Par Barbara Becker - 16 décembre 1982

CLARISSE, Notre jeune étudiante en cinéma, la plus jeune fan et non moins une des plus passionnées par notre grand acteur, mérite bien que nous commencions par prendre connaissance d'un des documents qu'elle m'a transmis concernant Charlton. Il est en anglais à l'origine, donc je me suis fait un devoir de le traduire grâce à l'aide du traducteur en ligne DEEPL que je recommande vivement. Ce document, long de 15 pages sera donc publié en plusieurs fois. En voilà aujourd'hui, la première partie. Je vous souhaite une bonne lecture et merci pour l'intérêt que vous porterez au travail de recherche fait par Clarisse. Aujourd'hui, quelques photos des débuts de Charlton Heston .(photo de la page-titre, Chuck à 17ans dans le rôle de PEER GYNT.

 

Charlton Heston a démontré sa capacité à établir des relations avec les jeunes lors de son récent voyage à l'Université de Chicago en tant que Professeur invité. Au début, les étudiants se sont interrogés sur les qualifications d'un acteur, une star d'Hollywood, pour remplir le rôle d'un éminent professeur d'université. Mais, comme l'a rapporté le Chicago Tribune, ils ont commencé par l'écouter poliment et sont restés pour l'acclamer(1).

 

Lorsque je lui ai parlé au téléphone le 16 décembre 1982, il a exprimé un vif intérêt pour les étudiants et les arts du spectacle dans les collèges et les universités. Nous n'avons pas parlé de ses réalisations en tant que Moïse, Ben Hur ou Michel-Ange. Nous avons plutôt exploré d'autres facettes de l'extraordinaire carrière de M. Heston, comme ses présentations de littérature données dans le monde entier en tant qu'émissaire culturel du département d'État, son travail avec Shakespeare et son attitude sur le rôle des arts dans la société.

 

M. Heston s'est distingué par son engagement dans le Service Public, ayant été Président du groupe de travail du Président(a) sur les arts et les sciences humaines, Président de l'Institut du film américain (AFI), Président de la Guilde des acteurs de cinéma (SAG) (six fois) et membre du Conseil national des arts. Il est également Président du Center Theatre Group à Los Angeles.

 

(a) Président REAGAN dont Charlton Heston était le conseiller culturel.

 

Mother Lode, son dernier film en date, met en scène Charlton Heston en tant que réalisateur et acteur. Dans cette histoire d'aventure sur l'extraction de l'or en Colombie-Britannique, écrite et produite par son fils Fraser, M. Heston joue le rôle du prospecteur écossais Silas McGee.

 

"The Acto r's Life", son journal quotidien de 1956 à 1976, a été publié en 1978(2). Il estime que ses journaux intimes lui ont permis de rester en contact avec ses expériences d'acteur. Il écrit : "Quand je termine une journée de tournage convaincu d'avoir bien fait, et que je me trouve ensuite déçu par les rushes du lendemain, je veux être sûr de ce que j'ai pensé en faisant la scène".

 

BARBARA BECKER : Peut-être pourrions-nous commencer par votre formation initiale à Northwestern et voir comment cela a influencé votre développement en tant qu'acteur.

 

CHARLTON HESTON : Eh bien, je pense que j'ai eu une formation utile au lycée aussi.

 

BB : Oui, à New Trier.

 

