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Michael Munn : A biography Charlton Heston - Page 8

  • 3 - " Charlton Heston une biographie " de Michael MUNN - (traduction par Adrien P. )

     

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    TROISIEME PARTIE 

    St HELEN

    Durant la période lumineuse des années vingt, quand la Prohibition offrit aux gangsters américains un marché noir parallèle très lucratif non-taxé de bouteilles de liqueur, Hollywood était à son apogée, et les vedettes rapidement enrichies engageaient leurs propres « coursiers »7 pour que l'alcool illicite coule à flot. Rien n'était trop cher pour une star du cinéma muet pour qui quarante millions d'Américains faisaient la queue dans les cinémas chaque semaine, permettant ainsi à Rudolph Valentino de se prélasser dans sa villa Hispano-Mauresque « Falcon Lair » (« le repaire du faucon ») en sommet de colline, au sol entièrement recouvert de marbre noir. Pendant ce temps, Gloria Swanson se prélassait dans sa baignoire en or et Tom Mix laissait libre cours à son goût pour les décorations intérieures colorées avec une fontaine aux couleurs de l'arc-en-ciel dans sa salle à manger.

    L'éclat des années vingt était grand et brillant, et était visible dans toutes les villes américaines où il y avait des gens suffisamment riches ou dangereux pour le montrer, mais en dehors des villes, l'éclat diminuait jusqu'à ne plus être visible 8.

    Seul le cri de l'aigle était audible à travers le murmure du vent qui soufflait dans les forêts du Nord du Michigan. C'était le domaine des aigles venus faire leurs aires sur les points culminant au-dessus du Russel Lake, loin de la civilisation sophistiquée de l'Amérique moderne, maintenue à distance par les kilomètres de pins, de bouleaux, d'érables et de chênes.

    Il ne fait aucun doute que ces aigles avaient des ancêtres qui ont niché ici du temps des habitants de la frontière9quand les sombres forêts profondes qui couvraient auparavant le Michigan furent rasées dans le processus que les spécialistes appellent « l'exploitation forestière ». Les arbres qui y poussent désormais en sont la deuxième génération, grands et larges, mais les grandes forêts du Michigan ont disparu.

    Il restait tout de même quelques bois, comme un morceau de la vieille Amérique, qui accueillirent silencieusement Russel Whitford Carter et sa famille quand ils emménagèrent auprès de la petite communauté de St Helen, laissant derrière eux le tohu-bohu de la vie urbaine moderne d'Evanston, dans l'Illinois.

    Russ avait décroché un poste d'opérateur de scierie à St Helen, donc lui et sa femme Lilla avaient arraché leurs racines d'Evanston pour les transplanter dans le sol du Michigan, en emmenant avec eux leur bébé. Il s'appelait Charlton, du nom de jeune fille de sa mère. C'était un choix de prénom étrange pour l'enfant Carter, puisque c'était au départ un patronyme. Le bébé Charlton était cependant aussi oublieux de son nom que de l'endroit où il est né. Ses premiers souvenirs sont ceux de St Helen, de la forêt et des lacs, mais il est né le quatre octobre 1923 à l'Evanston Hospital. Il n'y avait pas là de quoi chambouler le monde : rien n'indiquait alors que le bébé de Russ et de Lilla pourrait un jour devenir l'une des figures les plus héroïques du cinéma et même l'un des meilleurs acteurs de toute l'Amérique. Il n'avait pas de sang de comédien dans les veines, mais celui du clan Fraser en Écosse.

     

    Il se passait cependant des événements significatifs dans le monde du cinéma au moment de la naissance de Charlton. Un pionnier du cinéma déjà devenu une légende en dix ans, un certain Cecil B. De Mille était entièrement dévoué à couper et joindre des kilomètres de bande de film avec l'aide de son éditrice Ann Bauchens, pour créer son chef-d’œuvre muet Les dix Commandements (The Ten Commandments). Beatrice, la bien aimée mère de De Mille mourut exactement quatre jours après la naissance de Charlton10et ne put jamais voir le film auquel son fils se dévouait, et qu'il referait un peu plus de trente ans plus tard.

    Tandis que Paramount calculait le coût exorbitant du grand classique de De Mille, Metro Goldwyn Mayer se préparait à dépenser encore plus pour leur film Ben-Hur. De plus, presque au moment où Charlton Carter vint au monde, la vedette du cinéma muet Georges Walsh célébrait son triomphe pour avoir été choisi pour jouer le rôle-titre de Ben-Hur. Cependant, au moment où les caméras commencèrent à tourner pour ce film, c'est Ramon Novarro qui endossa le rôle principal du film11 qui, à peine trois décennies plus tard, allait être ressuscité dans le colossal remake de MGM dans lequel le son, la couleur et la taille de l'image allaient être retravaillés.

    Il n'y avait aucun moyen pour Russell et Lilla de savoir que leur fils Charlton allait à la fois incarner Moïse et Ben-Hur plus de trente ans plus tard.

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    Il se pourrait fort bien que Charlton Carter serait devenu un vrai petit gars de la ville s'il avait été élevé dans la ville dans laquelle il est né, mais à la place, il a été planté comme une jeune graine dans le coin paumé de St Helen. La graine a poussé  et a pris racine, se fondant dans le paysage comme un vrai jeune pin. Charlton est devenu trop grand pour son environnement de péquenauds bouseux.

    La maison où Russ emmena sa famille pour vivre était une maison, à peine plus qu'une cabane en vérité, et c'était comme si sa place n'était pas ailleurs qu'ici, en plein milieu de la forêt. Elle n'était accessible en véhicule que par un seul chemin, le long de l'Highland Road qui n'était rien d'autre qu'un sentier poussiéreux. Le Russell Lake que Charlton adora était tout proche. C'était un plaisir de se tenir là et de sentir le vent qui arrivait parfois de la rive nord. C'est dans ce genre de lac que Charlton apprit à nager, faisant la nage du chien dans les eaux peu profondes tandis que son père restait près de lui. Heston se souvient :

    "Je vivais dans une partie très reculée du Michigan, où j'allais dans une école où il n'y avait qu'une seule classe. J'étais l'un des 11 élèves de huit niveaux différents. J'étais le seul de mon âge, et c'était une merveilleuse enfance, un endroit fantastique pour qu'un garçon y grandisse, mais c'était une enfance quand même solitaire.

    Je n'avais pas d'enfants de mon âge avec qui jouer. Il n'y avait pas assez de garçons pour faire une équipe de foot ou de base-ball, et on était plus ou moins obligés de se débrouiller."

    Ainsi, Charlton était un solitaire né qui passait le plus clair de son temps à pêcher ou à chasser seul, ou à faire des pièges futiles qui semblaient ne jamais prendre quoi que ce soit. Son père lui avait appris à tirer au fusil et ils allaient parfois ensemble en voiture sur les sentiers qui coupaient à travers les bois. Il avait aussi une sœur, Lilla, mais son compagnon le plus fidèle était un berger allemand. Ils allaient partout ensemble, et l'amour de Charlton pour les chiens n'a jamais diminué.

