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1 - BIBLIOGRAPHIE - Page 11

  • BILLET DE MICHAEL MUNN

    Bonjour France,

    yes, that's perfectly okay. Here's an anecdote for you to publish.

     

    I was working at my local theatre where I was publicity and marketing manager, and developing events and plays. I took the opportunity to put on my own production of A&C. I needed to cut down the roles and shorten the play to about two hours. At the time, late in 1999, Charlton and Lydia Heston were in London performing Love Letters, so I thought I'd see what help I might get from Charlton Heston, and wrote to him. He called me by phone at the theatre where I worked and asked how he could help, so I told him what I was trying to achieve. He immediatrly came up with suggestions on combining characters and on bridging scenes, and when I told him which sections I was thinking of trimming he agreed on some and advised against others but gave me better solutions. He phoned again with his ideas on how some of the characters should be played, and he emphasised the many contradictory characteristics of Cleopatra which I needed to try and get my lead actress to play. He felt it was the most difficult women's role in any Shakespeare play. Of course, I soaked up everything he said. I don't think any other actor knew the play as well as he, and that includes Laurence Olivier. A few weeks later my partner Jane and I went to see Love Letters and afterwards we met with Chuck and Lydia in their dressing room where I updated him on my progress. He was enormously interested and said that if he was in England at the time he would come and see it. Sadly he was unable to be in England when we performed the play, but it was very rewarding to have been able to discuss my production with him and to have received his invaluable help and inspiration. Stay well France in these difficult times.

    Michael Munn

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    (Affiche que j'ai colorisée)

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    (affiche originale propriété de Michael Munn)

     

    Bonjour France, oui, c'est tout à fait normal. Voici une anecdote que vous pouvez publier.

    Je travaillais dans mon théâtre local où j'étais responsable de la publicité et du marketing, et je développais des événements et des pièces de théâtre. J'en ai profité pour monter ma propre production d'A & C. J'ai dû réduire les rôles et raccourcir la pièce à environ deux heures. À l'époque, fin 1999, Charlton et Lydia Heston étaient à Londres pour jouer Love Letters, alors j'ai pensé à quelle aide je pourrais obtenir de Charlton Heston, et je lui ai écrit.

    Il m'a appelé au téléphone au théâtre où je travaillais et m'a demandé comment il pouvait m'aider, alors je lui ai dit ce que j'essayais de faire. Il m'a immédiatement fait des suggestions sur la combinaison des personnages et sur les scènes de transition, et quand je lui ai dit quelles sections je pensais couper, il a accepté certaines d'entre elles et m'a déconseillé d'autres, mais m'a donné de meilleures solutions.


    Il m'a rappelé ses idées sur la façon dont certains personnages devraient être joués, et il a souligné les nombreuses caractéristiques contradictoires de Cléopâtre que je devais essayer de faire jouer à mon actrice principale. Il a estimé que c'était le rôle féminin le plus difficile de toutes les pièces de Shakespeare. Bien sûr, j'ai retenu tout ce qu'il a dit. Je pense qu'aucun autre acteur ne connaissait la pièce aussi bien que lui, et cela inclut Laurence Olivier.


    Quelques semaines plus tard, ma partenaire Jane et moi sommes allés voir Love Letters et ensuite nous avons rencontré Chuck et Lydia dans leur loge où je l'ai mis au courant de mes progrès. Il était très intéressé et m'a dit que s'il était en Angleterre à ce moment-là, il viendrait le voir. Malheureusement, il n'a pas pu être en Angleterre lorsque nous avons joué la pièce, mais c'était très gratifiant de pouvoir discuter de ma production avec lui et de recevoir son aide et son inspiration inestimables.

     Prenez soin de vous France, en ces temps difficiles.

    Michael Munn.

  • QUE PENSERAIT CHARLTON HESTON...AUJOURD'HUI par Christiane.

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    Je me suis souvent demandé, depuis sa mort, comment aurait réagi Charlton devant
    tel ou tel trouble agitant son pays. Que penserait il d 'un individu comme Trump ? De
    ses post ridicules ou malveillants, de ses excès, de ses folies ?
     
     
     
     
    Un type haineux, sans empathie et qui dirige le pays le plus puissant du monde ?
     
     
    George Floyd, le «doux géant» mort aux mains de la police
    George Floyd (la victime)
     
     
    Un type qui peut d 'un jour à l'autre faire basculer le monde dans la catastrophe ?
    Charlton, sensible à la cause des Noirs, pour laquelle il a lutté, serait certainement
    écœuré par le meurtre public de ce Noir, innocent, sur lequel un flic violent mais blanc s' est acharné.... Charlton avait le sens de l 'humain, responsable et respectueux.
     
    N'oublions pas ses marches, ses écrits, ses discours, qui font de lui le citoyen que nous connaissons.....
    God bless America.
    Un grand pays blessé.
     
     
     
     

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  • 26 - Charlton HESTON et le Western (2ème partie)

     

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    En 1954, le succès public de «  THE NAKED JUNGLE » ( QUAND LA MARABUNTA GRONDE) réalisé par Byron HASKIN, va donner quelques temps l’impression à Charlton HESTON qu’il a franchi un cap en termes d’audience, et que bientôt il va pouvoir aspirer à des rôles plus ambitieux que ceux qu’on lui a pour le moment confiés ; il s’inquiète, à juste titre, de devenir aux yeux du public une vedette série B de plus, un «  heel hero » à la mâchoire volontaire et aux larges épaules, et même s’il trouve des qualités à son interprétation de propriétaire en guerre avec les fourmis et surtout lui-même ,dans l’honnête film d’HASKIN, il est bien conscient que le grand rôle qui lui permettra de sortir de la masse n’est pas encore arrivé ; nous savons maintenant que THE TEN COMMANDMENTS que De MILLE va commencer à préparer dès la fin 54 sera celui-ci, et aucunement un western…


    Le genre n’est pas encore sur le déclin au début des années 50, et il n’est pas illogique que le Chuck se voit confier une nouvelle fois un rôle dans «  THE FAR HORIZONS » qui est d’ailleurs davantage un film d’aventures qu’un western ; réalisé par Rudolph MATE, bon spécialiste du film d’action, notamment le plaisant « MISSISSIPI GAMBLER » ( LE GENTILHOMME DE LA LOUISIANE) «  THE FAR HORIZONS » se propose de recréer l’expédition de Lewis et Clark dans le Nord-Ouest, laquelle avait pour objectif , en 1804, de traverser les Etats-Unis jusqu’ aux côtes du Pacifique  pour découvrir, à l’initiative du président Jefferson, les futures terres habitables et exploitables ; partie de Saint-Louis dans le Missouri, elle ne s’achèvera qu’en septembre 1806, ayant été une réussite quant aux informations logistiques et géographiques qui devaient servir de base à la future «  conquête de l’Ouest ».

