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MELBOURNE (Australie) RENCONTRE AVEC LA PRESSE 6 décembre 1960

Notre jeune hestonienne, étudiante en cinéma, Clarisse, a transcrit cette interview de Charlton Heston parti présenter BEN HUR en Australie.  C'était le 6 décembre 1960 et Charlton Heston est interviewé  pour une chaîne de télévision de Melbourne. 

Nous avons collaboré pour vous présenter ce travail de transcription (par Clarisse)  et de traduction (par moi-même). 

Une fois cette traduction terminée, j'ai trouvé certaines questions un peu niaises et indigentes mais sans doute fallait-il avant tout, que ces journalistes présentent Charlton Heston aux Australiens le plus simplement possible car il est vrai qu'avant BEN HUR, Charlton n'était pas encore connu mondialement.

Nous pouvons constater également, la gentillesse, la courtoisie, la patience et surtout l'intelligence de Charlton Heston,  qui seront sa force au long de sa carrière. Je crois pouvoir comprendre pourquoi, au fur et à mesure que montait sa notoriété, il a pratiquement organisé les réponses qu’il ferait aux journalistes, car il les avait formatées définitivement dans son esprit et c’est ce qui explique je suppose, que nous ayons toujours l’impression de lire la même chose quelque soit les interviewes auxquelles il a participé durant tant d’années.  

Nous pouvons aussi relevé quelques contradictions dans certaines de ses déclarations, je vous laisse le soin de les découvrir vous-mêmes ...

Merci à Clarisse à qui je souhaite une brillante carrière après ses études. 

 

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KW : Bonsoir Mesdames et Messieurs, bienvenue à la Rencontre avec la Presse. Je dois tout d'abord m'excuser pour l'absence de Mme Charlton Heston qui avait très gentiment accepté de venir ici ce soir, bien qu'elle ait voyagé pendant près d'une semaine avant d'arriver ici. Malheureusement, elle était prête à venir mais elle a finalement estimé que c'était trop et qu'elle ne pouvait pas y faire face. J'ai maintenant hâte de vous présenter la star de Ben Hur, M. Charlton Heston, bonsoir M. Heston.

CH : Mais la dernière jolie moitié de la famille Heston...(impossible d'entendre ce qu'il dit à la fin de sa phrase mais il a fait rire les membres présents et le présentateur King Watson).

KW : J'en suis certain .... Je voudrais vous présenter les membres : tout d'abord M. Richard Hugues, un de nos reporters.

RH : Bonsoir M. Hugues

KW : Notre critique de cinéma, M. John Griffin Foley.

JGF : Bonsoir M. Heston

CH : Il n'a pas l'air très farouche (rires)

KW : Et M. Ross Campbell

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RC : Bonsoir M. Heston, tous ceux qui ont vu Ben Hur et beaucoup de ceux qui ne l'ont pas vu parlent de la grande course de chars dans le film. Pouvez-vous nous dire comment vous vous êtes entraîné pour cette course ?

CH : Bien sûr, le commentaire important que je dois faire sur la course, surtout compte tenu de la préoccupation actuelle en Amérique sur les scandales des jeux télévisés, donc dans un programme de télévision, je pense qu'il est particulièrement impératif de préciser que la course a été truquée et je sais qu'elle a été truquée.(rires)

Intervenants : oui oui

CH : Même pour gagner une course truquée, j'ai dû faire des efforts considérables pour apprendre à rester dans le char et je suis allé à Rome deux mois avant le début du tournage et j'ai travaillé tous les jours. Dans les films, n'importe où dans le monde, j'ai découvert qu'il faut être capable d'apprendre à tout faire juste assez bien pour qu'on puisse vous filmer pendant que vous le faites, et c'est à peu près tout ce que j'ai réussi à faire avec le char.

RC : Et avez-vous dû tourner les scènes encore et encore avec tous les...(Heston l'a interrompu)

CH : Oh, la course a été tournée par intermittence sur une période de trois mois et, bien sûr, jamais plus d'un tour en une seule prise, et encore, ce n'était que pour une petite partie de la course, les chevaux pouvaient avoir couru un tour complet mais ils n'en filmaient qu'une petite partie. Parfois il y avait jusqu'à trois unités différentes de l'équipe de tournage travaillant sur la course, William Wyler, le réalisateur, tournait la plupart des séquences importantes avec moi, Messala et ainsi de suite, mais souvent nous partions travailler pendant quelques jours sur une autre séquence et une deuxième unité parfois, une troisième unité restait sur place pour filmer les figurants et les gardes, ou les sabots des chevaux qui couraient,  ou  les roues des chars, des choses comme ça et ce processus a duré trois mois, c'était la course la plus lente jamais courue je suppose (rires).

KW : Dans le film, la course dure environ 15 minutes je pense ou peut-être un peu plus, y a-t-il un temps de tournage réel ?

CH : C'est ce qu'il semble. Lorsque j'ai vu le film, j'ai pris la peine de vérifier une fois avec mon chronomètre et à partir du signal de départ, c'est presque exactement ce que ce serait dans une vraie course, c'est neuf minutes et 20 secondes.

KW : Vraiment ?

CH : Bien sûr, il y a des séquences avant la course où les chevaux paradent et qui ne sont pas retenues, mais la course proprement dite dure un peu plus de neuf minutes.

RC : Nous sommes frappés par la quantité de scènes difficiles qui se passe dans cette course, M. Heston, particulièrement pour le rôle de Messala, bien sûr.

CH : Complètement impossible...(j'ai pas réussi à entendre ce qu'il dit à la fin)

RC : Oui (rires)

CH : Vous avez vu ce qui lui est arrivé. ?

RC : Oui, il a dit qu'il avait eu son compte finalement. Mais à Rome, il n'y avait pas de commissaires ou de règles pour ces courses ?