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    Avec l'arrivée de l'automne, les feuilles des érables et des chênes se flétrirent et tombèrent, tapissant la forêt tandis que les pins restaient grands et riches face au soleil déclinant. La neige d'avant Noël transformait inévitablement la forêt en en merveilleux paysage hivernal dont Charlton jouissait chaque année. Il accueillait le contact des flocons sur son visage et écoutait l'écho du silence de la neige tournoyant entre les arbres et couvrant le lac gelé.

    Un véritable blizzard formait des congères à côté desquelles les arbres se tenaient, vigoureux et encore plus noirs, et la pente derrière la maison devenait la parfaite piste pour faire de la luge. Le crépuscule donnait une toute nouvelle dimension à ses forêts tandis que la neige s'accumulait et s'étalait, donnant une douce lueur aux sombres bois hivernaux.

     

    Les traditions de noël étaient essentielles chez les Carter (traditions qui mettaient souvent les générations à venir à l'honneur). Charlton flânait dans la neige en suivant son père, tandis que Russ allait chercher le sapin de noël. Abattant un grand pin, Russ retirait le sommet de l'arbre de noël et le hachait comme combustible pour entretenir le feu de bois qui emplissait la maison de Highland Road de chaleur et d'une douce lumière vacillante. Charlton s'asseyait souvent dans le siège près de la fenêtre, lisant tandis que l'odeur des épines de pin emplissaient tout son être. Des livres tels que Cal of the wild ou Treasure island éveillaient son intérêt. De telles histoires allumaient la flamme de son imagination. Il dit :

    "J'avais l'habitude de lire et ensuite aller dehors pour jouer tout seul les récits de ces ouvrages. Je jouais tous les personnages les uns après les autres. C'est sans doute ce qui m'a mis sur cette voie.

    Être acteur, c'est jouer à faire semblant. J'étais élevé dans une partie reculée du pays et je n'avais personne avec qui jouer. J'ai donc joué grâce à mes livres comme tous les enfants le font, mais je jouais plus que la plupart des enfants. C'est sans doute là que j'ai planté les fondations qui me menèrent sur la voie du métier que j'exerce aujourd'hui."

    Le récit de livre culte de Jack London à propos d'une chien domestique appelé Buck qui finit chien de traîneau, tirant des traîneaux et des hommes à la recherche d'or dans les déserts glacés de Klondike inspira Charlton Heston qui attelait son chien à sa luge. Il allait dans les sentiers qui traversaient la forêt en criant « Mush ! »12 jusqu'à ce qu'un jour, un voisin mécontent abattit la bête, laissant ainsi Charlton de nouveau complètement seul.

    N'ayant personne pour lui tenir compagnie, il partait chasser le lapin, suivant pendant des heures la piste des boules de poil à travers la neige, ne réussissant pourtant jamais à en voir une seule. Le nez qui coule et les pieds gelés, il devenait soudain un légendaire guerrier indien ou un éclaireur à la recherche de nourriture pour nourrir les colons affamés. C'est ce qui rendait la vie amusante, même s'il était seul.

     

    Il eut une réelle opportunité à un noël de jouer devant le village quand l'école monta une pièce. Il se retrouva dans le rôle du père noël alors qu'il n'avait que 5 ans. « puisqu'il n'y avait qu'une seule salle de classe avec un effectif de treize enfants, la distribution du rôle était surtout du fait d'un étrange talent que j'avais », dit-il. Néanmoins, il avait quand même une réplique pour lui tout seul. Il resta le plus gros de la représentation tapi derrière un feu de cheminée en carton, attendant le moment où il pourrait surgir et crier à travers sa longue barbe blanche : « Joyeux Noël ! »

    C'était les années heureuses, quand Charlton pouvait profiter à la fois du monde réel où des parents qu'il chérissait l'aimaient, et le monde imaginaire surgissait de sa solitude. Il se sentait bien dans sa vie, dans cet environnement et dans le direction que prenait la vie. En dehors de son petit monde, l'Amérique était dans la tourmente. Comme le disait Variety le 29 octobre 1919, « Wall Street a mal joué »13. Des milliers de riches Américains furent ruinés durant la nuit, et des millions de gens ordinaires furent sans emploi. La Grande Dépression avait commencé : les usines fermaient partout dans le pays, les gens étaient jetés dans la rue sans emploi, sans argent et sans maison. La petite bulle avait éclaté14.

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    La vie continuait pourtant à peu près comme à son habitude à St Helen. Russ était un homme travailleur, honnête avec un métier stable. Peu importe les effets de la Grande Dépression sur les adultes de cette petite communauté, cela ne pouvait pas atteindre le petit garçon qui savait que sa famille ne serait jamais affamée tant qu'il y avait du gibier à attraper dans la forêt. Il y aurait toujours autant de travail pour papa puisque l'Amérique avait encore besoin de son bois. La vie était douce et simple, et la vie de Charlton ne semblait pas en proie au moindre changement tragique. (Peut-être qu'aucun changement dans la vie du garçon des bois aurait été mieux?) Sa petite bulle éclata quand Russ et Lilla ont divorcé. Charlton n'avait que neuf ans, et sa vie ne serait plus jamais la même.

    M. M.

    A SUIVRE ...

     

     
     

    7 Le texte dit « legger » entre guillemet. Le collins dictionnary en ligne donne cette définition : « un homme qui pousse par derrière une péniche à travers un tunnel en marchant le long des murs » Autant dire que c'était un mot obsolète, même il y a trente ans.

    https://www.collinsdictionary.com/us/dictionary/english/legger

    8 Le chapitre commence par « In the roaring Twenties », qui se traduit littéralement par « les années vingt rugissantes », et l'auteur donne ici une métaphore sonore qui ne peut être que maladroitement rendue en français.

    9 « frontiersman » dans le texte d'origine. Le cambridge Dictionnary le définit comme « celui qui vit à la frontière entre les terres cultivées (celle où on fait pousser les récoltes) et les terres sauvages, plus particulièrement dans l'Histoire américaine. » . Il n'a donc rien à voir avec un « colon » (un habitant d'une colonie) ou un « frontalier » (qui travaille dans un autre pays que celui où il vit.

    https://dictionary.cambridge.org/fr/dictionnaire/anglais/frontiersman

    10 Elle décède le 8 octobre 1923.

    12 Voilà le résumé du livre The Call of the wild de Jack London.

    13 Un titre célèbre qui est resté dans les annales, mais qui date en fait du 30 octobre 1929. Impossible de trouver le titre de la célèbre revue de l'industrie du cinéma à la date que donne l'auteur. L'expression « to lay an egg » (litt. « pondre un oeuf ») est un idiome anglais issu du monde du spectacle et qui signifie « mal jouer, donner un mauvais spectacle ». C'est bien sûr une référence au mardi noir et au krash boursier de 1929. Quand on se souvient que Charlton Heston est né en 1923, on ne peut pas interpréter autrement que comme une erreur dans la date que donne Michael Munn dans son livre.

    14 Les périodes d'après-guerre sont souvent des périodes de prospérité et d'expansion économique. La période des années vingt a été un boom culturel et l'âge d'or d'Hollywood. Voilà probablement la petite bulle dont il parle.