     

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    Charlton Heston - Fred Mac Murray - Donna Reed

    Sujet tout à fait intéressant et tranchant avec la routine du genre, que MATE va servir avec beaucoup de passion dans les scènes de mouvement, malgré un scénario farfelu qui n’hésite pas à proposer une romance entre Lewis, joué par HESTON, et la jeune Indienne Shoshone Sacagawea , alors que celle-ci épousa en fait un trappeur français…


    Mais on n’est pas à une inexactitude près à HOLLYWOOD, surtout quand il s’agit de proposer un peu de «  glamour » le côté amusant de l’affaire étant que la jeune Indienne en question sera jouée par Donna REED, typique «  farm girl next door » dans la tradition américaine, un casting sacrilège qui serait impensable aujourd’hui…

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    Le film, grâce à la fougue d’HESTON qui fait montre, comme dans les précédents, d’une envie de jouer et d’une énergie bien agréables, se laisse d’ailleurs encore voir avec plaisir, même si Fred Mac MURRAY en Clark parait s’ennuyer et laisser le beau rôle à son jeune collègue ,sans faire preuve de beaucoup de répondant…


    C’est d’ailleurs ce que ressent HESTON à ce moment de sa brève carrière, comme s’il s’était déjà sans le vouloir, installé dans une sorte de routine, auprès de comédiens chevronnés mais déjà un peu dépassés et peu motivés, dirigé par des «  metteurs » à l’aise dans le travail technique, mais peu enclins à vraiment le diriger et lui faire donner le meilleur de lui-même ! en fait, Chuck ignore ses limites, d’autant plus qu’aucune forte personnalité n’est là pour les lui révéler !
    La décision que va prendre De MILLE, satisfait de sa première prestation dans «  THE GREATEST SHOW ON EARTH » de l’engager pour jouer le rôle de MOISE dans sa nouvelle version de THE TEN COMMANDMENTS va donc s’avérer déterminante pour la suite, notamment pour les choix que fera l’artiste plus tard, à savoir préférer jouer des personnages historiques ou mythiques, l’amenant à se documenter et étudier à fond tout ce qui peut se rapporter à eux, plutôt que de se contenter d’être un énième flic, cowboy ou planteur de canne à sucre…


    Arrogance, fierté mal placée ou simplement volonté d’apprendre et de devenir meilleur ?
    Quoiqu’il en soit, après une année 1955 largement consacrée à ces TEN COMMANDMENTS tournés d’ailleurs en partie en EGYPTE, puis de nouveau dans les studios californiens, HESTON, persuadé que le film sera un grand succès, ne peut pas encore échapper à la routine de la production du moment, et sitôt enlevée la fausse barbe du prophète, se retrouve, bien évidemment, dans un nouveau Western !

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    Comme si, finalement, HOLLYWOOD n’avait pas réalisé l’évolution de sa «  valeur marchande ? »
    Pas tout à fait, car «  THREE VIOLENT PEOPLE » ( TERRE SANS PARDON) qu’on lui propose alors, sort quand même des sentiers battus, de par son scénario, et aussi de par son budget plus conséquent ; HESTON y retrouve la star de TEN COMMANDMENTS, la fameuse et souvent brillante Ann BAXTER dont on peut dire qu’elle ne manque pas de caractère ; en effet, celle-ci avait pris pour habitude de se boucher régulièrement les oreilles avec de la cire lors des briefings de tournage de Mister De MILLE, montrant par là tout l’intérêt qu’elle trouvait aux indications du metteur en scène, et n’hésitait pas à s’en vanter !


    Elle va d’ailleurs faire à peu près ce qu’elle veut sur le tournage, se moquant un peu beaucoup de Rudolph MATE, bombardé de nouveau à la mise en scène pour HESTON, et provoquant à plusieurs reprises l’ire de son partenaire, le début d’une longue série de relations difficiles entre l’artiste et la gent féminine sur pas mal de plateaux ; conscient qu’il commence à avoir un peu de poids sur le marché, HESTON aura tendance à douter de la performance de son partenaire Tom TRYON, futur écrivain de talent, et ne lui facilitera pas la tâche sur le tournage, tout en reconnaissant ses erreurs plus tard !

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     Cole Saunders    (Charton Heston)                        Lorna Hunter Saunders (Anne Baxter)                  Cinch Saunders   (Tom Tryon)                   


    THREE VIOLENT PEOPLE, qui n’est pas un grand film mais un bon western, aurait pu être une grande réussite s’il avait été dirigé par un auteur inspiré du genre, comme DAVES ou STURGES, car la matière est là grâce à un excellent scénario :


    A la fin de la guerre de Sécession, un ex- capitaine confédéré, Cole Saunders, propriétaire d’un ranch au Texas, doit faire face à la pression d’affairistes et autres «  carpet-baggers » venus du Nord qui tentent de profiter de ses difficultés pour s’approprier ses biens, tout comme il doit s’opposer aux ambitions de son frère, jaloux et rendu amer par l’accident de jeunesse qui lui a coûté un bras, et désireux de revendre leurs terres malgré le refus de l’ainé ; s’ajoute à ce conflit typiquement américain, une histoire d’amour, d’abord traitée sur le mode humoristique, entre Cole et une jeune femme au passé douteux, qu’il répudiera mais finira par comprendre après quelques retournements de situation dus à la plume du spécialiste du genre James Edward GRANT .


    Ce choix d’un trio « explosif» de personnages opposés sur le plan éthique et humain aurait effectivement pu déboucher sur un grand western, et on ne peut que regretter, une fois de plus, la relative platitude avec laquelle MATE se contente de filmer ce conte violent et passionné ; les images y sont belles, le décor intéressant, les crapules de premier choix, mais il manque un souffle épique qui ferait décoller le film, ce qui est particulièrement cruel dans le «climax» final, qui paraît prévisible et manquer d’allure ; très à l’aise au début de l’ouvrage en sudiste amoureux, HESTON y fait preuve d’un humour et d’une légèreté qu’on ne lui a encore jamais vus, pour ensuite s’étioler un peu dans un numéro d’homme bafoué et déçu par la femme qu’il aime, ce qui d’ailleurs fait plus que penser à l’intrigue de THE NAKED JUNGLE ! les clichés ont la vie dure, et le film souffre d’ailleurs de cet affadissement du sujet, d’autant que, contrairement à Eleanor PARKER qui était toute grâce et finesse dans JUNGLE, « la » BAXTER est en plein Odéon et en fait des tonnes, car il n’y a pas eu, visiblement, un patron sur le plateau pour la remettre à sa place ! 


    Le succès sera pourtant bien là au box-office, mais ne sera rien à coté du triomphe des TEN COMMANDMENTS de De MILLE, projet titanesque qu’il a porté jusqu’au bout malgré la maladie, et qui sera supérieur à sa célèbre première version ; on pensera ce qu’on voudra de De MILLE sur le plan politique et humain, mais on ne peut lui enlever le génie visuel qui est la marque des grands et s’exprime si bien dans son œuvre ; très impressionné par le travail avec celui qui fut un des créateurs d’ HOLLYWOOD, HESTON ne va plus avoir envie de redescendre, pas en termes de statut, mais d’ambitions ; engagé dans le projet «  TOUCH OF EVIL «  de WELLES, il va s’y consacrer avec passion en prenant le risque de devenir un second rôle au profit du grand Orson, ce qui ne va pas le déranger vu l’ampleur de l’œuvre ; mais sa modestie relative à cette occasion ne pouvant devenir une habitude, il refuse du coup un rôle dans un nouveau … western, à très gros budget celui-ci, que William WYLER et Gregory PECK, co-producteurs de l’affaire, lui proposent, au moment même ou «  TOUCH OF EVIL » se termine difficilement, avec un WELLES porté disparu à faire des repérages pour son Don Quichotte , personnage qu’il promet à HESTON , lequel savoure l’idée d’avance !