CH : Non, j'ai fait quelques recherches sur les courses de chars qui étaient certainement de loin le sport le plus populaire dans le monde antique et nous pensons aujourd'hui que nos grands stades pour athlètes sont quelque chose à voir mais le Circus Maximus dans la Rome antique qui était principalement pour les courses de chars contenait presque deux fois plus de personnes que n'importe quel stade dans le monde aujourd'hui. Le circus Flaminius également à Rome contenait presque autant de personnes et ce sont deux stades de même taille dans une seule ville. Le cirque dans Ben Hur est censé représenter le grand cirque d'Antioche qui était également très grand, mais bien qu'il ait été très populaire et qu'il ait perduré en tant que course de chars pendant plusieurs siècles, pour autant que je puisse le déterminer, la faute était parfaitement permise, et même considérée comme faisant partie du jeu. C'est probablement l'une des raisons pour lesquelles les conducteurs étaient si importants, un bon conducteur gagnait la plupart du temps avec n'importe quelle équipe raisonnablement compétente, contrairement aux courses de plat ou de steeple, enfin je suppose moins dans les courses de steeple, mais certainement dans les courses de plat aujourd'hui. L'élément principal est la vitesse du cheval, le cheval le plus performant en tout cas, gagne généralement, mais ce n'est pas la même chose pour les courses de chars, car le conducteur le plus habile à effrayer ses adversaires, à les bluffer dans un virage ou à les détruire, gagnera.

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                                                Circus Maximus                                                              Circus Flaminius



KW : Dans ce tournage, y a-t-il eu des pertes réelles parmi les conducteurs ou les chevaux ?

CH : Non et beaucoup de gens trouvent cela difficile à croire, je peux seulement vous assurer avec toute la sincérité dont je suis capable que c'est parfaitement vrai. Nous étions préparés à des blessures ou même à des décès de chevaux et même d'hommes, quand je dis préparés, je veux dire que nous nous y attendions avec appréhension mais la pire blessure d'un cheval a été une épaule cassée et la plus grave : pour certains des conducteurs quelques clavicules et une cheville cassées. Ce n'était pas seulement le résultat d'une grande chance mais un hommage à l'immense compétence dans la planification et la gestion de toute la course par Yakima Canutt qui en était responsable.

 

KW : Messala et vous aviez des doublures pour certaines parties de cette course ou quand avez-vous réellement conduit ?

CH : Non, je n'ai pas fait toute la course, je n'ai pas fait la chute où Ben Hur est jeté du char et j'espère que je n'ai pas besoin de dire que Stephen Boyd n'a pas été traîné (rires). Un autre homme a été payé très cher pour cela et il l'a mérité. (rires).

RH : Vous avez dû faire beaucoup d'entraînement pour cela. M. Heston, pensez-vous que vous serez un jour capable de faire un usage pratique d'un char avec quatre chevaux

CH : Non, je ne pense pas, c'est juste une autre des nombreuses compétences plutôt spécialisées que j'ai acquises au cinéma. Dans le premier film dans lequel je jouais, j'ai appris à distribuer le Blackjack d'une seule main, comme le font les croupiers de Las Vegas. J'ai joué le rôle d'un croupier de Las Vegas dans ce film et je peux toujours distribuer les cartes d'une seule main, mais mes amis ne joueront pas avec moi si je le fais, donc ce n'est pas bon. Mon deuxième film, qui était un film sur le cirque, j'ai appris à charger des cages d'animaux sur un wagon plat avec un tracteur diesel à chenilles de dix tonnes, et ce n'est pas le genre de passe-temps auquel vous êtes susceptible d'être appelé pendant un week-end de repos. J'ai appris à faire de la plongée sous-marine, de l'attelage de chars, toutes sortes de choses bizarres, aucune d'entre elles n'était parfaite, juste pour les besoins des films, mais j'ai depuis longtemps renoncé à essayer de les intégrer dans mon mode de vie quotidien.

JBF : Vous dites, M. Heston, que la course était truquée, ce qui est assez naturel. N'est-il pas vrai que dans l'une des versions scéniques, Messala a battu Ben Hur parce que le tapis roulant s'est coincé ? (rires)

CH : M. Foley, vous affichez une connaissance encyclopédique de l'histoire du théâtre américain, vous avez parfaitement raison. Je me demande si vous savez aussi que l'acteur qui jouait Messala à l'époque, l'homme qui a créé le rôle et ce avant sa remarquable carrière dans les premiers films muets, était William S.Hart et qu'un des tapis de course, c'était à Boston, est tombé en panne et Messala a gagné la course !  (rires)

KW : Il doit y avoir eu des huées de la foule et des rappels pour les étudiants. (rires)

JGF : Eh bien, M. Heston, depuis combien de temps êtes-vous acteur ? Combien de films avez-vous fait jusqu'à présent ?

CH : Eh bien, je pense que j'ai été acteur toute ma vie, mais il n'y a pas très longtemps que je vis de mon métier. Cela fera exactement dix ans ce mois-ci que je fais des films et je pense en avoir fait 17 pendant cette période.

JGF : Dix ans, cela date de votre 16 millimètres de Jules César ?

CH : Non, je ne le comptais pas, il a été fait l'année précédente, ce n'était pas vraiment un film professionnel. J'avais joué à Broadway à l'époque mais je n'avais jamais joué professionnellement dans des films et c'était presque une sacrée entreprise d'amateurs. Je suis revenu à New York et j'ai joué dedans pendant l'été et j'ai été payé 35 dollars par semaine parce que je disais que je ne pouvais pas me permettre de travailler gratuitement, je mourais de faim mais tout le monde le faisait.

KW : Pouvez-vous nous en citer quelques-uns, nous savons que certains sont les plus grands comme les Dix Commandements, les Grands Espaces ...

CH : Bien sûr, je préfère oublier certains autres. (rires) Les Grands Espaces, les dix commandements, une seule comédie dont je suis excessivement fier, j'aimerais en faire une autre, un film intitulé La guerre privée du Major Benson.

Membres du panel : oh oui oui

CH : un film biographique sur Andrew Jackson intitulé The President's Lady, un autre film dans lequel Jackson apparaît très brièvement mais j'admire tellement l'homme que j'ai rejoué le rôle, intitulé Les Boucaniers, qui était un remake de la version originale. Puis un film intitulé Quand la Marabunta Gronde.

