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Journaux et magazines français et internationaux - Page 7

  • TUDOR CITY CONFIDENTIAL - un article du 11 août 2016

     
    Juste une petite curiosité que j'ai découverte sur le NET, sur un lieu où vécut Charlton Heston avec Lydia et Fraser dans les années 50.Tudor City Confidential
     
     

    August 11, 2016

    Residents : CHARLTON HESTON

    Premier d'une série de posts consacrés aux résidents remarquables de Tudor City au fil des ans. Nous commençons par la star du cinéma Charlton Heston, sans doute le résident le plus célèbre de la communauté à ce jour.

    Elément de la chronique d'Earl Wilson, 17 décembre 1953

     
    Heston a loué le Penthouse 7 à Windsor Tower pendant les années 50 en tant que pied à terre (il en avait d'autres à Los Angeles et au Wisconsin), et le 14 octobre 1955, il a été interviewé à la télévision en direct. Le programme était  Person to Person, l'un des premiers spectacles consacrés à des interviews de célébrités. Il était animé par Edward R. Murrow, un éminent journaliste spécialisé dans les reportages sur la Seconde Guerre mondiale, et les grands noms - Marilyn Monroe, Norman Rockwell, Fidel Castro, Liberace - étaient un véritable Who's Who de l'époque.
     
    Le spectacle était aussi un exploit technologique, car non seulement il était tourné en direct, mais il était tourné en direct de deux endroits différents : le studio de Murrow à New York et la maison de la personne interviewée. Ed Murrow et  l'émission Person to Person, tout est en direct, il n'y a pas de film.

     
    Voici Murrow dans un fauteuil regardant par la "fenêtre" dans la maison de la personne interviewée. Dans ce cas, c'est Tudor City, discrètement anonyme.  Murrow décrit plutôt la maison de Heston comme «un appartement-tour surplombant l'East River et le bâtiment de l'ONU».
    Murrow (à gauche) et Heston (à droite) pendant l'interview. Heston explique qu'il est à New York en escale avant de partir pour l'Egypte pour le tournage de son prochain film, The Ten Commandments. 

     
    La conversation tourne autour du passe-temps de Heston, la peinture à l'huile, qu'il montre à la caméra. L'œuvre représente l'East River depuis sa terrasse, avec l'ONU sur la gauche. Les tentures fermées derrière lui obscurcissent ce qui offre sans doute une vue spectaculaire.

     
    Un élément du programme mettait en valeur la famille, sa Femme Lydia et leur fils de neuf mois, Fraser, font une apparition obligatoire. Plus de tentures derrière eux.
     
    * * *
     
    Déçus que le programme ne montre pas beaucoup de détails de Penthouse 7, nous avons trouvé plus d'images contemporaines de l'endroit, à partir d'une liste Douglas Elliman 2014. (Il est maintenant hors du marché.)
    Le salon a des plafonds de 17 pieds, des vues au sud-est, des fenêtres à gogo
     
    Une des deux terrasses (voir plan d'étage ci-dessous)
     

     
  • Une interview d'Anne Boulay : CHARLTON HESTON, IMMORTEL BEN HUR: «J'AI MAÎTRISÉ LE CHAR EN SIX SEMAINES».

    Je reproduis ici une interview de Chuck, par Anne Boulay du journal LIBERATION, à l'occasion de la venue de l'acteur au festival de Beauvais en 1997. 

    Nous n'y apprenons rien de plus que ce que nous savons déjà, nous les fervents hestoniens.

    Simplement une petite remarque de ma part, suite à la lecture d'un passage du livre de Michael Munn sur la façon dont Chuck maîtrisait ses interviews et ses réponses formatées depuis le début de sa célébrité. Chuck était tellement désireux de protéger sa vie privée, qu'il ne laissait aucune chance aux journalistes de pénétrer son jardin secret, il était passé "Maître" dans l'art d'être interviewé et c'est la raison pour laquelle, en dehors de ses réponses sur son métier, il pouvait a contrario, donner des interviews plus riches, plus documentées sur des sujets de société qui lui tenait à coeur. C'est ainsi qu'il nous a laissé de belles interviews sur le devenir de la planète, sur ses voyages à travers le monde dans des périodes mouvementées, entre autres. Je ne sais pas s'il choisissait les journalistes, mais certains d'entre eux devaient avoir assez de talent pour amener Charlton sur des sujets qui le passionnaient plus que de répondre à de banales questions répétitives dont les réponses étant archi-connues n'avaient plus grand intérêt pour le public. 