    On est en droit de s’interroger sur ce refus, car comme dira son agent CITRON, «  on ne refuse pas un job chez WYLER ! » mais il y a en fait deux raisons qui motivent le refus ( momentané) de l’artiste :
    La première, c’est qu’il n’est que le quatrième rôle du film, derrière PECK, Jean SIMMONS et Caroll BAKER, et il a du mal à accepter l’idée maintenant qu’il est enfin une star ;
    La deuxième, plus « artistique »c’ est qu’il doit jouer le personnage d’un «  heavy » un contremaitre de ranch amoureux de la fille de son patron, donc encore pour lui la promesse d’un rôle sans grande profondeur, et il ne voit pas ça d’un bon œil !


    Ces réserves vont être balayées avec fermeté par CITRON qui, déjà passablement irrité par les complications autour de TOUCH OF EVIL, trouve délirant de refuser de travailler avec WYLER, qui est le réalisateur le plus prestigieux et oscarisé du métier !
    «  you’re out of your mind, boy, you must do that godamn picture!”

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       C’est donc avec une conviction moyenne qu’HESTON va se lancer dans “ THE BIG COUNTRY”       ( LES GRANDS ESPACES) très grosse production qui sera du reste, à nos yeux, le premier des “grands” westerns de l’Artiste…


    THE BIG COUNTRY, régulièrement snobé par les «  spécialistes » du genre, est souvent considéré par ceux-ci comme un long prêche barbant et pseudo-philosophique n’ayant aucune des qualités propres au genre mais épousant tous les défauts des «  sagas » romanesques hollywoodiennes ; ce jugement sévère est d’autant plus incompréhensible que, justement, WYLER qui n’était pas un idiot, a pris soin de mettre en valeur tous les éléments clé d’un bon western, paysages somptueux, cavalcades réglées de main de maitre, musique lyrique et envoutante, personnages forts et typés, mais au service d’une morale et d’une éthique « différentes » qui se rencontrent rarement dans le genre !

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            James Mc Kay (Gregory Peck)                          Steve Leech (Charlton Heston)                        Henry Terrill (Charles Bickford)


    En effet, le héros de ce film, James Mac Kay, marin qui se rend dans l’Ouest pour y épouser la fille d’un grand rancher et se trouve mêlé à une véritable guerre entre deux familles, est en fait le pendant année 1880 de Gregory PECK , c’est-à-dire un humaniste, un homme de paix et de réflexion, qui a horreur des armes et de la violence, et ne tirera d’ailleurs, symboliquement, qu’un seul coup de pistolet de tout le film, et ce vers le sol, épargnant ainsi un rival lamentable pour essayer, une dernière fois, de faire entendre la voix de la raison ; tout le film gravite autour de ce personnage intègre qui pas une fois ne déroge à ses principes, permettant à PECK qui joue finalement lui-même, de se régaler et de donner, peut-être, la meilleure prestation de sa riche carrière.


    HESTON avait donc raison de craindre le pire au départ, car plus le personnage principal est fort, plus ses opposants doivent avoir de la consistance ; très ennuyé au début que ce Steve Leech ne soit sur le papier qu’un rude cowboy baraqué de plus, l’acteur va peu à peu lui donner de la profondeur, sans pour autant que WYLER, capable de refaire quinze fois une scène si nécessaire, lui donne beaucoup d’indications positives ; il sera même tenté de lui proposer quelques remarques constructives, mais s’en abstiendra au dernier moment, au vu d’un épais cahier comprenant tous les scénarii de WYLER, entre autres «  THE BEST YEARS OF OUR LIFE » « WUTHERING HEIGHTS » « DETECTIVE STORY » « MISS MINIVER » ; et bien d’autres…


    Sans donc beaucoup d’aide de la part du metteur en scène, HESTON va faire en sorte d’exprimer, davantage par les regards que par la voix, les incertitudes, les blocages et la frustration profonde de ce personnage finalement acceptable, car il finit par rendre son comportement explicable ; on peut même dire qu’il va sur ce film progresser dans un domaine essentiel au cinéma, celui du silence et de la capacité à exprimer son ressenti non par le texte, comme le comédien de théâtre qu’il est au départ, mais par le regard et la capacité à réagir et écouter l’autre ; à plusieurs reprises, il fait montre d’intelligence dans l’écoute, notamment lors de la capitale rencontre entre James Mac Kay et Leech au début de l’ouvrage ; par le poids d’un seul regard en réponse à une phrase anodine du marin fraichement débarqué dans l’Ouest, il annonce parfaitement l’antagonisme qui va présider à leurs futures relations !

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            Patricia Terrill (Carole Baker)                                    Rufus Hannassey (Burl Ives)                             Julie Maragon (Jean Simmons)


    Au cours du film, même s’il est bien sûr moins présent que PECK, il arrive à lui donner une vraie substance, d’abord dans la scène qui l’oppose à Caroll BAKER ou rudoyé par elle, il exprime toute sa colère et sa jalousie, puis bien sûr dans le fameux combat à poings nus avec PECK, ou il s’aperçoit en fin de compte que jouer de ses poings ne sert à rien ; séquence extraordinaire, affrontement filmé de loin dans la solitude nocturne des «  grands espaces » qui n’ont jamais aussi bien porté leur nom, réalisme visuel d’un moment ou les personnages ont vraiment mal aux poings et au corps à chaque coup porté, on est très loin du pittoresque fordien, ici une bagarre n’est pas un jeu, et on n’en sort pas indemne…