Un des membres du panel : Aussi quelques westerns...

CH : Oui Les Grands Espaces, plusieurs autres westerns, Les Grands Espaces était le meilleur.

KW : Dans Sous le plus grand chapiteau du Monde, je pense que vous avez joué le directeur, le saviez-vous ?

CH : Oui euh-euh, en fait un grand souvenir pour moi.... en dehors du fait que c'était le premier film vraiment important que je faisais  et une énorme percée pour moi, je me souviens de ce film parce que la plus belle chose qu'on m'ait jamais dite sur mon jeu d'acteur a été dite à propos de ce film, cela ne semble pas bon au premier abord mais plus vous y pensez, plus vous l'aimez. Le film a été réalisé et a eu un énorme succès. Je n'étais pas du tout connu à l'époque et M. DeMille m'a montré une lettre qu'il a reçue d'un cinéphile qui avait été très impressionné par le film. Il a écrit pour parler en détail de la performance de Jimmy Stewart dans le rôle du clown, de Betty Hutton et de Cornel Wilde et vers la fin de la lettre, il a dit : " Et je veux vous dire aussi que je pense que le directeur du cirque, a fait presque aussi bien que les vrais acteurs. " (rires) Plus vous y pensez  et mieux cela ressort, alors je m'en suis toujours souvenu.

RH : Dites-moi M. Heston, lequel de ces films avez-vous le plus aimé faire ?

CH : Je suis de plus en plus convaincu qu'un bon film n'est pas quelque chose que vous aimez faire, mais quelque chose que vous aimez regarder une fois qu'il est terminé. Un ou deux autres films étaient plus agréables à faire, mais Ben Hur ne l'était certainement pas. William Wyler est un homme aux capacités remarquables, un homme sympathique,  simple, drôle, intelligent, plein d'esprit, un hôte charmant,  un merveilleux compagnon de voyage mais quand il est assis dans son fauteuil, personne ne s'amuse. (rires)

GF : Quel a été le rôle le plus exigeant, Moïse dans Les Dix Commandements ou Ben Hur M. Heston ?

CH : : Je pense que c'est probablement Ben Hur. Le potentiel de Moïse en tant que personnage et symbole pour les peuples des trois religions est bien sûr presque illimité.  Vous pouvez difficilement mesurer l'impact du personnage qu'est cet homme mais d'un autre côté, il y avait, pour ce qui est de l'incarner dans un film, de nombreuses scènes  dans lesquelles je n'apparaissais pas et,  aussi l'approche de M. Demille à la réalisation du film était moins en termes de personnage individuel qu'en termes de scènes globales, tandis que Willy n'abandonnera pas,  d'abord parce que sa conception du cinéma est axée sur les personnages individuels et ensuite parce que sa conception d'une journée de travail consiste à ne pas abandonner un petit plan avant d'être absolument convaincu que personne ne peut faire mieux, y compris lui. 

RC : J'ai été plutôt déçu qu'il n'y ait pas d'orgie dans Ben Hur M. Heston... c'était plutôt une spécialité de DeMille, était-ce si important...

CH : Eh bien, je pense que l'orgie avait un rôle un peu moins important dans la vie romaine que certains aspects de notre culture populaire pourraient nous le faire croire. (rires)

KW : Je crois que vous et votre femme étiez à un moment donné co-directeurs d'un petit théâtre, c'est vrai ?

CH : Oui c’est parfaitement vrai, eh bien j’ai beaucoup travaillé dans un petit théâtre à la fois en tant qu’acteur quand j’étais enfant et le premier emploi que nous avons eu après ma sortie de l’armée en 1947 était de diriger avec Lydia ce petit théâtre à Asheville, c’était l’année dont nous avions besoin pour travailler et la principale chose que j’ai découverte c’est que je n’aime pas diriger (rires)

KW : Quand vous dites Lydia, le nom de scène de votre femme est Lydia Clarke...c'est bien cela ?

CH : Oui, depuis que (notre) fils est né, elle joue par intermittence, juste assez pour garder la porte ouverte, disons...(rires).

KW : Avez-vous déjà joué ensemble en tant que mari et femme ?

CH : Très rarement, en fait, le prochain travail que nous ferons, j’irai à Londres d'ici, nous descendrons à Melbourne, pas d'ici, nous descendrons à Melbourne demain mais nous reviendrons à la fin de la semaine et nous prendrons un Qantas pour Londres où je ferai Jules César pour la télévision et Lydia jouera Portia dans cette pièce.

(Qantas est la principale compagnie aérienne australienne.)

KW : Et quel rôle y jouerez-vous ?

CH : Brutus, j'ai joué Antoine une fois, je pense qu'un acteur ne devrait se permettre qu'un seul tour de piste avec Marc Anthony, c'est le rôle le plus éprouvant pour les acteurs dans Shakespeare et une fois que vous l'avez fait, vous devriez laisser quelqu'un d'autre le faire. (rires)

RW : Eh bien, y aura t-il d'autres grands noms dans cette pièce ?

CH : En fait, oui, nous avons un casting avec lequel je suis très fier d'être associé et quand j'ai parlé de Marc Anthony, j'aurais dû ajouter que dans ce cas, bien qu'Anthony soit un rôle éprouvant pour des acteurs, nous avons aussi un merveilleux acteur qui le joue : Trevor Howard qui est un très grand acteur, Lydia comme je l'ai dit jouera Portia, Wendy Hiller sera Calpurnia, Orson Welles qui le met en scène sera César et Wendy Hiller sera Calpurnia (il a répété deux fois son nom et s'est rendu compte après qu'il l'avait déjà dit haha) . ...Euh euh Robert Marley sera Casca.

RC : M. Heston, il y a eu quelques critiques sur la cruauté et la violence de Ben Hur, quelle est votre opinion sur ces scènes ?

