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L'INTERVIEW CENSUREE DE CHUCK : LA SURPOPULATION (1ère partie)

Maria a décidé de traduire l'interview "censurée " de Charlton Heston. 

Vous pouvez retrouver les videos sur la présentation et l'interview par Keith Howes en 1972,  sur YOU TUBE et sur le blog. Je les ai présentées récemment sous le titre " préambule de Maria ".

A la lecture de cette première partie, je suis d'ores et déjà dans l'interrogation sur la complexité de Charlton Heston et sur les choix qui seront les siens une vingtaine d'années plus tard.

Mais il est trop tôt pour moi d'en parler, j'attends la suite de la traduction de Maria que je remercie une fois de plus pour le magnifique travail qu'elle effectue pour le blog afin de  porter à notre connaissance des éléments de la vie de Chuck que nous ne connaissons pas forcément. 

KEITH HOWES.JPG

(Keith Howes)

« Il m'est arrivé de rencontrer les professeurs de mon fils Fraser, en particulier son professeur de littérature anglaise moderne,  à propos de William Shakespeare. J'ai trouvé que les étudiants de la classe semblaient particulièrement nombreux. L'enseignant a répondu que 21 élèves par classe est un nombre standard dans l'école d'aujourd'hui. En fait, il éprouvait un certain soulagement après avoir enseigné à l'école publique l'année précédente, précisément à l'école publique de Beverly Hills, où certains étudiants devant l'affluence, devaient se contenter de se tenir debout. De plus, l'école, l'une des meilleures, a été contrainte de suivre un horaire en deux équipes pour satisfaire toutes les demandes. Il n'est donc pas surprenant que les étudiants d'aujourd'hui, compte tenu du système scolaire, finissent leurs études avec une préparation très insuffisante et sans trop de connaissances.

Les écoles sont équipées d'outils technologiques, mais cependant, au lieu d'aider les élèves ils finissent seulement par recouvrir les problèmes à cause d'une préparation insuffisante au lieu de les résoudre. C'est comme si un homme qui a la varicelle couvrait son visage d'une couche de fond de teint. Les défauts de la peau sont cachés, mais la maladie n'est pas guérie. Le vrai problème est la surpopulation, le problème étant ignoré par la plupart et pour lesquels les documentaires télévisés ou les programmes illustratifs ne sont pas repris.

 Il y a quelques temps, un film comme «Growth Population Zero» (en français " population zéro "  a essayé de traiter ce sujet, mais ce film avec Oliver Reed n'a pas atteint son but  (à cette époque Heston est sur le point de tourner Soylent Green - ndt) Un film comme celui avec Oliver Reed a fini par être contreproductif. Les personnages semblent parler mutuellement sur le sujet, bien habillés et insérés dans des cadres plus que décents, mais ils ne véhiculent pas le vrai problème d'un monde surpeuplé.  En effet, à discuter les uns avec les autres ils ne se rendent pas compte qu'ils sont eux aussi une composante de cette surpopulation, n'entrant pas en contact avec le désespoir de ceux qui vivent en dehors de leur monde.

 Contrairement à " Growth Population Zero ", nous étions déterminés à faire un film montrant le désespoir d'un monde surpeuplé dans lequel les personnages n'étaient pas conscients de leurs conditions de vie misérables. La caractéristique de l'être humain est son adaptabilité extraordinaire.

Paradoxalement, par exemple, les enfants nés dans les camps de concentration ne ressentaient pas l'instinct de se plaindre de leur condition, habitués à leur misérable soupe de racines avec quelques morceaux de pomme de terre. Pour eux, la vie quotidienne est celle de tous les jours. Nos personnages acceptent donc la terrible surpopulation d'une métropole comme une vie normale dont ils ne se plaignent pas. 

Il y a ceux qui vivent en traînant derrière eux leurs peu de marchandises dans une boîte ou un conteneur, qui s'adaptent en vivant dans de vieilles voitures abandonnées le long des trottoirs,  sur le toit desquelles ils ont ajouté un petit tuyau pour évacuer la fumée de leurs misérables fourneaux. 