CH : J'ai eu la chance de fréquenter, par accident géographique, un lycée public qui était considéré à l'époque comme le meilleur lycée public du pays.. Il avait un programme théâtral exceptionnellement élaboré. J'étais un enfant de la campagne, timide et solitaire (comme le sont beaucoup d'acteurs). J'ai trouvé dans le programme de théâtre une bonne dose d'épanouissement personnel. Je travaillais également à l'époque au théâtre communautaire de Winnetka, qui était un théâtre amateur très typique ; je leur étais reconnaissant non seulement de me donner la chance de travailler, de jouer devant un public accueillant, mais j'ai également obtenu une bourse d'études de leur part qui m'a permis d'aller dans le Nord-Ouest. Je suppose qu'ils ont accordé, plus ou moins chaque année, une bourse d'études d'art dramatique à un étudiant travaillant dans leur théâtre. Je l'ai gagnée lors de ma dernière année à New Trier et elle m'a permis de payer mes frais de scolarité à Northwestern, ce qui a été très utile. Bien sûr, je n'ai jamais pu terminer mes études à Northwestern ; la Seconde Guerre mondiale est arrivée. Mais j'y suis resté un an et demi et Dieu sait que j'ai profité au maximum du programme. J'ai oublié le nombre de fois que j'ai joué mais je pense que c’est dans onze pièces la première année, en comptant les pièces en un acte au Studio Theatre. Quand je n'étais pas dans une pièce, je construisais des décors pour celle-ci. Cela m'a semblé être une expérience tout à fait merveilleuse. Bien sûr, c'est à ce moment-là que j'ai tout appris sur le métier d'acteur. Depuis lors, ma carrière a consisté en grande partie à découvrir de plus en plus de choses que je connais de moins en moins, mais quand on l'étudie, on sait tout sur le sujet. Nous étions totalement immergés dans l'histoire du théâtre et dans l'étude du jeu et du maquillage, de la construction des décors, de la garde-robe, etc. Je n'avais aucune critique et j'ai beaucoup appris, je crois. Je pense que c'était une partie très utile de ma formation.

 

BB : Pourriez-vous nous parler un peu de votre expérience en tant qu'étudiant d'Alvina Krause ?

 

CH : J'ai joué un petit rôle dans une production qu'elle a faite de The Wild Duck. C'est la seule fois où j'ai été mis en scène par elle. Mais bien sûr, j'ai étudié avec elle ; c'était sans aucun doute un excellent professeur. Chaque élève, à un moment donné de son éducation, devrait être exposé à un grand professeur. J'ai eu de la chance.

 

BB : Avez-vous suivi des cours d'interprétation ?

 

CH : Oui, j'ai suivi un cours sous la direction de Cornelius Cunningham. Je pense que c'était le cours obligatoire de première année de l'époque.

 

BB : Avez-vous des souvenirs de Cunningham ?

 

CH : Oui. On peut dire que c'était un personnage mémorable. De plus, Alvina Krause faisait des lectures. J'ai vu plusieurs de ses spectacles.

 

BB : J'ai été très intéressé par vos nombreuses représentations de ce que j'appellerais des programmes d'interprétation. Par exemple, les programmes culturels que vous avez réalisés.

 

CH : Pour le Département d'État.

 

BB : Oui, les programmes dans lesquels vous avez interprété des extraits de la littérature américaine et de la littérature du pays que vous avez visité. Pensez-vous que le fait d'interpréter les classiques américains, Twain, Melville, Frost, Sandburg, etc. a rendu cette littérature plus accessible, plus vivante pour les publics des pays étrangers ?

 

CH : C'est ce que nous avions à l'esprit. Je pense qu'il y a beaucoup d'écrivains, y compris tous ceux que vous avez nommés, dont les travaux sont particulièrement accessibles à l'interprétation orale et qui peuvent même mieux fonctionner oralement. Dickens en est un autre exemple, bien sûr. Tout comme Thomas Wolfe. J'ai fait une lecture de Of Time and the River ; je l'ai faite lors de l'investiture du Président et, à Bruxelles il y a deux semaines, lors d'un voyage pour le Département d'État. Et je pense que Wolfe et Sandburg fonctionnent très bien oralement, Hemingway aussi, d'une manière étrange et très différente. Ses dialogue sont si bons et sa structure dramatique si hautement perceptible. Les autres auteurs fonctionnent bien également, parce que la richesse de leur prose se prête à l'interprétation orale.

 

 

1The Chicago Tribune, 29 novembre 1982.

2 Charlton Heston, The Actor's Life : Journals 1956-1976, éd. Hollis Alport (New York : E. P. Dutton. 1978).

3 M. Heston a également enregistré des extraits de Moby Dick de Herman Melville pour Caed mon Records .⦁ Charlton Heston lit des extraits des cinq livres de Moïse de la Sainte Bible : "In the Beginning" et "Out of Egypt", "The Life and the Passion of our Lord Jesus Christ", Vanguard Records

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