CH : Au moins, je peux vous donner une meilleure opinion que la mienne, du moins une opinion plus désintéressée. Nous avions peur que le Lord Censeur en Angleterre exige des coupes de certaines de ces séquences parce que les censeurs britanniques sont notoirement rigides sur l'utilisation de la violence dans les films, mais il a passé le film sans aucune coupe et quand je lui ai posé la question à un cocktail où je l'ai rencontré, j'étais à Londres pour la Première du film et il m'a dit : "Je m'attends à entendre beaucoup de choses à ce sujet de la part des producteurs d'autres films qui s'attendront à des concessions similaires qu'ils n'obtiendront pas". Il a ajouté : "Mais il me semble que le thème de votre film est la futilité de la violence et que, par conséquent, la démonstration de la violence a un certain but" et je ne pouvais pas le dire plus succinctement. Je suis ravi de savoir qu'il ressent la même chose.

RC : Vous pensez qu'il va effrayer ou horrifier les enfants ? 

CH :. Oui, je suis heureux de dire officiellement devant ce que je suppose être un énorme public ici (rires) que je ne pense pas que Ben-Hur soit un film pour les enfants, ce bruit sourd que vous avez entendu dans le coin était un homme de la METRO qui s'évanouissait tranquillement (rires) - mais je sais que William Wyler qui a plusieurs enfants n'a pas permis à ses jeunes enfants de voir le film et n'en a pas l'intention. Il est certain que, Fraser, mon fils ne le verra pas avant longtemps, bien sûr il n'a vu aucun de mes films, mais il est fait de manière trop réaliste, je pense, et certainement à cause des scènes de violence qui, bien qu'elles ne soient pas introduites gratuitement pour les besoins du films,  sont toujours des scènes très dures et je pense que cela place le film dans une catégorie qui n'est pas destinée aux enfants

KW : La bonne quantité de sang versé dans ce film... qu'utilisent-ils pour le sang ?

CH : Avant que ce film ne soit terminé, je commençais à penser qu'ils utilisaient le mien mais (rires) non, ils utilisent une composition de glycérine et de colorants chimiques. Cela dépend, parfois si vous êtes censé saigner sur une chemise qu'ils veulent utiliser dans une autre scène plus tard dans le film et qu'ils doivent la laver, alors ils utilisent un sang lavable et parfois ils doivent utiliser un sang qui coagule efficacement (rires), donc ils ont différents sangs pour différentes raisons.

RH : Avez-vous fait du travail en direct à la télévision, M. Heston ?

CH : Tout le travail que je fais à la télévision est en direct, je ne fais pas de film à la télévision, je ne pense pas... Je parle bien sûr de l'interprétation des drames, je ne pense pas que l'on puisse faire du bon travail en film à la télévision, la pression du temps est trop grande, donc je fais de la télévision assez fréquemment mais jamais de film.

RH : Considérez-vous que c'est un média plus difficile que le cinéma ou la scène du point de vue de l'acteur ?

CH : C'est un média différent. Je pense que l'acteur a tort de ruminer sur les choses difficiles d'un média donné parce que chaque média a des choses difficiles. La télévision en direct, il y a une grande pression du temps et vous le faites seulement parce que c'est un tour de piste et si quelque chose ne va pas, ce n'est pas comme dans une pièce de théâtre quand vous l'emmenez hors de la ville à Boston pour deux semaines et si vous n'aimez pas ce que vous faites une semaine vous pouvez changer,  ou un film dans lequel au moins pendant un jour donné vous pouvez  changer mais dans la télévision en direct, une fois c'est tout mais c'est toujours un média très excitant et un média dans lequel vous pouvez au moins dans mon expérience, faire des choses que vous ne pouvez pas faire dans les autres médias. Voyons voir, le dernier rôle que j'ai joué à la télévision en direct était une production de La Belle et la Bête, ce n'est pas le genre de chose que vous pourrez faire dans un film et il est très peu probable que vous puissiez le faire sur une scène.

RH : Un journaliste du magazine Variety a récemment affirmé que la télévision était le meilleur terrain d'entraînement, le meilleur terrain d'entraînement pour les dramaturges et les réalisateurs, êtes-vous d'accord avec cela ? 

CH : Oui je pense que c'est quand je dis le meilleur, je pense que c'est presque le seul disponible, ça consomme énormément de produit, la partie dangereuse c'est qu'il a aussi tendance à consommer du talent, vous avez  tendance à tomber dedans si vous travaillez exclusivement dans le médium comme vous le feriez si vous étiez un jeune acteur, réalisateur ou écrivain et que vous y pénétriez et que vous vous trouviez dans une position où vous travailliez sur un programme donné, vous pouvez soudain avoir l'impression de vider du grain dans une énorme mangeoire qui est constamment vide et il est difficile de se développer au-delà d'un certain point de cette façon, vous apprenez une certaine facilité et une certaine finesse mais c'est une boîte affamée, cette petite chose assise dans le salon.

JGF : M. Heston, que pensez-vous de ce qu'on appelle la method acting qui nous est illustrée par James Dean et Marlon Brando ?

CH : Eh bien, la METHOD ACTING  avec un grand M est la chose la plus mal comprise, la plus surfaite qui soit arrivée au théâtre depuis que les garçons ont cessé de jouer les rôles des femmes dans le théâtre élisabéthain. (rires) La method acting avec un petit m est quelque chose que chaque acteur américain et britannique qui a étudié et à laquelle il  a été formé au cours des vingt-cinq dernières années signifie dans ses termes les plus simples que vous pouvez faire en sorte qu'un public vous croit mieux si vous croyez en vous-même, mais la méthode avec un grand M signifie bien sûr l'Actor's studio qui est dirigé par un homme énormément capable nommé Lee Strasberg qui a enseigné et travaillé intensivement dans le théâtre américain pendant de nombreuses années. J'ai travaillé dans une de ses classes après la guerre avant qu'il ne fonde le studio, c'est comme je l'ai dit un homme extrêmement compétent et son école est une bonne école mais elle a attiré beaucoup de publicité et à cause de la publicité, elle a attiré beaucoup de jeunes dilettantes, ce qui est le cas dans toutes les écoles d'art dramatique, beaucoup de jeunes vont dans une école d'art dramatique parce qu'ils pensent que c'est glamour ou amusant ou qu'ils vont rencontrer des filles ou quelque chose comme ça (rires) et l'Actor's studio ne fait certainement pas exception. Quant à ses diplômés les plus connus, la plupart d'entre eux, les plus célèbres étaient de bons acteurs avant la création du studio, c'était certainement le cas de Marlon, Eli Wallach, Julie Harris, Maureen Stapleton...