    William WYLER, qui durant toute sa carrière, n’aura eu de cesse de stigmatiser la violence et ses mécanismes , avait quelque peu loupé le coche avec son «  FRIENDLY PERSUASION » ( LA LOI DU SEIGNEUR) tourné deux ans auparavant et qui mettait en scène une famille de quakers amenés à prendre parti lors de la guerre de Sécession ; malgré la présence de Gary COOPER et de bonnes intentions, le film manquait de rythme, d’action et de rebondissements et finissait par perdre l’impact d’un bon scénario de départ… N’étant pas homme à faire deux fois la même erreur, WYLER va conserver la ligne pacifiste et humaniste qui est la sienne, mais profiter de la photogénie incomparable des grands espaces du titre pour proposer au spectateur du mouvement, des séquences d’action remarquables ( notamment l’embuscade finale de Blanco Canyon) sans jamais perdre de vue son propos initial, et présenter une galerie de personnages variés et hauts en couleur, contrairement à son précédent opus ou COOPER se trouvait bien seul… Jean SIMMONS en institutrice pleine de bon sens et de finesse, Caroll BAKER à l’opposé en véritable petite peste ,fille de propriétaire à laquelle tout semble dû, forment un duo intéressant , de par leur différence de caractère et la façon subtile qu’a WYLER de les mettre en valeur, car c’est un metteur en scène qui comprend les femmes et ne les réduit pas à l’état de clichés comme trop de ses collègues de l’époque ; quand à l’excellent Burl IVES en rude chef du clan Hannassey opposé à la famille Terrill ( rôle pour lequel il obtiendra l’oscar du meilleur second rôle) et à Chuck CONNORS dans celui de son fils, le batailleur mais pourtant lâche Buck, ils représentent l’homme de l’Ouest tel qu’il a pu être en 1880, qui se bat pour sa survie sans aucun égard pour la morale et les règles des «  gens comme il faut », et la rudesse et la violence propres à ces êtres sont parfaitement mises en valeur par le cinéaste : comment oublier cette scène ou ayant surpris son fils tentant de violenter l’institutrice sous son propre toit, le patriarche Rufus bat son fils comme plâtre en lui criant «  rampe comme un chien, puisque tu agis comme un chien » !

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    On est là dans une véritable tragédie, que conclura de manière grandiose le «  gunfight » opposant les deux chefs de clan, et jamais l’intensité ne faiblira ,bien au contraire, et même si le personnage de Leech / HESTON est moins présent à l’écran lors de la dernière heure, l’acteur reste efficace et s’offre de beaux moments avant le «  climax » final ; sans doute motivé par la présence de Charles BICKFORD dans le rôle du major Terrill , un vétéran du genre qui en connait bien les ficelles et impose jusqu’au bout son entêtement de vieillard prêt à tout pour assouvir sa haine de son voisin, il sait exprimer avec finesse sa gêne à recourir à une violence dont il commence à percevoir l’absurdité, et en même temps son attachement pour ce père adoptif.

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    Le bilan le concernant va donc s’avérer positif, bien avant d’ailleurs la fin du tournage, puisque WYLER , impressionné par son sérieux et son professionnalisme, va commencer à penser à lui pour son futur BEN-HUR, mais plutôt pour le moment dans le rôle de MESSALA, ce qui tend à confirmer qu’on ne lui voit pas encore une stature de héros, mais cela viendra très vite…
    Mais pour revenir à THE BIG COUNTRY, on peut considérer ce film comme une étape essentielle dans la carrière d’HESTON, parce qu’il s’agit d’une nouvelle rencontre, après De MILLE et WELLES avec un grand metteur en scène ; et c’est un très beau film de toute façon, une fresque de deux heures quarante qui se voit sans ennui, portée par une interprétation excellente et homogène et une mise en scène de haut niveau, ce qui prouve que les grands sentiments font parfois les bons films…

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    A SUIVRE

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  • 25 -Charlton HESTON & le Western - 1ère partie

    Les spécialistes et critiques du Western, qu’ils soient américains ou européens, ont en général leurs «  têtes » qu’il s’agisse de metteurs en scène ou d’interprètes, et la longue histoire du «  genre américain par excellence » selon les termes de l’historien du cinéma André RIEUPEYROUT, prête effectivement à de nombreux classements dont la subjectivité ne saurait, pour paraphraser Georges Bernard SHAW, être aucunement mise en doute !


    Pour la plupart des afficionados du genre, quand il s’agit de juger les mérites des artistes hollywoodiens qui ont contribué à l’âge d’or du Western, que l’on situe généralement entre 1940 et 1965, les noms de réalisateurs marquants qui reviennent le plus souvent dans leurs choix sont ceux de FORD, HAWKS, DAVES, WALSH, MANN, ce qui est difficilement contestable car ils ont créé les œuvres les plus marquantes.

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    (Photos banque d'images Google)

    Concernant les acteurs, les noms de John WAYNE, James STEWART, Richard WIDMARK, Kirk DOUGLAS ,Henry FONDA, sont ceux qui sont le plus souvent avancés pour définir la quintessence d’un héros américain type, les qualités physiques et morales de l’acteur censé donner vie à ce personnage étant souvent plus importantes dans le jugement que ses capacités pures de comédien, sinon comment expliquer que moult historiens du genre considèrent un Joel Mac CREA ou un Randolph SCOTT, acteurs limités mais très «  westerniens » , comme indispensables au genre, mais snobent allégrement un PECK, un NEWMAN ou un BRANDO, comédiens d’un niveau supérieur mais peut-être pas assez «  typés » pour le genre ?

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    Il nous semble qu’une des raisons pour lesquelles un artiste du calibre ( si j’ose dire) de Charlton HESTON n’est pas non plus, reconnu en général comme un «  grand » du genre, tient effectivement davantage à cette perception des spécialistes, et aussi d’une grande partie du public, qu’à l’appréciation de ses seules qualités d’acteur, et lui-même il faut le dire aussi, a certainement contribué par ses choix, à les conforter dans cette impression…


    En effet, et ce dès le début de sa carrière, le jeune HESTON qui débarque à Hollywood en 1950 pour ses premiers contrats, sans être un snob qui rejette le cinéma et ses paillettes, n’en est pas moins persuadé que sa vie, c’est le théâtre, et reste déterminé à faire carrière à BROADWAY plutôt que se retrouver enchainé par contrat à une firme ou un producteur de la West Coast ; d’ailleurs, après le tournage de son premier film, le polar DARK CITY, il a beaucoup de mal à se voir à l’écran, s’y trouve gauche et emprunté, forçant sur ses effets, et comme il est déjà un perfectionniste, n’en retire que de la frustration et l’envie de repartir sur les planches !
    Nous savons maintenant, heureusement pour le cinéma, qu’HESTON finit par adoucir sa vision un peu caricaturale de l’univers hollywoodien, aidé en partie par les conseils de Walter SELTZER, chef de la publicité pour le producteur Hal WALLIS, qui va lui suggérer de revoir ses ambitions un peu à la baisse, en tournant pour commencer ce que PARAMOUNT lui propose !