  • JUDAH BEN HUR & ESTHER - portrait à la plume par Michael MUNN

    Un joli cadeau de la part de Michael Munn. Ce portrait que vous reconnaîtrez sans peine. 
     
    Merci Michael.  Je n'aurais pas osé vous le demander. Vous dessinez parfaitement. 
     
    Je suis certaine que les fans de Charlton Heston vont beaucoup aimer. 
     
     
     
    That's kind of you to say France. You might like this.
     
    It's a very bad photocopy of a coloured pen drawing I did of him and Haya Harareet from Ben-Hur, and gave it to him framed when he was filming The Awakening. I remember him being very pleased with it which, of course, delighted me.
     
    Colour photocopying was still awful back in, I think, 1979, and the original looked a lot better but I wanted to keep a copy. I came across it during my clear-out yesterday so I've taken a photo of it to show you. It gives an impression of what the original was like. I was always pleased knowing he had the original and hope he kept it somewhere in that amazing house of his
     

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     Traduction

    C'est gentil à vous de dire cela, France. Vous l'aimerez peut-être.
     
    C'est une très mauvaise photocopie d'un dessin au crayon de couleur que j'ai fait de lui et Haya Harareet dans Ben-Hur, et que je lui ai offert encadré quand il tournait  "The Awakening". Je me souviens qu'il en était très content, ce qui, bien sûr, me ravissait.
     
    Je crois que la photocopie couleur était encore plus horrible en 1979, et l'original était bien plus beau, mais je voulais en garder une copie. Je l'ai trouvée hier lors de mon déménagement et j'en ai pris une photo pour vous la montrer. Elle donne une impression de ce à quoi ressemblait l'original. J'ai toujours été heureux de savoir qu'il avait l'original et j'espère qu'il l'a gardé quelque part dans son incroyable maison.

     

    
    
  • 2 - " Charlton Heston une biographie " de Michael MUNN - (traduction par Adrien P. )

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    PREMIERE PARTIE  

     Un nouveau visage, une nouvelle force

    Le soir californien se posait sur Hollywood tandis que l'acteur encore jeune et assez méconnu passait en voiture dans les studios Paramount Pictures pour rentrer chez lui (si tant est que l'on puisse appeler « chez soi » un appartement dans un immeuble principalement occupé par des prostituées ! ) Sa vraie maison était là-bas, à New-York, où était sa femme et une carrière florissante sur scène et à la télévision. Ici, à Hollywood, il était un nouveau visage à l'écran n'ayant qu'un seul film à son actif. Ayant passé tout l'été à en faire la promotion, il devait accepter le fait qu'il n'avait pas vraiment mis la ville en émoi.

    Ce n'est pas que la campagne de publicité de Paramount n'avait pas essayé de le promouvoir. De fait, les affiches de Dark City (La Main qui venge) semblaient crier : « Regardez bien cet homme... c'est un nouveau visage et une nouvelle force à l'écran. »

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    Cela aurait pu être des paroles prophétiques, mais la médiocrité de Dark City montrait à peine cette « nouvelle force », même si ce visage était certainement bel et bien nouveau. À vingt-six ans, il y avait un je ne sais quoi de puissant et d'autoritaire sur son visage qui masquait sa timidité naturelle. Il arborait un nez cassé ; ses yeux bleus étaient enfoncés loin derrière des sourcils graves et son long front ridé était couronné d'épais cheveux châtains et ondulés. Sa carrure d'un mètre quatre-vingt-dix (1) s'était dernièrement élargie au niveau du torse et des épaules.

    (1) généralement Charlton Heston est décrit comme mesurant 1m93

    Tandis qu'il traversait les plateaux de tournage et les bureaux de Paramount Studio, il aperçut juste en face de lui une silhouette facilement reconnaissable. Dans les escaliers menant à l'immeuble de son propre bureau se tenait Cecil B. De Mille, avec à ses côtés sa secrétaire personnelle tenant un carnet de note à la main pour prendre en note la moindre de ses paroles, ou bien pour feuilleter les feuillets et relire ce qu'elle avait noté.

    Le nom, la voix et le visage de De Mille étaient aussi connus du grand public que ceux de n'importe quelle vedette de cinéma. Il était le producteur/réalisateur le plus prestigieux et le plus puissant de Paramount puisqu'il avait été (par intermittence) dans la compagnie depuis sa création en 1914 par Adolf Zukor. Maintenant âgé de soixante-dix ans, il était un peu le patriarche de Paramount, et il était toujours aussi productif. C'était également une figure impressionnante dont le moindre mot pouvait embaucher ou renvoyer n'importe qui sur-le-champ.

    Le jeune acteur, en voyant De Mille, était soudain face à un dilemme : devait-il aller au-devant du légendaire réalisateur ? En effet, De Mille le connaissait-il seulement ? Ne serait-il pas mieux de simplement continuer de rouler et de l'ignorer ? Il l'avait déjà rencontré auparavant lors d'une fête, mais le jeune acteur de New-York était toujours timide en rencontrant les gens pour la première fois ; il était encore très inexpérimenté et manquait de confiance en lui-même, alors que De Mille était aussi vieux et aussi chevronné que l'industrie du cinéma elle-même.

    Comme l'a fait remarquer l'acteur, « J'étais très jeune, alors qu'il était très vieux et très impressionnant. »

    Le jeune homme passa à toute vitesse, et au tout dernier moment, il salua d'un geste De Mille en souriant chaleureusement. Il aperçut tout juste De Mille lever la main vers lui en réponse, et était ravi d'avoir été reconnu par un si grand homme.

    De Mille se tourna vers sa secrétaire et lui demanda : « Qui était-ce ? »

    La secrétaire avait reconnu le conducteur. Elle commença à feuilleter son carnet à la recherche des informations qu'elle était certaine d'avoir écrites quelque part dedans. En trouvant, elle dit : « il s'appelle Charlton Heston, c'est un acteur venu de New-York. Il s'est absenté quelques mois. Il a fait un film : Dark City. Vous l'avez regardé à la maison il y a quelques semaines. Vous n'aviez pas aimé. »

    « Oui, je m'en souviens », répondit-il, puis il ajouta : « mais j'ai bien aimé sa façon de me saluer. »

    Charlton Heston, ignorant tout de l'avis de De Mille à son sujet, traversa le portail du studio, prit la Marathon Street, et se dirigea vers son appartement, situé quelque part derrière le Grauman's Chinese Theatre1.

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    Charlton Heston retourna à New-York peu de temps après cela. Lydia, sa femme, était toujours sur le même tournage que quand Hal B. Wallis (producteur pour Paramount) avait traîné son mari à Hollywood. N'étant désormais plus très sûr que la moindre carrière l'attende dans le cinéma, Heston avait le sentiment qu'il restait encore des rôles pour lui au théâtre à New-York où il s'en sortait honorablement. En effet, tout ce qui comptait pour lui était de jouer, peu importe le médium. Il savait que les films étaient un échelon social supérieur rassurant s'il y parvenait, mais être payé pour jouer était pour lui la plus belle chose au monde. Ça et sa chère femme, son amour d'université Lydia.