JGF : Pourquoi avez-vous fait une distinction entre la méthode avec un M majuscule et le mot avec un petit m

CH : C'était juste une façon de parler. Quand on dit la Méthode et qu'on met un M majuscule, on parle de l'ensemble de l'Actor's studio. 

JGF : C'est ce que Strasberg a tiré de Stanislavski...

CH : Oui et le petit m est la méthode de Stanislavski et nous en parlons depuis des années, toutes les écoles de théâtre dont j'ai entendu parler utilisent la méthode de Stanislavski mais avec un petit m.

KW : Maintenant nous passons du jeu d'acteur à la Mode, vous portez ce qui semble être un type de vêtement très confortable, surtout au début de Ben Hur où vous vous promenez dans une sorte de longue tunique avec une ceinture autour. Ne vous est-il jamais venu à l'esprit que ce pourrait être une façon très confortable de se prélasser dans la maison en été dans une telle tunique ? 

CH : Eh bien, je passe une très grande partie de ma vie professionnelle dans autre chose que des pantalons, donc je trouve les costumes plus anciens très confortables. Les tuniques et les toges romaines étaient certainement parmi les vêtements les plus confortables et les plus pratiques jamais conçus, oui. 

KW : Nous aurions dû demander à votre femme si elle était là, mais est-ce que tous les bijoux dans Ben Hur qui étaient si remarquables ont créé une mode en Amérique pour ce genre de bijoux, ces médaillons romains et autres ?

CH : Les personnes qui ont fabriqué des bijoux fantaisie basés sur les bijoux de Ben Hur espèrent sincèrement que c'est le cas, je ne suis pas en mesure de le dire, Lydia pourrait vous le dire mieux que moi.

RC : J'ai été plutôt impressionné par votre performance en tant que galérien M. Heston, êtes-vous un rameur ? 

CH : Je le suis maintenant que je suis rentré. Quand nous avons terminé ces scènes, je me suis dit que je voulais vraiment retourner en Amérique, mais je ne pensais pas que je devrais ramer jusqu'au bout. (rires)

KW : Maintenant, M. Heston, je suis terriblement désolé, cette session doit se terminer, nous avions encore beaucoup de questions à vous poser et je suis sûr que les téléspectateurs auraient aimé entendre les réponses mais malheureusement nous devons nous arrêter...

CH : Eh bien, j'ai vraiment apprécié...

KW : Merci beaucoup d'être venu.

CH : Merci messieurs et vous tous qui êtes là à regarder.

KW : Maintenant, c'est une bonne nuit pour Meet the Press.



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TRANSCRIPTION DE CETTE INTERVIEW PAR CLARISSE

        Meet the press Interview  December 6, 1960

 

KW: Good evening ladies and gentlemen, welcome to meet the press. I must begin by apologizing for the absence of Mrs Charlton Heston who had very kindly agreed to come here tonight although she had been and she knew she would have been traveling for nearly a week before she got here. Unfortunately having got here she was all ready to come but she finally felt that it was just too much and she couldn’t face it so she sends her apologies. I now have much pressure on introducing the star of Ben Hur Mr Charlton Heston, good evening Mr Heston. 

CH : But the last pretty half of the Heston family…(impossible d’entendre ce qu’il dit à la fin de sa phrase mais il a fait rire les membres du panel et le présentateur King Watson.)

KW : I’m sure….I’d like to introduce to you the panel members, first of all Mr Richard Hugues, one of our reporters.

RH : Good evening Mr Heston 

KW : Our film critic Mr John Griffin Foley 

JGF : Good evening Mr Heston 

CH: He doesn’t look very fierce (rires) 

KW : And Mr Ross Campbell 

RC : Good evening Mr Heston, everybody who has seen Ben Hur and a lot of people who haven’t seen it are talking about the great chariot race in the film. Could you tell us something of how you trained for the race ? 

CH : Well of course the significant comment I have to make about the race especially in view of the current preoccupation in America with television quiz scandals, so on a television program I feel it especially imperative to make clear that the race was fixed and I know it was fixed. 

(rires)

Panelists : yes yes 

CH : Even to win a fixed race I had to go to great lengths to learn to stay in the chariot and I went to Rome two months before shooting on the film began and worked every day. In movies I’ve found you have to be able to learn to do anything in the world just well enough so they can take your picture while you’re doing it and that’s just about as good as I got with the chariot. 

RC : and did you have to shoot the scenes again and again with all the…(Heston l’a interrompu)

CH : Oh the race was shot intermittently over a period of three months and of course never more than a lap of time in one shot and then that would only be for a small part of the lap, the horses might have run a whole lap but they’d only be shooting a small portion of it. Once they had as many as three different units of the shooting company working on the race, William Wyler, the director was shooting most of the significant footage with me and Messala and so forth, but often we’d go off and work for a few days on another sequence and a second unit sometimes, also a third unit would stay behind shooting extras and guards or horses hooves running or chariot wheels, things like that and this process went on for fully three months, it was the slowest race ever run I guess (rires). 

KW : On the actual film the race takes about 15 minutes I think or perhaps a little longer, does it have actual filming time ?

CH : It seems like that, I took the trouble to check it one time on my stopwatch when I saw the film and from flagged flag it’s almost exactly what it would be in a real race, it’s nine minutes and 20 seconds. 

KW ; Isn’t it ?

CH : Now of course there’s footage beforehand where the horses are parading around, that doesn’t come but the actual race is just over nine minutes. 

RC : we’re struck by the amount of dirty work that goes on in this race Mr Heston, particularly in the part of Messala of course.

