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20 - "Charlton Heston une biographie " de Michael Munn - (traduction par Adrien P.)

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Campeador

  

RONALD REAGAN N'ETAIT PEUT-ÊTRE PAS PLUS QU'UNE STAR DE CINEMA DE SERIE B, mais il avait une présence imposante, et si son talent d'acteur était limité, son talent de politicien était incomparable. Il n'est donc pas surprenant qu'entre 1947 et 1952, Reagan fut directeur du Screen Actor Guild1.

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Ronald Reagan acteur de cinéma

http://www.lagazettedhector.fr/ronald-reagan/

En 1959, il fut de nouveau rétabli en tant que président de la SAG à une époque où les associations d'acteurs se battaient pour obtenir pour leurs membres une part des profits que les studios faisaient sur leurs films à la télévision. Ironiquement, le cinéma souffrait à cause de l'expansion du marché de la télévision, mais les studios découvrirent qu'il restait de l'or dans leurs anciennes productions que les chaînes de télévision étaient prêtes à acheter au prix fort. Les stars d'avant 1948 ne tirèrent cependant pas un gros pécule de ces ventes à la télévision. Le syndicat voulait agir.

Ils considérèrent Reagan comme le mieux placer pour « réveiller les adhérents, les secouer », comme le formula un des membres du syndicat. Environ 14 000 acteurs se tournèrent vers Reagan pour qu'il trouve un moyen de leur donner une part des bénéfices sur les ventes de leurs films. Il porta l'affaire devant les studios, leur demandant de prendre des dispositions pour partager les profits avec les artistes. Mais les studios fermèrent la porte au syndicat. 

Le 7 mars 1960, Reagan appela à la grève pour la première fois dans l'histoire de la SAG depuis sa création en 1933. Un silence s'installa soudain sur les plateaux et les studios de tournage dans tout Hollywood. Aucun acteur ne se présenta au travail et tous les films en cours de production furent forcés d'être annulés.

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4 août 1960 Charlton et Reagan (SAG)

https://www.gettyimages.fr/detail/photo-d'actualit%C3%A9/hollywood-ca-academy-award-winner-charlton-heston-photo-dactualit%C3%A9/515261244

C'était une période de crise pour l'industrie du cinéma, et Charlton Heston, tout comme n'importe quel membre de la SAG, sentit la tension et la gêne s'installer dans la communauté des acteurs de Los Angeles, mais au lieu de rester assis à bayer aux corneilles attendant que la crise passe, il décida de trouver une autre pièce plutôt que d'attendre que la production de film reprenne.

Pendant ce temps, Reagan remaniait la direction du syndicat afin de créer l'autorité nécessaire pour combattre les studios bornés qui semblaient incapables d'accepter que les jours du vieux système où les studios contrôlaient tout, soient révolus. Heston fut invité à rejoindre le bureau des directeurs. Il sentit un élan politique en lui et accepta. L'une de ses toutes premières tâches comme membre du bureau fut de rejoindre le comité spécial de négociation dirigé par Reagan qui devait rencontrer les directeurs des studios. La grève durait depuis maintenant un mois, et les acteurs tout comme les studios voulaient que ça se termine.

Ils s'assirent autour d'une table toute la journée à discuter, débattre, accuser, crier, calmer et, enfin, accepter des accords. Heston en sortit épuisé comme les autres mais grisé par cette expérience. Il ressentait de la fierté d'avoir fait partie d'un événement historique de l'Histoire d'Hollywood. C'était également (sans que lui ni personne ne s'en aperçoive à l'époque) un changement décisif pour les années à venir alors que les films récents passeraient la plupart du temps sur les chaînes publiques ou les chaînes câblées.

Pour Heston, des films tels que Ben-Hur et d'autres gros succès à venir étaient vendus à la télévision contre de grosses sommes d'argent, lui garantissant pour les décennies à venir, de bénéficier des accords qu'il avait lui-même aidé à formuler. Qu'il ait pu s'en rendre compte ou non, sa soudaine implication politique comme directeur du bureau de la SAG s'ajouta à sa réputation, et il ne fut plus jamais tout à fait le même acteur, ni le même citoyen. Le petit garçon des bois du Michigan se transformait en animal politique et finit par devenir l'un des acteurs les plus influents et les plus puissants de l'industrie du cinéma.

