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  • MERCI A MON AMIE MARTA

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    Je tiens à remercier ici, notre amie espagnole Marta, fervente hestonienne, qui m'a offert ce DVD documentaire intitulé "BIENVENIDO Mr. HESTON", accompagné d'une affichette et d'un magnet-décapsuleur. 

    A noter que le DVD possède en plus, un petit livret très bien fait. 

    Ce documentaire de Pedro Estepa Menendez et Elena Ferrandiz Sanz, est une belle réalisation. Le film est un émouvant témoignage  sur ce petit village de Torrelobaton dont la vie des habitants et du village lui-même a changé en l'espace de trois jours en 1961. 

    C'était sous le régime franquiste. Ce petit village situé à proximité de Valladolid, a vu arriver toute l'équipe d'Antony Mann pour le tournage du film "EL CID" qui allait bouleverser leurs vies à jamais. 

    J'aime bien ce documentaire qui revient sur une époque durant laquelle tout n'était pas rose en Espagne.

    Evidemment,  si Charlton Heston en est le personnage central, l'intérêt du film repose également sur tous les témoignages de ceux qui ont participé à cette merveilleuse aventure que fut le tournage du film "EL CID"  et qui a laissé son empreinte à tout jamais dans ce beau pays d'Espagne et particulièrement à Torrelobaton. 

    Ce film a bien sûr pour langue principale l'espagnol, mais il est sous-titré en anglais et je dois vous dire bien que n'étant pas anglophone, j'ai pu comprendre les dialogues sans trop de difficultés. 

    J'ajoute que les lieux sont superbement filmés, très belles photos donnant envie de visiter ce beau pays qu'est l'Espagne et particulièrement les lieux de tournage du film.

    Merci à Pedro et Elena qui ont bien mérité les prix qu'ils ont obtenus pour ce film..

    J'ai eu l'occasion de publier 2 reportages intéressants à ce sujet dans lesquels tout est dit. Vous pouvez les retrouver sur ces liens :

    http://charltonheston.blogspirit.com/archive/2015/10/25/le-documentaire-sur-el-cid-presente-le-28-3071337.html

     

    http://charltonheston.blogspirit.com/archive/2015/10/23/el-cid-cent-pesetas-et-un-sandwich-chorizo-3071334.html

     

     

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  • 6 - " Charlton Heston une biographie " de Michael MUNN - (traduction par Adrien P. )

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    Amour et guerre

     

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    Si Charlton Heston avait beau être un acteur-né quand il était sur scène, il ne pouvait pas compter sur les dialogues de Shakespeare, il était très loin d'être un Roméo dans la vraie vie. Il était trop timide auprès des filles pour être ne serait-ce qu'à l'aise auprès d'elles. Jouer sur scène lui avait permis de fuir sa timidité en se cachant dans d'autres personnalités, derrière de fausses barbes et des nez postiches, laissant l'odeur de colle à postiche (qu'il tenait pour « l'odeur la plus excitante au monde ») envahir ses narines. Il était cependant très maladroit quand il devait gérer les sources de traumatisme de la vie réelle, comme sortir avec des filles.

    Il venait d'être diplômé quand il puisa enfin le courage du fin fond de son âme sans assurance, de demander à une fille de sortir avec lui. Ils allèrent à un spectacle, mais il était si nerveux tout au long de la soirée, qu'ils furent tous les deux soulagés de se dire au revoir à la fin de leur premier rendez-vous. Ils n'en n'eurent jamais de deuxième, et Charlton prit la décision de concentrer toute son énergie sur ses études universitaires, et à devenir l'acteur qu'il voulait être (Une préoccupation qu'il a toujours aujourd'hui1).

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    À la fin de l'été, Charlton commença à aller à l'université, mais n'avait toujours pas de véhicule ; il marchait tous les jours, ce qui lui permettait de consacrer ce temps à penser aux pièces, aux répliques et au jeu. Les filles étaient maintenant la dernière de ses préoccupations, et même la guerre en Europe ne pouvait pas le détourner de son objectif de devenir acteur professionnel. Durant cette première année à l'université, il apparut dans sept pièces et se plongea complètement dans les cours de la School of Speech2. C'était un miracle qu'il soit capable de maintenir ses yeux ouverts assez longtemps pour lire ne serait-ce qu'un script : il travaillait de nuit pour payer ses études et, bien sûr, il passait ses journées à l'université, non seulement pour le théâtre mais aussi ses cours académiques.

