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  • APRES "EL CID"... CHARLTON FAIT UN PETIT PERIPLE EN FRANCE ET ...

     

    ...EMBARQUE SUR LE QUEEN MARY LE 28 AVRIL 1961 A

    CHERBOURG.

     

    Je savais qu'il existait une photo de Charlton Heston prise à Cherbourg avant son embarquement sur le Queen Mary en 1961, mais malgré mes recherches locales, je n'ai jamais pu me la procurer. Aussi, je remercie Clarisse d'avoir eu assez de patience en cherchant sur le NET et trouver la photo de départ de Cherbourg et celle de l'arrivée à New York... 

    Merci à Jean Marie Lézec, photographe cherbourgeois, aujourd'hui décédé, de nous avoir laissé cette photo de notre grand Charlton Heston. 

    Je publie donc ici, la traduction du récit que Charlton Heston fait dans son JOURNAL, de son périple français avec Lydia et Fraser à la fin du tournage du CID en Espagne et leur traversée de la France en voiture jusqu'à Cherbourg... 

    Je crois pouvoir dire sans risque de me tromper, qu'il n'a pas du tout aimé le temps plutôt maussade qu'ils ont subi durant leur parcours en France !

    http://www.xn--gnalogie-en-cotentin-b2bb.fr/personnalites78.html

     

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    Nous pouvons remarquer que Charlton Heston porte l'épée qu'il avait dans le film "EL CID".

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    EXTRAITS DE "THE ACTOR'S LIFE" -JOURNALS 1956/1976 de Charlton HESTON 

    (1961)

     20 avril, Rome / Madrid / Burgos. J'ai quitté Rome après le déjeuner chez Nick Ray*** à l'Appia Antica. Il veut que je joue dans un film pour lui, puis coproduire, en codirigeant un autre, sur the Children's Crusade. Je dois regarder cela. Je suis arrivé à Madrid pour retrouver Lydia et mon fils  avec des sacs, prêts à monter dans la voiture, la surchargeant un peu. Le trajet en voiture jusqu'à Burgos n'était pas un gros problème, mais nous avons trouvé une foule qui attendait devant l'hôtel, alors nous sommes allés dans un autre, où une nuit tranquille était possible.

    ***Nicolas Ray.

     

    21 avril, Périgueux, France. Nous avons quitté l'Espagne à San Sebastian et avons traversé la frontière vers la France sous (bien sûr) une pluie battante, qui a persisté toute la journée. Biarritz avait l'aspect humide et désolé des stations balnéaires hors saison. Nous avons roulé un peu plus tard que prévu, mais nous avons été récompensés par un logement convenable dans un petit hôtel de Périgueux. Le livre que Nick Ray veut que je fasse, ROAD OF THE SNAIL, est amusant, mais ce n'est pas un rôle pour moi.

     

    24 avril, Loire. J'ai finalement entrepris la visite des châteaux de la Loire que Lydia attendait avec impatience depuis si longtemps. Même le temps a abandonné sa perversité gauloise pour la journée du moins. Temps nuageux par intermittence, mais pas une goutte de pluie. De toutes les grandes maisons que j'ai vues, Chenonceaux est le plus mémorable, dans le sens d'être habitable. Blois était surtout intéressant comme site de l'assassinat du duc de Guise, un incident particulièrement sanglant de l'histoire médiévale. Fray a été fasciné par l'histoire et bien sûr l'a racontée plus tard avec une précision parfaite.

     

    25 avril, Chartres. Nous sommes arrivés à Chartres dans un vent naissant, bouillonnant de nuages noirs, mais l'architecture gothique n'est pas dévaluée par le temps. Après Salisbury, c'est la cathédrale la plus émouvante que j'ai vue, la moins encombrée d'erreurs de goût ultérieures. La pluie a recommencé peu après lorsque nous avons pris la route d'Alençon, confirmant la réputation du temps français. "La Gare" est un hôtel simple et propre, mais mon goût pour la haute cuisine est sur le point d'être satisfait. Dieu, pour un steak sans sauce béarnaise ! 

