Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CHARLTON HESTON ET L'IMMIGRATION - dans " THE NEW YORK TIMES "1996

MAJ le 25 mai 2018 13h45

 

To the Editor:

Your front-page series focusing on problems immigrants find in New York, with poor housing, inadequate English and little future, recalls a similar challenge I had as a boy.

I was raised in the Depression, went to a one-room school, worked weekends and summers in high school and went to college on a scholarship. I met and married the girl who's still my wife weeks before going overseas in the war they asked me to attend. I got home intact and we went to New York and a two-room cold-water walkup in Hell's Kitchen. We scraped by as models (nude in my case at the Art Students League, $1.75 an hour) till we began to get acting work. Our food budget was $7 a week, mostly macaroni and salami.

Of course we never considered having children until both of us had earned enough future in film and stage to make parenthood possible.

You write eloquently about the sorry plight of the families you detail, but seldom concede that many of them are in fact illegal. Does that word no longer have any meaning in our decaying culture?

An even more important word not yet included in any of your articles is ''responsibility.'' Does that count for nothing? How could any couple plan to sneak into the country with several innocent children and no education and expect to thrive, or even survive here? Surely they are better off legally deported back to a culture they can at least understand.

CHARLTON HESTON

Los Angeles, Oct. 9, 1996

J'ai découvert cette lettre que Charlton Heston a envoyée au N.Y. TIMES le 9 octobre 1996.

Je viens de la traduire car je la trouve intéressante. On peut être d'accord ou pas avec Charlton Heston. Personnellement, je pense que cette lettre est d'une actualité brûlante quand on voit de nos jours, ce qui se passe surtout en Europe avec le flot de migrants presque tous illégaux arrivant sur nos territoires européens, chassés par la misère, la guerre ....

Si Charlton Heston était encore parmi nous, que penserait-il ? qu'écrirait-il  ? sur ce sujet devenu inquiétant pour l'avenir.

M'est avis que cette lettre ne plaira pas à tout le monde, comme elle n'a pas dû plaire en son temps !  

FB_IMG_1518790611479.jpg

Uttering the R-Word

 https://www.nytimes.com/1996/10/13/opinion/l-uttering-the-r-word-791849.html

Pour l'éditeur:

Votre série d'articles traitant des problèmes que les immigrants trouvent à New York, avec un logement médiocre, un anglais inadéquat et un avenir incertain, rappelle le même défi que j'avais lorsque j'étais enfant.

J'ai grandi durant la Grande Dépression, je suis allé dans une école qui n'avait qu'une classe, j'ai travaillé durant les week-ends et les étés lorsque j'étais au lycée et je suis allé à l'université avec une bourse d'études.

J'ai rencontré et épousé la jeune fille qui est encore ma femme, quelques semaines avant de partir à l'étranger  étant enrôlé pour la guerre. Je suis rentré chez moi indemne  et nous sommes allés à New York et avons emménagé dans  un immeuble sans ascenseur, dans un deux-pièces avec eau froide à Hell's Kitchen. Nous avons travaillé comme modèles (nu dans mon cas à l'Art Students League, 1,75 $ l'heure) jusqu'à ce que nous commencions à avoir un travail d'acteur. Notre budget alimentaire était de 7 $ par semaine, principalement des macaronis et du salami.

Bien sûr, nous n'avons jamais envisagé d'avoir des enfants avant d'avoir acquis suffisamment d'avenir au cinéma et sur scène pour rendre la parentalité possible.

Vous écrivez avec éloquence sur le triste sort des familles que vous décrivez, mais vous admettez rarement que beaucoup d'entre elles sont en fait dans l'illégalité. Ce mot n'a-t-il plus aucun sens dans notre culture en déclin ?

Un mot encore plus important qui n'est encore inclus dans aucun de vos articles est : «responsabilité». Cela compte-t-il pour rien ? Comment un couple pourrait-il projeter de s'installer dans le Pays avec plusieurs enfants innocents et sans éducation et s'attendre à prospérer, ou même à survivre ici ? Sûrement, qu'ils seraient mieux renvoyés¹ légalement vers une culture qu'ils peuvent au moins comprendre.