    Mais ni son enthousiasme ni sa santé ne furent troublés par ce travail, et non seulement il survécut, mais il en sortit grandi, passant chaque moment éveillé à penser au théâtre. Il raconte :

    « Je pris un travail supplémentaire pendant un moment, faisant marcher un ascenseur dans un bâtiment pendant la nuit, et je pourrais recommander ce travail à n'importe qui. C'était le meilleur travail que j'ai jamais eu à part celui d'acteur, parce qu'on pouvait dormir un peu, et je pris l'habitude de répéter dans la cabine. J'étais de service de minuit à huit heures, et tous les gens qui vivaient dans ce bâtiment étaient si vieux qu'ils allaient au lit très tôt, donc j''étais plus ou moins toujours seul.

    J'ai aussi travaillé dans une aciérie, une fois, et c'était plus dur. Mais le théâtre restait ce à quoi j'aspirais, et je suis finalement arrivé à un moment où je pouvais en vivre. Les gens demandent toujours aux acteurs, aux peintres et aux écrivains également pourquoi ils font ce qu'ils font, et ils répondent souvent par des banalités3.

    Mais honnêtement, je dois dire que j'aime simplement faire semblant d'être quelqu'un d'autre. Je pense que c'est ce qui amène beaucoup d'acteurs à cette étrange carrière. C'est le truc de petit garçon par excellence qui dit « regardez-moi, je suis pompier ou conducteur de train. » Aucun de nous n'en sort vraiment. C'est ce qui nous pousse à être dans la peau d'un autre et à nous convaincre nous-même que tout ce qui se passe sur scène se passe réellement. Et si on en arrive au point de le faire si bien, on réussit à convaincre le public également, que tout se passe réellement, alors le public sera prêt à payer l'acteur... payer pour qu'il fasse son travail.»

    Pour en arriver au point où des gens le payent, Il prit aussi un travail de jour dans une radio locale ce qui s'avéra être une expérience inestimable dans sa formation puisque la radio s'appuie uniquement sur la voix. Il continua ainsi ses études, persévérant dans sa résolution et sa passion, distrait par ni rien ni personne. Personne, sauf une jolie brune assise devant lui dans le cours de théâtre.

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    Lydia Clarke avait 19 ans, elle venait d'une petit ville nommée Two Rivers dans le Wisconsin où son père était principal de lycée. Elle étudiait le théâtre mais ne voulait pas être actrice. Elle voulait devenir avocate. Au départ, Charlton évitait les filles comme la peste, mais dans le cours de théâtre, lui et Lydia furent amenés à se rapprocher, et elle devint la seule fille face à laquelle il fut à l'aise. Il prit conscience peu de temps après qu'il était amoureux d'elle. Elle, cependant, n'était pas vraiment éprise de lui.

    Charlton pense que : « sa première impression de moi était que j'étais la créature la plus incroyable du campus. Je l'étais probablement ». La créature fit dire par un camarade de classe malveillant à Lydia : « chaque famille a un squelette dans le placard, mais la famille Heston fait sortir le sien et il veut devenir acteur

    Charlton fut inhabituellement brave en demandant à Lydia de sortir avec lui, et elle résista au début : « quand elle finit par accepter », se souvient Heston, « les choses commencèrent à aller mieux. C'était la première personne à qui j'ai parlé de mes parents. Ses parents étaient toujours heureux ensemble, mais elle m'a quand même écouté, et a compris en quelque sorte. »

      Mais même s'il était mordu par le virus du théâtre, il ne pouvait pas le laisser tomber pour celui de l'amour et Charlton contamina la belle étudiante en droit, tant et si bien qu'ils furent contaminés tous les deux par le virus du théâtre4.  Ça a commencé quand Heston insista pour que Shakespeare les accompagne dans leurs rendez-vous galants. « Il m'amena faire une longue promenade romantique », raconte Lydia. « et ensuite, au lieu de me faire l'amour, il lut MacBeth ! Il en arriva à l'amour plus tard. »

    Lydia abandonna donc rapidement son ambition de travailler dans les cours de justice et tourna son regard dans la même direction qu'Heston, vers le théâtre. Elle était en quelque sorte portée par sa forte volonté et son absolue certitude qu'il réussirait à devenir acteur. Il était peut-être désespérément timide et manquait de confiance en lui-même quand il avait affaire aux gens, mais en lui-même, il était absolument certain qu'il deviendrait acteur. C'était là sa grande force, car pendant que les autres le voyaient comme un marginal anti-social, dégingandé avec "deux pieds gauches", il savait qu'il avait les tripes et le courage de faire tout son possible pour atteindre l'objectif de sa vie, et c'est cette force qui a éclipsé ses faiblesses depuis. Lydia le reconnaît (c'était probablement la seule à l'époque), comme elle le dit : « sa ténacité n'est pas venue avec le temps. C'est par là qu'il a dû commencer ».