CH : Thoroughly uncertainty…(j’ai pas réussis à entendre ce qu’il dit à la fin)

RC : Yes (rires) 

CH : You saw what happened to him. 

RC : Yes he said he got his desserts to finish. But in Rome didn’t they have any stewards or any kind of rule these races ? 

CH : No, I did a little research on chariot racing which was certainly far and away the most popular sport in the ancient world and we think of our big athletes stadia today as being something to look at but the Circus Maximus in ancient Rome which was primarily for chariot racing held almost twice as much as many people as any stadium anywhere in the world today, the circus Flavianus also in Rome held nearly as many again and that’s two stadiums of these proportions in one city, the circus in Ben Hur is meant to represent the great circus of Antioch which was also very large but although it was really popular and lasted as a popular sport for several centuries as far as I can determine, fouling was perfectly permissible, indeed considered part of the game, this is probably one reason why  drivers were so important, a good driver would win most of the time with any reasonably good team, unlike flat racing or steeplechasing, well I guess less  in steeple racing certainly in flat racing today. The primary thing is the speed of a horse, the fastest horse, other things being equal, will usually win but with chariot racing not so because the driver who was most skillfully able to either scare off his opponents or bluff them off a turn or  wreck them would win and obviously the longer a driver survived the more cleverly he learned to do these things. 

KW : In this filming were there any real casualties among drivers or among horses ?

CH : No and many people find that hard to believe, I can only assure you with all the sincerity at my command that it's perfectly true. We were prepared for injuries or even fatalities to horses and even men, when I say prepared, I mean we were apprehensively expecting it but the worst injury to a horse was a broken shoulder and the worst injury : we had a couple of broken collar bones, some of the drivers and a broken ankle which was not only the result of great good luck but another tribute to the immense skill in planning and handling the whole race by Yakima Canutt who was responsible for it. 

KW : And did you and Messala have stand-ins for portions of this race or when did you actually do all the driving ? 

CH : No I didn’t do all the driving, I didn’t do the fall where Ben Hur is thrown from the chariot and I hope I need not (to) say Stephen Boyd did not get dragged (rires). Another man was paid a lot of money for that and he earned it. (rires).

RH : You had to do a lot of training for this. Mr Heston do you think you’ll ever be able to make practical use of four horses in the chariot ? 

CH : No I don’t, it’s just another one of the number of rather exoteric skills I’ve picked up in movies. This first picture I made, I learned to deal Blackjack one-handed the way the dealers in Las Vegas do. I’ve played a Las Vegas dealer in this film and I can still deal cards one-handed but my friends won’t play with me if I do so that’s no good, my second picture which was a picture about the circus, I learned to load animals cages on a railroad flat  car with a ten ton diesel caterpillar tractor and this isn’t the kind of pastime you’re likely to be called on for an idle weekend. I’ve learned skin diving, charioteering, all sorts of odd bits, none of them well you know, just to do them but I’ve long since given up trying to fit them into my everyday pattern of living. 

JGF : You say Mr Heston that the race was fixed, well naturally enough. Is it not a fact that in one of the stage versions, Messala once beat Ben Hur because the treadmill got stuck ? (rires)

CH : Mr Foley, you display an encyclopedic knowledge of American theater history, you’re perfectly right. I wonder if you also know that the actor playing Messala at that time was the man who created the role and this was before his remarkable career in the early silent films,  was William S.Hart and one of the treadmills, this was in Boston, broke down and Messala won the race !  (rires)

KW : There must have been booes from the crowd of calls for the students. (rires)

JGF : Well Mr Heston, how long have you been acting ? How many films have you made so far ? 

CH : Well I suppose I’ve been acting all my life, I haven’t been making a living on it but a very long though. I’ve been in films exactly ten years this month and I think I have made 17 in that time.

JGF : Ten years, that dates from your 16 millimeter of Julius Caesar ? 

CH : No, I wasn’t counting that, that was made the year before, that was really not a professional film. I had  been acting on Broadway then but had never acted professionally in films and this was almost a holy amateur undertaking. I came back from New York and played in it during the summer and was paid 35 dollars a week because I said I couldn’t afford to work free, I’d starve to death but everyone else did. 

KW : Could you tell us some of them, we know some of the ones are the big ones like the Ten Commandments, The Big country..

CH : Well of course some of the others I’d rather forget. (rires) The big country, ten commandments, only one comedy which I’m inordinately proud, I’d love to do another one, a picture called The private war of Major Benson.

Panel members : oh yes yes

CH : a biographical film about Andrew Jackson called The President’s Lady, another film in which Jackson appeared very briefly but I admire the man so much I played the part again, called The buccaneer, that was a remake of the original version. Then a picture called the Naked Jungle.

One of the panel members : Also a couple of westerns…

CH : Yeah The Big country, several other westerns, The Big country was the best. 

KW : In The greatest show on earth, I think you played the manager, did you know ?

CH : Yes uh-huh, as a matter of fact the most I’m….aside from the fact that it was the first really important film I made and an enormous break for me, I remember that picture because the nicest thing I ever had said about my acting was said in connection with that picture, it doesn’t sound good at first but the more you think about it, the better I like it, the picture was an enormous success and was made I was not at all known at the time and Mr Demille showed me a letter he got from some moviegoer had been very impressed with it and he wrote in to say in detail length about Jimmy Stewar’s performance as the clown and Betty Hutton and Cornel Wilde and towards the end of the letter he said : “And also I want to tell you that I think the circus manager did almost as well as the real actors.” (rires) And the more you think about this the better it comes out so I’ve always remembered that. 

RH : Tell me Mr Heston, which of these films did you most enjoy making ? 

CH : I was coming more and more to the opinion that a good film is not something you enjoy making, it’s something you enjoy looking at after it’s finished, I did enjoy making the comedy. One or two other pictures were fun to make but Ben Hur certainly wasn’t fun to make. William Wyler is a man of delightful capacities, an engaging, humble, amusing, intelligent, witty fellow, marvelous host, marvelous traveling companion but when he sits down in that chair, nobody has any fun. (rires)

JGF : Which was the most demanding or exacting role, Moses in The Ten Commandments or Ben Hur Mr Heston ? 