     

    26 avril. Il pleuvait toujours, mais ça a duré jusqu'à ce que l'on voit les plages du débarquement. Nous nous sommes d'abord arrêtés à Bayeux et avons vu la Tapisserie célébrant la conquête normande. C'est accablant, surtout le jour où vous marchez à Omaha Beach. Les hommes d'armes postés par le duc William embarqués dans des bateaux pour l'Angleterre sur ces plages,  semblaient encore vivants à travers le temps, et proches de moi et des GI de Bradley jetés dans les eaux peu profondes il y a des années. Ils sont proches les uns des autres, sûrement ... peut-être qu'ils sont les mêmes hommes.

     

    27 avril, Cherbourg. Les préparatifs de navigation étaient gauloisement chaotiques. La navigation elle-même a  été retardée, mais nous avons finalement vu l'Europe s'éloigner et nous nous sommes détendus dans les joies sybaritiques du Queen Mary ... le plus grand hôtel flottant que je puisse imaginer.

     

    28 avril, à bord du Queen Mary. J'ai envoyé un message, avec un froid pressentiment, pour souhaiter bonne chance à Coop*** ⌊j'avais entendu dire qu'il était très malade⌋. Un entraînement supplémentaire n'a pas réussi à effacer de ma conscience inquiète,  la mortalité ou à justifier les habitudes alimentaires gloutonnes auxquelles je succombe inévitablement lorsque je suis en mer. Je dois aussi décider d'accepter ou non l'une des grosses offres qui se présentent ou d'attendre dans l'espoir de quelque chose de mieux.

    ***Gary Cooper (7 mai 1901 - 13 mai 1961) 

    2 mai, New York. Il est beaucoup plus satisfaisant de remonter et traverser le passage étroit vers le  port de New York à la lumière du jour. C'était tout ce dont je me souvenais quand nous sommes rentrés de Rome ... mais il faisait beaucoup plus chaud. La ville semblait d'une certaine manière accueillante, comme les remorqueurs qui nous poussaient entre les États-Unis et la Mauritanie. Après un débarquement retardé, évitant beaucoup de paperasserie, Forrest (Wood un autre vieil ami) Joe et Maggie nous attendaient patiemment. Nos énergies revitalisées par l'affection de nos amis, nous avons fait la fête dans la vie nocturne de Gotham***.

    ***Gotham City est un des surnoms de New York, dont l'initiative est attribuée à Washington Irving, auteur américain du XIX e siècle dans le périodique Salmagundi en 1807.

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    2 MAI 1961 : arrivée à New York avant de quitter le Queen Mary.

  • RESUME DE L'ARTICLE " VANITY FAIR " de février 2011 - traduit de l'espagnol par Christiane

    LA DAMA QUE NO AMO AL CAMPEADOR

     

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    Je n ai pas pu attendre avant de lire ce texte et de prendre des notes .....


    Il s'agit essentiellement de la mauvaise entente entre Chuck et Sophia Loren sur le tournage ....


    Entre eux, ce furent des difficultés accrues pour Charlton par les retards parfois conséquents, les exigences financières, les caprices de la diva italienne ....


    Sa beauté , sa classe et des raisons plus terre à terre sans doute, lui valurent un remaniement du scénario et un rôle plus étoffé .


    On fit appel au Cid de Corneille pour permettre à Sophia Loren des scènes plus intenses ; Chuck n'aimait pas les scenarii proposés mais, au final, se laissa convaincre ....


    Le film fut , en fait, un savant dosage entre batailles épiques, valeurs guerrières et sentiments plus .......féminins !!!!


    La rencontre d un vieil homme, spécialiste émérite du Cid en garantit une plus grande fidélité (Ramon Menendez Pidal ).


    L'Etat espagnol mit à la disposition de Bronston et Mann, le patrimoine architectural et des soldats ! Gloire au Cid = gloire à l'Espagne ! Le sentiment national !!


    Ce fut réellement l'épopée que souhaitait Bronston sur une terre qu'il aimait , bien qu il n'y eut pas de scène tournée à Burgos ou Valence ....


    Charlton Heston était Le Cid selon Bronston qui savait la valeur de ce comédien dans Les dix Commandements et Ben Hur .... Pour Chimène, il avait aussi été question de Sarah Montiel ! épouse d'Antony Mann ....


    Contrairement à ses relations avec Miss Loren, Chuck passa un séjour idyllique en Espagne , se faisant apprécier par tous , bien sûr Lydia et Fraser l'avaient accompagné .