     

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    DARK CITY (1950)

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    Sous le plus grand chapiteau du monde (1952)


    Le «  Chuck » ayant grand besoin de travailler après le tournage très formateur pour lui de «  THE GREATEST SHOW ON EARTH «  pour Cecil B de MILLE, dont il ne sait d’ailleurs à ce moment précis s’il annonce le début d’une vraie carrière à l’écran ou sa fin misérable, va se trouver donc impliqué dans son tout premier western, sous la direction du vétéran George MARSHALL, «  THE SAVAGE » ( grotesquement intitulé en France «  LE FILS DE GERONIMO ») tourné dans la superbe région des « black hills » dans le DAKOTA, et cette fois on lui confie le rôle principal…


    Ce premier Western, non dénué d’intérêt selon les amoureux du genre, raconte l’histoire d’un jeune garçon élevé par les Sioux après l’attaque fatale pour sa famille d’une caravane de pionniers ; le film est considéré de nos jours comme remarquable car il participe d’une première vague de westerns «  pro-indiens » ou Hollywood commence ( il était temps) à mettre en valeur la culture et la civilisation indiennes en cessant de réduire les «  native americans » à une bande d’indigènes peinturlurés et sanguinaires, ce qui fut le cas depuis pratiquement les débuts du cinéma ! sans avoir l’impact, public ou critique, de «  BROKEN ARROW » de DAVES ou de «  DEVIL’S DOORWAY «  de MANN sortis en 1950, il va avoir le mérite de présenter HESTON dans un rôle de composition, son personnage étant déchiré entre deux cultures, celle qui lui vient de ses parents disparus et celle qu’il a acquise dans la tribu CROW qui l’a adopté ; il est d’ailleurs à noter que, même s’il en est à son début de carrière et qu’on peut supposer qu’en tant que jeune acteur, il parait souhaitable qu’il marche droit et ne se fasse pas trop remarquer, HESTON va bien évidemment faire tout le contraire lors des tournées de promotion du film… 

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    THE SAVAGE (1952)
    En effet, censé faire l’éloge du produit et se contenter de faire savoir à la presse combien il a été heureux de tourner ce beau western et à quel point l’équipe était formidable, Chuck va au contraire utiliser ses interviews pour mettre en exergue le mal qui a été fait aux Indiens pendant la conquête de l’Ouest, et combien ils ont été jusqu’ici caricaturés par le cinéma de façon scandaleuse ! en gros, le rêve pour un intervieweur, beaucoup moins pour les dirigeants de la PARAMOUNT !
    Un peu comme un précurseur de Kevin COSTNER, dont le «  DANCE WITH WOLFES » de 1990 est resté légendaire, HESTON ne va pas y aller par quatre chemins, et déclarer entre autres :
    « THE SAVAGE est plus qu’un simple western, et maintenant que j’ai travaillé avec les Sioux comme conseillers pour ce film, je pense qu’on devrait faire un film sur les Sioux d’aujourd’hui, et enfin parler d’eux, car ce sont des gens qui méritent qu’on agite le drapeau pour eux ; je trouve étrange que, alors que tout le monde est informé des problèmes actuels des Grecs, des Juifs, des orphelins de guerre, personne dans ce pays ne semble savoir quoi que ce soit sur les Sioux et sur ce qu’ils endurent ! peut-être sont-ils trop fiers pour demander de l’aide… » ( cité par Marc ELIOT dans sa biographie de l’acteur, 2016)


    Voilà qui est dit et bien dit, et annonce à peu de choses près ce que va devenir plus tard HESTON aux yeux des médias, quelqu’un qui dit ce qu’il pense et ne tient compte d’aucune pression qui puisse l’amener à «  adoucir » son point de vue, ce qui d’ailleurs va en l’occurrence, profondément ulcérer le studio qui va revendre son contrat illico à Hal WALLIS … Et récupérer l’artiste assez vite, car PARAMOUNT, considérant HESTON comme redevable d’encore deux films pour le studio, va quand même le réemployer pour, devinez donc, un nouveau western ; il faut dire qu’en 1952, la crise du cinéma étant bien réelle du fait de l’émergence de la télévision, les maisons de production n’ont quasiment plus que deux types de choix possibles : les films à grand spectacle comme QUO VADIS ou THE ROBE, ce qui est le souhait d’un ZANUCK à la FOX, désireux de proposer ce que la télé est incapable de faire, ou les petits budgets «  série B » peu coûteux et donc peu risqués, dont les westerns font partie, car n’oublions pas de le dire, ce genre, aussi curieux que cela puisse paraitre, est globalement considéré dans le métier comme «  secondaire » !


    Voici donc, pour sa plus grande joie on s’en doute, notre héros engagé pour jouer un jeune Buffalo Bill, figure mythique de l’Ouest, dans «  PONY EXPRESS » que va réaliser Jerry HOPPER, un metteur routinier mais sympathique avec lequel Chuck va très bien s’entendre, au point qu’ils feront encore deux films ensemble ; disons le franchement, PONY EXPRESS ne sera nullement mémorable, de par la faiblesse d’un scénario insigne accumulant les erreurs historiques, (ce qui étonne de la part d’un writer aussi chevronné que Charles MARQUIS WARREN que nous évoquerons plus loin), et aussi le souhait de donner un ton de comédie au film, avec malheureusement deux inconvénients majeurs : HESTON, même s’il a beaucoup d’humour dans la vie, ne sait pas encore l’exprimer à l’écran, et Forrest TUCKER en «  wild » Bill Hicock , est terne comme c’est pas possible et pas sauvage pour un sou…

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    PONY EXPRESS (1952)


    Le bon côté de cette expérience, c’est que, confronté pour la première fois à un rôle vraiment «  historique », HESTON va s’intéresser de très près à l’apparence physique du personnage, selon sa formule «  je dois connaitre l’extérieur avant d’appréhender l’intérieur », et il va également prendre l’habitude de visionner les «  rushes » avec Jerry HOPPER, très étonné du reste de voir un comédien prendre les choses à ce point au sérieux !


    « Je veux savoir en quoi je me trompe, savoir ce que je fais mal ; si je vois une scène qui est bonne, ça ne m’apprend rien, je dois regarder ce que je fais mal, et le corriger ; et à mon avis, un acteur ne peut jamais être satisfait d’une scène, encore moins d’un rôle dans un film, les rushes sont un moyen d’en savoir un peu plus, sans s’illusionner » ( cité par Michael MUNN dans sa biographie, 1986)


    Toujours cantonné à la série B pour y apprendre les ficelles du métier, HESTON sait qu’il se trouve dans cette position pour une raison bien simple, c’est qu’il n’est encore nullement une vedette autour de laquelle on bâtit de gros projets, ce qui ne le gêne nullement d’ailleurs ; il est bien connu que ce qu’ HESTON a toujours souhaité, c’est être un vrai acteur et pas une star, une simple «  valeur marchande » ; et le fait de ne pas avoir d’image à défendre, de ne pas être déjà enfermé dans un type de rôle, va lui permettre de «  tenter des trucs »… Et ce, dès le film suivant, toujours sous l’égide de PARAMOUNT qui va lui proposer un rôle à l’opposé de celui de THE SAVAGE, dans un western assez violent et atypique, puisque prenant le contrepied de la vague «  pro-indienne » très en vogue en 1953 ; cette fois, c’est le sus- nommé Charles MARQUIS WARREN qui est aux commandes de «  ARROWHEAD » ( LE SORCIER DU RIO GRANDE) .