Thorn, mon personnage, ne se révolte pas contre la réalité dans laquelle il se trouve, mais il est plus chanceux que les autres. Il a le privilège de partager un petit appartement avec un vieil homme, Sol, qui se souvient encore du monde d'autrefois. Il en parle continuellement. Alors que notre protagoniste est obligé de se raser le matin avec une lame usagée qu'il est forcé de cacher immédiatement dans son portefeuille et,  recueillir dans une tasse les gouttes d'eau qui tombent pour ne pas sortir immédiatement de la maison pour se ravitailler en eau. Pendant ce temps, le vieil homme continue à décrire un monde dans lequel il pouvait acheter de la viande fraîche, de la salade et même des œufs. Le protagoniste ne prête pas beaucoup d'attention à ces commérages et continue à vivre une vie absurde,  heureux avec le privilège d'un mini-appartement. Le mot "salade" ne lui dit rien. Alors, quand son supérieur du poste de police du quartier où il travaille lui demande de décrire la fille qu'il a interrogée pour un délit contre l'élite de ce monde misérable, Thorn dit qu'elle a deux seins comme des pamplemousses. Son collègue répond que cette comparaison ne tient pas, il n'a jamais vu de pamplemousses. Ironiquement, Thorn dit que l'autre homme n'a pas vu la fille.

Dans une situation de surpeuplement, en fait, les gens ne posent pas le problème de la réalité dans laquelle ils vivent. Aussi parce que la vie de chacun est limitée à l'extrême, ils cherchent juste un endroit pour dormir, une ration misérable d'eau et une forme de nourriture qui permet la survie, le soja dans ses différentes couleurs. Ils n'ont pas besoin d'argent parce qu'il n'y a pas de produits à acheter si ce n'est des ustensiles en plastique malsain qui regorgent sur le marché comme celui installé sur le plateau.

Mon personnage est un policier désespérément surchargé de travail et pourtant il essaie de faire de son mieux pour donner ce petit sens des responsabilités qu'il a toujours eu. Son patron considère que l'enquête est une perte de temps, bien qu'il ait un suspect possible qu'il a essayé d'interroger pendant deux jours. Mais son patron répétera combien ses efforts sont inutiles. Durant ces deux jours dans la ville, il y a eu 3470 autres affaires d'homicides qui seront toutes classées sans suite, comme Thorn s'apprête à le faire pour l'affaire sur laquelle il enquête.

En effet, on peut dire que les caractéristiques d'un surpeuplement général sont déjà présentes, seules les personnes ne semblent pas les voir.

J'ai parlé à certains des flics d'aujourd'hui, qui se plaignent des mêmes problèmes de surmenage et de superficialité dans le travail. Ils ne peuvent  toujours pas arriver au bout de nombreuses enquêtes par manque de temps.

La conséquence d'une société surpeuplée comme celle qui se développe aujourd'hui est le déclenchement de cas de violence irrationnelle. Un scientifique a mené une expérience intéressante sur une communauté de souris. Tant que le nombre d'animaux n'excède pas 100, la coexistence est pacifique, mais si le nombre augmente de 3 ou 4 fois, disons 300 ou 400 animaux dans le même espace, il y a une augmentation générale de l'intolérance chez les individus, l'agressivité réciproque pour atteindre des cas de meurtre, de cannibalisme, de psychose, d'anxiété et de comportement sexuel irrégulier. Cela a été démontré scientifiquement. Aujourd'hui, nous répandons une forme d'aliénation et d'insensibilité générale parmi les gens.

Récemment, un professeur de l'Université de Columbia a été tué dans la rue par un groupe criminel devant les passants qui n'ont rien fait pour les arrêter. Ou le cas récent de Kitty Genovese. Une fille tuée dans  la cour de sa maison sur laquelle donnaient beaucoup de fenêtres. La femme a essayé pendant 20 minutes d'échapper à son tueur armé d'un couteau, se cachant derrière les voitures garées dans la cour. Ses colocataires ont vu la scène sans même penser à l'aider, restant  immobiles aux fenêtres. C'est un cas typique d'aliénation chez les humains, une démonstration d'indifférence totale .... >>

AUTEURE : Maria Russo-Dixon

 

Intervista del 1972 Prima parte "La sovrappopolazione"

<<  Mi è capitato di avere un incontro con il docente di letteratura inglese moderna di mio figlio Fraser, in particolare suo docente relativamente a William Shakespeare. Ho rilevato che gli studenti della classe sembravano particolarmente numerosi. L’insegnante mi ha risposto che 21 studenti per classe sono un numero standard nella scuola di oggi. E anzi lui provava sollievo dopo essere stato nell’anno precedente nella scuola pubblica, precisamente nel Beverly Hills Public School, dove alcuni alunni dovevano contentarsi di posti in piedi, tale l’affollamento. Inoltre la scuola, una delle migliori, era costretta a seguire un orario di doppi turni per accontentare tutte le richieste. Non c’è quindi da meravigliarsi se gli studenti di oggi, dato il sistema scolastico, finiscano gli anni di scuola con una preparazione davvero scarsa e senza sapere molto. Le scuole sono dotare di strumenti tecnologici, che però, invece di aiutare gli studenti finiscono solo col coprire il problema della scarsa preparazione, invece di risolverlo. E’ come se un malato di varicella si coprisse il viso con uno strato di fondotinta. Si nascondono i difetti della pelle, ma non si guarisce la malattia. Il problema vero è la sovrappopolazione, problema ignorato dai più, e per il quale documentari televisivi o programmi illustrativi non vengono recepiti. Qualche anno fa un film come “Growth Population Zero” cercò di trattare questo argomento, ma quel film con Oliver Reed non raggiunse l’obiettivo ( in quel momento  Heston sta finendo di girare invece Soylent Green – n.d.t.) Un film come quello con Oliver Reed finisce con l’essere controproducente. I personaggi sembra predichino l’un l’altro sull’argomento, ben vestiti e inseriti in ambienti più che decorosi non trasmettono quello che è il problema vero di un mondo sovraffollato. Anzi, chiacchierando tra di loro non realizzano che anche loro sono una componente di quel sovraffollamento, non venendo in contatto con la disperazione di coloro che vivono al di fuori del loro mondo.