    Il poussa la conscience professionnelle et le goût pour son personnage à se rendre à Burgos, il ne concevait pas repartir d'Espagne sans venir sur les terres du Cid ! ....


    La bataille des ego dura jusqu'au bout, y compris sur la taille et la place des deux grands noms sur les affiches de distributions du film .....


    Voilà ma traduction, fidèle j'espère....


    J ai éprouvé un grand bonheur en le faisant ....


    Pour l'Espagne , pour Le Cid !!!!

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  • SOUS LE PLUS GRAND CHAPITEAU DU MONDE ... (Les dessous d'un Oscar)

    En éclairage au livre de Michael Munn concernant l'Oscar décerné au film " Sous le plus grand chapiteau du Monde ", Adrien a jugé utile d'adjoindre cette traduction d'un article : "Awards" sur Wikipedia. Je l'en remercie, car en effet, nous ignorons souvent les dessous de certains faits, et un éclairage nouveau peut être une valeur ajoutée à l'oeuvre originale de l'auteur Michael Munn. 

     

    i :

    Sous le plus grand chapiteau du monde et son Oscar

     

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    En travaillant sur la traduction de la biographie de Michael Munn, il m'a semblé que certains points, bien que ne traitant pas de Charlton Heston, méritaient un approfondissement à part entière. Je ne crois pas que l'avis de l'auteur soit biaisé de quelque manière que ce soit, mais il ne me semble pas inutile d'apporter quelques nuances à certains de ses propos, surtout quand ils sont aussi simplement vérifiables que celui dont je compte parler ici.

    S'il est vrai que Sous le plus grand chapiteau du monde a reçu l'Oscar du meilleur film en 1953, et qu'il a sans doute largement contribué à lancer la carrière cinématographique de Charlton Heston, il faut bien se rendre compte que c'est dans un contexte historique extrêmement particulier que tout cela s'est fait, et qu'il faut en tenir compte pour mieux comprendre les événements dont il est ici question. Je me permets ici quelques commentaires, ainsi que l'ajout de quelques articles disponibles sur internet mais malheureusement introuvables en français et dont je vous donne ici une traduction.

    Il n'est pas ici question de discuter du talent de l'acteur ni même de son travail, et jamais je n'oserais m'attaquer à cet homme que vous, lecteurs et lectrices, connaissez bien mieux que moi. Mon but est de discuter du travail de l'auteur de la biographie.

    Car s'il est vrai que le film a été récompensé, sans aucun doute à juste titre, on ne peut pas le soustraire à son contexte historique à sa sortie, et quelques éclairages intéressants peuvent permettre d'apporter des nuances, je le crois, bienvenues.

     

    Le 19 mars 1953 a lieu la vingt-cinquième cérémonie des Oscars conjointement au Pantages Theatre de Los Angeles et au NBC International Theatre de New-York. C'est la première fois qu'elle est ainsi présentée à la fois à Hollywood et à New-York en plus d'être la première à passer à la télévision. Ceci annonce en quelque sorte une année de toutes les exceptions, comme on va vite le voir.

    Cinq films sont nominés pour le prix du meilleur film :

    • Sous le plus grand chapiteau du monde de Cecil B. De Mille pour Paramount Pictures

    • L'Homme tranquille de John Ford et Merian C. Cooper pour Argosy Pictures et Republic Pictures

    • Ivanhoé de Pandro S. Berman pour Metro-Goldwyn-Mayer

    • Moulin Rouge par Romulus Films (société de production des frères John et James Woolf)

    • Le train sifflera trois fois de Stanley Kramer pour Stanley Kramer productions et United Artists.

    De ces films, c'est celui de Cecil B. De Mille avec Charlton Heston qui raflera la récompense ainsi que celle de la meilleure histoire originale. Un grand honneur, il est vrai, mais il ne décrocha aucune des autres récompenses pour lesquelles il était nominé : meilleur réalisateur, meilleur montage, meilleure création de costume de film en couleur. Ceci fait qu'il est le seul film de l'histoire des Oscars à avoir été couronné meilleur film, et à avoir reçu moins de trois Oscars (jusqu'à Spotlight en 2016) :

     

    Traduction de l'extrait Awards tiré de la page Wikipedia du film :

    https://en.wikipedia.org/wiki/The_Greatest_Show_on_Earth_(film)

    Au vingt-cinquième anniversaire de la cérémonie des Oscars, Sous Le Plus Grand Chapiteau du monde reçut tout à la fois l'oscar du meilleur film et celui de la meilleure histoire originale. Il fut également nominé pour celui du meilleur réalisateur, celui du meilleur montage, de la meilleure création de costumes pour un film en couleur. C'est le dernier film ayant reçu l'Oscar du meilleur film à avoir reçu moins de trois Oscars, jusqu'à Spotlight en 2016.