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    C’est un vrai spécialiste de l’Ouest et plutôt bon scénariste, quand il ne tombe pas dans la facilité, qui considère, en gros, qu’il n’y a pas de «  bons indiens » et de «  méchants blancs », et qu’il est dans la nature humaine de s’écharper pour défendre ou acquérir un territoire ; en fait, son ARROWHEAD, qu’il considérera plus tard comme sa plus grande réussite, annonce par son cynisme et sa vision brutale des choses, un autre film encore plus extrême, le fameux «  ULZANA’S RAID »( FUREUR APACHE) de Robert ALDRICH qui renvoie dos à dos Indiens et Blancs pour ce qui est de la cruauté et de la violence ; d’ailleurs, les deux films, à vingt ans d’intervalle, mettent en scène une variation autour d’un même personnage, celui d’un éclaireur nommé Al SIEBER, un homme dont toute la vie se déroula dans un mépris complet pour toute autorité, devenu chez WARREN Ed BANNON, individu violent, alcoolique, farouchement individualiste, pas du tout sympathique, et un type de rôle de mal-aimé que Chuck va affectionner pendant une bonne partie de sa carrière.


    Au sujet de ce film globalement intéressant et connu surtout des cinéphiles pour la prestation de Jack PALANCE dans le rôle de l’Indien insoumis Toriano, Bertrand TAVERNIER, homme de gauche mais analyste très pointu et objectif pour ce qui est de juger du talent des autres, considère avec pertinence qu’il vaut beaucoup mieux que sa réputation de western raciste :
    « on écrit que c’est un film d’un racisme inadmissible, que c’est un des seuls westerns ou tous les personnages sont antipathiques ;la réalité est différente, car ce que certains semblent ne pas prendre en compte, c’est que le fait d’imposer des personnages noirs, peu sympathiques, peut être un signe d’ambition, un désir de se démarquer de la production courante ; ce n’est pas du tout le manichéisme «  noble sauvage contre méchant civilisé » ; tout le monde y a ses raisons, bonnes ou mauvaises, et le personnage d’HESTON est tout à fait complexe, on ne le glorifie, ni ne le condamne, et pour PALANCE, pareil »

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    Concernant HESTON justement, TAVERNIER se livre à une analyse tout à fait intéressante :
    «  Charlton HESTON est tout aussi remarquable ( que PALANCE) et impose un personnage torturé, au rebours de ses convictions politiques de l’époque ,je pense d’ailleurs que l’alcoolisme du personnage est un ajout de l’acteur, voulant souligner sa culpabilité, lui qui est ravagé par la haine. WARREN lui a ajouté une enfance chez les Indiens qui l’ont rejeté, ce qui en fait un personnage assez «  Fullerien » une sorte de paria ; aussi puissant que dans THE NAKED JUNGLE jamais il n’édulcore ou n’affadit la violence noire du personnage » ( Postface du roman de WR BURNETT «  ADOBE WALLS »)


    On peut effectivement penser que, tranchant avec la production routinière de la série B du moment , même si par son budget il s’apparente au genre, «  ARROWHEAD » annonce en quelque sorte une nouvelle étape dans la carrière de l’acteur, par son immersion, pour la première fois peut-être, dans un «  character » difficile à défendre, et donc passionnant pour un comédien déjà un peu «  créatif » ; même si ARROWHEAD n’est aucunement un chef – d’œuvre et pâtit d’un final spectaculaire mais prévisible, on peut y percevoir chez l’artiste comme une volonté d’échapper aux conventions dans lesquelles le genre, justement, pourrait l’enfermer ; donc, en 1954, avec déjà trois westerns à son actif, HESTON, conscient des limites de ce genre de rôle, ce qui ne l’empêche pas d’apprécier, comme beaucoup d’américains, la noblesse du genre en général, a déjà en tête quelques «  pistes » pour tenter de construire sur la lancée de ARROWHEAD de vrais personnages, malgré les restrictions qu’imposent plus ou moins, les conventions du Western …

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    A SUIVRE...


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  • 22 -« L’EXTASE ET L’AGONIE » à la recherche des « hommes extraordinaires »

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    « Michel-Ange est certainement un des talents les plus extraordinaires que le monde des arts ait pu produire, je le mettrai sans hésiter au même niveau que Mozart et légèrement en dessous de Shakespeare ; il est également un des plus difficiles à percevoir, ce qui est une des raisons qui m’a poussé à accepter le rôle »

    Dans cet extrait de son autobiographie «  IN THE ARENA » HESTON exprime un trait de caractère qui lui est propre, une volonté affichée de rechercher la difficulté dans la création de ses personnages, et si possible de jouer des «  characters »qui sortent des sentiers battus ; au milieu des années 60, tandis que beaucoup de ses collègues et non des moindres, les NEWMAN, Mac QUEEN, BRANDO , ont tendance à jouer des personnages contemporains en partie pour conserver leur public, HESTON lui, se tourne délibérément vers des figures historiques et politiques des siècles précédents, fasciné qu’il est par l’Histoire, les personnages de légende et d’une manière générale, ce qu’il appelle les «  extraordinary men », pas forcément pour se singulariser ou par un quelconque élitisme, mais essentiellement parce qu’il sent qu’il apprendra plus de cette expérience qu’en se contentant de jouer les «  Monsieur tout le monde »…

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    On pensera ce qu’on voudra de ses choix, mais force est de constater qu’ils sont le fruit d’un élan et d’une passion naturels, et en aucun cas celui d’un calcul économique méthodique de sa part visant à préserver son statut de star, d’autant que la plupart de ses projets du moment ne rencontreront pas le succès, et ce jusqu’au triomphe de «  PLANET OF THE APES » !

    Voici donc, quelques semaines à peine après la fin du tournage de l’éprouvant «  MAJOR DUNDEE », l’artiste embarqué dans une nouvelle aventure, à ROME , sur les lieux mêmes ou il tourna «  BEN-HUR »,ce qui lui procure d’entrée beaucoup de plaisir car il adore le pays, son peuple et sa culture, et n’en conserve que d’heureux souvenirs ; logé par la FOX dans une somptueuse villa de la Via Appia comprenant seize chambres, il va se sentir au départ plutôt seul, et assez gêné de se retrouver « traité comme Liz TAYLOR » ( !) et surtout sans la présence de sa famille qui ne le rejoindra que pour les vacances..

    Mais beaucoup de travail l’attend, avec pour commencer de nombreuses lectures afin d’en savoir plus sur l’artiste et l’homme qui va, comme souvent, finir par l’obséder totalement, un peu comme Van GOGH avait pu longtemps hanter Kirk DOUGLAS avant et après le tournage du film de MINNELLI : comparaison qui n’est pas déplacée, les deux comédiens, amis par ailleurs, ayant en eux cette volonté de tout connaitre sur les personnages qu’ils ont à incarner, ce qui pour HESTON passe par une approche quasi-universitaire et une totale immersion «  physique » dans son rôle.

    Le projet étant inspiré du roman d’Irving STONE dont le scénariste Philip DUNNE n’a retenu qu’une période de quatre ans consacrée à son travail sur la chapelle Sixtine, HESTON va se pencher, pour en savoir plus, sur une biographie écrite par VASARI, un ami du sculpteur ,écrite peu de temps après sa mort, et aussi sur de nombreuses lettres adressées à sa famille, tout cela pour comme il le dira lui-même, «  trouver Michel-Ange », comme il aura pu essayer de «  trouver » EL CID, Andrew JACKSON ou GORDON un peu plus tard..

