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15 -MERCREDI 28 SEPTEMBRE - 10ème Jour de répétition

 

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Nous n'avons pas pu répéter ce matin à cause d'une représentation de la pièce que joue actuellement la Compagnie. Je n'aurais jamais fait une telle chose. Des répétitions, oui, ou des avant-premières, mais des représentations ? Il s'avère qu'en Chine, les usines ou les sociétés commerciales achètent souvent une représentation complète d'une pièce et donnent à leurs ouvriers des billets pour une représentation matinale un jour de travail. Ils bénéficient  ainsi d'une matinée de congé et du spectacle également. (Je me demande combien d'entre eux donnent leurs billets et restent levés à la maison le matin ? Peu importe, c'est toujours une bonne idée. D'un autre côté, les acteurs doivent travailler tôt. Comme l'a fait remarquer John F. Kennedy, qui a dit que la vie était juste) ?

J'ai profité de la journée tranquille (nous n'avons pas travaillé l'après-midi non plus, ce qui a permis aux acteurs qui étaient dans la représentation du matin de se reposer) pour faire face à un tas de paperasserie et à un bon coup de sueur sur les courts de l'hôtel avec un jeune joueur américain très bien, qui ne se rend probablement pas compte qu'il partage le nom (si ce n'est tout à fait le jeu) d'un Américain du Top Ten juste après la Seconde Guerre mondiale : Dick Savitt. Ce Savitt est en poste ici pour le L.A. Times et ne parle pas seulement le chinois mais l'écrit. Tout cela et un revers lifté soigné. 

Nous n'avons eu qu'une séance de deux heures et demie ce soir, mais j'ai fait travailler les acteurs jusqu'à la moitié de l'acte II de manière assez efficace. Xiao Peng, qui joue Maryk, comprend maintenant que son témoignage consiste essentiellement à relater le comportement désordonné de Queeg : le silence au café, la lâcheté à Kwajalein, les fraises volées, le typhon. Greenwald lui fait raconter ces incidents à la Cour car, bien que Maryk ne soit pas un homme très loquace, il a été secoué par ceux-ci et parle avec une honnêteté indéniable. Chaque histoire est en fait une petite pièce de théâtre de deux minutes. Les Acteurs... tous les acteurs, de temps en temps... ont tendance à trouver une couleur, un point de vue, pour un personnage et à jouer simplement cela dans chaque scène. Il faut d'abord trouver ce dont la scène parle, puis s'en occuper. 

Contrairement aux convictions des dramaturges engagés, les personnes réelles changent rarement leurs convictions de base...elles restent ce qu'elles sont. Dans la meilleure pièce que je connaisse du dernier quart de siècle, A Man For All Seasons de Robert Bolt, personne ne change d'un iota...ni More, ni le roi, certainement pas l'homme du commun. Seul Rich change, dans chaque scène, en déclinant la trahison et le parjure. C'est l'intérêt de son personnage, vraiment...qu'il n'ait pas de convictions. Dans Caine, comme dans toute bonne pièce, la tâche consiste à définir le personnage, puis à répondre à la poussée des différentes pressions que la pièce lui impose. Mais les personnages restent les mêmes.

Dans le monde réel, par exemple, bien que j'aie, comme plusieurs millions d'autres Américains, abandonné mon soutien initial et ma croyance passionnée en la R.D.F., en Adlai Stevenson et Jack Kennedy, ce n'était pas nous, mais le parti démocrate qui avait changé, en dérivant régulièrement vers la gauche. C'est pourquoi j'ai le plaisir de lire aujourd'hui que George Bush a été jugé comme ayant gagné le débat présidentiel hier soir, le laissant avec son avance intacte. Espérons qu'il en soit ainsi.

 

A SUIVRE...

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