Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11 - "Charlton Heston une biographie " de Michael Munn - (traduction par Adrien P.)

51Db8nugfnL._SX350_BO1,204,203,200_.jpg

...SUITE

Les films de jeunesse

 8 ans avant de décrocher son Oscar, Charlton Heston était pris entre deux mondes. D'un côté, il y avait la scène à New-York où il pensait que n'importe quel acteur devait être – la scène, comme il le disait souvent, est « le pays de l'acteur » après tout, et le théâtre semblait ancré à jamais à New-York. D'un autre côté, il y avait Hollywood, les films et beaucoup plus d'argent – et la chance de devenir un acteur de renommée internationale. Il était déterminé à ne pas trahir la scène pour le grand écran mais il aspirait aussi à ce que l'écran avait à offrir, à savoir du travail, probablement plus de sécurité, et - s'il était vraiment chanceux – la célébrité, ou au moins du respect et de l'estime1 .

La seule solution semblait être de garder un pied-à-terre à New York et d'avoir un appartement à Los Angeles. Au moins, ils pouvaient s'offrir un logement meilleur que celui sans eau chaude dans la "Cuisine de l'Enfer"², et ils s'achetèrent donc un appartement "plus classe" à New York en 1952. Ils ne le virent cependant pas beaucoup cette année-là - Heston étant toujours occupé à Hollywood. 

L'idée de déménager à Hollywood ne réjouissait pas beaucoup Lydia. Elle était inquiète à propos du changement de style de vie et ne voulait pas sacrifier leur propre monde privé pour une vie clinquante et sans vie privée à Hollywood3. Elle raconte : « au début, je détestais Hollywood mais maintenant, je réalise que la moitié de cette haine venait de mon propre sentiment d'insécurité. Face à l'insécurité, on a tendance à rejeter un lieu et à dire que c'est un lieu horrible. En gagnant plus de confiance en moi, je me suis rendu compte que je ne détestais pas cet endroit tant que ça. » La plus grande partie de ses inquiétudes se calma quand elle devint amie avec la femme de Walter Seltzer, Lickey. Les Heston et les Seltzer sont restés des amis proches depuis cette époque.

PDVD_012.jpg

Paramount était zélé quand il s'agissait de promouvoir Charlton Heston en tant qu'acteur de rôle héroïque et prépara une série de westerns pour lui dont le premier serait Le Fils de Géronimo4. Il jouait un homme blanc élevé par les Sioux dont la loyauté est déchirée entre les peaux-rouges et les hommes blancs. Si ça ne lui offrait pas vraiment un rôle exigeant, ça lui apportait une expérience professionnelle bienvenue en tant qu'acteur de cinéma. Il était surveillé par le regard vigilant du réalisateur Georges Marshall qui, même s'il n'était pas de la même trempe que John Ford, était une valeur sûre pour faire un western bourré d'action, et il amena l'équipe de tournage et les acteurs dans les belles Black Hills du Dakota du Sud pour tourner Le Fils de Géronimo.

Le printemps de cette année-là, en 1952, les Heston firent un tour en Europe, une initiative de Paramount qui voulait qu'ils fassent la promotion du film de De Mille. Ils allèrent à Londres et découvrirent le Dorchester Hotel sous le charme duquel ils tombèrent et où ils célébrèrent leur huitième anniversaire de mariage. Ils étaient à Rome quelques semaines plus tard, découvrant pour la première fois les merveilles de la Ville Éternelle, parmi lesquelles le restaurant d'Alfredo où ils célébrèrent l'anniversaire de Lydia.

Ils n'auraient jamais cru à ce moment-là qu'ils reviendraient à Rome, chez Alfredo, seulement quelques années plus tard pour l'un des rôles les plus prestigieux de Charlton Heston.

IMG_0059 (3).jpeg

De retour à Hollywood, Heston accepta une offre de King Vidor : être l'acteur principal au côté de Jennifer Jones dans La Furie du désir5 à la Twentieth Century-Fox. Vidor coproduisit et réalisa cette œuvre torride dans les marais du Sud. Vidor remplit le film de sexualité à travers la délicieuse Miss Jones, qui jouait une jeune fille qui décide de se venger quand Charlton Heston la plaque pour épouser une fille riche. Ceci dit, il n'est intéressé que par son argent, et espère pouvoir avoir droit aux terres de sa famille. Vidor avait auparavant dirigé le torride Duel au soleil6 et inclus dans son film beaucoup d'éléments mal vus qui firent de ce grand western un si gros succès. Quand Jones inonde les terres d'Heston, il se venge en la violant, réveillant étrangement leur relation amoureuse. Heston n'est pas tant héroïque que fier et sournois, bien assorti avec la super-sirène  Jones, créant une atmosphère électrique.