    Tandis qu'Heston reprenait ses petites habitudes sur la côte Est, Cecil B. De Mille était toujours sur la côte Ouest, occupé à préparer ce qu'il voulait être le plus grand, le plus spectaculaire film de cirque de tous les temps, judicieusement titré The Greatest Show on Earth (Sous le plus grand chapiteau du monde). Il avait déjà engagé le fabuleux Ringling Brothers Circus, déboursant $250,000 pour l'emploi de toute la troupe d'artistes, de techniciens, d'animaux domptés ainsi que le grand chapiteau. Il réfléchissait déjà au casting depuis l'automne de l'année 1950.

    D'un seul coup, c'est comme s'il y avait une urgence pour la distribution des rôles des personnages du film. Les films de De Mille impliquaient du grand divertissement et beaucoup de spectateurs dans le monde entier. C'était un maître dans l'art de donner au public ce qu'il voulait voir, et aucun acteur avide d'être vu du grand public ne pouvait se permettre de décliner une offre de De Mille d'apparaître dans son film sur le cirque. Betty Hutton, par exemple, avait été jusqu'à lui envoyer une composition florale avec une réplique miniature d'elle-même sur un trapèze pour le convaincre qu'elle était parfaite pour son film. Mais quand De Mille l'a rencontrée, il lui a dit qu'elle était trop grosse des hanches pour pouvoir être trapéziste. Elle a donc promis de maigrir et qu'elle sauterait sans peur au trapèze s'il lui donnait le rôle. Il a accepté. 

    Paulette Goddard était également nerveuse à l'idée d'être dans son film et elle voulait le rôle de la femme-éléphant. Elle a envoyé à De Mille2 un télégramme optimiste où l'on pouvait lire : « j'espère que toutes les rumeurs disant que je serai dans The Great Show on Earth sont vraies. Je reviendrai lundi pour la signature des contrats. »3 Ce n'était cependant pas elle qui allait signer les contrats : De Mille les a donnés à Gloria Grahame. Cornel Wilde était ravi de recevoir le rôle de « Great Sebastian » (« Le Grand Sebastien ») : Sa carrière était mal en point et avait besoin d'un petit coup de pouce, mais il n'était pas du tout le premier choix de De Mille. Ce dernier voulait Burt Lancaster pour ce rôle mais les frères Warner, pour qui il travaillait alors, ne l'auraient pas laissé partir. Pour ce qui est du rôle du docteur accusé de meurtre qui se cache sous un épais maquillage de clown, De Mille avait réussi à avoir l'acteur qu'il voulait, même si celui-ci ne manquait pas de travail : James Stewart. Son succès était à son apogée à ce moment-là et il en profitait pleinement.

    Il restait encore à distribuer le rôle-clé de Brad, le directeur du cirque, et De Mille voulait un acteur à la fois robuste, exigeant, à la figure autoritaire et parfaitement sympathique. Il y avait un jeune acteur en particulier qui semblait être resté gravé dans sa mémoire et qui l'avait un jour salué de la main au studio Paramount. Il évalua donc la performance du jeune homme dans Dark City et découvrit qu'il avait également fait un autre film totalement méconnu. C'était un 16mm de Julius Caesar où Charlton Heston jouait Marc Antoine. De Mille s'en procura une copie et le visionna. Il était impressionné par l'amateurisme du film et la performance professionnelle d'Heston. Il décida donc d'offrir le rôle de Brad à Heston.

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    Il était encore à New-York quand son agent, Herman Citron, lui téléphona pour lui apprendre que De Mille voulait qu'il joue dans son film sur le cirque. Heston devina tout de suite que ce pourrait être la chance de sa vie et comme il avait encore un contrat avec Hal B. Wallis et Paramount, il retourna immédiatement en Californie en emmenant Lydia avec lui. Heston trouva cette fois un logement plus respectable où Lydia serait confortablement installée pendant qu'il tournerait The Greatest Show on Earth même si, quand il partait dans des endroits comme Washington (DC)ou Sarasota4, elle venait généralement avec lui.

    Faire ce film avec De Mille était une toute autre expérience en comparaison à Dark City. De Mille était le commandant en chef du cinéma : un homme qu'il fallait respecter, et parfois craindre. Il pouvait être aimable et attentionné à certains moments, et sans pitié à d'autres. Heston a dit :

    "J'ai trouvé que De Mille était un homme tout à fait aimable, mais il pouvait être très strict. Il était sévère avec les directeurs assistants, les accessoiristes et l'équipe, mais il était courtois avec les acteurs à quelques très rares exceptions près.

    Il appelait toujours les figurants « mesdames et messieurs », et s'il tournait un film en fin d'année qui nécessitait beaucoup de figurants, il se donnait du mal pour tourner des scènes avec les figurants une semaine avant noël pour qu'ils aient beaucoup de travail à cette période de l'année.

    Je n'ai jamais été proche de lui, mais il a toujours été aimable avec moi."

     

    Alors que Dark City était un film intimiste en noir et blanc à petit budget, The Greatest Show on Earth était un spectacle Technicolor avec de nombreuses scènes tournées dans le gigantesque chapiteau des Ringling Brothers. Le simple fait de tourner en Technicolor s'est avéré être un véritable défi pour Heston. Ce procédé requérait l'usage de puissantes lampes à arc qui inondaient la scène et éblouissaient les acteurs, surtout dans les scènes censées être en extérieur. Les yeux bleus d'Heston étaient très sensibles à la lumière et ils ont souvent souffert de ce traitement épuisant. Ce fut d'ailleurs le seul film d'Heston à employer le vieux procédé Technicolor trichrome qui nécessitait tant de lumière artificielle, mais comme Heston l'apprit plus tard, même les films en couleur5 dans lesquels il joua après nécessitaient de puissantes lampes à arc, irritant ses yeux durant les prochaines années à venir.

    Heston découvrit que De Mille était un réalisateur qui donnait très peu d'indications à ses acteurs. Il considérait que l'interprète connaissait mieux que personne son travail, et il laissait une grande marge de manœuvre à ses artistes pour jouer leurs rôles. La plupart de ses indications venaient d'ailleurs directement du script. Il y avait rarement moins de quatre auteurs à collaborer à l'écriture du moindre scénario de film de De Mille. Ils travaillaient souvent des heures à essayer de simplement trouver ce que devait faire un acteur avec ses mains pour que, quand De Mille lisait le script, il n'ait pas à demander « et qu'est supposé faire cet homme avec ses mains pendant qu'il dit cette réplique ? »

    Le travail d'Heston était alors d'étudier minutieusement le script, d'arriver à l'heure sur les lieux de tournage et d'apporter à son jeu la chimie particulière pour laquelle il avait été engagé. De Mille s'occupait plutôt de l'aspect technique en préparant les tournages grâce à des maquettes. Il faisait venir ses acteurs pour tourner la scène qu'il avait méticuleusement préparée, puis il passait une heure ou deux à faire des ajustements mineurs. Quand la caméra tournait, il s'attendait à ce que tout se passe sans encombre, et si quelqu'un ne faisait pas bien son travail, il l'incendiait sur-le-champ. Grâce à ses préparatifs complexes, il savait exactement ce qu'il voulait et le filmait en seulement quelques prises. Jamais il n'improvisait ou ne restait très longtemps sur une scène, contrairement à beaucoup de réalisateurs qui pensent qu'ils pourraient avoir besoin de quelque chose en plus à ajouter pendant le montage.