    Certains considèrent ce film comme étant l'un des plus mauvais de tous les films ayant reçu un Oscar du meilleur film. Il le gagna au détriment d'autres films à la réputation solide, comme Hight Noon (Le train sifflera trois fois)The Quiet Man (L'homme tranquille), ou encore Singin' in the Rain (Chantons sous la pluie). Le magazine américain de cinéma Premiere le plaça parmi les dix pires vainqueurs de l'Oscar, et le magazine britannique Empire le classa troisième dans leur liste des pires vainqueurs d'Oscar. Il a la deuxième pire place sur la liste des 81 films à avoir reçu l'Oscar du meilleur film sur Rotten Tomatoes.

     

    Notons tout de même que même s'il est considéré comme étant le plus mauvais, il l'est aussi parmi les meilleurs, ce qui reste un signe de qualité indéniable. Ceci me permet d'affirmer sans trop prendre de risque que même s'il n'avait pas été couronné, l'impact de ce film sur la carrière de Charlton Heston n'aurait pas été moindre : il reste un énorme succès critique et populaire dans lequel l'acteur a pu briller. Tout une carrière s'est pourtant jouée sur un seul geste, un banal mouvement de la main adressé à un homme (Cf. le chapitre « Un Nouveau Visage, Une Nouvelle Force » de la biographie de Michael Munn).

     

    Stanley Kramer prétendit que cette récompense serait due au climat politique à Hollywood en 1952. Le sénateur Joseph Mc Carthy faisait la chasse aux communistes à l'époque, et De Mille était un Républicain conservateur engagé dans le National Committee for a Free Europe. Un autre film nominé, Le train sifflera trois fois, avait été produit par Carl Foreman, qui allait bientôt faire partie de la liste noire de Hollywood, tout comme l'un des auteurs du script d'Ivanhoe, Marguerite Roberts.

     

    Les propos vindicatifs de Stanley Kramer sont peut-être justifiés, mais il faut également voir que le producteur de Le train sifflera trois fois avait sans doute été déçu de se faire voler la vedette de la sorte. (Cf. la traduction d'un extrait de son auto-biographie ci-dessous. ) Le Maccarthysme, une des nombreuses conséquences de la Guerre Froide, a bien sûr eu des répercussions sur la production artistique américaine de l'époque. Pour aller plus loin :

    http://dinosoria.com/maccarthysme.htm

    https://www.ledevoir.com/culture/cinema/98916/cinema-maccarthysme-et-cinema-le-tabou-tombe-a-hollywood

     

    Une autre raison probable pour expliquer ce prix est que c'était vu comme « la dernière opportunité » de récompenser de son vivant Cecil B. De Mille et d'honorer une carrière de toute une vie ayant commencé dès la période du cinéma muet. Les meilleures œuvres de De Mille datent d'avant la création de l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences (AMPAS ; académie des arts et des sciences du cinéma). Il se peut que les membres de l'Académie (dont beaucoup étaient issus du cinéma muet) aient pensé qu'en tant qu'homme de marque de Hollywood et membre fondateur de l'Académie, De Mille méritait cet honneur même si d'autres films de la même année étaient meilleurs que Sous le plus grand chapiteau du monde. Beaucoup s'accordent à dire que le film qu'il a ensuite réalisé et produit (et qui sera son dernier), The Ten Commandments (Les dix Commandements), méritait plus la récompense qu'Around the World in 80 Days (Le tour du monde en quatre-vingt jours par Michael Andersonqui rafla l'Oscar du meilleur film en 1956, et qu'il rendait bien mieux honneur à la carrière magnifique et légendaire du réalisateur ainsi qu'à son rôle dans l'expansion et l'évolution de l'industrie du cinéma que ne le faisait The Greatest Show on Earth.