 La grève avait considérablement ralenti la production de scripts et la pénurie de projets de films vraiment bons qu'on lui proposait ne l'inquiétait pas véritablement. Il pouvait se permettre de faire le difficile dans ses recherches pour un travail de qualité et un succès commercial, mais à force de lire un mauvais script après l'autre, son humeur s'assombrit.

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Il y avait cependant une idée qui l'intriguait. C'était l'histoire du Cid, le chevalier semi-légendaire de l'Espagne du XIème Siècle. Philip Yordan, celui qui avait écrit Quand la marabunta gronde, s'occupait du scénario, tandis que Samuel Bronston promit à Heston qu'il serait le premier à voir le scénario une fois fini.

Quand il le reçut enfin, il eut du mal à croire que cela pouvait être aussi mauvais. C'était au cœur de l'été et le soleil frappait sur le coldwater Canyon. Charlton se sentait mal dans cette chaleur étouffante, et il n'était pas du tout d'humeur à lire un scenario aussi atterrant. Il téléphona à Herman Citron et lui demanda de dire à Bronston qu'il n'était pas intéressé.

Bronston et son réalisateur Anthony Mann ne voulaient cependant personne d'autre qu'Heston pour incarner le Cid. Ils pensaient que seul l'homme qui avait pu incarner Moïse et Ben-Hur pouvait espérer donner vie au Cid, un personnage à moitié légendaire. Ils continuèrent d'insister et Charlton avec réticence, finit par accepter d'y réfléchir s'ils pouvaient retravailler le script de sorte qu'il lui plaise. Ils saisirent cette chance et Yordan se mit à travailler sur la réécriture.

Charlton se plongea immédiatement dans des recherches sur le Cid et fut déçu de ne trouver que peu de choses. En effet, la légende du Cid a  fait pas mal d'ombre à l'Histoire car le poema del mio Cid est à peu près le seul texte à avoir été écrit sur lui. Le film s'occupait plus de la légende.

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(Charlton Heston et Ramon Menendez Pidal(historien du Cid)

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Le Cid était en réalité Rodrigo Díaz de Vivar2 et reçut son nom (une forme hispanisée de l'arabe « sayyid », « le seigneur ») des Maures qui menaçaient l'Espagne chrétienne. Il fut ensuite exilé par son roi, Alfonso, mais  il lui resta fidèle et lui gagna la couronne de Valence bien qu'il eût le pouvoir et le soutien de ses partisans pour prendre la couronne lui-même.  Aimé avec passion par sa femme et soutenu avec ferveur par ses partisans, le Cid entra dans la légende lorsque, ayant été tué au combat, il fut sanglé sur son cheval pour guider ses troupes dans la victoire finale contre les Maures.

C'était la légende que souhaitait raconter le film et concordait dans l'ensemble avec les récits. Rodrigo n'était cependant pas le saint auquel le poema tente de lui faire ressembler même s'il est effectivement resté incroyablement loyal envers Alfonso. Il semblerait également qu'il fut marié deux fois bien que ses deux femmes partageaient le même nom, Jimena ou Ximena. Le script n'en faisait qu'une seule femme, Chimène3. L'Histoire montre également que le Cid mort n'a jamais été attaché à son cheval. Le film n'aspirait cependant pas à être autre chose qu'un portrait mi-historique, mi-légendaire du Cid, et c'est cette idée qui semblait captiver Charlton.

« Le Cid était sûrement l'un des hommes remarquables du Moyen-Âge », dit-il. « et il est devenu une figure mythique aux allures de légende – comme presque n'importe quelle figure de ce genre sur laquelle les sources écrites sont si rares. »

Le film était vraiment un projet titanesque et devait être monté peu à peu. Heston était la première pièce de ce puzzle complexe autour de laquelle devait être construit le reste du film. Bronston et Mann s'en étaient assurés avant même que le scénario soit complet, et même une fois fini, il était loin d'être parfait. Ce n'est qu'une fois qu'Heston fut arrivé à Madrid pour commencer le travail que Sophia Loren fut choisie pour jouer Chimène. Elle n'était cependant disponible que pour à peine dix semaines alors qu'Heston serait là pour au moins six mois, ce qui rendit la plannification du tournage complexe puisque toutes les scènes de Loren devaient être tournées en premier alors même qu'on la verrait tout au long du film une fois qu'il serait terminé.