PDVD_000.jpg

 

Lydia tournait également dans des films. En 1952, elle apparut avec Gene Barry dans Le Vol du secret de l'atome7, réalisé par Jerry Hopper. Pendant ce temps, Charlton Heston sentit qu'il était temps de « refaire son passeport pour le « pays des acteurs » et alla aux Bermudes pour jouer Macbeth. La pièce était dirigée par l'acteur Burgess Meredith qui venait de réaliser le film L'Homme de la tour Eiffel8 et un certain nombre d'autres pièces. Heston trouva sa direction « pleine d'imagination » et adora ce rôle qu'il décrivit comme « tueur d'homme. » En effet, à part Marc-Antoine peut-être, Macbeth est le rôle Shakespearien préféré de Charlton, voire même son rôle préféré tout court. En jouant Macbeth, il a cependant été témoin de la malédiction redoutée supposée frapper à chaque fois que cette pièce est jouée. Il y eut surtout cette fois où un motard le percuta, mais ses blessures n'étaient pas suffisantes pour l'empêcher de jouer. En fait, il n'a jamais été absent à une représentation ou une journée de travail de sa vie, que ce soit pour mauvaise santé ou pour une quelconque autre raison. Il n'aurait pas laissé quelque chose comme un coup de mou l'empêcher de travailler.

242882033 - Copie.jpg

Heureusement, Charlton était rarement malade, et quand il l'était, c'était rarement plus grave qu'un rhume. Il restait en bonne santé grâce à un entraînement régulier, un match de tennis par jour, et si la grippe le frappait pendant qu'il travaillait, ça avait tendance à l'énerver et à le mettre de mauvaise humeur. Il ne supportait pas d'être interrompu dans son travail par quoi que ce soit, il vivait et travaillait avec beaucoup d'exigence pour tout, lui donnant la réputation d'être une des personnalités les plus professionnelles du milieu [du cinéma]. Cependant, tandis que certains louaient son attitude, d'autres prenaient la vie avec plus de légèreté et échouaient à correspondre à des exigences qu'il n'imposait pas seulement à lui-même, mais qu'il espérait voir respectées également chez les autres. Des problèmes similaires se reproduiront un peu plus tard dans sa carrière, mais à ses tout débuts, Charlton Heston était connu pour être à cheval sur le professionnalisme.

 

Dans l'ensemble, en 1952, Charlton Heston n'était pas le genre d'acteur recherché avec enthousiasme par les grands studios comme garantie de faire un carton pour leurs plus prestigieuses et plus ambitieuses productions. De ce fait, il n'y avait pas grand-chose d'autre à choisir que des mélodrames ou des films d'action mais il ne pouvait pas se satisfaire d'être à peine plus qu'un homme de tête apportant une alchimie au film. Il était à la recherche de quelque chose de plus difficile pour lui en tant qu'acteur et trouva une mine d'or quand Fox le reprit dans ses studios pour incarner son premier rôle historique pour un film – Andrew Jackson dans Le Général Invincible, inspiré du beau roman d'Irving Stone.

PDVD_079.jpg

 A SUIVRE...

 

 

(Lydia Clarke Heston avec Gene Barry dans "ATOMIC CITY" 1952)

  

Le texte dit « respect and recognition », respect et reconnaissance [de la qualité de son travail]

Hell's Kitchen, Clinton, ou encore Midtown West sont les différents noms qu'on donne à un quartier de l'arrondissement de Manhattan à New-York. Différentes étymologies ont été proposées, mais il suffit de retenir que le quartier avait la réputation d'être malfamé et dangereux.

Le texte original dit « the open-book razzamatazz of tinsel town », difficile à traduire.

« open-book » = qui ne laisse pas place à la vie privée

« razzamatazz » = une mise en scène impressionnante

« tinsel town » (orthographe moderne tinseltown) = (jargon) Hollywood

The Savage 

5 Ruby Gentry

Duel in the Sun 

The Atomic City

The man on the Eiffel Tower

Commentaires

  • J'ai retrouvé avec plaisir la traduction d'Adrien ! Nous en apprenons chaque fois un peu plus sur Charlton, son irrésistible ascension vers la gloire, son caractère entier et professionnellement exigeant mais conscient des réalités

Écrire un commentaire

Optionnel