     

    Voilà une justification qui peut convaincre, même s'il faut rappeler qu'en 1952 est décerné le premier Cecil B. De Mille Award, crée par la Hollywood Foreign Press Association (HFPA) dans le cadre de la cérémonie des Golden Globes, et qui récompense un homme de cinéma pour l'ensemble de sa carrière. Qui a besoin d'un récompense quand l'une d'elle porte son nom ? De Mille n'avait pourtant pas reçu l'Oscar du meilleur film de toute sa carrière de la part d'une Académie qu'il avait contribué à créer, ce qui peut expliquer en partie ce choix de lui offrir ce prix au détriment des autres très bons films de cet année.

     

    Traduction d'un extrait de la biographie It's a Mad, Mad, Mad, Mad World: A Life in Hollywood, de Kramer, cité sur tcm.com par Scott McGee et Jeff Stafford :

    http://www.tcm.com/tcmdb/title/24083/High-Noon/articles.html

     

    « […] La défaite de Le train sifflera trois fois dans la course aux Oscars face à Le plus grand chapiteau du monde de Cecil B. De Mille est surtout due à des raisons politiques, et je ne parle pas de la vieille politique tacite des cercles hollywoodiens. Je reste persuadé que Le train sifflera trois fois était le meilleur film de 1952, mais le climat politique et la campagne droitiste qui a suivi la sortie du film a suffi à le reléguer au statut d'outsider. Aussi populaire fusse-t-il, il ne pouvait pas lutter contre l'atmosphère ambiante dans laquelle il est sorti. Carl Foreman, qui en signe l'écriture, avait déjà fui pour l'Angleterre sous une foule d'accusations liées à ses idées politiques. Entre le moment où il a rendu le script et celui où l'Académie a voté, nous avions tous appris qu'il avait été membre du Parti Communiste, mais quiconque a vu le film sait qu'il n'y avait aucune propagande communiste dans la narration. S'il avait tenté de le faire, je l'aurais exclu. »

    Sources :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/25e_c%C3%A9r%C3%A9monie_des_Oscars

    https://en.wikipedia.org/wiki/25th_Academy_Awards

     

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  • VANITY FAIR ESPANA FEVRIER 2011

     

    http://luisgemartin.es/wp-content/uploads/2016/03/La-Dama-que-no-am%C3%B3-al-Campeador-Vanity-Fair-febrero-de-2011.pdf

     

    Je fais cette publication d'un PDF " VANITY FAIR ESPANA  " de février 2011. Malheureusement, mon imprimante est un peu déficiente et de ce fait, les tirages de photocopies ne sont pas très nets, c'est regrettable pour les photos, mais l'article est lisible.

    J'ai cet article depuis quelques temps déjà, mais je n'étais pas pressée de le publier car j'avais le sentiment qu'il était consacré uniquement à Sophia Loren, mais, si je ne le publiais pas ce serait faire preuve de mauvaise foi, même si je ne suis pas fan de Sophia alors finalement je me résous à le publier. 

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  • 3 - " Charlton Heston une biographie " de Michael MUNN - (traduction par Adrien P. )

     

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    TROISIEME PARTIE 

    St HELEN

    Durant la période lumineuse des années vingt, quand la Prohibition offrit aux gangsters américains un marché noir parallèle très lucratif non-taxé de bouteilles de liqueur, Hollywood était à son apogée, et les vedettes rapidement enrichies engageaient leurs propres « coursiers »7 pour que l'alcool illicite coule à flot. Rien n'était trop cher pour une star du cinéma muet pour qui quarante millions d'Américains faisaient la queue dans les cinémas chaque semaine, permettant ainsi à Rudolph Valentino de se prélasser dans sa villa Hispano-Mauresque « Falcon Lair » (« le repaire du faucon ») en sommet de colline, au sol entièrement recouvert de marbre noir. Pendant ce temps, Gloria Swanson se prélassait dans sa baignoire en or et Tom Mix laissait libre cours à son goût pour les décorations intérieures colorées avec une fontaine aux couleurs de l'arc-en-ciel dans sa salle à manger.

    L'éclat des années vingt était grand et brillant, et était visible dans toutes les villes américaines où il y avait des gens suffisamment riches ou dangereux pour le montrer, mais en dehors des villes, l'éclat diminuait jusqu'à ne plus être visible 8.