    Pour beaucoup de débutants à l'écran, cela pouvait être une perspective intimidante, mais Heston gagna bien vite le respect et l'admiration du vieil homme. Heston, cependant, n'a jamais été assez proche du patriarche pour l'appeler autrement que « M. De Mille ». Peu y parvenaient à l'époque, ceci dit. En tout cas, il était certainement plus proche de lui que la plupart des gens, d'après Jesse Lasky Junior, l'un des auteurs réguliers de De Mille, qui dit que Charlton Heston était un des acteurs que De Mille aimait le plus.

    Ce n'était pas un rôle particulièrement exigeant physiquement pour Heston, même si d'autres vedettes (comme Betty Hutton qui dut faire du trapèze) ont dû s'habituer à avoir des callosités aux mains. La seule scène réellement physique d'Heston était la fameuse séquence de l'accident de train, tournée sur un plateau de tournage de Paramount. Onze figurants et techniciens furent blessés lorsque les faux wagons firent des tonneaux. La scène exigeait d'Heston qu'il soit coincé sous les barreaux brisés d'une cage pour animaux. On avait utilisé des ridoirs (des outils permettant de lier bien fermement des tiges ou des fils de métal entre eux) pour tordre les débris sur lui, ce qui était très inconfortable.

    Le simple fait d'être dans The Greatest Show on Earth était une sacrée expérience pour Heston, et il semble s'être immédiatement ajusté au jeu pour le cinéma. Du moins, ça n'a pas eu l'air trop difficile pour lui qui était jeune, enthousiaste et motivé. Ce n'est que dans les années à venir qu'il trouvera cela difficile, à force d'en découvrir un peu plus sur cet art.

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    Le film une fois tourné, il devait faire preuve de patience et attendre la réaction du public et de la critique pour savoir s'il avait encore ses chances dans l'industrie du cinéma. Au mieux, ce film pouvait faire de lui une figure dominante du septième art ; au pire il pouvait retourner à New-York, ce qui ne lui aurait certainement pas été pénible.

    Ainsi, The Greatest Show on Earth, sorti en 1952, a été un succès au box-office et atteignit rapidement la deuxième place dans le classement des plus gros succès de tous les temps du Variety. Il a également gagné un Best Picture Academy Award6 i. Charlton Heston, le petit nouveau, était certain d'avoir une chance de tirer quelque chose de ce nouveau succès.

    De Mille reçut un jour une lettre d'une femme qui voulait féliciter le réalisateur d'avoir si bien saisi le goût authentique de la vie d'un cirque, et exprimer son admiration pour Hutton, Wilde et Stewart. Elle ajouta également dans sa lettre : « j'ai été impressionnée par le directeur de cirque, capable de si bien s'accorder avec les vrais acteurs. » Heston considère que c'est la meilleure remarque qu'il ait reçue à ce jour.

    Toute l'attention et toutes les offres de rôle qu'il recevait maintenant ne suffisaient pourtant pas à inciter Heston à s'installer dans la communauté Hollywoodienne. Il avait encore du travail à New-York, donc lui et Lydia commencèrent à voyager entre les deux côtes, faisant des films à l'Ouest et du théâtre à l'Est.

    Il avait de l'argent, maintenant, plus qu'il n'en n'avait jamais eu, et il le dépensa pour de bonnes raisons. Il acheta sept mille hectares d'une exploitation forestière autour du Russell Lake, dans le village reculé de St Helen, dans le Michigan, près de la frontière canadienne. C'était un endroit qu'il adorait, où il pouvait s'évader ; un lieu qui ravivait les souvenirs de ses plus belles années d'enfance. Ce fut sa première maison, et celle où il fut le plus heureux.

    Il savait qu'il ne pourrait jamais vraiment rentrer chez lui, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'essayer.

     

    M. M.

    A SUIVRE...

     

    1 Cinéma inauguré le 18 mai 1927, il est classé monument historique-culturel de Los Angeles depuis le 5 juin 1968. Il est au 6928 Hollywood Boulevard, le long du Walk of Fame. C'est une des salles de cinéma les plus célèbres au monde

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Grauman%27s_Chinese_Theatre

    2 « Dr Mille » dans la version originale, que j'interprète comme une faute de frappe plutôt que la dénomination « docteur Mille » qui ne serait pas pertinente.

    3 J'ai préféré ici rétablir la syntaxe correcte plutôt que celle, hachée, typique d'un télégramme.

    4 Deux villes de la côté Est des États-Unis, la première située dans le district de Columbia, la deuxième en Floride.

    5 L'auteur parle de « single-strip colour film » (« film en couleur à une seule bande »). Le technicolor utilisait en fait la superposition de trois négatifs en noir et blanc (l'un sensible au rouge, l'autre au bleu, le dernier au vert) du film pour rendre toutes les couleurs du spectre visuel. La technique avançant, Technicolor fut peu à peu remplacé par des négatifs couleurs monopacks capables de saisir toutes les couleurs sur une seule pellicule, et c'est ce à quoi fait ici probablement référence l'auteur. (NDT)

     http://www.cinematheque.fr/article/760.html

    6 Oscar du meilleur film, mais également un Best Story Award (récompense de la meilleure intrigue), il a été nominé pour le meilleur réalisateur, le meilleur montage, les meilleurs costumes et la meilleure couleur. L'obtention de cet oscar du meilleur film dans le contexte de l'époque pourrait cependant faire l'objet d'un article à part entière, mais je n'ai malheureusement pas encore trouvé de source francophone pour l'expliquer. Il a également reçu le Golden Globes du meilleur film dramatique et celui du meilleur réalisateur pour Cecil B. De Mille.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Sous_le_plus_grand_chapiteau_du_monde

     

     

     

     
  • QUELQUES SOUVENIRS DE CHARLTON HESTON PAR Michael MUNN

    Il y a quelques jours encore, je n'imaginais pas un seul instant, que j'entrerai en contact avec Michael MUNN, dont deux de mes amis (Maria et Renaud) m'ont dit que sa biographie de Charlton Heston était la meilleure. 

    A présent, mon petit-fils Adrien traduit cette bio que nous découvrirons au fil des semaines à venir.

    Hier, j'ai écrit à Michael Munn pour lui demander quelques renseignements sur Chuck et avec beaucoup de gentillesse  il m'encourage à publier ici sa réponse. La voici donc, avec la traduction faite par Adrien. 

    Good morning France.

    Thank you for your kind words. I will check out the availability of the DVD. By all means publish my message to you on your blog. Very best wishes,

    Michael.

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    I've not seen My Father. It's never been shown over here as far as I know, and isn't currently available on DVD as far as I can see.

    Heston has never shied away from playing villains if it provided him with a good acting challenge. It might turn up on here on TV eventually. Some rare films if his has been shown on TV here lately such as Mother Lode, Proud Men and Antony and Cleopatra. I recently bought American DVDs of Arrowhead and Far Horizons which I hadn't seen in many years. I have around thirty-five of his films which I either bought on DVD and Blu-ray or was able to record from TV but there are still many missing from my collection.

