je me suis cependant demandé comment il se sentirait à l'idée que quelqu'un écrive sur l'histoire de sa vie.

    Je lui ai appris que j'écrivais sa biographie durant le début plein de succès sur la scène londonienne de The Caine Mutiny Court-Martial à l'été 1985. C'est bien sûr avec une joie professionnelle et personnelle sans limite que j'ai reçu une lettre de lui ..dans laquelle il écrivait pour résumer : « Je veux vous remercier pour votre amabilité et l'intérêt que vous montrez pour ma vie... veuillez recevoir mes meilleurs vœux de bonne chance. »

    J'espère que je lui ferai honneur.

    M. M.

     

    A SUIVRE...

  • MARC ELIOT BIENTÔT EN FRANCE ??????

    Marc Eliot nous a annoncé récemment, que son livre consacré à Charlton Heston, serait prochainement distribué au format LIVRE DE POCHE. Une bonne nouvelle pour lui... 

    Cependant, hier, il a publié sur sa page FB quelques photos de lui, réalisées pendant le tournage de l'enregistrement d'une émission française, dans laquelle nous devrions le voir très prochainement.

    Il s'agit de la célèbre émission "50 MINUTES INSIDE" sur TF1, diffusée tous les samedis dans la soirée, vers 18h. 

    Il me tarde de regarder cette émission, car bien que parlant un peu français,  Marc est doublé par un interprète, ce qui nous permettra de savoir exactement quels sont ses projets bien que Marc déclare par ailleurs, qu'il n'est pas question de Charlton Heston dans cette interview. Dommage !

     

    Marc Eliot a ajouté 4 photos.
    14 h · 
     

    Friday morning I was interviewed by French TV - First National TV in France, or TF1 - for "50 min Inside." The show is seen every Saturday in France by 6 million people. The producer of the piece, seen below, was the very capable Marion Gay. Here are a few studio shots and a photo with Ms. Gay. (My French is good but not that good! My comments will be dubbed in. C'est la vie).

    Vendredi matin, j'ai été interviewé par la télévision française - Première télévision nationale en France, ou TF1 - pour "50 min Inside". Le spectacle est vu tous les samedis en France par 6 millions de personnes. Le producteur de la pièce, vu ci-dessous, était la très compétente Marion Gay. Voici quelques photos de studio et une photo avec Mme Gay. (Mon français est bon mais pas si bon! Mes commentaires seront doublés. C'est la vie).

     

    Voici les photos de Marc en interview. 

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    (avec Marion Gay)

    PETITE INFORMATION DE MARC 

    Marc Eliot
    Marc Eliot Hi France - I didn't solicit the show, they came to me, for another book I wrote. I try to do everything, even if it is not about Heston. I hope you will watch the show and tell me what you think. Today, this show, tomorrow, perhaps, one about Heston! Merci.

    TRADUCTION

    Bonjour France - Je n'ai pas sollicité cette émission, ils sont venus me voir, pour un autre livre que j'ai écrit. J'essaye de tout faire, même s'il ne s'agit pas de Heston. J'espère que vous regarderez le spectacle et que vous me direz ce que vous en pensez. Aujourd'hui, cette émission, demain, peut-être, une sur Heston! Merci.