    Seul le cri de l'aigle était audible à travers le murmure du vent qui soufflait dans les forêts du Nord du Michigan. C'était le domaine des aigles venus faire leurs aires sur les points culminant au-dessus du Russel Lake, loin de la civilisation sophistiquée de l'Amérique moderne, maintenue à distance par les kilomètres de pins, de bouleaux, d'érables et de chênes.

    Il ne fait aucun doute que ces aigles avaient des ancêtres qui ont niché ici du temps des habitants de la frontière9quand les sombres forêts profondes qui couvraient auparavant le Michigan furent rasées dans le processus que les spécialistes appellent « l'exploitation forestière ». Les arbres qui y poussent désormais en sont la deuxième génération, grands et larges, mais les grandes forêts du Michigan ont disparu.

    Il restait tout de même quelques bois, comme un morceau de la vieille Amérique, qui accueillirent silencieusement Russel Whitford Carter et sa famille quand ils emménagèrent auprès de la petite communauté de St Helen, laissant derrière eux le tohu-bohu de la vie urbaine moderne d'Evanston, dans l'Illinois.

    Russ avait décroché un poste d'opérateur de scierie à St Helen, donc lui et sa femme Lilla avaient arraché leurs racines d'Evanston pour les transplanter dans le sol du Michigan, en emmenant avec eux leur bébé. Il s'appelait Charlton, du nom de jeune fille de sa mère. C'était un choix de prénom étrange pour l'enfant Carter, puisque c'était au départ un patronyme. Le bébé Charlton était cependant aussi oublieux de son nom que de l'endroit où il est né. Ses premiers souvenirs sont ceux de St Helen, de la forêt et des lacs, mais il est né le quatre octobre 1923 à l'Evanston Hospital. Il n'y avait pas là de quoi chambouler le monde : rien n'indiquait alors que le bébé de Russ et de Lilla pourrait un jour devenir l'une des figures les plus héroïques du cinéma et même l'un des meilleurs acteurs de toute l'Amérique. Il n'avait pas de sang de comédien dans les veines, mais celui du clan Fraser en Écosse.

     

    Il se passait cependant des événements significatifs dans le monde du cinéma au moment de la naissance de Charlton. Un pionnier du cinéma déjà devenu une légende en dix ans, un certain Cecil B. De Mille était entièrement dévoué à couper et joindre des kilomètres de bande de film avec l'aide de son éditrice Ann Bauchens, pour créer son chef-d’œuvre muet Les dix Commandements (The Ten Commandments). Beatrice, la bien aimée mère de De Mille mourut exactement quatre jours après la naissance de Charlton10et ne put jamais voir le film auquel son fils se dévouait, et qu'il referait un peu plus de trente ans plus tard.

    Tandis que Paramount calculait le coût exorbitant du grand classique de De Mille, Metro Goldwyn Mayer se préparait à dépenser encore plus pour leur film Ben-Hur. De plus, presque au moment où Charlton Carter vint au monde, la vedette du cinéma muet Georges Walsh célébrait son triomphe pour avoir été choisi pour jouer le rôle-titre de Ben-Hur. Cependant, au moment où les caméras commencèrent à tourner pour ce film, c'est Ramon Novarro qui endossa le rôle principal du film11 qui, à peine trois décennies plus tard, allait être ressuscité dans le colossal remake de MGM dans lequel le son, la couleur et la taille de l'image allaient être retravaillés.

    Il n'y avait aucun moyen pour Russell et Lilla de savoir que leur fils Charlton allait à la fois incarner Moïse et Ben-Hur plus de trente ans plus tard.

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    Il se pourrait fort bien que Charlton Carter serait devenu un vrai petit gars de la ville s'il avait été élevé dans la ville dans laquelle il est né, mais à la place, il a été planté comme une jeune graine dans le coin paumé de St Helen. La graine a poussé  et a pris racine, se fondant dans le paysage comme un vrai jeune pin. Charlton est devenu trop grand pour son environnement de péquenauds bouseux.