Cela se compliqua encore quand Loren amena son propre auteur pour traduire ses répliques en Italien puis de nouveau en anglais pour tenir compte de ses modifications personnelles. Cette technique très fastidieuse mit à l'épreuve la patience d'Heston jusqu'à ce qu'il se fâche de ces retards au point d'échanger de dures paroles avec Mann qui, après tout, était censé avoir le contrôle.

Cela devint un film de plus en plus difficile à faire. Tandis que Charlton aimait se mettre au travail et s'en fichait d'être mis sous pression, il était tout le temps sous pression pour réussir à finir les scènes de Sophia dans le film avant ce délai de dix semaines.

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Antony Mann et Charlton Heston 

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Ces deux photos sont extraites du livre de Fernando Alonso "Charlton Heston"

Vers la fin de ces dix semaines allouées, la tolérance professionnelle de Charlton fut mise rudement à l'épreuve quand elle commença à arriver en retard sur le plateau. Quand elle arriva en retard comme on pouvait s'y attendre pour la scène où le Cid meurt, il était si furieux qu'il refusa de lui parler ou de seulement la regarder. Il rit maintenant de cet épisode. Comme il me le dit avec humour :

 « Comme dit une fois Spencer Tracy, j'arrive au travail à l'heure, je connais mes répliques et je ne cogne pas dans les meubles. C'est peut-être une sorte de névrose dans mon cas. Je n'aime pas les gens qui arrivent en retard et, je dois le reconnaître, ma réaction était exagérée.

Mais ma névrose coûte moins cher que la leur !

Je pense cependant que je suis devenu un petit peu plus tolérant que du temps où je travaillais  avec Sophia. Un grand nombre de femmes arrivent en retard sur le plateau. C'est plus difficile pour les actrices que pour les acteurs. La pression sur l'apparence est bien plus grande et les angoisses plus persistantes. Cela se manifeste souvent par une compréhensible préoccupation excessive sur leur apparence. J'étais simplement moins tolérant à l'époque. »

 Sophia ayant fini son travail et étant en route vers chez elle, les scènes plus physiques eurent la priorité, et il y avait clairement beaucoup de trucs physiques qu'Heston devait faire, probablement plus que dans aucun autre film qu'il avait déjà fait à ce moment-là.

Le maître d'arme italien Enzo Musemici Greco a fait subir à Heston  des séances d'entraînement éprouvantes au maniement de l'épée, la lance et la masse  pendant deux heures tous les matins, le mettant au mieux de sa forme de toute sa carrière. » Heston est un homme qui apprend de nouvelles comptétences physiques avec une grande aisance. Selon Anthony Mann, « Charlton est l'acteur idéal pour un film épique. Hormis ses caractéristiques physiques, il sait se servir d'un cheval, d'une épée, d'un char, d'une lance, de n'importe quoi, comme si il était fait pour cela. Il est incroyable. Mettez-lui une toge sur le dos et on s'y croirait. » AVEC ANDREW CRUICKSHANK.jpg

avec Andrew Cruickshank

AVEC CHRISTOPHER RHODES.jpg

Avec Christopher Rhodes 

(deux photos extraites du livre de Fernando Alonso "Charlton Heston"

Pour citer Heston :

«  Il faut que je reste en forme. Si je ne faisais pas ce qu'il faut, ces rôles pourraient presque me tuer. Je mets un point d'honneur à faire de la musculation dès que j'ai le temps.

Je trouve que le tennis est le sport idéal à pratiquer. C'est un excellent exercice, surtout quand on joue sous le soleil. Je gagne cependant facilement du poids, vous savez. Je passe donc le plus clair de mon temps à essayer de le perdre. J'ai un regard critique et fait attention à ma ligne.»