     

    A SUIVRE...

     

    1 En 1986, date de publication de cette biographie.

    2 L'école d'éloquence

    3 Le texte dit « very pontifical answers », litt. des réponses très pontificales.

    4  Une métaphore étrange, et difficile à rendre correctement dans la traduction

     
  • 5 - " Charlton Heston une biographie " de Michael MUNN - (traduction par Adrien P. )

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    CHICAGO

    ...SUITE

     

     

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    Il se sentait totalement surpassé par ses camarades de classe dont beaucoup venaient de familles riches. Ils portaient de plus beaux vêtements que lui, ils organisaient de grandes fêtes, ils conduisaient des voitures hors de prix. Lui n'avait jamais appris à conduire, ni même à danser. Il était pourtant jeté dans la vie sociale d'un lycée où tout le monde hormis les gens qui font tapisserie allait sur la piste de danse. Charlton se tenait simplement tout seul dans un coin, n'osant même pas se risquer à discuter avec des filles : elles le terrifiaient. On le prenait pour une sorte d'excentrique parce qu'il ne voulait pas faire comme les autres. La vérité était qu'il était tout simplement trop embarrassé pour expliquer qu'il ne savait pas conduire et que personne ne lui avait appris à danser. À chaque fois qu'il essayait de se défendre, sa langue se nouait. Il ne pouvait même pas compter sur son sens de l'humour pour l'aider à traverser les moments de gêne : il n'en n'avait pas développé.

    Il ne semblait pas trouver sa place malgré quelques tentatives pour se conformer aux autres. Il a accepté de jouer au football1 pour l'école malgré le fait qu'il n'avait jamais vu de ballon de foot dans le Michigan. Il voulait pourtant tenter sa chance, ce qui lui a valu un nez cassé. Faisant le serment de ne plus jamais jouer au foot, il se mit au tennis. Il découvrit qu'il pouvait au moins renvoyer la balle et persévéra dans ce nouveau sport.

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    Il y avait un sport où il était bon : le tir. Il avait toujours été à proximité d'armes et savait tirer droit. Il s'est avéré être l'un des meilleurs tireurs de l'école et rejoignit finalement l'équipe de tir au fusil. Il se conformait aux autres par de petits efforts, mais par des moyens significatifs.

    Un jour, il se rendit en ville pour voir Twelfth Night2, la première pièce qu'il vit jouée par des professionnels. Maurice Evans et Helen Hayes en jouaient les personnages principaux. Charlton était de plus en plus intrigué par ces gens qui jouaient à être quelqu'un d'autre. Il jouait toujours à ce jeu en lisant des livres et en incarnant tous les rôles lui-même. Maintenant, il voyait que d'autres personnes, et même des adultes, jouaient au même jeu. Il se souvient :

     

    " Je découvris que des gens prenaient part à ces jeux de rôle qu'on appelait des pièces de théâtre dans des groupes organisés, que des gens venaient les voir, et que c'était donc une activité acceptable. J'ai ensuite appris qu'il y en avait dans l'école que je fréquentais, et j'ai soudainement réalisé que jouer à faire semblant n'était pas quelque chose qu'on faisait seul quand on n'avait pas d'amis. On pouvait le faire avec d'autres gens sur scène, et même prendre des cours de théâtre."

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    Il était mordu : il rejoignit le club de théâtre du lycée. À partir de ce moment, il ne voulut rien faire d'autre dans sa vie, qu'acteur.

    Il avait certainement un talent pour ça qu'il développa par un enthousiasme sans limite et de la détermination. Devenir grand pratiquement du jour au lendemain l'aida aussi. Il était le garçon le plus petit de sa classe jusqu'à ses 15 ans, mais à 16 ans il avait atteint 6 pieds 2 pouces3. Il était maigre comme une brindille, mais il dépassait largement beaucoup de ses camarades, ce qui renforçait sa prestance sur scène.