CH : I think probably Ben Hur. The potential of Moses as a character is of course almost boundless as a symbol to peoples of three religions, you can hardly measure the impact of this man’s character but on the other hand, there were as far as playing him in a film, there were many scenes in that picture in which I did not appear and also Mr Demille’s approach to filmmaking was less in terms of individual character than in terms of overall scenes whereas Willy won’t quit.... in the first place, his whole concept of movies is in terms of the individual character and in the second place, his whole concept of a working day is not quitting on a smallest little shot until he’s absolutely convinced nobody involved in it can do anything they’re doing any better including him.  

RC : I was rather disappointed that there wasn’t an orgy in Ben Hur Mr Heston...that used to be more of Demille speciality, was it as big…

CH : Well I think the orgy had a somewhat smaller part in roman life than certain aspects of our popular culture would lead us to believe. (rires)

KW : I believe you and your wife at one stage were co-directors of a little theater, is that right ? 

CH : Yes that’s perfectly true, well I’ve worked in a little theater extensively both as an actor when I was a kid and the first job we had after I got out of the army in 1947 was directing with Lydia this little theater in Asheville, that was the year we needed by security and the main thing I found out was that I don’t like directing. (rires)

KW : When you say Lydia, your wife’s stage name is Lydia Clarke..is that right ? 

CH : Yes since (our) boy was born, she acts  only intermittently just enough to keep the franchise open let’s say…(rires)

KW : Have you acted together as husband and wife team ?

CH : Very very rarely, as a matter of fact the next job we do I’m going to London from here, we go down to Melbourne not from here, we go down to Melbourne tomorrow but then come back the end of the week and go on by Qantas to London where I’ll be doing Julius Caesar for television and Lydia will be playing Portia in that.

KW : And what part would you play in that ? 

CH : Brutus, I’ve played Antony once, I think an actor should only allow himself one turning bat (j’ignore comment ce mot s’écrit)  with Marc Anthony, it’s the most-actor proof part in Shakespeare and once you’ve done it, you should let somebody else do it. (rires)

RW : Well, would there be any other big names in this ? 

CH : As a matter of fact, yeah we have a cast that I’m very proud of to be associated with and when I said about Marc Anthony, I should have added that in this case we also, although Anthony is an actor-proof  part, we have a marvelous actor doing it : Trevor Howard who is a marvelous actor, Lydia as I said will play Portia, Wendy Hiller will be Calpurnia, Orson Welles who’s directing it will be Caesar and Wendy Hiller will be Calpurnia (il a répété deux fois son nom et s’est rendu compte après qu’il l’avait déjà dit haha) ...Uh uh Robert Marley will be Casca. 

RC : Mr Heston, there’s been some criticism of the cruelty and violence in Ben Hur, what’s your opinion of the scenes ? 

CH : Well at Least I can give you a better opinion than mine at least a more disinterested one, we were much afraid that the lord censor in England would require some cuts of some of that footage because the british censors are notoriously stiff about the use of violence in films but he passed it without a foot cut and when I asked him about it at a cocktail party I saw, I was in London for the opening there and he said I expect to hear a great deal about that from producers of other pictures who will expect similar concessions which they will not get, he said “But it seems to me the theme of your film is the futility of violence and that therefore the demonstration of violence  has some purpose” and I couldn’t put it more succinctly I’m delighted to know he feels the same way. 

RC : You think it will frighten or horrify children ? 

CH : Yes I’m happy to go on record before what I assume is an enormous audience here (rires) in saying that I do not feel Ben-Hur is a film for children, that dull thud you heard in the corner was the metro man quietly fainting away (rires) but I know William Wyler who has several children has not allowed his younger children to see the film nor does he intend to. Certainly, Fraser, my son would not see it for a long time, of course he hasn’t seen any of my pictures but it’s rather too realistically made I think and certainly because of the scenes of violence which while not gratuitously injected for the purpose of their sake are still very toughly made scenes and I think it puts the films in a category that’s just not for children. 

KW : The good deal of blood spilt in this film...what do they use for blood ? 

CH : Well before this picture was finished I was beginning to think they were using mine but (rires) no they use a concoction of glycerin and chemical coloring.

KW : uh yes…

 CH : It depends sometimes if you’re supposed to bleed all over a  shirt that they’re going to want to use in another scene later in the picture and they have to wash it up then they use a washable blood and sometimes they have to use a blood that will coagulate effectively (rires), so they have  different bloods for different purposes.

RH : Have you done any television live work Mr Heston ?

CH : All the television work I do is live, I don’t do film television, I don’t think...I’m speaking of course of acting of drama, I don’t think you can do good work in film television, the pressures of time are too great so I do television quite frequently but never on film. 

RH : Do you consider that a harder medium than film or stage from the actor’s point of view ? 

CH : It’s a different medium. I think the actor is foolish to brood about the things that are tough about a given medium because  each medium has things that are hard. Live television, there’s a great pressure of time and you’re only doing it because it’s one turn at bat and if something goes wrong, it’s not like in a play when you take it out of town to Boston for two weeks and if you don’t like what you’re doing one week you can change it or a movie where at least during a given day you can change it but in live television, once is all but it’s still a very exciting medium and a medium in which you can at least in my experience, do parts you don’t get to do in the other media. Let's see the last live Tv part I played was a production  of Beauty and the beast, now that’s not the kind of thing you’re going to get to  do in a movie and very unlikely would you get to do it  on a stage. 

RH : A writer in Variety magazine recently claimed it was the best training ground, television was the best training ground for  playwrights and directors, would you agree with that ? 

CH : Yes I think it’s when I say best, I think it’s almost the only available one, it consumes product at an enormous rate, the dangerous part of that is that it also tends to consume talent, you tend to fall in it if you work exclusively in the medium as you would if you were a young actor or director or writer and broke into it and found yourself in a position where you were working on a given program, you can suddenly feel as though you’re emptying grain into an enormous feed trough that is constantly empty and it’s hard to develop beyond a certain point in that way, you learn a certain facility and slickness but it’s a hungry box, that little thing sitting in the living room. 