Al contrario di Growth Population Zero noi eravamo determinati a fare un film che mostrasse sullo schermo la disperazione di un mondo sovrappopolato in cui però i personaggi non fossero consapevoli delle loro disgraziate condizioni di vita.

La caratteristica dell’essere umano è la sua straordinaria adattabilità. Per paradosso ad esempio i bambini che si trovarono a nascere nei campi di concentramento non provavano l’istinto di lamentarsi per le loro condizioni, abituati al loro misero piatto di zuppa di radici con qualche isolato pezzo di patata. Per loro la quotidianità della vita è quella, ogni giorno. E così i nostri personaggi accettano il terribile sovraffollamento di una metropoli come una quotidianità di cui non si lamentano. C’è chi vive trascinando a mano dietro di sé i loro pochi beni in uno scatolo o un contenitore, chi si adatta a vivere in vecchie macchine abbandonate lungo i marciapiedi a cui hanno aggiunto sul tetto un piccolo tubo per eliminare i fumi dei loro miseri fornelli. Thorn, il mio personaggio, non si ribella contro la realtà in cui si trova a vivere, anzi è più fortunato di altri. Ha il privilegio di condividere un piccolissimo appartamento  con un vecchietto, Sol, che ricorda ancora il mondo di una volta. Ne parla continuamente. Mentre il nostro protagonista è costretto a radersi la mattina con una lametta usata che è costretto a nascondere subito nel portafogli perché non gli venga portata via e a raccogliere in una tazza le gocce d’acqua residue per non dover immediatamente uscire di casa per rifornirsi di altra acqua.

Intanto il vecchietto continua a descrivere un mondo in cui si poteva acquistare carne fresca, insalata e perfino qualche uovo. Il protagonista non presta molta attenzione a quelle chiacchiere e continua a vivere una vita assurda contento del privilegio di un miniappartamento. La parola “insalata” a lui non dice niente. Non l’ha mai vista, anche se sa di cosa si tratta. Così quando il suo superiore nel distretto di polizia dove lavora gli chiede di descrivere la ragazza che sta interrogando a proposito di un delitto avvenuto tra l’elite di quel mondo misero, Thorn dice che ha due seni come pompelmi. Il suo collega ribatte che quel paragone non regge, lui non ha mai visto dei pompelmi. Ironico Thorn dice che l’altro però non ha visto la ragazza.

In una situazione di sovraffollamento in effetti la gente non si pone il problema della realtà in cui vive. Anche perché la vita di tutti è limitata all’estremo, a loro basta la ricerca di un posto dove dormire, di una misera razione d’acqua e di una forma di cibo che permetta la sopravvivenza, il soylent nei suoi vari colori, né ha bisogno di danaro perché non ci sono merci da acquistare se non disastrati utensili di plastica di cui sono pieni i mercatini, come quello messo in piedi sul set.

Il mio personaggio è un poliziotto disperatamente sovraffaticato dal superlavoro, e che tuttavia cerca di fare il meglio che può dato quel po’ di senso di responsabilità che ancora ha. Il suo boss considera l’indagine  una perdita di tempo, anche se ha un possibile indiziato che da due giorni sta cercando di interrogare. Ma il suo capo gli ripete quanto inutile sia il suo sforzo. In quei due giorni in città ci sono stati 3470 altri casi di omicidio che verranno tutti archiviati, come il caso sul quale Thorn si sta dando da fare.

In effetti si può dire che le caratteristiche di un sovraffollamento generale sono già presenti, solo la gente non sembra vederle.

Ho parlato con dei poliziotti di oggi, che lamentano gli stessi problemi di sovraffaticamento e di superficialità nel lavoro. Non si riesce a venire anche oggi a capo di molte indagini per mancanza di tempo.