    Il commença à apparaître dans de nombreuses pièces pour l'école, ainsi qu'à jouer dans quelques productions dans de petits théâtres de banlieue, tenus par des groupes et des clubs variés. Parmi eux se trouvait le Winnekta Drama Club4. Sa coquille anti-sociale commençait enfin à craquer à force de discuter avec ses camarades acteurs qui étaient les gens avec qui il se sentait le plus à l'aise. Voilà les gens qui devinrent ses amis, mais dans le monde extérieur, il était toujours un solitaire horriblement timide quand il s'agissait de rencontrer des inconnus. Il était toujours peu assuré devant les filles, se sentant bien trop bizarre et maladroit auprès d'elles, et plutôt que de passer pour un idiot, il s'abstint d'inviter quelque fille que ce soit à un rendez-vous galant durant tout le temps où il était au lycée. Il se consacra entièrement au théâtre.

    Il s'avéra également être dans ses études plus qu'un simple péquenaud sorti de la campagne. Ça a dû être un choc pour ses pairs de découvrir qu'il était en fait intelligent, et il avait des vues sur la Northwestern University of Illinois5 une fois qu'il serait diplômé de New Trier.

    L'aurore printanière se levait au-dessus de la brume matinale tandis que Charlton poussait la tondeuse dans le jardin. Comme il avait besoin de gagner de l'argent pour l'aider pendant ses études, et que certains étaient prêts à le payer pour cette corvée, on le trouvait presque tous les matins à tondre la pelouse avant d'aller à l'école.

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    Ça lui faisait une journée fatigante : il répétait le soir une pièce pour l'école. La pièce était mauvaise par tous les aspects. Un soir, un jeune étudiant de la Northwestern University, également producteur de film, est venu la voir. C'était David Bradley qui venait de produire et de diriger une adaptation muette en 16mm d'Oliver Twist, et était maintenant engagé dans la préparation du tournage de Peer Gynt d'Ibsen, sponsorisé par l'University's school of Speech6. Il avait réuni une grande équipe d'acteurs professionnels et amateurs. La vérité était que les professionnels étaient au chômage et avaient hâte de jouer. Ça a donc été un choc pour Bradley quand son acteur principal, un professionnel, accepta un travail rémunéré pour une tournée d'été. Il devait maintenant trouver un remplaçant, et il est venu au New Trier High School dans l'espoir que cette pièce produise un Peer Gynt acceptable. Il trouva la pièce mauvaise, mais il fut marqué par une étonnante créature dégingandée de six pieds7 nommée Heston. Après le spectacle, Bradley s'est rendu en coulisse et s'est présenté à Charlton.

    « Je produis et je dirige un film du Peer Gynt d'Ibsen, et j'ai été impressionné par votre performance, » dit Bradley.

    « Vous êtes un chercheur de talent d'Hollywood ? » demanda Heston avec engouement.

    « Peu importe Hollywood, » dit Bradley. « voudriez-vous jouer Peer Gynt ? »

    Heston accepta, et se retrouva à faire ses débuts au cinéma en 16mm, le son en moins. Bradley avait aussi un rôle dans le film tout en aidant à la photographie en noir et blanc.

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    Il dit d'Heston : « Je me suis aperçu que j'avais découvert un jeune homme au talent inné. Heston n'était pas seulement le lapin rapidement sorti du chapeau, il avait aussi une présence naturelle et un don intuitif pour le jeu d'acteur. »

    Pour un jeune homme timide avec les femmes, il était clairement en bonne compagnie pour son premier film. Il joua une scène particulièrement sensuelle (dans laquelle il s'était déguisé en prophète puis avait séduit une femme) avec une belle femme brune nommée Rose Andrews.

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    Heston considère aujourd'hui le film (qui dure 85 minutes) comme « un film pur, créatif, avec de merveilleuses qualités ». Il note également non sans humour qu'il avait joué dans tout le film sans jamais se rendre compte qu'Ibsen l'avait écrit comme une satire. Ce n'était pourtant pas un début de bon augure dans le cinéma. Le film n'a pas été regardé par le public pendant 24 ans. Heston reste cependant fier de croire qu'il est le seul acteur de sa génération à avoir fait un film à la fois muet et avant-gardiste.

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    David Bradley n'était pas le seul à reconnaître le talent et le potentiel d'Heston. Le Winnekta Drama Club lui accorda une bourse d'étude pour se rendre à la Northwestern University qui se targuait d'avoir une des meilleures écoles de théâtre du pays sous la forme de son Fine Drama Department8. Heston désespérait de décrocher une place là-bas, et il montra des signes de soulagement en apprenant qu'il s'y rendrait après l'obtention de son diplôme à New Trier.