CHARLTON HESTON

Los Angeles, Oct. 9, 1996

PETITE MISE AU POINT 

¹ deported back : cette expression employée par Chuck dans sa lettre,  traduite en français, a plusieurs significations. J'ai opté pour le mot "renvoyés" car le mot "déportés" dans la langue française a plusieurs significations et particulièrement une connotation avec de tristes évènements qui ont eu lieu dans le passé et qui existent toujours. Je ne crois pas que Charlton voulait enfermer dans des camps, ces personnes qui veulent une vie meilleure. 

https://www.linguee.fr/francais-anglais/search?source=anglais&query=deported+back5.JPG

 

 

MES REMARQUES CONCERNANT CETTE LETTRE....

 

 

En relisant cette lettre de Charlton Heston, quelques réflexions me viennent à l'esprit :

Il ne pouvait pas comparer sa situation de jeune couple arrivant à New York après la guerre 39/45, même si à l'origine il était un "péquenaud" comme il se nommait lui-même, avec la situation d'immigrants arrivant sur le territoire américain. Lydia et lui étaient Américains et en tant que tels, les difficultés pour s'installer à New York, n'étaient pour eux que d'ordre matériel... Il a suffi par la suite qu'ils aient du travail !

Au sujet de "responsabilité" , il fait fort également en prétendant qu'il suffirait qu'un couple d'immigrants avec enfants soient envoyés légalement dans un "pays dont ils comprendraient la culture" et cela résoudrait le problème. 

Ce sont à mes yeux deux maladresses qu'il commet, car personnellement, pour le reste, je ne peux pas lui donner tort. 

J'ajoute encore ceci : je suppose que cette lettre et les propos de Chuck, selon notre degré de compréhension et d'interprétation, peuvent être  lus de différentes manières avec notre esprit latin, notre façon de voir les choses ...

Il ne juge pas les immigrants  mais je regrette qu'il n'ait pas eu des mots de compassion pour eux, je veux croire qu'il ne juge que l'attitude des médias et de la politique et que finalement il ne s'adresse qu'à eux.

Ce n'est que mon humble avis 

signature_4.gif

 

 

Commentaires

  • La théorie dans l absolu est une chose, la réalité du quotidien que l'on vit est bien différente . Je trouve ces réflexions bien dures pour ces malheureux qui ne savent plus quoi faire souvent ....

  • C'est certain que Chuck est sévère, mais ce n'est pas contre les gens qui cherchent un autre "ailleurs" pour une "vie meilleure", c'est contre en premier lieu : les médias qui relaient l'information comme cela les arrange, et contre son propre pays qui a perdu tout sens des responsabilités en accueillant ces gens, sans donner les moyens de subsistances( apprentissage de la langue, l'instruction, travail et tout ce qui permet à un être humain de garder sa dignité). C'est ce qui se passe en Europe me semble t'il. C'est un vaste débat qui nous échappe et qu'aucun homme politique n'aura le courage de traiter avec humanité et bon sens.

  • Je ne sais quoi penser , je dois avouer que je préférais le Charlton Heston qui marchait pour les droits civiques que celui qui est devenu un conservateur républicain à partir des années 90 , il est devenu trop américain, je ne sais pas mais j'ai l'impression qu'il n'appreciait et n'aimait être que dans les capitales anglophones en Amérique ou en Angleterre, il décrit la France , Melbourne ( bien qu'anglophone ) , mais il aime l'Espagne mais bon d'autres acteurs ne sont jamais allés dans ces pays contrairement à lui c,est le cas de certains démocrates qui eux défendent les politiques étrangères mais reste blottis dans leur pays bien au chaud . Mais je pense toujours qu'Heston n'aurait pas dû se faire influencer par son cher ami Ronald Reagan. C'est a partir de là que tout à vraiment commencé plus particulièrement lorsqu'il est devenu président car même l'affiche Goldwater ne l'a pas fait céder. Dommage . Je reproche peut être le fait ( on peut être en désaccord avec moi ) qu'il soit " trop américain " et était d'accord avec la politique de domination des États Unis qui veut régner et fixer toutes les sanctions au monde . Cela est une vraie injustice . Mais bon je suis parfois d'accord avec ses avis , personnellement moi je pense que notre monde devient de plus en plus " sale culturellement, les gens sont de plus en plus mal éduqués, parlent mal , je repense qu'à New York c'est particulièrement le cas . Dommage