 En plus de jouer au tennis à la moindre occasion, il marchait également tout les jours, augmentant chaque jour la distance parcourue jusqu'à atteindre huit kilomètres4. On ne s'étonnera pas qu'il ait perdu presque cinq kilos5 avant la fin du tournage.

Au fur et à mesure que les prises de vue avançaient, Charlton s'intéressait beaucoup au film, pensant que cela pourrait devenir le plus grand film d'épopée de tous les temps. Il sentait cependant également qu'Anthony Mann n'était simplement pas l'homme qu'il fallait pour réaliser Le Cid. Il trouvait critiquable le fait que Mann ait insisté pour réaliser les scènes de grandes batailles lui-même, dirigeant les six mille figurants représentant les Espagnols et les Maures, plutôt que de laisser l'action au directeur de la seconde équipe, Yakima Canutt.

Heston exprima sa désapprobation et réussit finalement à persuader Bronston et Mann de donner à Canutt une journée pour travailler sur certaines séquences de bataille. D'après Heston, cependant, même l'ajout de séquences ne réussissait pas à donner aux batailles dans Le Cid, l'aspect dramatique et l'impression de grandeur qu'il exigeait pourtant.

Il me dit :

 « C'était une grosse, très grosse erreur de la part de Tony. Beaucoup de réalisateurs, surtout de nos jours, se sentent menacés par un réalisateur de la seconde équipe. Ils croient que leur autorité créative ou que leur réputation sera ternie d'une manière ou d'une autre en cédant le contrôle d'une scène à un second réalisateur. Je pense que c'est une grosse erreur

Wyler était suffisamment rassuré pour confier la scène des chars. Georges Stevens fit la même chose. D'après ce que je sais, John Huston fait de même. Il y a des scènes comme celles-ci où le réalisateur de la seconde équipe  est simplement capable de faire un meilleur travail et laisse au réalisateur plus de temps pour le travail plus important.

Ça ne veut pas dire que le réalisateur principal ne discute pas avec lui pour lui dire : « maintenant je veux que tu tournes ce plan-ci et celui-là, » bien sûr qu'il le fait. Ces scènes prennent déjà énormément de temps à être tournées, et cela prend encore plus de temps avec le réalisateur de l'équipe principale. C'était le problème de Tony. Cela lui prit plus de temps que ça n'en aurait pris à Canutt, et son travail n'était pas aussi bon. En plus, pendant ce temps, les choses qu'il savait faire n'étaient pas faites.

Tony Mann, paix à son âme, était un homme respectable et un bon cinéaste, mais il fit de grossières erreurs qui lui empêchèrent de faire de Le Cid le plus grand film épique jamais fait, car c'est de très loin le meilleur récit de tous les films épiques.

Concrètement, sur le plan visuel, c'est un film magnifique, et je regrette amèrement que l'on en ait tiré si peu de son potentiel. Le potentiel vient bien sûr de la dimension des personnages, mais le travail du réalisateur est en grande partie ce qui fait un grand film. Il est donc naturel de laisser une part de responsabilité des erreurs au réalisateur.

Un des défauts du film comme de n'importe quel film épique est qu'il a tendance à rester plutôt au ras des pâquerettes au niveau du développement de ses personnages. Ils ont tellement de personnages à présenter, des événements historiques si complexes à traverser que l'on a tendance à juste survoler ou même complètement éliminer les scènes qui enrichissent un personnage. C'est complètement vrai à propos de Le Cid.

Si seulement Tony Mann avait concentré son énergie créative sur la direction des acteurs et laissé toute l'action à Canutt… Le Cid aurait pu devenir le plus grand film épique jamais réalisé.

Je pense que c'est un très bon film, mais pas un grand film.»

 En vérité, Le Cid est généralement considéré par les critiques et le public comme l'un des films épiques majeurs de la période fin des années 50/début des années 60. Il est également juste de dire que malgré les critiques d'Heston, Anthony Mann, mort sept ans après, avait enregistré de superbes images, surtout du Cid sur son cheval blanc chevauchant tel un spectre parmi les ennemis. Cette dernière scène mena le film à son pinacle légendaire, et Mann réussit à donner vie au mythe, en en faisant un film historique qui reste profondément enraciné dans la légende.