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    A SUIVRE ...

    1 On parle bien ici de football américain, et non de football qui se dirait soccer.

    2 En français, La Nuit des rois, pièce de William Shakespeare.

    3 1,88 mètres (bien que selon les articles, la taille de Charlton varie. Mais nous devons nous en tenir au 1m93 le plus souvent donné).

    4 Le club de théâtre de Winnekta

    5 Université du nord-ouest de l'Illinois

    6 L'école de langue de l'université

    7 1, 80 (comme précisé plus haut, la taille réelle de Charlton Heston était 1m93)

    8 Département d'art dramatique

  • A CANNES 4 JUILLET 1987 SUR LE CHICAGO USS SSN 721

    http://www.omnia.ie/index.php?navigation_function=3&europeana_query=Charlton+Heston

     

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    L'Acteur Charlton Heston arrive sur le  sous-marin d'attaque nucléaire CHICAGO USS (SSN 721) après avoir prononcé le discours principal pendant la mise en marche du bateau.

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    L'acteur Charlton Heston prononce l'allocution principale lors de la mise en service du sous-marin d'attaque à propulsion nucléaire USS CHICAGO (SSN 721)
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    Archives nationales à College Park

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    Un officier explique les opérations du navire à l'acteur Charlton Heston sur le pont du croiseur de missiles guidés USS BELKNAP (CG-26). Le BELKNAP et d'autres navires de l'US Navy sont en visite à Cannes lors de la célébration du 4 juillet, organisée par l'Organisation des Services Unis (USO) à la salle du Festival de Cannes. Les événements du festival comprennent un défilé de véhicules de la Seconde Guerre mondiale, un concert pour les résidents et les visiteurs et un dîner de gala pour les invités spéciaux - Les Archives nationales des États-Unis (1987-07-04 & 1987-07-04)

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  • 4 - " Charlton Heston une biographie " de Michael MUNN - (traduction par Adrien P. )

    ... SUITE

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    Chicago

     

    À St Helen, le vent continuait à faire bruire les feuilles, faisant courir un murmure sur Russell Lake. L'eau léchait encore doucement la rive, et le cri lointain de l'aigle résonnait au-dessus des sapins, mais Charlton n'entendait plus rien de tout cela. Il n'entendait plus que le trafic, le son des klaxons, un millier de pas frappant le pavé, la sirène des voitures de police, un million de sonneries de téléphones... une telle cacophonie le faisait mourir de peur !

    Chicago n'était pas seulement une nouvelle maison, c'était un véritable choc culturel. Il était revenu à la grande ville avec un nouveau père et une crainte absolue de ce que l'avenir pouvait réserver. Sa mère s'était remariée à St-Helen et le nom de la famille était désormais Heston. Le beau-père de Charlton était en fait un homme qu'il connaissait déjà depuis un moment et qu'il avait toujours aimé. L'Amérique souffrant toujours de la Grande Dépression, le nouveau chef de famille avait dû trouver du travail dans une aciérie à Winnetka, une banlieue de Chicago.

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    Charlton avait dix ans. Il décrit cet âge comme « une période triste, brisée... »

    " J'étais très malheureux. On était si loin de tout dans le Michigan que quand je suis retourné dans une grande ville pour la première fois, je me souviens que j'étais réellement terrorisé par le trafic automobile et le bruit, et tout ce qui va de pair avec une grande ville.

    Je craignais tout du changement. Je n'étais absolument pas prêt à devenir un gars de la ville. Je ne savais littéralement pas me servir d'un téléphone, ou qu'il valait mieux regarder des deux côtés de la route avant de traverser.

    Dans la forêt, je me fichais de jouer tout seul : on me complimentait parce que je prouvais que j'étais indépendant. Plonger de nouveau dans une école dans une grande ville me fit comprendre le contre-coup d'être un solitaire. "

     

    En plus d'être socialement inadapté, Charlton a souffert de sa taille et son poids. C'était un petit gringalet facile à embêter, et qui l'était effectivement souvent. Mais comme si être faible et rejeté ne suffisait pas, il a dû subir une terrible gêne dès son premier jour à l'école à Winnekta.

    La professeure faisait l'appel, et quand elle arriva à son nom, elle lut « Charlotte Heston ». Le jeune Charlton resta silencieux en allant s'asseoir à sa chaise, gigotant pour cacher son embarras. « Où est la petite Heston ? » demanda l'institutrice. Heston s'en rappelle : « c'était l'un des pires événements de mon enfance. »

     

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    La vie n'alla pas mieux. Charlton se sentait piégé, entraîné par l'environnement frénétique autour de lui. Son instinct de solitaire devint plutôt une malédiction. Il se cacha plus profondément dans sa coquille et si le monde semblait l'isoler, il s'isolait lui-même avec tout autant d'acharnement.