Conseguenza di una società sovrappopolata come quella che sta crescendo oggi è lo scoppio di casi di violenza irrazionale . Uno scienziato ha condotto un esperimento interessante su una comunità di topi. Sino a che il numero di bestiole   non supera i 100esemplari, la convivenza è pacifica , ma se il numero aumenta di 3 o 4 volte, diciamo 300 o 400 animali costretti nello stesso spazio si verifica un aumento generale dell’intolleranza tra individui, aumenta la reciproca aggressività sino a raggiungere casi di uccisioni, cannibalismo, psicosi, ansia e irregolare comportamento sessuale. Questo è stato scientificamente dimostrato.

Oggi si sta appunto spargendo una forma di alienazione e di insensibilità generalizzate tra le persone. Recente il caso di un professore della Columbia University, ucciso in strada da un gruppo criminale davanti agli occhi dei passanti e senza che questi facessero niente per fermarli. O il recente caso di Kitty Genovese. Una ragazza uccisa all’interno del cortile di casa, cortile sul quale si aprivano molte finestre. La donna ha cercato per 20 minuti di sottrarsi al suo assassino armato di coltello, nascondendosi dietro le automobili parcheggiate nel cortile. I suoi coinquilini hanno assistito alla scena senza nemmeno pensare di prestare aiuto, rimanendo immobili alle finestre. Questo è un caso tipico di alienazione tra gli esseri umani, una dimostrazione di totale indifferenza….>>

Maria Russo

CHARLTON HESTON AT A CONGRESSIONAL HEARING IN 1961.jpg

 

 

A SUIVRE...

 

 

 

 

 

Commentaires

  • Je vous avais resumé globalement l'interview recemment France, et on mesure dans sa version complete grace à Maria, la qualité philosophique et humaine des propos de notre acteur...vous verrez après, quand ils evoquent omega man et l'industrie d'Hollywood, c'est pas mal non plus...!

  • Je colle ici, l'échange que j'ai eu sur Facebook avec Renaud, concernant le billet de Maria.
    Dommage que peu de personnes donnent leur avis sur ce qui est publié. Je pense que c'est bien de regarder les photos, mais lire et s'exprimer est tellement mieux... (Quelque part, sommeille en moi une petite "Charlton" incapable de se taire )

  • Oui Renaud, je m'en souviens. C'est intéressant que vous ayiez fait ce résumé qui est déjà une belle approche sur cette longue interview. Pour l'instant Maria est partie à Rome, elle m'enverra la suite de sa traduction la semaine prochaine. Déjà je m'interroge sur la philosophie de Chuck qui, dans cette interview, nous montre ses qualités humaines comme vous le dites si bien, et la fin des années 90, durant lesquelles son discours était plus "conservateur". Je pense à l'avortement en particulier. Si nous confrontons ses propos sur le surpeuplement et l'avortement, nous pourrions dire que "ça ne colle pas", mais je veux penser qu'il n'était pas en contradiction, s'il était contre l'avortement, sans doute a t'il dit aussi qu'il existait d'autres moyens pour contrôler les naissances, il était trop intelligent pour ne pas l'avoir déclaré quelque part. C'est trop facile qu'il ait été considéré comme "ce vieux chnock conservateur" sans que nous ayons une contre-partie plus objective sur ce qu'étaient sa pensée et son regard sur ce monde en pleine déliquescence. Sa maladie lui aura valu injustement, bien des soucis .

  • Tout à fait France,c'était un homme de contradictions, vous venez d'en enoncer une de taille! Mais il y en a d'autres, comme le fait d'aller personnellement en Ethiopie pour la Croix rouge, lequel pays etait en proie à une guerre civile dont le lobbying des armes americain fournissait les moyens de destruction!...c aussi une contradiction; je dirai qu'avec le temps,elles ont augmenté, et que forcement je me retrouvais mieux ado, dans l'homme qui etait coherent et ds ses choix d'acteur et ds sa vie.. on voudrait toujours que les choses soient simples, mais lui ne l'était pas

  • Au fur et à mesure que nous essayons d'avancer dans la connaissance de ce grand homme, je me rends compte qu'il reste beaucoup à découvrir. Chacun de nous a au fond de soi quelques contradictions, c'est toute la complexité de l'être humain, mais Charlton Heston de par sa dimension médiatique, son influence évidente dans la vie publique de son pays, dans les milieux cinématographiques et théâtraux, dans son action humaniste et humanitaire, nous oblige à nous interroger sur qui il était vraiment. Dix ans bientôt qu'il nous a quittés. Je pense qu'il reste beaucoup à découvrir sur cet homme complexe certes, mais exceptionnel.Trop de zones d'ombre subsistent. N'est-ce pas l'apanage des grands hommes ? That is the question

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