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    I won't watch Michael Moore's documentary because my understanding is that it was edited to misrepresent what Heston said. He was also in the early stages of Alzheimer's so Moore took advantage of that which I find deplorable. I like to remember Charlton Heston as he was when I was growing up in films like Ben-Hur, El Cid, Will Penny and Planet of the Apes. I enjoyed his short cameo in True Lies as Arnie's tough boss.

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    As a person I found him thoroughly decent. He was always great to his fans. I interviewed him a number of times and happily he remembered me by about the third interview when he was making The Awakening. I would have to admit my first interview with him in 1977 was a minor disaster because I was so overawed by meeting my idol, but by the third interview I was relaxed and we enjoyed a good interview and a few jokes. The last time I saw him in 1999 we were meeting as actors discussing Shakespeare which was a privilege although I felt a bit intimidated because he knew far more about it than I did, but he was very helpful.

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    I was shocked when I heard that he was ill. I kept in touch by letter and email, and when I had a heart attack in 2004 he and Lydia sent me their best wishes via his secretary Carol who kept me up to date with his condition, right up to his death. It is a terrible shame that by the time of hus death his involvement in the NRA overshadowed his achievements but I think in time that will change. It was interesting how the recent version of Ben-Hur had critics recalling Heston in the role and generally agreeing that his performance and the '59 film itself was superior, so I think, in time, his body of work will be the thing that will be best remembered.

    Michael Munn

    Bonjour  France.

    Je vous remercie pour vos aimables paroles. Je vais vérifier la disponibilité du DVD. Bien sûr, publiez mon message sur votre blog. Mes meilleurs voeux,

    Michael.

     Je n'ai pas vu "My Father" (Rua alguem 5555).  Il n'a jamais été diffusé ici, et n'est pas disponible en dvd d'après ce que j'ai vu jusque là.

    Charlton Heston n'a jamais reculé devant un rôle de vilain si ça représentait un bon défi pour un acteur. Il finira bien par passer à la télévision. Seul quelques-uns de ses films sont passés à la télévision récemment, comme Mother Lode (La Fièvre de l'Or), Proud Men  et Antoine et Cléopâtre . J'ai récemment acheté les dvds américains de Arrowhead (Le Sorcier de Rio Grande) et de Far horizons (horizons lointains) que je n'avais pas vus depuis des années. J'ai à peu près 35 de ses films, que ce soit en dvd, en blu-ray ou en ayant pu les enregistrer quand ils étaient diffusés à la télévision mais il m'en manque encore beaucoup à ma collection.

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    Je ne regarderai pas le documentaire de Michael Moore puisque, d'après ce que j'ai compris, il a été travaillé de telle sorte à déformer les propos de Charlton. Il montrait également les premiers signes de la maladie d'Alzheimer et Moore en a profité, ce qui est tout à fait honteux. J'aime me souvenir de Charlton Heston tel qu'il était quand j'ai grandi devant des films comme Ben-Hur, le Cid, Will Penny et La Planète des singes. J'ai aimé son apparition dans True Lies en tant que patron dur à cuir d'Arnie (Arnold Schwarzenegger).

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    Je l'ai trouvé parfaitement honorable en tant que personne. Il a toujours été incroyable avec ses fans. Je l'ai interviewé plusieurs fois et il s'est souvenu de moi à partir de la troisième quand il faisait The Awakening (La Malédiction de la vallée des rois). Je dois bien admettre que ma première interview avec lui en 1977 a été un peu un désastre tant j'étais intimidé à l'idée de rencontrer mon idole, mais à la troisième j'étais détendu et nous avons joui ensemble d'une bonne interview et de quelques blagues. La dernière fois que je l'ai vu en 1999, nous étions là en tant qu'acteurs discutant de Shakespeare ce qui était un privilège même si j'étais un peu intimidé vu qu'il connaissait bien plus de choses que moi à ce sujet, mais ça m'a beaucoup aidé.

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    j'ai été choqué quand j'ai appris qu'il était malade. Je suis resté en contact par mail et par lettre, et quand j'ai eu une crise cardiaque en 2004, lui et Lydia m'ont envoyé via leur secrétaire Carol, leurs meilleurs voeux de rétablissement, Carol qui me tint au courant de son état de santé jusqu'à sa mort. Quel dommage qu'à sa mort, son implication dans la NRA ait éclipsé tout son travail et ses accomplissements, mais je suis sûr qu'avec le temps, ça changera. c'était intéressant de voir que les critiques du récent Ben-Hur renvoyaient à la prestation de Charlton Heston dans ce rôle et étaient d'accord pour dire que la version de 59 était meilleure. Je pense donc, qu'avec le temps, ce sera son oeuvre qui sera le plus retenue.

     

  • 1 - " Charlton Heston une biographie " de Michael MUNN - (traduction par Adrien P. )

    Je remercie notre ami James Byrne, qui, aujourd'hui a donné le lien de la traduction du livre de Michael Munn par mon petit-fils, à Michael Munn himself ! L'initiative de James Byrne, m'a permise d'entrer en contact avec Michael Munn, ce que je n'aurais jamais imaginé ! 

    Je remercie également Michael Munn qui a eu la gentillesse de me donner l'autorisation de traduire et publier son livre sur le blog ! FABULEUX ...

    UN BEAU CADEAU POUR LE 10 ème ANNIVERSAIRE DU DECES DE CHARLTON HESTON. 

    VOICI L'AUTORISATION

    Yes, I did write the biography of Charlton Heston. Please go ahead and publish the book on your blog. It is very old and out of date and out of print so it will be absolutely fine with me.

    I won't be writing any more. Heston wrote an excellent autobiography which is the best book about him. I believe there is a recent biography but I haven't read it.

    Michael Munn 
     
     
     TRADUCTION
     
    Oui, j'ai écrit la biographie de Charlton Heston. S'il vous plaît allez-y et publiez le livre sur votre blog. Il est très vieux et périmé et épuisé, donc cela me convient très bien.

    Je n'écrirai plus. Heston a écrit une excellente autobiographie qui est le meilleur livre sur lui.
     Je crois qu'il y a une biographie récente mais je ne l'ai pas lue.

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    ( Publication avec l'aimable autorisation de Michael MUNN )

     

    PRESENTATION

    Charlton Heston est apparu à l'écran dans quelques uns des plus grands rôles de cinéma en incarnant Ben-Hur, Moïse, Le Cid ou encore Michel-Ange. Il a apporté son sens de l'héroïsme aux personnages qu'il a joués dans des films aussi variés que Touch of Evil ou Planet of the Apes. Maintenant vénérable figure politique respectée dans le domaine des arts, Heston, ayant fait six mandats en tant que président de la Screen Actors Guild, apparaît chaque semaine à la télévision dans le rôle d'un patriarche exubérant dans The Colbys.

    Pourtant, peu se seraient doutés que l'épique héros hollywoodien était un enfant solitaire dans un coin reculé du Michigan. N'ayant pas d'enfants de son âge avec qui jouer, il joua de nombreux rôles différents dans des histoires issues de sa propre imagination. C'est ainsi qu'il découvrit sa passion pour le travail d'acteur.