    La maison où Russ emmena sa famille pour vivre était une maison, à peine plus qu'une cabane en vérité, et c'était comme si sa place n'était pas ailleurs qu'ici, en plein milieu de la forêt. Elle n'était accessible en véhicule que par un seul chemin, le long de l'Highland Road qui n'était rien d'autre qu'un sentier poussiéreux. Le Russell Lake que Charlton adora était tout proche. C'était un plaisir de se tenir là et de sentir le vent qui arrivait parfois de la rive nord. C'est dans ce genre de lac que Charlton apprit à nager, faisant la nage du chien dans les eaux peu profondes tandis que son père restait près de lui. Heston se souvient :

    "Je vivais dans une partie très reculée du Michigan, où j'allais dans une école où il n'y avait qu'une seule classe. J'étais l'un des 11 élèves de huit niveaux différents. J'étais le seul de mon âge, et c'était une merveilleuse enfance, un endroit fantastique pour qu'un garçon y grandisse, mais c'était une enfance quand même solitaire.

    Je n'avais pas d'enfants de mon âge avec qui jouer. Il n'y avait pas assez de garçons pour faire une équipe de foot ou de base-ball, et on était plus ou moins obligés de se débrouiller."

    Ainsi, Charlton était un solitaire né qui passait le plus clair de son temps à pêcher ou à chasser seul, ou à faire des pièges futiles qui semblaient ne jamais prendre quoi que ce soit. Son père lui avait appris à tirer au fusil et ils allaient parfois ensemble en voiture sur les sentiers qui coupaient à travers les bois. Il avait aussi une sœur, Lilla, mais son compagnon le plus fidèle était un berger allemand. Ils allaient partout ensemble, et l'amour de Charlton pour les chiens n'a jamais diminué.

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    Avec l'arrivée de l'automne, les feuilles des érables et des chênes se flétrirent et tombèrent, tapissant la forêt tandis que les pins restaient grands et riches face au soleil déclinant. La neige d'avant Noël transformait inévitablement la forêt en en merveilleux paysage hivernal dont Charlton jouissait chaque année. Il accueillait le contact des flocons sur son visage et écoutait l'écho du silence de la neige tournoyant entre les arbres et couvrant le lac gelé.

    Un véritable blizzard formait des congères à côté desquelles les arbres se tenaient, vigoureux et encore plus noirs, et la pente derrière la maison devenait la parfaite piste pour faire de la luge. Le crépuscule donnait une toute nouvelle dimension à ses forêts tandis que la neige s'accumulait et s'étalait, donnant une douce lueur aux sombres bois hivernaux.

     

    Les traditions de noël étaient essentielles chez les Carter (traditions qui mettaient souvent les générations à venir à l'honneur). Charlton flânait dans la neige en suivant son père, tandis que Russ allait chercher le sapin de noël. Abattant un grand pin, Russ retirait le sommet de l'arbre de noël et le hachait comme combustible pour entretenir le feu de bois qui emplissait la maison de Highland Road de chaleur et d'une douce lumière vacillante. Charlton s'asseyait souvent dans le siège près de la fenêtre, lisant tandis que l'odeur des épines de pin emplissaient tout son être. Des livres tels que Cal of the wild ou Treasure island éveillaient son intérêt. De telles histoires allumaient la flamme de son imagination. Il dit :

    "J'avais l'habitude de lire et ensuite aller dehors pour jouer tout seul les récits de ces ouvrages. Je jouais tous les personnages les uns après les autres. C'est sans doute ce qui m'a mis sur cette voie.

    Être acteur, c'est jouer à faire semblant. J'étais élevé dans une partie reculée du pays et je n'avais personne avec qui jouer. J'ai donc joué grâce à mes livres comme tous les enfants le font, mais je jouais plus que la plupart des enfants. C'est sans doute là que j'ai planté les fondations qui me menèrent sur la voie du métier que j'exerce aujourd'hui."

    Le récit de livre culte de Jack London à propos d'une chien domestique appelé Buck qui finit chien de traîneau, tirant des traîneaux et des hommes à la recherche d'or dans les déserts glacés de Klondike inspira Charlton Heston qui attelait son chien à sa luge. Il allait dans les sentiers qui traversaient la forêt en criant « Mush ! »12 jusqu'à ce qu'un jour, un voisin mécontent abattit la bête, laissant ainsi Charlton de nouveau complètement seul.

    N'ayant personne pour lui tenir compagnie, il partait chasser le lapin, suivant pendant des heures la piste des boules de poil à travers la neige, ne réussissant pourtant jamais à en voir une seule. Le nez qui coule et les pieds gelés, il devenait soudain un légendaire guerrier indien ou un éclaireur à la recherche de nourriture pour nourrir les colons affamés. C'est ce qui rendait la vie amusante, même s'il était seul.