    2 - Copie.JPG

     

    http://next.liberation.fr/culture/1997/03/22/charlton-heston-immortel-ben-hur-j-ai-maitrise-le-char-en-six-semaines_199186

    Par Anne BOULAY— 

    Parler avec Charlton Heston a quelque chose de très intimidant. A 73 ans, Ben Hur a toujours les yeux revolvers et s'exprime avec cette voix caverneuse (qui lui valut d'ailleurs le perfide surnom de «Moose», élan¹) et ce ton sentencieux qui évoquent immanquablement Moïse. Ce fils de meunier, adolescent maladivement timide, a contracté le virus du jeu au lycée et ne s'en est jamais lassé. Son premier vrai rôle de cinéma, il l'obtient en 1952 dans Sous le plus grand chapiteau du monde, de Cecil B. DeMille. Suivront, pour ne citer que les plus connus, les Dix Commandements (1956), la Soif du mal (1957), Ben Hur (1959), les 55 Jours de Pékin (1962), la Planète des singes (1967), Soleil vert (1972), mais aussi un gros nombre de films catastrophes, fantastiques, de westerns, de fresques épiques et autres films d'époque. Ancien conseiller culturel de Ronald Reagan puis du candidat républicain Bob Dole à la dernière présidentielle américaine, militant pour le port d'armes et contre le gangsta rap, Charlton Heston a marché avec Martin Luther King et défendu Sam Peckinpah ou Orson Welles quand ils étaient mal vus. C'est à cette haute figure (1,93 m), contrastée, du septième art que le Festival de cinéma de Beauvais ­qui se clôt dimanche­ rend hommage, en permettant de revoir certains des quelque 80 films que cet amoureux de Shakespeare a tournés en un demi-siècle de carrière.

    ¹  Je pense que la journaliste fait une erreur en prétendant que Charlton Heston était surnommé "Moose". Je n'ai trouvé aucun article à ce sujet. Elle doit confondre avec "Moses"  Moïse en anglais.

    AB : Commençons par vos débuts.

    CH : La chance a voulu que mes débuts coïncident avec ceux de la télévision en direct. J'avais 25 ans, et en l'espace de quatorze mois, l'acteur indépendant que j'étais, sans grande expérience et sans réputation, a pu interpréter à la télé les Hauts de Hurlevent, Jane Eyre, Jules César, des pièces de George Bernard Shaw" On était des gamins. Mais comme l'élite de Broadway et les studios méprisaient la télé et que ni les cinéastes de l'époque ni les acteurs comme Paul Newman, Kirk Douglas ou Burt Lancaster n'étaient autorisés à tourner pour le petit écran, il restait du boulot pour nous. Et puis la télé nous a apporté une certaine notoriété, nos visages étaient familiers. Surtout, ça nous a permis de faire un véritable apprentissage, d'autant que les pièces étaient tournées avec deux ou trois caméras, des plans alternés. De sorte que quand je me suis retrouvé sur un plateau de cinéma, je n'étais pas totalement en terra incognita.

    AB : Parmi tous les héros que vous avez interprétés, lequel serait votre préféré?

    CH : Je ne sais pas. Ma carrière n'est pas terminée. Reposez-moi la question tout à la fin.

    AB : Mais Ben Hur est le rôle qui vous a valu un oscar?

    CH : Ben Hur est un film merveilleux, mais les meilleurs rôles sont les rôles shakespeariens. J'en ai tenu plus que tous les autres acteurs américains. J'ai aussi interprété une quinzaine d'hommes plus complexes et intéressants que les autres, trois Présidents, trois saints dont Moïse, deux génies et un nombre incalculable de rois et de chevaliers. Pour en revenir à Ben Hur, il est certain que ce film a raflé un nombre de récompenses inégalé, rapporté des tonnes d'argent et continue d'ailleurs à m'en rapporter. Cela dit, Ben Hur n'est pas un héros, c'est une victime. Il survit. Mais c'est aussi un excellent conducteur de char.

    AB : C'est amusant de conduire un char?

    CH : C'est assez drôle. Et je savais que j'allais gagner la course. Mais il m'a quand même fallu six semaines pour maîtriser le char, c'est plus compliqué qu'une voiture automatique! Malheureusement, la possibilité de reprendre les rênes ne s'est jamais représentée.

    AB : Vous saviez que William Wyler était français?

    CH : Oui, il était né en Alsace" William Wyler était surtout le meilleur directeur d'acteurs avec lequel j'ai travaillé. Il donnait très peu d'indications, n'était pas tyrannique, n'élevait jamais la voix, mais n'était jamais satisfait. Pour Ben Hur, nous avons tourné huit mois et demi, parfois sept jours sur sept, et j'étais dans presque toutes les scènes. Il faisait de nombreuses prises. Par exemple il disait: «C'était un peu trop.» Ce à quoi je répondais: «Mais c'est toi qui m'as dit d'en faire un peu plus."

    - Bon, je n'aurais pas dû. OK, tournons la scène de la course.