    Ses mémoires, The Actor's Life, font un peu la lumière sur l'homme derrière le masque, et nous éclairent surtout sur son approche du travail. Dans Charlton Heston, l'auteur Michael Munn nous emmène voir derrière les nombreux rôles qu'a joués l'acteur et propose un point de vue exceptionnel sur l'homme. Ses légions d'admirateurs tout comme les étudiants de cinéma trouveront ici un livre inestimable.

     

    EDITIONS St MARTINS  https://us.macmillan.com

    Charlton Heston 

    Michael Munn

    (Ce livre est pour mes chers parents.)

     

    Introduction 

    C'est à la fin de l'année 1976 que j'ai rencontré Charlton Heston pour la première fois. Il était en tournée de promotion à Londres pour Midway, et il portait la barbe qu'il avait faite pousser pour Gray Lady Down. Il y était juste assez longtemps pour rencontrer les journalistes qui s'intéressaient à lui. J'imagine que cela veut dire tous les journalistes de Fleet Street, et tous les reporters de radio, de télévision et de magazine.

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    Son emploi du temps serré ne lui permettait d'en voir que quelques-uns d'entre eux, et j'ai eu la chance d'être retenu en tant que chroniqueur du Film Review.

    Je dois désormais être honnête et reconnaître que j'avais longtemps attendu cela. Depuis que j'avais vu Ben-Hur dans mon enfance, Heston avait été mon idole. De mon point de vue, c'était donc là le rendez-vous le plus important que l'on m'avait jamais donné. J'avais un million de questions, et seulement trente minutes pour toutes les poser. Je n'avais cependant pas considéré le fait que j'étais le dernier d'une longue série d'intervieweurs, et la dame passée avant moi avait largement débordé, grignotant peu à peu le temps qui m'était alloué. Je n'ai finalement eu que 20 minutes, alors que j'avais toutes mes questions !

    J'ai été surpris de constater que la suite de Charlton Heston dans le Dorchester Hotel n'était pas la suite luxueuse de millionnaire exotique, pourvue d'une baignoire encastrée et de chandeliers pendants, que l'on attendrait pour une star de film hollywoodienne. En comparaison, elle était modeste, et la grande présence d'Heston semblait remplir le petit salon.

    Je reconnais que j'étais enthousiaste. J'avoue que j'étais nerveux. Mais ce qui a vraiment gâché l'interview était simplement qu'il était totalement épuisé ; épuisé de parler à des inconnus toute la journée, et répondre à mille questions (souvent toujours les mêmes vieilles questions). Il faut aussi dire qu'étant le professionnel reconnu qu'il est, Charlton Heston est toujours courtois avec ceux en sa présence et fait de son mieux pour satisfaire la presse. Je me souviens lui avoir téléphoné six mois plus tôt alors qu'il était en Angleterre pour faire The Prince and The Pauper. J'avais directement été mis en contact avec lui et j'avais été surpris de me retrouver à parler avec Charlton en personne plutôt qu'avec un agent ou un secrétaire stratégiquement employé pour intercepter les appels. Je lui ai dit qui j'étais et j'ai demandé une interview. Il me répondit de sa manière courtoise habituel : « Je suis vraiment désolé, mais nous en avons fini ici pour le film, et je rentre demain en avion à la première heure. J'aurais accepté avec plaisir de vous rencontrer, sinon. La prochaine fois que j'aurais à faire dans les parages, nous essaierons d'organiser cela. »

    Maintenant il est là, mais fatigué, et je n'ai que vingt minutes pour obtenir une interview exhaustive. À première vue, rien ne s'annonçait sous un jour favorable. Il a un peu parlé de Midway sans enthousiasme personnel pour le film.

    Puis j'ai parlé d'un film cher à son cœur datant de quelques années, Antony and Cleopatra qui avait été un échec critique et commercial. Pourtant, j'ai beaucoup admiré ce film, et je le lui ai dit. Il s'est alors animé, et j'ai décidé de jouer mon atout. Chaque intervieweur devrait garder un atout dans sa manche.

     This is for France Darnell. London premiere of Antony and Cleopatra, Astoria Cinema, 1972.

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    J'ai dit, « Bien sûr, Antony and Cleopatra n'était pas la première fois que vous étiez derrière la caméra, n'est-ce pas ? »

    Il semblait perplexe. « J'avais auparavant dirigé au théâtre, dit-il, qu'aviez-vous en tête ? »

    « The greatest Story Ever Told », répondis-je. Rien que de mentionner ce film à n'importe lequel des centaines d'acteurs qui y sont apparus était dangereux, puisque très peu de membres du casting avaient quelque chose de positif à dire à son sujet. Je ne savais donc pas si j'avais touché un nerf sensible, et j'ai donc prié en espérant avoir correctement préparé mon interview.

    Il a soudainement basculé la tête en arrière, il a ri bruyamment et s'est tapé le genou.

    « Mon dieu ! » tonna-t-il. « vous êtes malin, vous avez absolument raison. J'avais oublié que j'avais dirigé une scène de ce film, celle où le Baptiste [Heston jouait ce rôle] est arrêté. »

    Il m'a ensuite raconté une superbe anecdote, et tout semblait aller bien.

    Le temps était cependant presque écoulé. J'ai mentionné le nom de Tom Gries qui avait dirigé trois des films de Charlton Heston (même si seul le premier, Will Penny, fut marquant).

    Il me répondit : « saviez-vous que Tom Gries était mort il y a trois jours ? »

    C'était la fin de l'interview, et j'en sortis avec bien peu de texte à citer. J'ai réussi à en faire un article, même si c'était in extremis.

    Mais c'était décevant. Heston a toujours été considéré « interview-proof », signifiant qu'il ne serait pas possible d'échouer à obtenir une bonne interview de lui, et pourtant la mienne n'était pas bonne. Je l'avais vu plusieurs fois interviewé à la télévision, j'avais même été à une interview d'une heure qu'il avait donné à Michael Parkinson plusieurs années plus tôt, et il avait toujours été structuré, précis, concis et facile à citer.

    J'avais aussi remarqué qu'il créait une relation spontanée et généreuse avec le public, surtout durant l'enregistrement avec Parkinson.

    J'avais rencontré un tout autre homme ce jour-là.

    Bien sûr, je comprends que n'importe qui ayant donné je ne sais combien d'interviews en une journée serait exténué à la fin, mais j'ai découvert à travers mon expérience personnelle qu'Heston ne donne pas simplement des interviews : il joue, parfois parfaitement, parfois mal.

    Pour lui, faire une quelconque interview fait partie de son travail d'acteur, il le fait avec le sens du devoir. Si c'est à propos d'un film sur lequel il est en train de travailler et que vous avez la chance de le voir dans le studio durant la production comme ça a été plus tard le cas pour moi, il est plein de l'enthousiasme qu'il a pour son rôle, et ça se ressent. Comme la grande majorité de ses rôles sont de nature autoritaire, cette autorité déborde au-delà du plateau de tournage. Une interview en tête-à-tête avec lui devient alors pour lui un exercice au service du sujet dont traite le film ou le rôle. C'est comme s'il prenait le commandement de l'interview, et l'on pouvait être certain qu'il allait exactement vous dire ce qu'il voulait que vous sachiez.