    Déçu par les biographies qu’il va également lire sur le sujet, et considérant que dans toutes ces pages, «  l’artiste ne me parle pas, je n’arrive pas à mettre la main sur lui » HESTON va consacrer sa première semaine à discuter le rôle avec Carol REED, qui commence à le faire répéter, mais semble ne pas le convaincre dans son approche : le grand Carol, magistral metteur en scène de «  THE THIRD MAN » et «  ODD MAN OUT » n’est plus en effet le redoutable « puncheur » plein d’idées d’autrefois, et semble être devenu davantage un réalisateur qu’un créateur, ce qui va peu à peu indisposer HESTON, convaincu qu’il doit être poussé à se dépasser par les instructions de son director, et qui va constater que REED est trop gentil, trop bien élevé et trop «  british » pour le faire avancer ; jugement un peu dur quand on connait le pedigree de Sir Carol, mais étant donné le perfectionnisme du Chuck, rien de surprenant dans ce jugement sévère !

    En tous cas, livré donc un peu à lui-même quant à ses recherches sur l’artiste, HESTON va définir deux axes importants dans sa vision du personnage :

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    — Michel-Ange, selon lui, est avant tout un sculpteur, il n’a jamais aimé peindre, et la commande que lui a imposée le pape Jules pour la Sixtine fut pour lui un fardeau, un honneur et un labeur ou il s’est surpassé dans l’exécution, mais aucunement un bonheur artistique, car ce qu’il aimait avant tout, c’était sculpter du marbre…

    — Michel-Ange, malgré des éléments évidents mis à jour par certains de ses contemporains et lui-même dans ses écrits, n’était pas spécialement homosexuel, et ce fait non avéré selon HESTON n’a pas eu grande incidence sur son travail, car «  il n’était pas ému par ses contemporains, il n’a jamais eu d’histoire d’amour essentielle dans sa vie », vu que ce qu’il aimait avant tout, c’était sculpter du marbre…

    Autant l’analyse faite sur les « préférences artistiques » de l’artiste parait indiscutable historiquement, et sert d’ailleurs de base à tout l’affrontement entre l’artiste et le politique ensuite, autant celle relative à ses «  préférences amoureuses » peut faire grincer quelques dents aujourd’hui, et provoqua même en 1965 des remous compréhensibles ; à ce sujet, il est intéressant de noter que Burt LANCASTER avait été pressenti le premier pour jouer Michel-Ange et avait bien entendu, envisagé de le jouer totalement sous l’angle de l’homosexualité, ce qui correspond bien à l’état d’esprit de ce trublion libéral et sans tabous qu’était le grand Burt ; la FOX ayant décidé de ne pas s’engager avec lui dans ce projet et sentant que son projet de spectacle familial allait en prendre un coup, on va donc prendre avec HESTON le point de vue opposé, et même « inventer » de toutes pièces une romance avec sa bienfaitrice, la » Contessa » jouée d’ailleurs finement par Diane CILENTO, qui dira d’ailleurs plus tard s’être très vite bien entendue avec Chuck, mais avoir très vite perçu « qu’il n’allait jamais le jouer comme étant le cas le mieux documenté d’homosexualité de l’Histoire, et ça en devenait presque une blague sur le plateau » !

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    Soyons justes, avec le recul, il est facile de nos jours de moquer le choix délibéré d’HESTON d’éviter toute allusion aux penchants amoureux de l’artiste, et certains en ont du reste profité pour dénoncer « l’homophobie » de l’acteur, ce qui est par contre injuste et faux ; il est sûr que Chuck n’était pas attiré par le milieu « gay » d’HOLLYWOOD, mais il disait lui-même avoir beaucoup d’amis respectables et appréciés par lui dans cette communauté, avoir travaillé avec un bon nombre d’entre eux et n’être en aucun cas, homophobe, précision importante à notre époque de conformisme et de bien-pensance…

    Il se trouve juste qu’à l’époque, le choix d’une certaine neutralité dans ce domaine prévalant dans quasiment tous les films, il n’est pas choquant que REED et ses collaborateurs aient préféré s’intéresser à l’angle artistique et politique, et on peut difficilement, toujours avec le recul, leur donner tort vu le résultat.

    Concentré donc sur ce qui lui parait essentiel, l’approche créative déçue d’un sculpteur de génie obligé de peindre une chapelle qui ne l’inspire pas au début du moins, HESTON va se préoccuper d’obtenir la ressemblance la plus parfaite possible avec son modèle, malgré sa taille nettement supérieure, cherchant même à obtenir par le biais d’un maquillage saisissant «  un nez encore plus cassé que le mien au départ ! » une coupe de cheveux à la Florentine et une barbe inspirée d’illustrations d’époque, mais sans oublier que cette apparence physique, n’importe quel « hard-working » acteur peut l’obtenir, ce qui est le plus difficile, c’est de comprendre Michel-Ange, et transmettre cette vision au public…

    Et là-dessus, il va buter un bon moment, jusqu’à ce que, comme le souligne son excellent biographe Michael MUNN, il prenne conscience des efforts physiques intenses qu’a pu fournir l’artiste, lors de l’ascension du gigantesque échafaudage grandeur nature conçu par le studio dans l’immense pièce utilisée pour représenter la Sixtine, véritable « cœur » du film ; mis à contribution par les incessants va et vient nécessaires lors du tournage, il va mesurer que ses efforts journaliers ne sont rien en comparaison de ce que l’artiste a pu souffrir et éprouver lors de ses fatigantes séances , dans le froid, travaillant jusqu’à épuisement près de dix heures par jour, et l’aspect quasi –mystique de cette expérience va déterminer son jeu d’acteur pendant tout le reste du tournage : comparant l’ascension pénible de cet échafaudage, barbouillé de peinture et s’abimant la vue dans une lumière très précaire, il se voit comme un Christ face à son Golgotha, sinon comme un Sisyphe poussant son rocher…

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    Ces heures de tournage difficiles ,dans le cadre d’une réplique exacte de la Sixtine, le plafond de l’originale ayant été entièrement photographié puis reproduit, par un tour de force technique, aux dimensions adéquates, seront un moment particulièrement positif pour Chuck, car il va aimer le travail d’équipe qui y préside et surtout, trouver cela bien plus » reposant », curieusement, que tout ce qu’il vient de subir sur DUNDEE et 55 DAYS IN PEKING peu avant ; néanmoins, comme pour tout tournage, il y aura, si j’ose dire, quelques ombres au tableau…

    La première, c’est le temps perdu, préjudiciable aux yeux de l’artiste, par la production à cause de Leon SHAMROY, photographe attitré de la FOX, et qui n’est pas loin de se prendre pour la star du film ! L’homme en effet a la fâcheuse tendance à occuper le plateau pour régler ses lumières pendant de longues heures, faisant dire à certains farceurs sur le tournage qu’il est tout près de se prendre pour Michel-Ange himself… HESTON, furieux de voir qu’on gaspille un temps considérable à ne pas pouvoir répéter ni tourner, s’en prend d’ailleurs à Carol REED, trop gentil sur cette affaire et qu’il soupçonne de ne pas mener la compagnie d’une main assez ferme ! ( toujours dans la nuance, notre artiste !) ; mais rien n’y fait, et Chuck en voudra tellement à SHAMROY qu’il mettra son véto sans succès à son emploi pour PLANET OF THE APES deux ans plus tard…