    - Je ne suis pas fatigué, je peux la refaire.

    - Si je ne dis rien, c'est que ça va.»

    AB : Et Orson Welles?

    CH : C'est l'homme le plus talentueux que j'aie jamais connu, ce qui ne signifie pas que ce soit le meilleur cinéaste, acteur ou écrivain, ça, je ne le pense pas. C'est pourquoi j'ai fermement suggéré que ce soit lui qui réalise la Soif du mal, et je suis fier d'être responsable du dernier film américain qu'il ait tourné. Je pense, comme les Cahiers du cinéma, que la Soif du mal est le meilleur «série B» de l'histoire du cinéma, et qu'il est passé tout près du génie pur. Mais Orson était un peu feignant, et il détestait la technique après le montage, ce qui est un gros défaut. Il faut finir son travail. Michel Ange a fini le plafond de la chapelle Sixtine, lui" Que pensez-vous du remake de la Planète des singes qu'envisage Oliver Stone?

    La Planète des singes est un bon film, il a en quelque sorte inauguré le cycle des space operas. On ne peut pas refaire les fresques épiques comme Ben Hur ou les Dix Commandements, c'est beaucoup trop cher, mais ce film, oui. Je pense que c'est Arnold (Schwarzenegger, ndlr) qui va reprendre mon rôle et qu'il le fera très bien.

    AB : C'est d'ailleurs assez logique si l'on vous considère comme un précurseur des films d'action.

    En fait, je pense qu'il y a très peu de mes films qu'on puisse considérer comme des films d'action, et certainement pas la Planète des singes qui, contrairement aux véritables space operas, est basé sur une histoire et pas uniquement sur des effets spéciaux. En tout état de cause, je suis trop vieux pour refaire Taylor, et il est hors de question que je fasse un singe: je ne supporterais pas le maquillage. A la fin du tournage, à la première projection pour l'équipe, une très belle fille m'approche et me dit: «Comment ça va, Chuck?» Je lui réponds que je suis désolé, mais que je ne crois pas la connaître. C'était Kim Hunter, la vedette féminine, que je n'avais jamais vue sans ses poils de singe!

    CH : Vous paraissez extrêmement documenté sur vos personnages. Vous lisez beaucoup?

    J'ai une peur profonde de me retrouver quelque part sans rien à lire (il sort de sa poche un livre sur la guerre du Golfe). Comme j'ai joué des personnages historiques de premier ordre, le minimum était que j'en sache plus sur le personnage que n'importe qui d'autre. Pour Moïse, j'ai lu énormément, y compris Freud.

    AB : Des projets?

    Continuer à essayer. Peut-être que j'arriverai un jour à la perfection. J'ai eu beaucoup de chance, j'ai travaillé avec Laurence Olivier, John Gielgud, Vanessa Redgrave, certainement la meilleure actrice vivante, et des réalisateurs comme Orson Welles, William Wyler, George Stevens, Sam Penckinpah, Cecil B. DeMille, qui sont parmi les inventeurs du cinéma. J'aurais aimé travailler avec John Ford et David Lean, mais ils sont morts trop tôt. Je viens de finir un film de Kenneth Branagh, c'est un très bon. Je peux difficilement me plaindre .

    Anne BOULAY

  • CHARLTON HESTON ET L'IMMIGRATION - dans " THE NEW YORK TIMES "1996

    MAJ le 25 mai 2018 13h45

     

    To the Editor:

    Your front-page series focusing on problems immigrants find in New York, with poor housing, inadequate English and little future, recalls a similar challenge I had as a boy.

    I was raised in the Depression, went to a one-room school, worked weekends and summers in high school and went to college on a scholarship. I met and married the girl who's still my wife weeks before going overseas in the war they asked me to attend. I got home intact and we went to New York and a two-room cold-water walkup in Hell's Kitchen. We scraped by as models (nude in my case at the Art Students League, $1.75 an hour) till we began to get acting work. Our food budget was $7 a week, mostly macaroni and salami.

    Of course we never considered having children until both of us had earned enough future in film and stage to make parenthood possible.

    You write eloquently about the sorry plight of the families you detail, but seldom concede that many of them are in fact illegal. Does that word no longer have any meaning in our decaying culture?

    An even more important word not yet included in any of your articles is ''responsibility.'' Does that count for nothing? How could any couple plan to sneak into the country with several innocent children and no education and expect to thrive, or even survive here? Surely they are better off legally deported back to a culture they can at least understand.

    CHARLTON HESTON

    Los Angeles, Oct. 9, 1996

    J'ai découvert cette lettre que Charlton Heston a envoyée au N.Y. TIMES le 9 octobre 1996.