     

    Il eut une réelle opportunité à un noël de jouer devant le village quand l'école monta une pièce. Il se retrouva dans le rôle du père noël alors qu'il n'avait que 5 ans. « puisqu'il n'y avait qu'une seule salle de classe avec un effectif de treize enfants, la distribution du rôle était surtout du fait d'un étrange talent que j'avais », dit-il. Néanmoins, il avait quand même une réplique pour lui tout seul. Il resta le plus gros de la représentation tapi derrière un feu de cheminée en carton, attendant le moment où il pourrait surgir et crier à travers sa longue barbe blanche : « Joyeux Noël ! »

    C'était les années heureuses, quand Charlton pouvait profiter à la fois du monde réel où des parents qu'il chérissait l'aimaient, et le monde imaginaire surgissait de sa solitude. Il se sentait bien dans sa vie, dans cet environnement et dans le direction que prenait la vie. En dehors de son petit monde, l'Amérique était dans la tourmente. Comme le disait Variety le 29 octobre 1919, « Wall Street a mal joué »13. Des milliers de riches Américains furent ruinés durant la nuit, et des millions de gens ordinaires furent sans emploi. La Grande Dépression avait commencé : les usines fermaient partout dans le pays, les gens étaient jetés dans la rue sans emploi, sans argent et sans maison. La petite bulle avait éclaté14.

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    La vie continuait pourtant à peu près comme à son habitude à St Helen. Russ était un homme travailleur, honnête avec un métier stable. Peu importe les effets de la Grande Dépression sur les adultes de cette petite communauté, cela ne pouvait pas atteindre le petit garçon qui savait que sa famille ne serait jamais affamée tant qu'il y avait du gibier à attraper dans la forêt. Il y aurait toujours autant de travail pour papa puisque l'Amérique avait encore besoin de son bois. La vie était douce et simple, et la vie de Charlton ne semblait pas en proie au moindre changement tragique. (Peut-être qu'aucun changement dans la vie du garçon des bois aurait été mieux?) Sa petite bulle éclata quand Russ et Lilla ont divorcé. Charlton n'avait que neuf ans, et sa vie ne serait plus jamais la même.

    M. M.

    A SUIVRE ...

     

     
     

    7 Le texte dit « legger » entre guillemet. Le collins dictionnary en ligne donne cette définition : « un homme qui pousse par derrière une péniche à travers un tunnel en marchant le long des murs » Autant dire que c'était un mot obsolète, même il y a trente ans.

    https://www.collinsdictionary.com/us/dictionary/english/legger

    8 Le chapitre commence par « In the roaring Twenties », qui se traduit littéralement par « les années vingt rugissantes », et l'auteur donne ici une métaphore sonore qui ne peut être que maladroitement rendue en français.

    9 « frontiersman » dans le texte d'origine. Le cambridge Dictionnary le définit comme « celui qui vit à la frontière entre les terres cultivées (celle où on fait pousser les récoltes) et les terres sauvages, plus particulièrement dans l'Histoire américaine. » . Il n'a donc rien à voir avec un « colon » (un habitant d'une colonie) ou un « frontalier » (qui travaille dans un autre pays que celui où il vit.

    https://dictionary.cambridge.org/fr/dictionnaire/anglais/frontiersman

    10 Elle décède le 8 octobre 1923.

    12 Voilà le résumé du livre The Call of the wild de Jack London.

    13 Un titre célèbre qui est resté dans les annales, mais qui date en fait du 30 octobre 1929. Impossible de trouver le titre de la célèbre revue de l'industrie du cinéma à la date que donne l'auteur. L'expression « to lay an egg » (litt. « pondre un oeuf ») est un idiome anglais issu du monde du spectacle et qui signifie « mal jouer, donner un mauvais spectacle ». C'est bien sûr une référence au mardi noir et au krash boursier de 1929. Quand on se souvient que Charlton Heston est né en 1923, on ne peut pas interpréter autrement que comme une erreur dans la date que donne Michael Munn dans son livre.

    14 Les périodes d'après-guerre sont souvent des périodes de prospérité et d'expansion économique. La période des années vingt a été un boom culturel et l'âge d'or d'Hollywood. Voilà probablement la petite bulle dont il parle.