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    Deuxième ombre au tableau, et celle-ci plus gênante, le comédien choisi pour incarner Jules, le pape guerrier et fin politique, rôle essentiel dans l’histoire, n’est autre que Rex HARRISON, british jusqu’au bout des ongles, avec les bons et les mauvais côtés ; Laurence OLIVIER, personnage moins excentrique, avait été pressenti au départ pour le rôle, et HESTON s’en faisait une joie, mais le grand Rex, tout à sa gloire récente d’avoir incarné le professeur Higgins de MY FAIR LADY avec le brio que l’on sait, va certes prendre le personnage du pape au sérieux, mais aussi faire montre d’une pétulance qui va vite embarrasser le très professionnel HESTON, un homme qui arrive à l’heure, sait son texte ,n’est jamais ivre et est bon dès la troisième prise ; HARRISON, malgré son immense talent, c’est plutôt quelqu’un qui arrive en retard, ne sait pas trop son texte, a généralement bien bu la veille et attend la quinzième prise pour être excellent…

    On imagine donc avec amusement les ruades impatientes du piaffant destrier HESTON devant attendre l’arrivée de son ô combien génial partenaire, et obligé de rejouer plusieurs fois une scène ou il pensait s’en être bien sorti, parce que Sir Rex a omis quelques lignes, prétextant avec mauvaise foi que les lumières étaient mal en place, ou que la canne que REED lui fait tenir, le déséquilibre dans ses mouvements…

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    Ce furent en tous cas à n’en pas douter de grands moments de comédie, sur l’écran et en dehors, et je me dois de citer à ce sujet le témoignage du regretté Venantino VENANTINI, qui tenait un petit rôle de nonce (bien payé ) dans le film ; il m’offrit en effet son analyse lors d’une conversation que j’eus avec lui  il y a quelques années, une rencontre bien sympathique et pour moi inoubliable :

    "En gros, nous avions là deux superstars désireuses de marquer leur territoire, l’une prête à tout donner du premier jet, regardant en direction du signor REED avec sévérité ou impuissance théâtrale dès que quelque chose ne tournait pas rond, l’autre prenant son temps, coupant une scène au moindre prétexte, réclamant un conciliabule avec le «  metteur » au grand dam de sa co-star dès qu’elle avait le moindre doute",  ce devait être quelque chose !

    Monsieur VENANTINI, cependant, m’avait quand même souligné que, dès lors que tout était enfin en place, la fusion du talent des deux acteurs opérait vraiment, et qu’il avait beaucoup appris de leurs moments de grâce, qui furent nombreux."

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    On ne peut que le confirmer en revoyant l’ouvrage maintenant, car, si la mise en scène de REED est effectivement belle, mais plutôt sage et académique à l’exception des scènes en extérieur dans les carrières qui ont vraiment du souffle, l’essentiel de l’impact du film provient du rapport entre les deux personnages principaux et donc des comédiens qui les jouent ; il apparait en effet que la clef du film , ce n’est pas essentiellement la vie de Michel-Ange dont il ne couvre qu’une partie, mais le rapport antagoniste entre l’art, la religion et la politique ; d’où le choix d’opposer l’artiste, qui se veut indépendant et ne peut se contenter d’être un pion au service de l’Etat, et le politique, qui a le pouvoir de faire vivre et travailler l’Artiste, mais en contrepartie lui impose ses exigences et ses préférences au nom de la raison d’Etat ; d’ailleurs, la subtilité du scénario de DUNNE fait qu’il n’y a aucun manichéisme dans sa vision des choses, chaque personnage a ses torts et ses bonnes raisons d’agir, le premier au nom de son Art et de son refus de se satisfaire d’une commande bâclée, le deuxième parce que la réalisation de cette ŒUVRE doit renforcer l’image et le pouvoir de l’Eglise, à un moment ou il sait que son autorité chancelle, et dans son esprit, peu importe que l’ouvrage soit parfait ou pas, il faut surtout qu’il soit livré à temps !

    Toute cette partie du film est remarquable, tant dans l’écriture que dans l’affrontement des deux egos opposés ,et pourtant finalement complémentaires dans la magnifique scène finale ou les deux hommes évoquent leurs rôles respectifs sur cette Terre, instant magique de grand cinéma ou Sir Carol sort un peu, et au bon moment, de son relatif académisme ; on serait même tenté de dire que HESTON, qui considérait à l’époque cette performance comme sa meilleure, n’est jamais aussi bon dans ce film que dans les moments ou il est confronté à HARRISON, car il faut la concurrence d’un redoutable « bretteur » comme l’Anglais pour lui faire donner le meilleur de lui-même, sa confrontation avec Olivier dans KHARTOUM sera d’ailleurs du même niveau.

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    «  J’aime jouer avec des Britanniques, ils ont pour eux cette culture, cet héritage shakespearien, ce goût pour l’excentricité et en même temps la justesse de ton et l’humour narquois qui nous échappent à nous Américains, et dont il y a tant à apprendre » ( IN THE ARENA)

    Le tournage terminé en Septembre, prêt à commencer THE WAR LORD qui sera un nouveau défi historique, Chuck est sincèrement persuadé que non seulement le film est très bon et son interprétation aboutie, mais qu’il va aussi «  fonctionner » auprès du grand public ;

    De plus, aucun problème de «  reprise en main » par la production du film, qui a souvent ruiné d’autres entreprises comme DUNDEE ou PEKING n’est à redouter, car la FOX et Sir REED étaient sur la même longueur d’onde ; l’insuccès flagrant du film à sa sortie, aux USA et même en EUROPE l’année suivante, va donc sérieusement ébranler l’artiste, non dans ses convictions, mais dans son cœur vu tout le travail entrepris et ses efforts pour vraiment «  sortir » Michel-Ange de lui-même, et on peut comprendre cette déception terrible ; peut-être l’époque ne se prêtait-elle déjà plus à des projets épiques ou historiques coûteux, ou peut-être son public n’arrivait-il pas à l’imaginer dans un rôle d’artiste et non de militaire ou de figure historique emblématique, il est difficile de comprendre les raisons profondes d’un tel échec, commercial s’entend, car THE AGONY AND THE ECSTASY reste un fort beau film , avec ses défauts et ses points forts…

    En fait, l’explication la plus terre à terre et certainement fondée est peut-être à mettre sur le compte du terrible Herman «  Iceman » CITRON, l’agent de l’artiste, qui déclara à son poulain après la sortie du film :

     

    «  Allons, Chuck , qu’est- ce que tu espérais ? Franchement, faire un film sur un type barbu et dépenaillé occupé à peindre un plafond ! Il faut que tu te remettes à faire des films que les gens auront envie d’aller voir ! »

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    12 MARS 2020 

    A CECILE .