    Je viens de la traduire car je la trouve intéressante. On peut être d'accord ou pas avec Charlton Heston. Personnellement, je pense que cette lettre est d'une actualité brûlante quand on voit de nos jours, ce qui se passe surtout en Europe avec le flot de migrants presque tous illégaux arrivant sur nos territoires européens, chassés par la misère, la guerre ....

    Si Charlton Heston était encore parmi nous, que penserait-il ? qu'écrirait-il  ? sur ce sujet devenu inquiétant pour l'avenir.

    M'est avis que cette lettre ne plaira pas à tout le monde, comme elle n'a pas dû plaire en son temps !  

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    Uttering the R-Word

     https://www.nytimes.com/1996/10/13/opinion/l-uttering-the-r-word-791849.html

    Pour l'éditeur:

    Votre série d'articles traitant des problèmes que les immigrants trouvent à New York, avec un logement médiocre, un anglais inadéquat et un avenir incertain, rappelle le même défi que j'avais lorsque j'étais enfant.

    J'ai grandi durant la Grande Dépression, je suis allé dans une école qui n'avait qu'une classe, j'ai travaillé durant les week-ends et les étés lorsque j'étais au lycée et je suis allé à l'université avec une bourse d'études.

    J'ai rencontré et épousé la jeune fille qui est encore ma femme, quelques semaines avant de partir à l'étranger  étant enrôlé pour la guerre. Je suis rentré chez moi indemne  et nous sommes allés à New York et avons emménagé dans  un immeuble sans ascenseur, dans un deux-pièces avec eau froide à Hell's Kitchen. Nous avons travaillé comme modèles (nu dans mon cas à l'Art Students League, 1,75 $ l'heure) jusqu'à ce que nous commencions à avoir un travail d'acteur. Notre budget alimentaire était de 7 $ par semaine, principalement des macaronis et du salami.

    Bien sûr, nous n'avons jamais envisagé d'avoir des enfants avant d'avoir acquis suffisamment d'avenir au cinéma et sur scène pour rendre la parentalité possible.

    Vous écrivez avec éloquence sur le triste sort des familles que vous décrivez, mais vous admettez rarement que beaucoup d'entre elles sont en fait dans l'illégalité. Ce mot n'a-t-il plus aucun sens dans notre culture en déclin ?

    Un mot encore plus important qui n'est encore inclus dans aucun de vos articles est : «responsabilité». Cela compte-t-il pour rien ? Comment un couple pourrait-il projeter de s'installer dans le Pays avec plusieurs enfants innocents et sans éducation et s'attendre à prospérer, ou même à survivre ici ? Sûrement, qu'ils seraient mieux renvoyés¹ légalement vers une culture qu'ils peuvent au moins comprendre.

    CHARLTON HESTON

    Los Angeles, Oct. 9, 1996

    PETITE MISE AU POINT 

    ¹ deported back : cette expression employée par Chuck dans sa lettre,  traduite en français, a plusieurs significations. J'ai opté pour le mot "renvoyés" car le mot "déportés" dans la langue française a plusieurs significations et particulièrement une connotation avec de tristes évènements qui ont eu lieu dans le passé et qui existent toujours. Je ne crois pas que Charlton voulait enfermer dans des camps, ces personnes qui veulent une vie meilleure. 

    https://www.linguee.fr/francais-anglais/search?source=anglais&query=deported+back5.JPG

     

     

    MES REMARQUES CONCERNANT CETTE LETTRE....

     

     

    En relisant cette lettre de Charlton Heston, quelques réflexions me viennent à l'esprit :

    Il ne pouvait pas comparer sa situation de jeune couple arrivant à New York après la guerre 39/45, même si à l'origine il était un "péquenaud" comme il se nommait lui-même, avec la situation d'immigrants arrivant sur le territoire américain. Lydia et lui étaient Américains et en tant que tels, les difficultés pour s'installer à New York, n'étaient pour eux que d'ordre matériel... Il a suffi par la suite qu'ils aient du travail !

    Au sujet de "responsabilité" , il fait fort également en prétendant qu'il suffirait qu'un couple d'immigrants avec enfants soient envoyés légalement dans un "pays dont ils comprendraient la culture" et cela résoudrait le problème. 

    Ce sont à mes yeux deux maladresses qu'il commet, car personnellement, pour le reste, je ne peux pas lui donner tort. 

    J'ajoute encore ceci : je suppose que cette lettre et les propos de Chuck, selon notre degré de compréhension et d'interprétation, peuvent être  lus de différentes manières avec notre esprit latin, notre façon de voir les choses ...

    Il ne juge pas les immigrants  mais je regrette qu'il n'ait pas eu des mots de compassion pour eux, je veux croire qu'il ne juge que l'attitude des médias et de la politique et que finalement il ne s'adresse qu'à eux.

    Ce n'est que mon humble avis 

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