    L'un des rares aspects positifs de la ville était le cinéma. Il découvrit les films et les acteurs. Ses héros de l'écran étaient Gary Cooper, Errol Flynn, Hoot Gibson et Ken Maynard. Il était intrigué par ces adultes payés à jouer les cow-boys, les pirates ou les soldats.

    Mais mis à part les films et les livres qu'il continuait de lire, il devait toujours surmonter le monde réel, et c'était toujours avec soulagement et gratitude qu'il accueillait les visites de son père. Russ avait maintenu contact avec ses enfants et continuait de les voir, mais un jour, sans rien dire, il arrêta de venir du jour au lendemain. Charlton attendit des jours, des semaines et même des mois, mais pas un mot de papa, pas même une lettre. Il comprit que son père était parti pour de bon, et il voulait savoir pourquoi, mais ni sa mère ni son beau-père n'offrirent de réponse.

    Il se souvient :

    " C'était une expérience très traumatisante. Sans aucun avertissement, mon père était parti. J'avais dix ans quand il est sorti de ma vie sans prévenir. Je ne pouvais tout simplement pas comprendre : nous avions été si proches...

    Je refuse de jouer les apprentis psychanalystes en disant que je me sentais rejeté. J'étais certain qu'il m'aimait malgré son silence, mais je ne pouvais pas comprendre et j'étais incapable de me remettre de sa disparition.

    Ça a gâché toute mon adolescence. "

    Charlton n'était pas en manque d'amour : son beau-père était un homme bon, un mari aimant et un père attentionné pour les enfants de Lilla. Charlton l'admirait et le respectait, il a grandi en l'aimant. En effet, ils avaient développé1 une relation père-fils idéale entre un beau-père et un beau-fils, et c'était surtout du fait de son nouveau père. Dès qu'il pouvait quitter le travail, il emmenait Charlton à la pêche ou à la chasse, passant du temps avec lui et se consacrant beaucoup à lui. Il écoutait attentivement et avec sympathie les problèmes du garçon.

    C'était un homme plus calme et plus timide que Russ, mais il était stable et équilibré : il tenta de donner envie à Charlton de suivre son exemple, mais c'était une besogne pour Charlton qui semblait confus et maladroit. Il avait accepté que son beau-père prenne la place de son père, mai il lui était difficile d'accepter que ses parents soient divorcés, et il voulait désespérément le nier. Il fit de ce divorce un sombre secret et ressentait un profond sentiment de culpabilité. Comme il le constata dans sa période adolescente, il était émotionnellement instable, perturbé et désespérément seul.

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    Il commença à aller au New Trier High School à Winnekta2. Elle était considérée comme la meilleure école dirigée par le gouvernement du pays, à l'époque. Elle semblait gouvernée par un tout nouvel ensemble de règles sociales qui contrastaient violemment avec la philosophie simple des sous-bois qu'il avait connu à St Helen.

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    A SUIVRE...

    1 Le texte dit ici « In fact, there developped an ideal father-son relationship between stepfather and stepson. », phrase grammaticalement incorrect puisqu'il y manque un sujet. Je traduis donc comme si ce « there » était en fait un « they ».

    2 « New Trier dépense plus de 15 000$ par an par élèves, somme bien supérieure à la moyenne dans l'Illinois (8 786$). Pour l'Association Nationale des principaux d'école secondaire, du New York Times, du Washington Post et de Parade (des journaux réputés aux états-Unis, NDT), elle fait partie du « top 100 » des écoles du pays, et de celles « avec le plus de réussite » . Elle a été décrite comme « assez probablement la meilleure école publique du pays » par Town and Country dans un article de six pages sur New Trier, citant un programme « riche » et « exigeant », de nombreuses activités (également artistiques), une forte participation aux activités athlétiques, et les compétences de l'équipe enseignante digne d'une bonne université. Life a également reconnu New Trier comme l'un des meilleurs lycées du pays dans des articles en première page en 1950 et en 1998. »

    traduction d'un extrait de l'article « profile and recognition » de la page Wikipédia de New Trier High School.

    https://en.wikipedia.org/wiki/New_Trier_High_School#cite_ref-18