    Ce qui m'a pourtant frappé plus que tout le reste était que s'il avait un public (même si c'était un troupeau de journalistes comme dans une conférence de presse), son jeu était complètement différent de celui d'une interview privée. Il joue littéralement pour le public, et il s'amuse énormément quand il en a un, tout comme quand il a un public grâce à la télévision.

    Il met avant tout l'emphase sur la performance, et il répond aux questions en s'adaptant au nombre de spectateurs, à l'atmosphère et à son intérêt pour le sujet discuté.

    J'ai donc appris au fil des années passées, depuis que je l'ai rencontré la première fois, que l'homme que j'ai interviewé à de nombreuses reprises n'était pas seulement différent à chaque fois, mais également que ce n'était pas le même homme que celui que connaissaient sa famille et ses amis proches.

    Concrètement, dans une interview, le voile de mystère autour de lui peut se lever, mais pas les barrières invisibles qu'il érige ; il fait de son mieux pour montrer à l'intervieweur ou au public ce pour quoi ils ont payé pour voir : la personne publique, mais jamais la personne et toute sa réelle profondeur, et ce du fait de la nature même de cet homme. Il est acteur, mais aussi incroyablement réservé.

    De son propre aveu, quand il a commencé à faire des films, il détestait les interviews . Il a dû apprendre comment les faire, et il peut maintenant en produire de très bons, mais dans un style qui lui est propre.

    La plupart des acteurs ne peuvent pas s'empêcher de révéler leur propre personnalité pendant les interviews et peuvent assez facilement se faire remarquer sans avoir un seul article à leur sujet (comme Kirk Douglas, Roger Moore, Tony Curtis et Michael Caine).

    Charlton Heston a sa propre technique qui consiste à avoir presque littéralement son propre script. Il connaît déjà ses réponses avant même d'entendre les questions. C'est comme s'il avait un système d'archivage mental avec toutes les réponses nécessaires commodément mises dans un coin, prêtes à être utilisées à la première occasion. C'est un art qu'il a perfectionné au fil des années, et il peut dire ce qu'il veut, peu importe ce que demande son interlocuteur. Il est sournoisement bon à cela, ce qui fait que si vous lisiez ou entendiez autant d'interviews avec Charlton Heston que moi (ou si vous avez vous-mêmes donné), vous commenceriez à réaliser que vous entendez des réponses que vous avez déjà entendues, presque mot à mot.

    Comme il le dit à propos des journalistes : « ils ne peuvent pas m'atteindre. »

    Cependant, si vous êtes vraiment chanceux, vous pourriez parfois voir le masque de l'auteur glisser, comme moi, lors d'une interview, toujours au Dorchester, quand nous avons été interrompus par un membre de l'équipe de tournage qui avait été convoqué parce que l'un des costumes d'Heston avait disparu. Sa patience contrôlée et son autorité apaisante habituelles étaient parties. Il était furieux et s'emporta, clairement agacé par un tel manque de sérieux (le sien ou celui de quelqu'un d'autre). Heston aime que les choses soient bien faites. Il semblait soudain bien plus vulnérable, mais quand l'incident fut clos et qu'il est retourné dans sa chaise pour continuer l'interview, il avait repris son personnage coutumier.

    Une autre fois, alors qu'il était ici pour promouvoir son recueil de journaux publiés, il s'assura que ses réponses à propos de ses remarques plutôt brûlantes au sujet de femmes caractérielles comme Sophie Loren et Ava Gardner restaient inoffensives mais franches. Il m'a fallu le pousser pour qu'il soit un peu plus dur avec elles.

    Pourtant lorsque notre interview fut momentanément interrompu par un appel téléphonique d'un de ses amis intimes, je l'ai entendu dire avec un petit rire désinvolte : « la pauvre Ava va mourir de rire en lisant ce livre. »

    Il n'y avait jamais autant de désinvolture dans ce qu'il me disait, ce qui est tout à son honneur, car son professionnalisme faisait que s'il n'était pas capable de s'occuper de quoi que ce soit d'une manière digne de ses propres rigoureuses exigences, alors il ne le faisait pas du tout.

    Ma collaboration avec Heston a toujours été celle d'un journaliste avec un acteur, de telle sorte qu'à aucun moment j'ai pu imaginer pouvoir prétendre le connaître. Quand il est interviewé, il révèle son intelligence, ses opinions, son autorité naturelle, et même ce que certains voient comme du pédantisme, mais il ne révèle pas l'homme privé. De cela découle cette question ardue : qui est-ce qui se cache derrière le masque que l'acteur porte en permanence ? J'espère que c'est là tout le sujet de ce livre, qui parle également de son travail que je n'ai même pas encore abordé jusque là.

    Il a fait plus de cinquante films, a gagné un Oscar du meilleur acteur, est apparu dans un certain nombre des plus grands succès de tous les temps, est entièrement dévoué à son travail, et reste l'un d'une poignée des vedettes d'Hollywood restantes sur lesquelles les producteurs de film sont prêts à miser leur argent, et après un carrière de 40 ans, ce n'est pas un piètre exploit. Il est également bien plus souple que ce que les portraits les plus populaires de lui, acerbes et réputés, ne le disent.

    Il a produit une longue série de grandes performances à l'écran, bien qu'elles n'aient pas toutes eu de succès commercial, comme Will Penny, le général Gordon, Marc Antoine, et hormis une pièce qu'il a produite à Londres en 1985, seul le public des théâtres américains le connaît comme un des acteurs de théâtre les plus doués et les plus puissants de tous les temps. Comme c'est Laurence Olivier lui-même qui le dit, je ne crois pas prendre de risque en l'affirmant moi aussi.

    Pourtant, ce qui me motive le plus à écrire cette biographie, c'est d'essayer de découvrir comment un péquenaud du Michigan et un marginal de Chicago a pu devenir probablement l'un des acteurs les plus influents à être apparu dans la cinéma américain de la fin des années 50 et 60.

    Comme déjà dit précédemment, il est aussi une des stars de cinéma, ou « acteur public », comme il préfère s'appeler lui-même, les plus courtoises. Il y a quelques années, lorsque je rédigeais mon premier livre, The Great Film Epics, il m'avait beaucoup aidé et avait été très coopératif. Je me suis cependant demandé comment il se sentirait à l'idée que quelqu'un écrive sur l'histoire de sa vie.

    Je lui ai appris que j'écrivais sa biographie durant le début plein de succès sur la scène londonienne de The Caine Mutiny Court-Martial à l'été 1985. C'est bien sûr avec une joie professionnelle et personnelle sans limite que j'ai reçu une lettre de lui ..dans laquelle il écrivait pour résumer : « Je veux vous remercier pour votre amabilité et l'intérêt que vous montrez pour ma vie... veuillez recevoir mes meilleurs vœux de bonne chance. »

    J'espère que je lui ferai honneur.

    M. M.

     

    A SUIVRE...