  • Et bien France j'avoue être partagé; je ne mets pas en cause la générosité de Chuck( il l'a prouvé par ses oeuvres de charité et ses voyages humanitaires) mais je crois qu'il a tort de poser le probleme de"l'illégalité" de l'immigration! Comment ne pas humainement comprendre que les malheureux chasses par la guerre ou la famine sont tres peu concernés par l'idee de "légalité" quand on a tout perdu.. de même l'idee de "déporter" ces malheureux pour une culture qui supposément leur conviendrait mieux, me parait un brin "allez hop du balai" et pas très éclairée... Ce n'est pas le Heston que j'aime. A côté de ça, je trouve qu'il est plus à l'aise quand il evoque sa jeunesse difficile (même s'il n'a pas souffert comme les Syriens aujourd'hui!) Et quand il évoque le sens des responsabilités, surtout dans le choix de ne pas faire plus d'enfants que les moyens ne le permettent,la je suis d'accord avec lui..

  • Je suis parfaitement consciente de la misère de ces pauvres gens, mais la réalité du quotidien pour moi est la suivante : par le biais d'une agence à vocation humanitaire, nous avons loué un appartement à des émigrés de plus longue date…. 2 ans après, nous allons passer au tribunal (c'est eux qui nous attaquent) alors que la municipalité et tous les experts nous soutiennent et nous admirent. Le locataire invoque des problèmes d'humidité qui n'existent pas et se vante auprès de nos autres locataire qu'il agit toujours comme cela, qu'il fou la merde (ce sont ses mots) pour ne pas payer de loyer. Personne ne veut le reloger, les services sociaux ne veulent plus en entendre parler, la marie l'a fichu dehors avec un coup de pied au c...l. Vous comprenez, chère France, que dans ma situation, je donne entièrement raison à Charlton et pourtant je me suis toujours interdit de faire des amalgames. Mais là, je pense que je ne raisonne plus comme je devrais

  • Chère Astride. Comme je vous comprends. C'est à cause de ce genre de situation qui vous arrive et dont vous pouvez parler puisque connaissant les inconvénients que cela engendre, j'ai voulu chercher à comprendre et à justifier la lettre de Chuck. J'ai été perturbée lorsque j'ai traduit cette lettre, me demandant si je devais la publier ! Mais, connaissant la liberté de penser de Charlton Heston et sa façon de mettre le doigt là où ça fait mal quitte à s'attirer les foudres de tous et perdre son statut de super-star, je me devais de la publier. Comme je le dis d'ailleurs, je ne peux pas lui donner tort.
    En toute chose, à vouloir trop bien faire, on fait mal.
    J'ai voulu également, tempérer mon propos, mais intérieurement je n'en pense pas moins. Le problème des migrants va augmenter et malheureusement, si rien n'est fait CORRECTEMENT, si personne ne fait le tri parmi ces gens, je crains que les problèmes s'aggravent parce que parmi eux il y aura des vauriens comme celui dont vous parlez.
    Je veux espérer pour vous que les choses s'arrangeront, que vous serez débarrassés de cet individu et que surtout, vous aurez gain de cause.
    Il faut se souvenir aussi que nous ne pouvons pas accueillir toute la misère du monde... mais au moins, que ceux que nous accueillons de gré ou de force, se comportent correctement en retour.

  • Tout à fait d'accord avec vous France.
    De plus ne perdons pas de vue qu'il a écrit cette lettre à une époque qui ne correspond pas du tout à ce que nous vivons actuellement.
    A une période où peu d'entre nous pouvaient imaginer qu'un jour viendrait, et c'est maintenant, où notre douleur et notre colère bouleverseraient notre code de pensée de français sinon gentils, au moins pas très méchants.
    Donc si nous européens en sommes réduits à parfois laisser les attitudes de rejets nous envahir, on peut comprendre que dans l'Amérique des années 90 encore à l'abri de ce maelström de pourriture naissent des points de vue de règlements radicaux et forcément maladroits.
    Bref, il est des moments où nous avons aussi envie de nous dire les uns aux autres:"C'était Judah Ben Hur que j'aimais, qu'a t il pu advenir de lui ? Ton visage est pour moi celui de Messala !"

Écrire un commentaire

Optionnel