Tourner cette scène s'est avéré assez délicat pour Heston qui devait avoir l'air tout à fait sans vie sans tomber du cheval. Il me dit :

 «Ils sanglèrent sur mes épaules une barre attachée à la selle. À part ça, je devais rester rigide avec mes mains crispées autour de la lance.

C'était pourtant étonnant car cela s'est avéré incroyablement difficile de chevaucher de la sorte. Ce n'est pas une question de contrôle du cheval, il marche. Si l'on talonne un cheval, il partira plus ou moins droit, surtout si le cavalier l'a déjà monté une ou deux fois. Les chevaux sont des créatures faites d'habitudes et qui vont là où vous les avez déjà menés. Maintenant, je suis un cavalier décent, mais on ne se rend pas compte combien d'ajustements il faut faire sur la selle pour tenir à cheval en essayant de ne pas bouger. Si on essaye de s'asseoir en ne bougeant absolument pas, on sent toute la selle se renverser d'un côté ou de l'autre, ce qui oblige à tricher et à peser un peu sur un étrier ou l'autre pour ne pas tomber.»

La toute dernière séquence à être tournée était le procès menant au combat  par lequel Le Cid remporte le titre de " Campeador "(le Champion) de son roi.  Filmé à côté du château magnifiquement conservé de Belmonte, la scène prit quatre semaines de préparation et de tournage. Cette fois, Yakima Canutt dit à Anthony Mann de lui laisser la gestion de l'équipe secondaire s'il ne voulait pas avoir à trouver un nouveau réalisateur pour les cascades. Mann céda et ne filma que le dialogue et la préparation au combat.

Joe Canutt doubla de nouveau Heston comme il l'avait fait pour la scène de la course de char. Le rôle de Joe était surtout d'être éjecté du cheval et, plus tard, d'abattre le cheval de son adversaire dans une manœuvre dangereuse. Hormis ces scènes, Charlton fit à peu près tout lui-même.

 Malgré ses propres réserves à propos du film, il reçut des critiques positives et devint rapidement un succès au box-office. Sorti en 1961, il engrangea plus de 35 millions de dollars de bénéfice la première année, et l'année d'après, les bénéfices approchaient les 50 millions. Il passa devant Ben-Hur qui était le deuxième film le plus rentable de tous les temps – Autant en emporte le vent6 étant le premier. En fait, avant Ben-Hur, Les Dix Commandements occupait cette place, et encore avant, c'était Sous le plus grand chapiteau du monde. Les films de Charlton faisaient plus de bénéfices que ceux de n'importe quelle autre vedette de l'époque.

Après dix ans de films, Charlton Heston était lui-même le « campeador » du cinéma.

 

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1Syndicat professionnel des acteurs américains. Depuis leur fusion en 2012 avec l'AFTRA, ils s'appellent le Screen Actors Guild-American Federation of Television and Radio Artists (SAG-AFTRA), syndicat des acteurs de cinéma-fédération américaine des artistes de télévision et de radio.

2Rodrigo Diaz de Bivar dans le texte original. Ce nom a plusieurs orthographes acceptables qui changent également selon la langue. Nous choisirons ici la plus courante.

3Un nom qu'a choisi Corneille dans sa célèbre tragi-comédie. C'est une francisation de Jimena que l'on ne rencontre habituellement pas en anglais pour parler de la femme du Cid

4« 5 miles » dans le texte original

5« 12 pounds » dans le texte original

6Gone with the Wind

 

 

Commentaires

  • Bravo à Adrien pour cette traduction , on peut être sûre désormais qu'Heston était le seul acteur pouvant interpréter le Cid si ce n'est tous les rôles épiques. A propos des Benfices Heston avait dit dans son journal que finalement EL CID fut un grand succès mais il ne fut bien sûre pas plus grand que celui de Ben Hur , J'ai vraiment du mal tout comme ma mère à voir des peplum ou autres films épiques sans notre "King of epics" .meme Gregory Peck disait que la toge lui allait à ravir et le rendait parfait .

  • Grace à Adrien, nous avançons sur le chemin de la vie de notre héros et, personnellement, je vais de découverte en découverte !

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