JGF : Mr Heston what do you think of what’s called Method acting which is exemplified to us by James Dean and Marlon Brando ? 

CH : Well Method acting with a capital m is the most widely misunderstood thing, an overrated thing that’s happened in the theater since boys stopped playing women’s parts in the Elizabethan theater. (rires) method acting with small m is something that every american and british actor that’s been  trained in the last twenty-five years has gone through and means in its  the simplest terms that you can make an audience believe you best if you believe yourself but Method with a capital m  means of course the Actor’s studio which is headed by an enormously able man named Lee Strasberg who has taught extensively, worked extensively in the American theater for many years, I worked in one of his classes after the war before he founded the studio, he’s as I said an extremely able man and his school’s a good school but it’s attracted a great deal of publicity  and because of the publicity, has attracted a lot of dilettante kids which any acting school does really, a lot of kids go to an acting school because they think it’s glamorous or fun or they’ll meet girls there or something (rires) and the actor’s studio certainly no exception. As for its more well known graduates, most of them, the better known ones were good actors before the studio was founded, that was certainly true of Marlon, Eli Wallach, Julie Harris, Maureen Stapleton...

JGF : Why did you draw a distinction between the Method with a capital m and  the word with a small m ? 

CH : It was just a figure of speech. When they say the Method and they use a capital m, they’re talking about the whole thing with the Actor’s studio. 

JGF : That’s what Strasberg derived from Stanislavski…

CH : Yes and the small m is Stanislavski’s method and we’ve talked about it from years, every school of acting I’ve ever heard of uses Stanislavsi’s method but they use it with a small m

KW : Then we move from acting to fashion, you wear what looks to be a very comfortable kind of clothing especially in the early  part of Ben Hur where you’re going around the kind of a long tunic with a belt around it. Does it ever occur to you  it might be a very comfortable way of lounging around the house  in the summertime in such a tunic ?  

CH : Well I spend a very great deal of my working life in something besides trousers so I find the most ancient costume very comfortable. Certainly the roman tunics and togas were among the most comfortable in practical pieces of clothing ever designed, yes. 

KW : We should have asked your wife if she’d been here but did all the jewelry in Ben Hur which was so striking create a fashion in America for that kind of jewelry that old roman  medallions and things ?

CH : The people who have manufactured costume jewelry based on the jewelry in Ben Hur devoutly hope that this is so, I am not in a position to say, Lydia could tell you better than I. (rires)

RC : I was rather impressed with your performance as a galley slave Mr Heston, are you a rowing man ? 

CH : I am now when I got back. When we were finished for those scenes, I thought boy, I really want to get back to America but I didn’t figure I ‘d have to row all the way. (rires)

KW : Now Mr Heston, I’m terribly sorry, this session has to end, we had many more questions to ask you and I’m sure the viewers would like to have heard the answers  but unfortunately we do have to stop…

CH : Well I really enjoyed it...

KW : Thank you very much for coming along.

CH : Thank you gentlemen and all of you right there looking.

KW : Now it’s good night for Meet the Press.

 

 






 

Commentaires

  • et bien....
    waouh...
    mais quel bonheur, quel plaisir, quel moment délicieux j'ai passé avec Chuck...
    je retiens de très beaux et drôles moments..
    quelle intelligence, quelle finesse, quel humour...
    merci beaucoup pour tout ça chère France, chère Clarisse....

  • Superbe belle manière de présenter cette publication qui j'espère réjouira nous amis hestoniens !

  • bravo bravo entre l'une et l'autre, chapeau, je n'ai pas encore fini d'écouter , travail de titan si je peux dire. j'aime bien Watson.. hum hum eh eh les mimiques qu'ils font tous , ça pas du etre facile de traduire tout ça impossible meme pour certains passages , l'accent et l'anglais surement different.

  • Bravo France et Clarisse ! Un travail pas facile ,!!
    Moi j'aimerais voir ainsi, l'interview "Un après midi" de 1983, avec l'intervieweuse qui le regarde avec admiration !!
    Bon c'est juste un souhait.... Peut-être pas possible !

  • je pourrai....je suis libre aux suggestions....et je sais de quel interview vous parlez j'ai pensé d'ailleurs à celle ci pour une prochaine transcription à l'ecrit...

  • Clarisse, oh oh oh, ce serait formidable. Merci. Savoir que vous y pensez, c'est déjà bien

  • Astride, après le but c'est d'être lu aussi si je vois qu'avec tous ce travail que moi et France Darnell ont fait il n'y a pas beaucoup de réactions ou de commentaire, ça donne pas trop le moral d'attaquer autre chose...moi ce travail après je l'ai fait d'abord pour moi pour améliorer ma prise de notes en anglais mais après j'ai soumis l'idée à France Darnell de le traduire pour que les membres hestoniens francophones qui souvent écrivent en commentaires sous une interview en anglais de Chuck que c'est dommage qu'ils ne puissent pas comprendre ce qui est dit...maintenant on a traduit fait la transcription et la traduction et on verra si aura des lecteurs...

  • Clarisse, Oh j'espère qu'il y aura des lecteurs ! L'idée est si bonne

  • Très intéressant.
    Du beau travail, car ça prend du temps !

  • Le projet dont parle Chuck avec tellement d'enthousiasme ne s'est malheureusement pas fait. C'était un projet avec Orson Welles, un gars pas toujours fiable. Chuck avait été très déçu. Nous apprenons que Lydia voulait garder une porte ouverte, mais il me semble que cette porte ne soit pas restée si ouverte que ça... Lydia aurait elle aimé faire une carrière plus importante ?
    Les débuts furent difficiles pour Chuck... 35 dollars la semaine...
    Quelle idée de la part du journaliste de penser qu'il y a eu mort d'homme pendant le tournage !!
    J'aime l'humour qui émerge de toute l'interview, j'aime le pragmatisme de Chuck quand il met toute son ardeur à apprendre ce qui ne lui servira qu'une seule fois et j'adore la photo !! Qu'il est beau !!!

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